LES DEFAUTS OSSEUX PARODONTAUX : Thérapeutiques

LES DEFAUTS OSSEUX PARODONTAUX : Thérapeutiques

LES DEFAUTS OSSEUX PARODONTAUX : Thérapeutiques

  1. Introduction  

Une lésion intra-osseuse correspond à une perte du système d’ancrage et de l’os alvéolaire 

interdentaire, vestibulaire, lingual ou palatin. La prise en charge est donc nécessaire 

et impose en première intention une thérapeutique parodontale non chirurgicale. Une 

thérapeutique chirurgicale complémentaire est justifiée, mais ses indications sont précises et 

dépendent directement du potentiel de cicatrisation des lésions.

  1. Les facteurs influençant la démarche thérapeutique

2.1. Facteurs liés au patient 

• L’âge. 

• La motivation et l’observance.

 • La qualité du contrôle de plaque. 

• L’état de la santé générale et les facteurs de risque (tabagisme, médications.). 

• L’aspect financier. 

2.2. Facteurs liés à la parodontite

• La forme clinique. 

• L’étendue et la sévérité des pertes d’attaches et osseuses.

2.3. Facteurs liés à la dent. 

• L’accessibilité. 

• La valeur stratégique, notamment prothétique.

 • La mobilité. 

• L’occlusion.

 • Les anatomies coronaire et radiculaire. 

• L’état de l’endodonte.

 • L’environnement gingival (qualité et quantité).

2.4. Facteurs liées à la lésion intraosseuse

Quel que soit le type de la  lésion intra osseuse, la réponse tissulaire post-thérapeutique ne 

peut pas être satisfaisante si le contrôle de plaque du patient n’est pas optimal. Un indice de 

plaque inférieur à 20 % est donc un prérequis indispensable pour optimiser les chances de 

succès de la thérapeutique parodontale.  De même, l’élimination des facteurs de risque 

modifiables améliore le pronostic de ces lésions et diminue le risque de récidive de l’infection 

parodontale. Enfin, un suivi parodontal individualisé garantit le maintien des résultats à court, 

moyen et long termes.

  1. Les modalités thérapeutiques

3.1 .Thérapeutique non chirurgicale 

Le traitement parodontal non chirurgical permet d’obtenir une amélioration substantielle des paramètres cliniques, néanmoins, la qualité de la réponse tissulaire varie selon la sévérité de la lésion. 

Le détartrage-surfaçage radiculaire (DSR) et le débridement des poches parodontales constituent la première étape du traitement des lésions intra osseuses.

Le traitement non chirurgical est également indiqué pour les lésions larges et superficielles mais seul une la stabilisation de la lésion est envisageable.

Pour les lésions larges et profondes la cicatrisation se fait essentiellement dans la partie apicale des défauts qui demeurent partiellement comblées. C’est pourquoi l’approche chirurgicale sera intégrée dans le traitement parodontal.

3.2. Thérapeutique chirurgicale

Le but de ses techniques est de débrider la lésion et de modifier la morphologie alvéolaire pour contenir la destruction osseuse.

3.2.1. Les lambeaux d’accès (simples)

Les lambeaux sont réalisés seuls ou associés à des thérapeutiques résectrices ou régénératives. Le lambeau de débridement (d’assainissement) permet une réparation du système d’attache épithéliale avec néoformation osseuse. 

3.2.2. Les techniques résectrices 

Ces sont les différents procéder qui permettent la résection et ou le remodelage osseux afin de corriger les lésions osseuses et de recréer un contour physiologique de l’os alvéolaire. 

a). L’ostéotomie : c’est l’élimination d’une partie de l’os de soutien, elle est indiquée en cas:

  • Des défauts osseux dont la profondeur est inférieure ou égale à 3mm,
  • Les défauts profonds à une paroi,
  • Corriger les balcons osseux, les toris et les exostoses, 
  • Améliorer le profil osseux irrégulier.

b). L’ostéoplastie : permet le réaménagement du procès alvéolaires en éliminant uniquement l’os non impliqué dans le soutien de la dent. (Voir la technique cours précédant).

LES DEFAUTS OSSEUX PARODONTAUX : Thérapeutiques

LES DEFAUTS OSSEUX PARODONTAUX : Thérapeutiques

                                   Défaut osseux aplani par un meulage sélectif des bords osseux 

  1. Ostéoplastie-ostéoectomie classique

                   b.    Ostéoplastie-ostéoectomie en secteur esthétique.

