Les défauts osseux parodontaux : Classification, diagnostic
Introduction
La clé du problème de la maladie parodontale chronique destructive se trouve dans les transformations au niveau de l’os. Les transformations qui surviennent dans les autres tissus du parodonte sont aussi importantes, mais quand on fait l’analyse finale des faits, c’est la destruction de l’os qui est responsable de la perte des dents.
Équilibre physiologique de l’os alvéolaire
La hauteur de l’os alvéolaire est normalement maintenue par un équilibre constant entre la formation et la résorption de l’os, qui est lui-même réglé par des influences locales et générales. La lyse osseuse, dans la maladie parodontale, peut être le résultat de l’une quelconque des transformations suivantes :
- Accroissement de la résorption en présence d’une formation normale ou accrue.
- Diminution de la formation en présence d’une résorption normale.
- Accroissement de la résorption combinée à une diminution de la formation.
Étiologie des défauts osseux
La destruction de l’os dans la maladie parodontale peut être provoquée principalement par des facteurs locaux, mais aussi par des facteurs généraux.
Inflammation
L’inflammation chronique est la cause la plus courante de la destruction de l’os dans la maladie parodontale.
Traumatisme occlusal
Le traumatisme occlusal peut provoquer la destruction osseuse en l’absence de toute inflammation, ou en combinaison avec elle.
Mécanismes de la résorption osseuse
On a décrit les types de résorption osseuse suivants :
Résorption lacunaire (ostéoclasie)
La destruction de l’os provient de l’action des ostéoclastes. Les ostéoclastes détruisent l’os de différentes manières :
- Décalcification initiale des sels minéraux de l’os, provoquée par un abaissement du pH.
- Action protéolytique de la matrice organique, provoquant la libération des sels de calcium.
- Destruction simultanée des composants organiques et inorganiques.
- Phagocytose de la matrice organique après la disparition des sels inorganiques, résultant des altérations de l’équilibre physico-chimique local.
Halistérèse (ostéolyse)
Au cours de ce processus, l’os se divise selon ses différents composants sans subir l’action des ostéoclastes. Cette destruction non cellulaire est expliquée par :
- Un amollissement et une liquéfaction de la matrice organique, suivis d’une filtration des composants inorganiques.
- Une perte des composants inorganiques provoquée par des troubles de l’équilibre physico-chimique, suivie d’une dédifférenciation du composant organique en tissu conjonctif.
Les opinions diffèrent quant à savoir si la résorption de l’os peut se produire sans l’action des ostéoclastes.
Accroissement de la vascularisation
On a attribué l’accroissement de la résorption ostéoclasique à la pression due à l’hyperémie. L’augmentation de la circulation à l’intérieur de l’os favorise sa résorption, tandis que la stase sanguine ou lymphatique favorise sa formation.
Classification et forme de la destruction de l’os dans la maladie parodontale
Lyse osseuse horizontale
C’est la forme de destruction la plus courante dans la maladie parodontale. La hauteur de l’os est réduite et son rebord devient horizontal ou légèrement angulé. Les septa interdentaires et les tables vestibulaires et linguales sont atteintes, mais à des degrés de gravité divers autour d’une même dent.
Défauts osseux (lésions de l’os)
Lésion de l’os interdentaire
- Cratères osseux : Ce sont des concavités situées à l’intérieur de la crête interdentaire, bordées par deux murs vestibulaire et lingual, et moins fréquemment situées entre la surface dentaire et la table osseuse vestibulaire ou linguale.
- Hémisepta : On appelle hémisepta la portion de septum interdentaire qui reste après que la partie mésiale ou distale ait été détruite par la maladie.
- Lésion infra-osseuse : De telles lésions se présentent sous la forme de cavités dans l’os situé le long d’une ou de plusieurs racines dénudées, comprises entre une, deux, trois ou quatre parois osseuses.
- Atteinte des furcations : (Aucune description supplémentaire n’est fournie dans le texte original pour ce point.)
