Les étapes de laboratoire de PPAM

Les étapes de laboratoire de PPAM

   Les étapes de laboratoire de PPAM

Les étapes de laboratoire de PPAM

Introduction

La confection d’une prothèse partielle amovible métallique (PPAM) est un processus complexe qui repose sur une collaboration étroite entre le praticien odontologiste et le laboratoire de prothèse. Pour garantir la réussite de la prothèse, le praticien doit maîtriser les connaissances théoriques des différentes étapes de laboratoire, tandis que le laboratoire doit suivre scrupuleusement les indications fournies par le praticien. Ces indications incluent les tracés sur le modèle, les informations complémentaires fournies via la fiche de laboratoire, ainsi que toute clarification nécessaire en cas de doute ou d’impossibilité technique. Une communication fluide entre les deux parties est essentielle pour éviter des erreurs et assurer un résultat fonctionnel et esthétique.

La prothèse est fabriquée sur un modèle en plâtre, en respectant les spécifications précises du praticien. Ce modèle est préparé pour répondre aux exigences cliniques, en tenant compte des particularités anatomiques du patient. Chaque étape, de l’étude du modèle à la finition de la prothèse, doit être réalisée avec précision pour garantir une adaptation optimale, une stabilité en bouche et un confort pour le patient.

Ce document détaille les étapes clés du processus de fabrication d’une PPAM en laboratoire, en mettant l’accent sur les techniques, les matériaux et les précautions nécessaires pour obtenir un résultat de qualité. Il inclut également une explication approfondie des procédures, des outils utilisés et des considérations techniques pour chaque phase.

Étapes de laboratoire

Étude du modèle sur paralléliseur

L’étude initiale du modèle est une étape fondamentale qui conditionne la réussite de la prothèse. Elle commence par l’analyse du modèle sur un paralléliseur, un appareil permettant de déterminer l’axe d’insertion optimal de la prothèse. Cet axe garantit une insertion et une désinsertion fluides, tout en assurant la stabilité de la prothèse en bouche.

Détermination de l’axe d’insertion

L’axe d’insertion est déterminé en examinant les contre-dépouilles dentaires et muqueuses. Le paralléliseur permet d’identifier l’orientation idéale pour minimiser les interférences lors de l’insertion et maximiser la rétention. Cette étape nécessite une analyse minutieuse des contours du modèle pour éviter les zones qui pourraient gêner le placement de la prothèse.

Tracé des lignes guides

Les lignes guides sont tracées sur le modèle pour délimiter les zones de rétention et de support. Ces lignes servent de repères pour la conception du châssis métallique et des crochets. Elles sont dessinées à l’aide d’un crayon spécifique, souvent en suivant les zones de plus grande convexité des dents (point de survey).

Détermination des zones de retrait

Les zones de retrait correspondent aux surfaces des dents ou des muqueuses qui doivent être modifiées pour faciliter l’insertion de la prothèse. Ces zones sont identifiées lors de l’étude sur paralléliseur et peuvent nécessiter des préparations en bouche, comme la réduction de certaines surfaces dentaires.

Préparation des surfaces de guidage

Les surfaces de guidage sont des plans inclinés créés sur les dents supports pour faciliter l’insertion et la stabilité de la prothèse. Ces surfaces sont préparées sur le modèle et, si nécessaire, reportées en bouche par le praticien.

Analyse des modèles sur articulateur

L’analyse des modèles sur articulateur permet d’évaluer les relations occlusales et de détecter d’éventuelles interférences. Cette étape aide à identifier les corrections à apporter aux dents supports, comme la préparation de logettes pour les taquets occlusaux. Les informations recueillies sont ensuite transférées en bouche pour garantir une adaptation précise.

Tracé du châssis métallique

Le tracé du châssis métallique est une étape clé qui repose sur une réflexion approfondie du praticien. Ce tracé est adapté à la situation clinique du patient, en tenant compte des aspects fonctionnels et esthétiques. Il inclut la disposition des selles, des plaques, des crochets et des connecteurs, en respectant les principes de rétention, de support et de stabilité.