  1. Chirurgie osseuse régénérative 

La chirurgie à visée régénérative a été conçues pour optimiser la migration des cellules ostéoprogénitrices et mésenchymateuses des espaces médullaires et du ligament parodontal au sein des lésions osseuses. 

Elles sont  spécialement indiquées dans le traitement des lésions intra osseuses  larges et profondes qui répondent partiellement au traitement non chirurgical et aux lambeaux d’accès.

On distingue :

  • Le comblement des lésions osseuses  par de l’os autogène ou un substitut osseux ostéoconducteur;
  • La régénération tissulaire guidée (RTG), qui sous-entend l’utilisation d’une membrane de régénération non résorbable ou résorbable;  
  • La régénération tissulaire induite (RTI) via l’emploi de dérivés de la matrice amélaire (DMA); 
  • L’association de ces techniques. 

a). Le comblement osseux

Les greffes osseuses (transplant) peuvent être réalisés par l’intermédiaire d’une autogreffe ou par des substituts osseux provenant de différentes origines ;  allogreffe (os humain de banque), xénogreffe (os d’origine animale) et matériaux alloplastiques (matériaux synthétiques). 

Cette option thérapeutique est particulièrement indiquée pour les défauts intra-osseux larges et profonds, à trois ou deux parois face à face (cratère).

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Type de la greffeOrigine Exemples
Autogreffe Le patient lui-mêmeDonneur et receveurSite intra ou extrabuccal  Os cortical, os iliaque, l’os tibia,…..Exostoses, symphyse mentonnière,……
Allogreffe Le donneur et le receveur sont de la même espèceOs lyophilisé FDBA Os lyophilisé déminéralisé DFDBAOs frais congelé.
Xénogreffe Animale  bovine ou porcineCollagène, corail.
Matériaux alloplastiques Matériaux de fabrication artificielle synthétique biocompatible Les céramiques, le phosphate de calcium, bioverre, hydroxyapatite poreuse ou non

                              Les différents matériaux de comblement osseux

  • Technique opératoire 

Autogreffe dans le traitement des lésions osseuses (Nabers et O’leary)

Préparation initiale : la zone est détartrée et curetée, l’occlusion est ajustée et le patient apprend le contrôle de la plaque. 

Préparation de la zone receveuse : un lambeau muco périosté est récliné ; le tissu de granulation est enlevé, l’opérateur pratique une série de perforations à l’aide d’une petite fraise ronde afin de faciliter la vascularisation du greffon. Les surfaces radiculaires sont soigneusement détartrées et polies.

Prélèvement de la greffe : l’os fibrillaire provenant du maxillaire du patient est utilisé comme greffon. L’os obtenu par trépanation du maxillaire sans endommager les racines. L’os peut être immédiatement transféré dans la lésion, ou bien il peut être placé dans un godet contenant une solution saline isotonique. 

Insertion de l’os: Les particules osseuses sont entassées sans être serrées dans la lésion jusqu’à ce qu’elle soit remplie et présente un contour superficiel arrondi. 

L’opérateur replace et suture les lambeaux, en s’assurant que l’os est complètement recouvert et qu’un pansement parodontal est bien posé sur la zone.

b). La régénération tissulaire guidée (RTG)

La technique de la RTG consiste à établir une barrière physique entre la surface radiculaire et le tissu gingival afin d’éviter la migration apicale des cellules épithéliales parodontales. Cela empêche ainsi la formation d’un épithélium jonctionnel long, et favorise la prolifération des cellules desmodontales et osseuses dans le but d’obtenir un nouveau tissu osseux, un nouveau cément et une nouvelle attache conjonctive. (Voir cours précédant). 