Lésion de l’os marginal
- Rebord irrégulier : Ce sont des lésions angulaires ou en forme de U, provoquées par la résorption de la corticale alvéolaire vestibulaire ou linguale, ou par des différences de hauteur entre les rebords marginaux vestibulaire ou lingual et la hauteur des septa interdentaires.
- Saillies : Ce sont des rebords osseux en plateau, provoqués par la résorption de tables osseuses épaissies.
- Fenestration et déhiscence : On appelle fenestration des parties isolées où la racine est mise à nu, et où sa surface n’est recouverte que par le périoste et par de la gencive sus-jacente, dans le cas où le rebord osseux est intact ; si ces parties dénudées se prolongent jusqu’au rebord, on les appelle déhiscences.
- Exostose : Les exostoses sont des excroissances de l’os, de volume et de forme variables. Elles surviennent plus souvent sur la face vestibulaire que sur la face linguale et ne semblent servir à aucune fonction.
- Contour bulbeux de l’os : Ce sont des épaississements osseux provoqués par des exostoses, une adaptation fonctionnelle ou une formation de l’os en contrefort.
Diagnostic
Diagnostic clinique
La présence de défauts osseux peut être révélée par la radiographie, mais il est nécessaire de sonder minutieusement la zone mise en cause et de l’exposer chirurgicalement pour déterminer leur structure et leur dimension.
Diagnostic radiologique
Radio panoramique
Permet une vision globale des arcades alvéolaires. C’est l’examen de dépistage par excellence. Indiqué pour évaluer le niveau osseux global ou dépister les lésions les plus importantes, il cède le pas aux clichés intra-oraux pour des images plus précises.
Rétroalvéolaire
Les clichés rétroalvéolaires sont des radiographies simples, très riches en informations et parfaitement indiquées pour les structures parodontales. Bien ciblés, ces clichés peuvent compléter un examen panoramique lors du suivi du traitement d’une maladie parodontale. Le bilan long cône est donc l’examen radiographique de choix en parodontologie.
Cône Beam (CBCT) – Tomographie volumique à faisceau conique
Le CBCT a été spécifiquement développé pour explorer la sphère orofaciale et plus particulièrement les dents ainsi que leur environnement anatomique. Les recommandations internationales préconisent de substituer, dans le cadre odontologique, la scanographie par l’examen CBCT. L’imagerie 3D s’avère intéressante dans l’exploration des cratères et des défauts de la furcation. En apportant des informations sur la morphologie 3D des lésions interradiculaires et endoparodontales, l’imagerie de coupe pourrait améliorer la planification chirurgicale et mieux estimer le potentiel de régénération.
Conclusion
La maladie parodontale destructive entraîne des transformations au niveau de l’os alvéolaire, aboutissant à sa destruction, qui est responsable de la perte des dents.
Bibliographie
- Irving Glickman, Parodontologie clinique : prévention, diagnostic et traitement des parodontopathies dans le cadre de la dentisterie générale. Édition CDP, 57, rue Dulong, 75017 Paris.
- Philippe Bouchard, Parodontologie, dentisterie implantaire, Volume : thérapeutiques chirurgicales.
Voici une sélection de livres:
- Guide pratique de chirurgie parodontale Broché – 19 octobre 2011
- Parodontologie Broché – 19 septembre 1996
- MEDECINE ORALE ET CHIRURGIE ORALE PARODONTOLOGIE
- Parodontologie: Le contrôle du facteur bactérien par le practicien et par le patient
- Parodontologie clinique: Dentisterie implantaire, traitements et santé
- Parodontologie & Dentisterie implantaire : Volume 1
- Endodontie, prothese et parodontologie
- La parodontologie tout simplement Broché – Grand livre, 1 juillet 2020
- Parodontologie Relié – 1 novembre 2005
Les défauts osseux parodontaux : Classification, diagnostic

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.