Le tracé est généralement réalisé sur le modèle en plâtre à l’aide de crayons de différentes couleurs pour indiquer les zones de rétention, les zones de décharge et les trajets des crochets. Cette étape exige une compréhension approfondie de l’anatomie buccale et des besoins spécifiques du patient.

Réalisation du châssis métallique

La réalisation du châssis métallique est un processus technique qui transforme le tracé en une structure physique. Cette étape comprend plusieurs sous-étapes, chacune nécessitant une attention particulière pour garantir la précision et la durabilité de la prothèse.

Préparation du modèle

Mise en dépouille du modèle

La mise en dépouille consiste à combler les zones de contre-dépouille dentaires et muqueuses pour faciliter la désinsertion du modèle lors de la coulée de la gélatine. Cette étape utilise de la cire rose pour combler les zones suivantes :

  • Zones muqueuses :
    • Les versants des crêtes édentées.
    • La région rétro-incisive mandibulaire.
    • Les faces vestibulaires des alvéoles dentaires en malposition.
    • Les régions rétro-molaires.
    • La partie postérieure de la tubérosité.
  • Zones dentaires :
    • Les zones situées sous la ligne guide de toutes les dents.
    • Les embrasures sous les futures potences des crochets.
    • Les espaces interdentaires.

L’objectif est d’éviter le déchirement de la gélatine lors du retrait du modèle et de garantir une reproduction fidèle.

Mise en place des décharges

Les décharges sont réalisées à l’aide de cire calibrée (0,4 mm d’épaisseur) pour ménager un espace entre la prothèse et la muqueuse, évitant ainsi une compression excessive. Les zones concernées incluent :

  • Les crêtes édentées.
  • Les papilles bunoides.
  • Le torus palatin.

Cet espace permet également l’ajout de résine entre le châssis métallique et la fibromuqueuse au niveau des selles.

Mise en place des trottoirs des crochets

Un épaulement en cire, appelé trottoir des crochets, est placé à 1 mm en deçà de l’emplacement prévu pour les crochets. Cet épaulement, d’une épaisseur de 1 mm, s’étend jusqu’à la muqueuse gingivale et facilite la visualisation des trajets des crochets sur le duplicata en revêtement.

Réalisation du duplicata en revêtement

Coulée de la gélatine

La coulée de la gélatine est une étape délicate qui nécessite des précautions pour éviter les défauts. Le processus comprend :

  1. Immersion du modèle : Le modèle en plâtre est immergé dans de l’eau à 35°C pendant 20 minutes pour le désoxygéner et éviter un choc thermique. Un modèle sec ou une variation brutale de température peut entraîner la formation de bulles ou des déformations dans la gélatine.
  2. Fixation du modèle : Le modèle est fixé sur le socle du moufle à l’aide de cire collante.
  3. Malaxage et coulée de la gélatine : La gélatine est coulée dans une cuvette de duplication à une température contrôlée pour préserver les cires utilisées sur le modèle. Un refroidissement lent (environ 15 minutes à l’air ambiant) est nécessaire pour assurer une prise uniforme.
  4. Désolidarisation : La gélatine est séparée du modèle en plâtre à l’aide d’un souffle d’air, en prenant soin de ne pas déchirer les parties fines et fragiles.
Coulée du revêtement

Le revêtement réfractaire est coulé sous vide pour minimiser les inclusions d’air et améliorer la résistance mécanique. Le mélange est versé lentement dans la forme de reproduction à l’aide d’un vibrateur. Le temps de prise varie entre 30 et 45 minutes. Une fois durci, le modèle est retiré avec précaution.

Préparation du modèle en revêtement

Le modèle en revêtement est déshydraté dans un four à 220–250°C pendant 1 heure. Un durcissement de surface peut être effectué par immersion dans un liquide durcisseur pendant 5 à 10 secondes, suivi d’un retour au four pendant 10 minutes.

