Les critères d’harmonie du visage en odf

Les critères d’harmonie du visage en odf

Les critères d’harmonie du visage en odf

Introduction

Le visage comporte une série de modelés et d’aplats, de dépressions et de proéminences, dont la disposition équilibrée, les proportions et la symétrie engendrent l’impression de beauté, ou tout au moins d’harmonie. Les différents éléments de la face sont constitués d’unités anatomiques relativement autonomes : le front, l’ensellure nasale et le nez, la lèvre supérieure et la lèvre inférieure, le menton, les pommettes et les joues. Ces volumes s’apprécient sur un visage détendu et au repos. Le caractère d’un visage est également déterminé par les mimiques et les expressions mises en jeu au cours des relations sociales.

I – L’anthropométrie

Définition

L’anthropométrie est l’ensemble des techniques de mesure de l’organisme humain utilisées en anthropobiologie et dans le domaine de la justice (Larousse).

  • « Anthropos » signifie homme.
  • « Métrie » signifie mesure et évaluation.

Les points et les plans utilisés en anthropométrie

Au niveau des différentes structures anatomiques, il est possible de repérer plusieurs points. Certains d’entre eux permettront la détermination de lignes et de plans. On distingue des points osseux et des points cutanés, des points médians et des points latéraux.

Les points médians

  • Trichion (Tri) : Point à l’intersection de la racine des cheveux.
  • Nasion (Na) : Au niveau de la suture fronto-nasale, le plus en arrière de l’ensellure nasale (cutané et osseux).
  • Ophryon (Op) : Point inter-sourcillier, il peut se trouver au même niveau que la glabelle (Gl), c’est-à-dire le point le plus proéminent de la partie inférieure du front (entre les deux arcades sourcilières).
  • Sous-nasal (Sn) ou sub-nasal : À la jonction du sommet philtral et du pied de la columelle (point cutané).
  • Stomion (St) : Point de jonction entre la lèvre supérieure et la lèvre inférieure sur le plan sagittal médian.
  • Menton (Me) : C’est le point le plus inférieur de la symphyse mentonnière.

Les points latéraux

  • Tragion (Tr) : Situé à l’extrémité supérieure du tragus, sur le même niveau horizontal que le porion (point osseux).
  • Alare (Al) : Le point le plus externe de l’aile du nez.

Plans et lignes

  • Plan de Francfort : Plan horizontal passant par les points porion et infra-orbitaire (à la fois cutané et osseux).
  • Plan Izard ou plan antérieur du visage : Plan perpendiculaire au plan de Francfort, passant par la glabelle.
  • Plan de Simon : Plan passant par le point infra-orbitaire et perpendiculaire au plan de Francfort.
  • Ligne E esthétique de Ricketts : Ligne joignant la pointe du nez et le pogonion cutané. Elle permet d’évaluer l’harmonie des lèvres dans le profil cutané.

II – Les critères de normalité en ODF

On confond trop souvent la normalité, l’esthétique et la moyenne. Atteindre la normalité est le premier but du traitement orthodontique, créer de la beauté est le supplément espéré, arranger les structures conformément à la moyenne ne présente pas d’intérêt clinique. Car on ne peut être beau si l’on n’est pas normal, mais on peut être normal sans être beau. C’est pourquoi le praticien doit être averti de ce qui fait la beauté. L’établissement de règles de normalité se fait sur un visage au repos détendu, mais également en mouvement.

L’équilibre des proportions du visage

De face

Le visage doit être impérativement symétrique par rapport au plan sagittal médian qui passe entre les deux yeux, par le milieu du front, franchit la pointe du nez pour retomber au niveau de la gouttière philtrale et s’achever au milieu du menton. Il est rectiligne. La symétrie absolue, celle de l’image en miroir, n’existe pas dans la nature, elle est toujours relative.
Les plans horizontaux qui joignent les pupilles, les ailes du nez, les commissures labiales et les tragus sont perpendiculaires au plan sagittal médian et donc parallèles entre eux.

Les étages du visage sont trois :

  • Frontal ou supérieur : Du trichion à l’ophryon.
  • Nasal ou moyen : De l’ophryon au sous-nasal.
  • Buccal ou inférieur : Du sous-nasal au gnathion ou menton.