Technique opératoire

  • Asepsie; Anesthésie
  • Incision : prolonger l’incision sur une  à deux dents en mésial et en distal pour avoir un accès et une vascularisation suffisante au cours de l’intervention,
  • Récliner le lambeau au-delà de la jonction mucogingivale,
  • Éliminer l’épithélium du sulcus gingival présent sur la face interne du lambeau,
  • Réaliser un lambeau d’épaisseur partielle apicalement à la jonction mucogingivale (JMG) pour pouvoir recouvrir complètement la membrane et déplacer le lambeau coronairement.
  • Mise en place de la membrane sur la surface radiculaire, dépassant légèrement la JEC, de façon à ce qu’elle recouvre les contours osseux de la lésion sur 2 à 3 mm apicalement et latéralement.
  • La membrane doit être capable de maintenir un espace suffisant à la formation du caillot sanguin, elle ne doit donc pas être totalement plaquée contre les surfaces radiculaires, ni être au contact du bord apical du lambeau.
  • Suture du lambeau : Les lambeaux au niveau de la papille interdentaire recouvrant le défaut osseux sont suturés par des points de matelassier simplifiés. Le secteur est complètement fermé. Attention à ne pas suturer la membrane avec le lambeau lors de la suture de ce dernier.
  •  Ne pas placer de pansement parodontal qui pourrait comprimer la membrane dans le défaut.
  • Retrait de la membrane  quatre à huit semaines après l’intervention.
  • Séparer la membrane de la face interne du lambeau avec un trait d’incision d’épaisseur partielle.
  • Récliner le lambeau, couper les fils de suture de la membrane et décoller la membrane avec précaution. Attention à ne pas endommager les tissus néoformés.
  • Vérifier que toute la membrane a été retirée. 
  • Couvrir les tissus néoformés avec le lambeau et suturer avec du fil de soie. 
  • Placer un pansement parodontal.

c). La régénération tissulaire induite (RTI)

En 1997, heijl et coll furent les premiers à étudier l’impact des dérivés de la matrice amélaire (DMA) dans le traitement des lésions intra-osseuses. Ce sont des facteurs d’induction qui vont permettre l’attraction chimiotactique des pré-ostéoblastes et leur différenciation en ostéoblastes matures ; elles permettent  également l’ostéogenèse. Cette approche chirurgicale est réellement intéressante et ce pour plusieurs raisons: 

  • Elle génère peu ou pas de complications post opératoires ; 
  • Elle peut être réalisée quel que soit le morphotype parodontal (épais ou fin); 
  • Elle est avantageuse en présence de défauts osseux multiples ; 
  • Les résultats cliniques sont meilleurs lorsque les défauts osseux sont autoportants.

d). L’association des techniques à visées régénérative

Pour pallier les déficits thérapeutiques dans les pertes intra-osseuses importantes, certains auteurs ont proposé l’association des techniques à visée régénérative :

  • Comblement du défaut osseux avec des biomatériaux et la RTG. 

Pour les défauts à trois parois ; aucune différence significative n’est observée entre le traitement combiné (comblement + membrane) ou la RTG seule. 

Pour les défauts non autoportants à une ou deux parois l’association des deux traitements semble donner des résultats cliniquement et histologiquement plus favorables par rapport à l’utilisation d’une technique seule. 

  • Comblement du défaut osseux avec des biomatériaux et la RTI

L’objectif de cette association est d’une part d’éviter l’affaissement du lambeau et d’autre part d’assurer un maintien de l’espace cicatriciel pour les cellules mésenchymateuses ligamentaires attirées par les DMA.

L’association d’un substitut osseux anorganique bovin (Bio-Oss) aux DMA (Emdogain) est celle qui semble fournir les meilleurs résultats cliniques comparé à l’utilisation de l‘Emdogain seul. 

LES DEFAUTS OSSEUX PARODONTAUX : Thérapeutiques

CONCLUSION

Le traitement des lésions intra-osseuses  est un défi thérapeutique pour le praticien.    La clé d’un 

traitement parodontal réussi pour les lésions intra osseuses demeure dans le diagnostic précoce, 

une planification thérapeutique, une bonne hygiène buccodentaire, une exécution prudente des 

modalités thérapeutiques allant du traitement non chirurgical aux techniques régénératives 

avancées.  Grâce à de nombreux instruments, matériaux et techniques, nous avons pu au fil des

années, améliorer les résultats et la pérennité des traitements. 

Les dents de sagesse peuvent nécessiter une extraction si elles manquent de place.
Le scellement des sillons protège les molaires des enfants contre les caries.
Une mauvaise haleine peut être liée à des problèmes dentaires ou gingivaux.
Une mauvaise haleine peut être liée à des problèmes dentaires ou gingivaux.
Les facettes dentaires améliorent l’apparence des dents tachées ou abîmées.
Le détartrage régulier évite l’accumulation de plaque dentaire.
Les dents sensibles peuvent être traitées avec des dentifrices spécifiques.
Une consultation précoce permet de détecter les problèmes dentaires à temps.
 

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