Les Explorations Biologiques en Stomatologie / Pathologies Bucco-Dentaires

Les Explorations Biologiques en Stomatologie / Pathologies Bucco-Dentaires

Les Explorations Biologiques en Stomatologie / Pathologies Bucco-Dentaires

Introduction

Le médecin dentiste est amené à voir en consultation des patients présentant certains risques, c’est pourquoi la connaissance du principe des examens sanguins est indispensable. Les résultats de ces tests permettent un dépistage précoce de certaines pathologies à manifestations buccales. Les examens sanguins guident également le praticien, en lui indiquant les précautions à prendre chez les patients atteints d’une pathologie générale connue, prévenant ainsi les complications lors des soins bucco-dentaires.

Objectifs d’Apprentissage

À la fin de ce cours, l’apprenant sera capable de :

  • Connaître les différentes explorations biologiques standards et spécifiques.
  • Planifier une prescription bien ciblée pour confirmer ou infirmer le diagnostic d’une lésion ou d’une maladie.
  • Savoir interpréter un résultat biologique.
  • Établir un diagnostic étiologique des manifestations buccales d’une maladie systémique.

Indications des Explorations Biologiques

Les analyses de laboratoire peuvent être indiquées dans les cas suivants :

  • Confirmer ou infirmer le diagnostic d’une lésion ou d’une maladie de la muqueuse buccale, des maxillaires ou de la denture.
  • Établir le diagnostic des maladies systémiques pouvant avoir leurs premières manifestations au niveau de la cavité buccale : diabète, anémie, leucémie…
  • Traiter les patients à risque dont les constantes doivent être contrôlées : cardiopathies, diabétiques…

Bilan Hématologique

Hémogramme

L’hémogramme est l’étude quantitative des éléments figurés du sang. En pratique courante, il comporte l’étude de : la lignée rouge, les globules blancs et les plaquettes.

La Lignée Rouge

Numération des Globules Rouges ou Érythrocytes

Les globules rouges sont les cellules les plus nombreuses du sang, leur rôle essentiel est le transport de l’oxygène aux tissus, leur durée de vie est de 120 jours.

GRNormalitéAnormalitéFacteur de conversion
Homme4,5-5,9 tera/L↑ : PolyglobulieTera = 10¹²
Femme4-5,4 tera/L
Enfant3,6-5 tera/L

Remarque : Certains facteurs physiologiques modifient le nombre : effort physique, grossesse, émotions, repas, changement atmosphérique, altitude.

Hémoglobine

L’hémoglobine, protéine qui donne au sang sa couleur rouge, transporte et délivre l’oxygène indispensable à la vie.

Homme13-17 g/dL↑ Polyglobulie vraie
Femme et Enfant12-16 g/dL
Nouveau-né16-21,5 g/dL
Hématocrite

Le volume occupé par les globules rouges dans un volume donné de sang total.

Homme40 à 50%↑ Polyglobulie
Femme37 à 46%
Enfant31 à 45%

Remarque :

  • La polyglobulie est diagnostiquée quand : Hémoglobine > 17 g/dL Homme et > 16 g/dL Femme et l’hématocrite : > 50% Homme et > 45% Femme.
  • La polyglobulie peut être :
    • Primaire : maladie de Vaquez (anomalie des cellules-souches qui acquièrent des caractéristiques tumorales).
    • Secondaire : par hypoxie tissulaire ou anomalie de sécrétion de l’érythropoiétine.
  • Anémie :
    • Définition : Réduction du taux d’hémoglobine circulant par rapport aux valeurs attendues pour des personnes de même âge et de même sexe.
    • Types :
      • Légère : 11-12 g/dL Hg Femme et 11-13 g/dL Hg Homme.
      • Modérée : 8-11 g/dL Hg.
      • Sévère : < 8 g/dL Hg.
Taux de Réticulocytes

Les réticulocytes sont les globules rouges nouvellement formés et sortis de la moelle osseuse depuis moins de 48 h.