Réalisation de la maquette du châssis en cire

Mise en place des selles et plaques
  • Au maxillaire :
    • Les selles recouvrent la crête édentée et la tubérosité.
    • Elles sont distantes de 3 mm du fond du vestibule.
    • La plaque est réalisée avec une feuille de cire calibrée, suivant les contours et respectant les principes de décolletage.
  • À la mandibule :
    • Les selles recouvrent la crête édentée, s’arrêtant à 1–2 mm en avant du trigone (recouvert par la résine).
    • Elles sont distantes de 3 mm du fond du vestibule.
    • La barre est positionnée à 1–2 mm du frein lingual, avec une hauteur de 3,5 mm et une épaisseur de 1,8 à 2,5 mm.
Mise en place des crochets
  • Taquets : Réalisés à l’aide de cire coulée dans les logettes, ils respectent l’anatomie de la fossette et de la crête marginale des dents supports. Ils ne doivent pas interférer avec l’occlusion, et la jonction taquet-potence doit être suffisamment épaisse pour éviter les zones de faiblesse.
  • Bras de crochet : Placés sur les épaulements prévus sur le modèle en revêtement, avec une jonction bras-potence suffisamment robuste.
Mise en place des tiges de coulée, cône et évents
  • Tiges de coulée : D’un diamètre de 4–5 mm, 2 à 3 tiges sont utilisées, reliées au réservoir et formant une boucle vers les extrémités de la maquette.
  • Cône de coulée : Placé pour diriger le métal en fusion.
  • Évents : Positionnés aux extrémités des bras de crochets (perpendiculaires et à 3 mm du bord du modèle) et sur la barre ou la plaque (3 à 4 évents). Ils permettent l’évacuation des gaz et impuretés.

Coulée de l’alliage

Chauffage du cylindre

Le cylindre est placé dans un four froid et chauffé à 250°C pendant 30 à 60 minutes, puis porté à 950–1050°C pendant 30 à 60 minutes supplémentaires, selon sa taille.

Fronde à induction

La fonte de l’alliage est réalisée à l’aide d’une fronde à induction, où un courant de haute fréquence chauffe la masselotte dans un creuset. Le solénoïde, refroidi par un circuit d’eau, est couplé à une centrifugeuse pour une coulée précise. Une fois l’alliage en fusion, la fronde est déclenchée, et le moufle est laissé à refroidir à température ambiante.

Démoulage et finition du châssis métallique

Démoulage

Le revêtement est retiré à l’aide de pinces ou de marteaux, avec précaution pour ne pas endommager le châssis.

Sablage

Le châssis est sablé avec du corindon, de l’alumine ou de la silice pour éliminer les résidus de revêtement.

Dégrossissage

Les tiges de coulée sont coupées à l’aide d’un disque à séparer, et les canaux de coulée restants sont lissés avec un disque abrasif.

Polissage et finition
  • Polissage électrolytique : La pièce est immergée dans un bain électrolytique pour une finition lisse.
  • Polissage mécanique : Réalisé avec des pointes en caoutchouc de dureté décroissante, suivi d’un lustrage avec une pâte à polir ou un produit siliconé.

Polymérisation de la base en résine

La base en résine est réalisée à l’aide de résines thermopolymérisables selon la méthode de la résine pressée classique. Le processus comprend :

  1. Mise en moufle : Le modèle est placé dans un moufle pour la coulée de la résine.
  2. Ébouillantage : Élimination de la cire pour créer l’espace pour la résine.
  3. Préparation et bourrage : La résine est préparée et pressée dans le moufle.
  4. Polymérisation : La résine est chauffée pour durcir.
  5. Démouflage : La prothèse est retirée délicatement du moufle.
  6. Finition : La prothèse est polie pour obtenir une surface lisse et esthétique.

Conclusion

La fabrication d’une prothèse partielle amovible métallique (PPAM) est un processus technique exigeant une expertise approfondie et une collaboration étroite entre le praticien et le laboratoire. Chaque étape, de l’étude du modèle à la finition, nécessite une attention particulière aux détails, une connaissance des matériaux et une maîtrise des techniques de fonte et de manipulation des revêtements réfractaires. Une communication efficace entre le praticien et le laboratoire est essentielle pour surmonter les défis techniques et garantir une prothèse fonctionnelle, stable et confortable pour le patient.

En respectant les principes énoncés dans ce document, le laboratoire peut produire une PPAM de haute qualité, adaptée aux besoins cliniques et esthétiques du patient. Une bonne compréhension des propriétés des matériaux, des techniques de coulée et des exigences cliniques permet d’optimiser chaque étape du processus, assurant ainsi un résultat final satisfaisant.

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