Ces trois étages doivent être égaux.

L’étage buccal lui-même comprend trois niveaux qui sont aussi sensiblement égaux :

  • Lèvre supérieure : Point sous-nasal au stomion.
  • Lèvre inférieure : Stomion au sillon labio-mentonnier.
  • Menton : Sillon labio-mentonnier au point menton.

De profil

De nombreux visages harmonieux de face s’avèreront inesthétiques à l’examen de profil, car la majorité des déformations dento-faciales réside dans le sens antéropostérieur sans présenter pour autant de répercussions dans le sens frontal.

Izard normalise l’étude du profil cutané à partir des photographies :

  • Plan de Francfort : Point sous-orbitaire – tragion.
  • Plan d’Izard : Passe par la glabelle et perpendiculaire au plan de Francfort.
  • Plan orbitaire de Simon : Passe par le point infra-orbitaire et perpendiculaire au plan de Francfort.

En fonction de la saillie mentonnière, trois types de profil sont identifiés :

  • Orthofrontal (optimal) : Le menton se situe à égale distance des plans Izard et de Simon.
  • Transfrontal : Le menton est légèrement déplacé vers l’avant.
  • Cisfrontal : Le menton est légèrement déplacé vers l’arrière.

Ricketts donne au nez une part prépondérante, puisque l’extrémité nasale lui sert de système de référence. La ligne esthétique E relie la pointe du nez à celle du menton (le point pogonion).

  • Profil rectiligne : Caractérisé par une lèvre supérieure qui se trouve en arrière de 1 mm par rapport à E et la lèvre inférieure affleure la ligne E.
  • Profil concave : Les lèvres inférieures et supérieures se situent en arrière de cette ligne E.
  • Profil convexe : Les deux lèvres sont en avant de la ligne E.

L’équilibre du modelé

Le second élément important de beauté faciale réside dans l’équilibre du modelé. Les saillies (nez, lèvres, menton) et les dépressions (ensellure nasale, encoche sous-nasale, sillon labio-mentonnier) doivent être également adoucies ou également accentuées. Un nez un peu pointu est bien accepté si les lèvres et le menton dessinent des saillies marquées séparées par de profonds sillons ; il ne l’est plus si la bouche et le menton sont plats, et inversement.

La beauté de la bouche

La bouche participe activement à la beauté du visage et présente des rapports équilibrés avec les structures faciales environnantes.

Pour Ricketts, la largeur de la fente labiale est classée de 1 à 5 :

  • 1 : Fente labiale de la largeur des narines.
  • 3 : Fente labiale de largeur comprise entre la moitié de chaque narine et de chaque plan bipupillaire vertical.
  • 5 : Fente labiale de la largeur du plan bipupillaire vertical.

Pour lui, les proportions les plus harmonieuses sont réalisées lorsque les commissures se situent à mi-chemin entre les limites externes des ailes du nez et les plans pupillaires.

Lèvres

Au repos, les lèvres doivent être jointives et compétentes, sans tension musculaire. Normalement, la lèvre supérieure couvre environ 70 % de la surface vestibulaire de l’incisive supérieure. Le bord incisif supérieur ne doit pas dépasser de plus de 3 mm du bord inférieur labial supérieur. La lèvre inférieure recouvre environ 30 % de la surface restante de l’incisive supérieure. Une incompétence labiale peut être due à une faible hauteur de la lèvre supérieure ou à une dysmorphose sous-jacente (anomalie sous-jacente).

Pour ce qui est de la forme, des lèvres trop minces peuvent évoquer une sévérité qui s’accorde mal avec le caractère féminin (mais des chéiloplasties peuvent y remédier). Les lèvres saillantes demandent à être équilibrées par des dépressions bien marquées. Leur appréciation esthétique se fait en tenant compte de leur épaisseur, leur forme (minces ou ourlées), leur longueur et leur largeur bicommissurale.