  • Valeurs normales : 20-120 giga/L ou 20 000 à 120 000/mm³ soit 0,5-1,5% des globules rouges.
  • Signification : Une augmentation indique une production accrue de globules rouges dans la moelle osseuse pour combler un déficit lié à une anémie (anémie régénérative d’origine périphérique : anémie hémolytique, hémorragie aiguë). Dans le cas contraire, anémie non régénérative d’origine centrale (aplasie, leucémie, anémie mégaloblastique).
Constantes Érythrocytaires
Volume Globulaire Moyen (VGM)

Il détermine la taille des hématies, calculé par : Hématocrite / nombre d’hématies. Indispensable à la classification des anémies.

TypeVGM (volume globulaire moyen)
Normocytaire80 à 100 μm³ ou fL
Microcytaire< 80 μm³
Macrocytaire> 100 μm³

(1 femtolitre = 10⁻¹⁵ litre)

Teneur Globulaire Moyenne en Hémoglobine (TGMH)

Poids d’hémoglobine contenu dans une hématie, calculé par : Hémoglobine / nombre d’hématies.

  • Valeur normale : 28 à 32 pg.
  • Anomalies :
    • ↑ : Anémie macrocytaire.
    • ↓ : Anémie microcytaire.
      (picogramme = 10⁻¹² g)
Concentration Corpusculaire Moyenne en Hémoglobine (CCMH)

Concentration de l’hémoglobine dans la masse érythrocytaire, calculée par : Hémoglobine / hématocrite.

  • Valeur normale : 32 à 36% (normochromie).
  • Anomalie : Diminuée dans l’hypochromie.

Remarque : Types d’anémies :

  • Anémie microcytaire hypochrome : Ferriprive si ferritine plasmatique < 30 μg/L, sinon anémie inflammatoire.
  • Anémie macrocytaire : Déficit en acide folique et/ou vitamine B12.
  • Anémie normocytaire normochrome :
    • Régénérative : Rechercher une source de saignement ou une hémolyse.
    • Arégénérative : Anomalie de la moelle osseuse.

Numération des Globules Blancs (Leucocytes)

Ces cellules défendent l’organisme contre les agents pathogènes.

GBNormalitéAnormalitéFacteur de conversion
Adulte4-10 giga/L↑ : LeucocytoseGiga = 10⁹
Enfant4-15 giga/L↓ : Leucopénie

Les globules blancs comprennent des cellules polynucléaires et mononucléaires.

Polynucléaires
  • Neutrophiles : Destruction des bactéries.
  • Basophiles : Phénomènes allergiques.
  • Éosinophiles : Destruction de parasites, réactions allergiques.
Mononucléaires
  • Monocytes : Durée de vie courte, se transforment en macrophages.
  • Lymphocytes : Défense immunitaire spécifique.
    • LB : Immunité humorale.
    • LT : Immunité cellulaire.

Formule leucocytaire :

AdulteEnfant
PolynucléairesNeutrophiles2-8 giga/L2-6 giga/L
Éosinophiles0,04-0,4 giga/L0,1-0,5 giga/L
Basophiles< 0,1 giga/L< 0,15 giga/L
MononucléairesLymphocytes1-4 giga/L1,5-7 giga/L
Monocytes0,08-1 giga/L0,1-1,5 giga/L

Anomalies :

  • Hyperleucocytose :
    • Neutrophilie (> 7000) : Infections, inflammation chronique, hémorragie, leucémie myéloïde chronique.
    • Éosinophilie (> 500/mm³) : Allergie, parasitose, dermatose, syndrome myéloprolifératif.
    • Basophilie (> 50/mm³) : Maladie de Vaquez, allergie, syndromes myéloprolifératifs.
    • Lymphocytose (> 4000/mm³) : Infections virales (MNI), bactériennes (coqueluche), maladies auto-immunes, leucémie lymphoïde chronique, lymphome.
    • Monocytose (> 1000/mm³) : Infections, parasitose, nécrose tissulaire, leucémie monoblastique.
  • Leucopénie :
    • Neutropénie (< 1500/mm³, agranulocytose < 500/mm³) : Génétique, radio/chimiothérapie, auto-immunité, leucémie, métastase.
    • Lymphopénie (< 1000/mm³) : Déficit immunitaire, SIDA, maladies auto-immunes.
    • Monocytopénie (< 200/mm³) : Génétique, aplasie médullaire, anémie de Biermer.

Numération Plaquettaire

Les plaquettes (thrombocytes) permettent la coagulation.

