Les Empreintes Secondaires / Prothèse Dentaire
Introduction
L’empreinte est le premier stade dans la démarche thérapeutique prothétique qui a un but majeur dans le transfert précis de la réalité clinique au laboratoire. De ce fait, une bonne connaissance et le respect de cette étape garantissent le résultat prothétique.
Définition
C’est une empreinte définitive à partir de laquelle la prothèse complète sera édifiée. Elle est obtenue avec un porte-empreinte individuel (PEI) issu d’un modèle préliminaire. Elle doit respecter l’anatomie et la physiologie des surfaces d’appui et satisfaire toutes les exigences fonctionnelles, esthétiques et phonétiques.
Buts de l’Empreinte Secondaire
- Un enregistrement fidèle et précis des reliefs morphologiques.
- Une bonne appréciation du volume des zones de réflexion.
- Un bon enregistrement des organes para-prothétiques.
- Apprécier les limites de la future prothèse.
Classification
Type d’empreinte | Indications |
---|---|
Empreinte analytique où toute compression est proscrite | Tissus hyperémiés, fragiles, ou désinsérés de l’os sous-jacent. La moindre compression risque d’accélérer la résorption alvéolaire. Une empreinte préliminaire au plâtre est impérative. |
Empreinte secondaire sous pression occlusale | Arcade totale édentée opposée à une denture naturelle ou prothèse partielle. Mise en condition neuro-musculaire et neuro-articulaire a permis d’éliminer les réflexes acquis de posture ou d’occlusion. Le patient coopère efficacement. |
Empreinte analytique anatomo-fonctionnelle simple | Elles permettent de résoudre avec succès la généralité des cas. |
Empreinte Analytique Anatomo-Fonctionnelle
Arcade Supérieure
Ajustage du PEI en Bouche
- Consiste à rechercher ses limites fonctionnelles en bouche.
- Rétablir l’esthétique assurée par la correction du volume, orientation et situation du bourrelet occlusal qui doit soutenir la lèvre supérieure et les muscles mandibulaires.
- Suppression des surextensions d’une façon méthodique.
Tests Statiques
- Si le PEI se trouve mobilisé, des surextensions interviennent sur l’anatomie même du vestibule.
- La ligne de réflexion muqueuse doit être visible à distance du PEI, dont les bords doivent rester en retrait, sauf au niveau des régions para-tubérositaires.
- Les échancrures au niveau des freins et des insertions musculaires doivent être bien libérées.
Tests Dynamiques
- Ouverture extrême, bâillement, latéralités : Si une interférence se situe au niveau des poches para-tubérositaires, le PEI sera instable et une correction à ce niveau sera effectuée.
- Rire forcé, creusement des joues : Met en évidence l’activité du buccinateur qui mobilise la muqueuse jugale et des freins latéraux, dont il faut assurer la liberté fonctionnelle.
- Siffler, mimer le baiser : Concerne la zone antérieure. L’instabilité peut être due à une échancrure exagérée ou insuffisante du frein médian ou bien à une surépaisseur des bords.
- Réglage de la limite du PEI au niveau de la région du voile : Le PEI doit recouvrir 1 à 2 mm la zone qui s’étend de la limite du palais dur/palais mou à la ligne de vibration la plus postérieure du voile, sans entraver les mouvements fonctionnels du voile du palais.
- Le PEI est inséré en bouche. Le praticien s’assure du recouvrement de cette zone, puis vérifie qu’il n’entrave pas l’abaissement fonctionnel du voile en faisant souffler le patient par le nez, les narines bouchées, puis tousser. Le PEI ne doit pas être expulsé, sinon il faut réduire son extension distale. Cliniquement, il faut dépasser 2 à 4 mm en arrière des fossettes palatines.
- Ouverture maximale : Afin de libérer les ligaments ptérygo-maxillaires.
Enregistrement du Joint Périphérique
Définition du Joint Périphérique
- C’est la jonction fonctionnelle étanche entre la prothèse et la surface d’appui. Elle est assurée par l’apport de pâte de Kerr à la périphérie d’un PEI.
- Elle doit s’opposer à la pénétration de l’air entre la prothèse et les tissus d’appui, empêchant ainsi la perte de la rétention.
Principe
- Rechercher des bords prothétiques les plus hauts (supérieur), les plus bas (inférieur) et les plus larges possible, compatibles avec le libre jeu physiologique des organes para-prothétiques.
- Cet enregistrement assure la rétention et la stabilité de la future prothèse. Il est conduit méthodiquement en mettant de la pâte de Kerr réchauffée superficiellement sur les bords du PEI.
Région Latérale Moyenne
- Enregistrement de l’activité des buccinateurs et la mobilité des freins latéraux.
- Faire creuser les joues en suçant le doigt.
- L’opérateur maintient la base en place.
Région Latérale Postérieure
- Intéresse le volume des poches para-tubérositaires d’Einsering, demandant une quantité importante de pâte de Kerr.
- Mouvements d’ouverture extrême.
- Latéralité en bouche semi-ouverte.
- Un contrôle de stabilité est effectué en exerçant une pression digitale sur le bourrelet du côté opposé.
Région Vestibulaire Antérieure
- La pâte enregistre le volume du vestibule labial et la mobilité du frein.
- La lèvre est tendue vers le bas, le patient simule le baiser.
- Un enregistrement correct doit respecter la gouttière philtrale et l’aspect esthétique du visage.
Région Palatine Postérieure
- Concerne le joint postérieur qui assure le blocage hydraulique.
- La pâte de Kerr est déposée en quantité importante à l’intrados de 4 mm de hauteur et de largeur, dans le but d’enregistrer l’amplitude de l’élévation du voile du palais en fonction et en légère pression.