  • Valeurs normales : 150-450 giga/L.
  • Durée de vie : 8 à 12 jours.

Anomalies :

  • Thrombopénie :
    • Mineure : 50 000-150 000/mm³.
    • Modérée : 20 000-50 000/mm³.
    • Sévère : < 20 000/mm³.
    • Causes : Thrombopénie constitutionnelle, auto-immune (lupus), infections virales, purpura thrombopénique idiopathique, aplasie médullaire.
  • Thrombocytose (> 450 000/mm³) :
    • Primaire : Thrombocytémie essentielle, maladie de Vaquez.
    • Secondaire : Post-hémorragique, infection aiguë, splénectomie.

Remarque : La pancytopénie correspond à un effondrement de tous les éléments figurés du sang, causé par une anomalie de la moelle osseuse.

Exploration de l’Hémostase

L’hémostase se déroule en trois temps :

  1. Hémostase primaire : Formation d’un thrombus blanc (agrégat plaquettaire).
  2. Coagulation : Transformation du fibrinogène en fibrine (thrombus rouge).
  3. Fibrinolyse : Destruction des dépôts de fibrine par la plasmine.

Exploration de l’Hémostase Primaire

  • Numération plaquettaire :
    • Normal : 150-450 giga/L.
    • < 150 000/mm³ : Risque hémorragique (thrombopénie).
    • 450 000/mm³ : Risque de thrombose (thrombocytose).
  • Temps de saignement :
    • Méthode d’Ivy (avant-bras) : 4-8 min.
    • Test de Duke (lobe de l’oreille) : 2-5 min.
    • ↑ : Thrombopénie, maladie de Willebrand, thrombopathies, interaction médicamenteuse (aspirine, ticlopidine).
  • Résistance capillaire (signe du lacet) :
    • Négatif : < 10 pétéchies après 3 min de compression.
    • Positif : > 10 pétéchies (fragilité capillaire).

Exploration de l’Hémostase Secondaire

Voie Extrinsèque
  • Temps de Quick :
    • Explore les facteurs II, V, VII, X.
    • Normal : 12-15 sec.
    • Taux de prothrombine (TP) : 75-100%.
    • TP < 40% : Risque hémorragique.
    • Diminution : Insuffisance hépatique, avitaminose K, traitement par antivitamine K.
  • INR (International Normalized Ratio) :
    • Normal : 1 (sujet sain).
    • Sous AVK : 2-3.
    • < 2 : Risque de thrombose.
    • 2 : Risque hémorragique.
Voie Intrinsèque
  • Temps de Céphaline Activé (TCA) :
    • Explore tous les facteurs sauf le VII.
    • Normal : 25-35 sec (écart max. 7 sec avec témoin).
    • Écart > 8 sec : Hémophilie A/B, maladie de Willebrand, traitement par héparine.
  • Temps de Howell :
    • Surveillance de l’héparine.
    • Normal : 90-150 sec (max. 1,5 fois le témoin).
    • ↑ : Hypocoagulabilité.

Exploration de la Fibrinolyse

  • Temps de lyse des euglobulines (test de Von Kaulla) :
    • Normal : > 3 h.
    • Diminué : Activation de la fibrinolyse.
  • Dosage du fibrinogène :
    • Normal : 2-4 g/L.
    • < 1,5 g/L : Insuffisance hépatocellulaire, CIVD, fibrinolyse primitive.
    • 5 g/L : Syndromes inflammatoires.
  • Dosage des produits de dégradation de la fibrine (PDF) :
    • D-dimères augmentés : Embolie pulmonaire, phlébite.

Analyse de l’État Inflammatoire

Vitesse de Sédimentation (VS)

Temps nécessaire aux éléments sanguins pour sédimenter.

Valeurs normales1ère heure2ème heure24 heures
Homme2-8 mm6-12 mm50 mm
Femme4-10 mm7-20 mm70 mm
  • ↑ : Maladie inflammatoire, infections, cancer, hémopathie, arthrite, tuberculose, IDM, grossesse, sujet âgé.
  • ↓ : Polyglobulie, nourrisson.

Protéine C Réactive (CRP)

Protéine synthétisée par le foie, augmente rapidement en cas d’inflammation.

  • Normal : < 5 mg/L.

Bilan Biochimique

Glycémie

Concentration du glucose dans le sang.

  • Normal à jeun : 0,70-1,10 g/L (3,9-5,4 mmol/L).
  • Post-prandiale (2 h après repas) : < 2 g/L.
  • Diabète : ≥ 7 mmol/L (1,26 g/L).
  • Hyperglycémie (> 1,10 g/L) : Diabète, hypercorticisme, diurétiques.
  • Hypoglycémie (< 0,6 g/L) : Surdosage hypoglycémiants, maladie d’Addison.

Hémoglobine Glycosylée

Évalue l’équilibre du diabète sur 2-3 mois.

  • Non diabétique : < 6%.
  • Diabétique :
    • Équilibré : < 7,5%.
    • Moyen : 7,6-8,9%.
    • Non équilibré : 9-20%.

Glycosurie

Présence de sucre dans les urines.

  • Normal : Nulle ou < 1 g/24 h.
  • Augmentée : Diabète mal équilibré, IDM, insuffisance hépatique, diurétiques.

Bilan Rénal

Créatinine

Déchet du métabolisme musculaire, éliminé par filtration rénale.

  • Normal :
    • Homme : 80-110 μmol/L (9-13 mg/L).
    • Femme : 60-90 μmol/L (7-10 mg/L).
  • Anomalies :
    • ↓ : Hémodilution, dénutrition, myopathies.
    • ↑ : Insuffisance rénale, rhabdomyolyse.

Clairance de la Créatinine

Volume de plasma filtré par unité de temps.

  • Normal : 75-125 mL/min (baisse de 1% par an après 40 ans).
Clairance (mL/min)Degré d’insuffisance rénale
≤ 60Débutante
> 30Modérée
15-30Sévère
10-15Nécessite dialyse prochaine
< 10Nécessite dialyse

Urée ou Azote Urique

Déchet azoté du catabolisme des protéines.

  • Normal : 15-50 mg/L (2,5-8 mmol/L).
  • Augmentée : Insuffisance rénale, déshydratation, régime riche en protéines.
  • Diminuée : Insuffisance hépatique, dénutrition.

Acide Urique

Issu de la dégradation des acides nucléiques.

  • Normal : 120-420 mmol/L.
  • Augmenté : Insuffisance rénale, goutte, leucémie, diurétiques.

Albuminurie

Présence d’albumine dans les urines indique une perturbation rénale.

Bilan Cardiaque

  • Créatinine Kinase : < 90 U/L à 30°C.
  • Lactico-déshydrogénase (LDH) : < 250 U/L à 30°C.
  • Transaminase glutamino-oxaloacétique : < 30 U/L à 30°C.
  • Signification : Libérées lors de lésions tissulaires (ex. : IDM).

Bilan Hépatique

Transaminases

  • ASAT (Aspartate Amino Transférase) : Présente dans le cœur, ↑ dans IDM, hépatites, cirrhose.
  • ALAT (Alanine Amino Transférase) : Présente dans le foie, ↑ dans hépatite, cirrhose.
  • Normal :
    • ASAT : < 35 UI/L à 30°C.
    • ALAT : < 30 UI/L à 30°C.

Bilirubine

Résulte de la dégradation de l’hémoglobine.

  • Normal :
    • Libre : < 10 mg/L (17 μmol/L).
    • Conjuguée : < 3 mg/L (5 μmol/L).
    • Totale : < 12 mg/L (20 μmol/L).
  • Ictère : Décelable si totale > 50 μmol/L.
  • Anomalies :
    • Libre ↑ : Hémolyse, défaut de conjugaison.
    • Conjuguée ↑ : Obstruction (calcul, tumeur), hépatite virale.
    • Nouveau-nés : Ictère physiologique (immaturité hépatique).

Phosphatase Alcaline

Présente dans os, foie, rein, intestin, placenta.

  • Normal :
    • Enfant (< 15 ans) : 90-450 U/L.
    • Adulte (< 60 ans) : 40-100 U/L.
    • Adulte (> 60 ans) : 50-130 U/L.
  • Diminuée : Hypothyroïdie, scorbut, anémie sévère.
  • Augmentée : Métastase osseuse, maladie de Paget, hépatites.