- Pas de matériau dans les zones en regard des tubérosités.
- Le patient est prié de prononcer « AH » grave le plus longtemps possible.
- L’efficacité du joint est contrôlée en exerçant une pression sur la partie antérieure du bourrelet occlusal pendant la prononciation du « AH » grave. La base ne doit pas se décrocher.

Empreinte de la Surface d’Appui
- Le matériau est spatulé et chargé sans excès dans le PEI. Il est d’abord inséré dans sa partie distale, puis basculé et enfoncé en avant sans pression exagérée. Le patient bascule sa tête vers l’avant.
- Quand il est presque en place, l’opérateur place ses doigts au niveau des 2èmes prémolaires et 1ères molaires, centres d’équilibre des futures prothèses, pour exercer une pression digitale contrôlée permettant une mise en place correcte du PEI. L’opérateur est placé derrière le patient.
- Le PEI est maintenu par un seul doigt au milieu du palais, tandis que le patient répète les gestes et mimiques qui ont servi à l’élaboration du joint périphérique, jusqu’à prise complète du matériau.
- La qualité du surfaçage est vérifiée en s’assurant de l’épaisseur uniforme du matériau.
Arcade Inférieure
Ajustage du PEI en Bouche
- Le volume, l’orientation et la situation du bourrelet de préhension doivent être sur la crête. Il doit assurer :
- Dans la zone latérale : le soutien des joues et le respect du volume lingual et de l’espace prothétique disponible, en tenant compte de la tonicité musculaire.
- Dans la zone antérieure : par sa largeur (2 à 3 mm) et sa hauteur, le soutien de la lèvre inférieure.
- Le bourrelet respecte et exploite la mobilité linguale grâce à un profil interne concave dans lequel la langue vient se placer pour modeler le joint sublingual.
Tests et Réglage des Bords du PEI
- Supprimer les surextensions.
- Assurer la libération des insertions musculaires et ligamentaires.
- Traction de la lèvre inférieure horizontalement : vérifier la liberté des freins.
- Simuler le baiser ou succion : une mobilisation du PEI nécessite un raccourcissement.
- Ouverture moyenne de la bouche : si le PEI, maintenu par les deux doigts de l’opérateur, se mobilise, il faut chercher des surextensions au niveau des poches de Fish.
- Ouverture extrême de la bouche : si le PEI se mobilise, il faut rechercher soit un manque de liberté des fibres antérieures du masséter, soit une surextension au niveau du ligament ptérygo-mandibulaire.
- Pointe de la langue au niveau du palais.
- Pointe de la langue déplacée au-dessus du bourrelet.
- Langue portée sur la lèvre supérieure de commissure à commissure.
- Protraction linguale et caresse de la lèvre inférieure.
- Déglutition : la mobilisation du PEI nécessite de raccourcir le bord en face de la région pharyngée.
Enregistrement du Joint Périphérique
Région Sublinguale
- Le bord lingual est garni dans sa partie antérieure, de la prémolaire gauche à la prémolaire droite, de pâte de Kerr verte.
- Le PEI est mis en place, maintenu fermement, alors que le patient est prié d’effectuer les mouvements suivants :
- La langue au niveau du palais.
- Toucher lentement la lèvre supérieure de la commissure droite à la commissure gauche avec la langue, ainsi que la lèvre inférieure.
- Toucher la face interne de la joue droite et gauche avec la pointe de la langue.
- Prononcer « ME, MA, MI », qui définissent trois positions du plancher.
- Déglutir.
- Tirer la langue complètement en dehors et en avant (profondeur du frein lingual).
- L’extension est satisfaisante lorsque le retrait du PEI s’effectue avec un bruit de succion particulier.
Région Mylo-Hyoidienne
- Limitée à 2 ou 3 mm au-dessous de la ligne oblique interne, destinée à combler la niche rétromolaire.
- Le patient est prié de toucher la face interne des joues avec la pointe de la langue du côté opposé.
- Déglutir et passer la pointe de la langue de la commissure droite à la commissure gauche.
Région Vestibulaire Postérieure
- Le remarginage à la pâte de Kerr s’effectue au cours des mouvements d’ouverture de grande amplitude, alors que le PEI est maintenu fermement sur la surface d’appui à l’aide des deux index.
Région Vestibulaire Antérieure
- De la 1ère prémolaire droite à la 1ère prémolaire gauche.
- Le modelage s’obtient par des mouvements de la lèvre inférieure.
Empreinte de la Surface d’Appui
- Comme pour le supérieur, le PEI est garni de matériau, ainsi que le joint périphérique.
- Il est tout d’abord inséré dans la zone des volets linguaux, souvent en légère contre-dépouille, puis basculé vers l’avant.
- Le praticien, placé devant le patient, exerce une pression bilatérale au niveau des 2èmes prémolaires et 1ères molaires, centres d’équilibre des futures prothèses.
- Une fois le PEI en place, le patient est invité à répéter les gestes et mimiques qui ont servi au réglage et à l’enregistrement du joint. Enfin, l’ensemble est maintenu en place sans pression jusqu’à la prise complète du matériau.
Conclusion
L’empreinte préliminaire est indissociable de l’empreinte secondaire, aussi bien dans le choix des matériaux que dans le choix de la technique. Elles sont complémentaires. Il est nécessaire pour chaque praticien de connaître et de respecter les étapes afin d’obtenir le meilleur résultat possible pour le patient.
Les Empreintes Secondaires / Prothèse Dentaire
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Les Empreintes Secondaires / Prothèse Dentaire

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.