Ionogramme

Calcium Sérique

  • Normal : 96-105 mg/L.
  • Augmenté : Hyperparathyroïdie, hypervitaminose D, myélome multiple.
  • Diminué : Hypoparathyroïdie, tétanie, insuffisance rénale.

Sodium

  • Normal : 138-142 mmol/L.
  • Augmenté : Déshydratation, insuffisance rénale, diabète.

Potassium

  • Normal : 3,5-4,5 mmol/L.
  • Hyperkaliémie (> 5,5 mmol/L) : Insuffisance rénale, brûlures, diurétiques.
  • Hypokaliémie (< 3,5 mmol/L) : Pertes digestives, carence d’apport.

Fer Sérique

  • Normal : 9-30 mmol/L (homme), 8-28 mmol/L (femme).
  • Augmenté : Hémochromatose, maladies hépatiques.
  • Diminué : Anémie ferriprive.

Analyse Biochimique de la Salive

Porte sur sodium/potassium, chlore, calcium, protéines, immunoglobulines, urée, amylase, flot salivaire.

  • Utilité : Diagnostic de maladie d’Addison, aldostéronisme, défaillance rénale, intoxication par métaux lourds.

Bilan Histologique

Biopsie

Prélèvement d’un fragment de tissu vivant pour examen histologique, biochimique, microbiologique ou immunologique.

Indications

  • Diagnostic histologique de lésions à diagnostics multiples.
  • Confirmer la bénignité d’une lésion.
  • Dépistage/surveillance des lésions précancéreuses.
  • Rassurer les patients cancérophobes.

Contre-indications

  • Risque de dissémination (lésion maligne).
  • Risque hémorragique (tumeur vasculaire, troubles de coagulation).
  • Risque anatomique (lésion vasculaire/nerveuse).
  • Muqueuse irradiée (risque de radionécrose).

Impératifs

  • Biopsie représentative de la lésion.
  • Profonde pour inclure toutes les couches cellulaires.
  • À cheval sur muqueuse saine et atteinte (lésion homogène).
  • Multiples pour lésions inhomogènes.
  • Éviter nécrose/ulcération.
  • Tissu non traumatisé.

Techniques de Prélèvement

  • Biopsie incisionnelle : Prélèvement d’un fragment pour confirmer/infirmer un diagnostic (zone de transition, incision triangulaire/elliptique).
  • Biopsie-exérèse : Ablation totale d’une tumeur bénigne ou suspecte avec marge.
  • Biopsie extemporanée : Examen peropératoire pour préciser la nature d’une tumeur ou curage ganglionnaire.
  • Ponction-biopsie : Aspiration de lésions sous-muqueuses à l’aiguille.

Acheminement et Analyse

  • Fragment placé dans un fixateur (Bouin ou formol dilué), flacon fermé, boîte en polystyrène.
  • Accompagné d’une fiche clinique (siège, aspect macroscopique, diagnostic présumé, antécédents).

Cytologie Exfoliative

Étude des cellules desquamées d’une lésion superficielle par grattage.

  • Indications : Mycoses, lésions blanches, lésions superficielles.
  • Contre-indications :
    • Cancers évidents (retarde le traitement).
    • Lésions sous-muqueuses non ulcérées.
    • Lésions très nécrotiques.
  • Technique : Grattage, étalement sur lame dégraissée, séchage rapide.

Biopsie Mini-Invasive par Brossage Oral

Obtention de couches cellulaires profondes avec brosse à lame de bistouri.

Cytoponction

Sélection des nodules à opérer, aspiration de matériel cellulaire pour étude cytologique.

Coloration In Vivo

Utilisation de colorants vitaux peu toxiques pour observer les cellules sans altérer les fonctions vitales.

  • Utilité : Choix des sites de biopsie, surveillance des lésions précancéreuses.
  • Coloration au bleu de toluidine : Fixation sur acides nucléiques, précise les limites des lésions néoplasiques.

Autres Examens

Bactériologie

Détermine les agents pathogènes, établit un diagnostic différentiel, prévient la transmission.

Indications

  • Lésions suppuratives résistantes.
  • Examen direct au microscope (souvent insuffisant).
  • Antibiogramme : Identifie le germe et sa sensibilité.

Contre-indications

  • Réactions allergiques.
  • Lésions traumatiques.
  • Malignité évidente.
  • Antibiothérapie récente (< 15 jours).

Techniques de Prélèvement

  • Ponction : Collection suppurée abondante.
  • Écouvillonnage : Lésions de surface, alvéolites, fistules.
  • Pointes de papier/curette de Gracey : Poches parodontales.

Virologie

Identifie les particules virales, idéalement au début des signes lésionnels.

Indications

  • Stomatite étendue (herpès, EBV).
  • Ulcérations récidivantes.
  • Lésions verruqueuses.
  • Populations à risque.

Techniques de Prélèvement

  • Raclage : Lésions ulcérées, ruptures de vésicules.
  • Biopsie : Lésions verruqueuses (incision-excision).
  • Transport : Milieu réfrigéré, bouteille isotherme pour virus fragiles, avec fiche clinique.

Mycologie

Étudie les levures, principalement Candida albicans.

Indications

  • Sécheresse buccale (précède candidose).
  • Muqueuses érythémateuses sous prothèse.
  • Dépôts blanchâtres.

Techniques de Prélèvement

  • Écouvillonnage : Habituel.
  • Biopsie : Candidoses profondes.

Interprétation des Résultats

  • Diagnostic : > 30 CFU de Candida albicans.
  • Antifongigramme : Sensibilité aux antifongiques (résistante, intermédiaire, sensible).

Immunologie

Teste l’immunité cellulaire, détecte antigènes/anticorps.

Indications

  • Maladies identifiables par test immunologique (pemphigus, lupus, lichen plan).
  • Maladies altérant l’immunité (hépatites, SIDA, syphilis).

Immunofluorescence

  • Directe : Réaction antigène-anticorps dans tissu prélevé (immergé dans azote liquide, non fixé au formol).
  • Indirecte : Anticorps révélé par un fluorochrome.
    • Étapes : Fixation antigène, dépôt sérum, lavage, ajout anticorps marqués, lecture au microscope à fluorescence.
  • Utilité :
    • Bactériologie : Détection de bactéries.
    • Virologie : Détection d’antigènes viraux.
    • Anatomie pathologique : Dépôts d’immunoglobulines.
    • Lésions vésiculo-bulleuses.

Examen Sérologique

  • Indications : Donneurs de sang/organes, sujets à risque (polytransfusés, dialysés, soignants, MST).
  • SIDA :
    • Test ELISA : Dépistage des anticorps anti-HIV.
    • Western Blot : Révèle les protéines virales.
  • Hépatite :
    • Hépatite B : Ag HBs, Ag HBc, Ag HBe, Anti-HBs, Anti-HBc.
    • Hépatite C : Ag HCV, Anti-HCV.
  • Syphilis :
    • VDRL : Dépistage.
    • FTA-ABS : Confirmation si VDRL positif.
    • Autres : TPHA, Bordet Wasserman, Nelson, Kolmer Reiter.
  • Tuberculose :
    • Test Mantoux (IDR à la tuberculine) : 5 unités, lecture après 48-72 h.
    • Négatif : < 5 mm d’induration.
    • Positif : ≥ 5 mm.

Conclusion

En pratique courante, le diagnostic clinique reste parfois insuffisant. Le recours aux investigations s’avère par conséquent indispensable, c’est à la lumière des données de l’examen clinique que l’odontologiste choisira l’exploration nécessaire.

Les Explorations Biologiques en Stomatologie / Pathologies Bucco-Dentaires

  La santé bucco-dentaire est essentielle pour le bien-être général, nécessitant une formation rigoureuse et continue des dentistes. Les étudiants en médecine dentaire doivent maîtriser l’anatomie dentaire et les techniques de diagnostic pour exceller. Les praticiens doivent adopter les nouvelles technologies, comme la radiographie numérique, pour améliorer la précision des soins. La prévention, via l’éducation à l’hygiène buccale, reste la pierre angulaire de la pratique dentaire moderne. Les étudiants doivent se familiariser avec la gestion des urgences dentaires, comme les abcès ou les fractures dentaires. La collaboration interdisciplinaire avec d’autres professionnels de santé optimise la prise en charge des patients complexes. La santé bucco-dentaire est essentielle pour le bien-être général, nécessitant une formation rigoureuse et continue des dentistes.  

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