Les dents (Incisives)

Dans le sens vertical, les incisives doivent présenter une surface unie et brillante. La relation incisive-stomion est plus importante et plus visible lorsque le sujet parle ou garde la bouche fermée. La denture apporte sa contribution à l’expression de la face : des canines un peu marquées ou pointues donneront du piquant, voire de l’agressivité, au visage. Par contre, de petites incisives latérales au bord arrondi apporteront une touche de féminité. La notion de beauté inclut également une occlusion dentaire harmonieuse et stable dans les trois sens de l’espace, concernant les trois secteurs antérieur, latéral et postérieur.

Le sourire

Le sourire a une importance capitale parce qu’il réunit les trois facteurs qui font la beauté :

  • Le dessin des courbes et contre-courbes des lèvres qui se tendent et se gonflent en rythme de mouvement.
  • Le contraste des couleurs entre le rouge des lèvres et la masse blanche des dents.
  • L’expression de joie qui le caractérise.

Au moment du sourire, le bord de la lèvre supérieure doit se situer à hauteur des collets des incisives supérieures, et la lèvre inférieure ne doit pas recouvrir les incisives supérieures.

Classification de Barat

Cette classification utilise comme base la ligne droite joignant les commissures labiales. Trois types de sourire (dent-lèvres) sont représentés :

  • Type I : Le bord libre de la lèvre supérieure est au-dessus de la ligne inter-commissurale (sourire supra-commissural).
  • Type II : Le bord libre de la lèvre supérieure coïncide avec la ligne inter-commissurale.
  • Type III : Le bord libre de la lèvre supérieure est au-dessous de la ligne inter-commissurale (sourire infra-commissural).

Menton

En étroite relation avec la position du nez et des lèvres, le menton peut être plat, proéminent ou fuyant, de forme ovalaire ou carrée.

Classification des dysharmonies buccales selon Ricketts

Il existe des dysharmonies buccales chaque fois que la position harmonieuse des lèvres est rompue. Ricketts a proposé une classification des dysharmonies buccales en 10 types :

  1. Biprotrusion labiale : Les deux lèvres (supérieure et inférieure) sont en avant du plan esthétique E.
  2. Birétrusion labiale : Les deux lèvres sont exagérément en rétrusion par rapport à la ligne E, particulièrement la lèvre inférieure. Le nez et le menton deviennent plus proéminents, traduisant souvent un vieillissement prématuré.
  3. Lèvres courtes : La longueur labiale est insuffisante pour permettre la fermeture correcte des lèvres, qui sont trop courtes pour la hauteur faciale inférieure, et les dents supérieures sont apparentes.
  4. Contraction labiale : La longueur labiale est normale, mais la protrusion dentaire (incisives en avant) supérieure oblige le patient à faire un effort de contraction pour fermer ses lèvres.
  5. Contraction du menton : Souvent la manifestation d’une contraction labiale sévère, avec une élévation chronique de la houppe du menton, prenant un aspect en peau d’orange.
  6. Succion labiale inférieure : Le patient place sa lèvre inférieure derrière ses incisives supérieures de façon continue, exerçant un tic de succion. La lèvre inférieure disparaît presque totalement derrière la lèvre supérieure.
  7. Contraction péri-orale : Non détaillée dans le texte.
  8. Contraction du sillon labio-mentonnier : Contraction plus inférieure que celle de la lèvre inférieure, située au niveau du sillon labio-mentonnier, plus profonde, produisant souvent une éversion en avant de la lèvre inférieure.
  9. Proversion labiale supérieure : La lèvre supérieure est charnue, abondante et proéminente. La lèvre inférieure est en bonne relation sagittale avec la ligne esthétique, tandis que la supérieure est en contact et dépasse le plan E.
  10. Éversion labiale inférieure : Le déséquilibre labial inférieur est souvent dû à une protrusion dentaire inférieure ou parfois à une rétrusion supérieure (dents en arrière). La lèvre inférieure est en avant de la lèvre supérieure et coupe parfois le plan E.

III – Thérapeutique et amélioration esthétique

Les effets du traitement sur la beauté de la face sont importants.

Les résultats orthopédiques

Ils retentissent sur les structures de la face et ses proportions. La convexité du profil peut être profondément modifiée par le port d’une gouttière qui permet d’appliquer une force extra-buccale intense sur un sujet jeune.

Les effets de l’orthodontie

On sait que, le plus souvent, les lèvres suivent le recul des incisives, mais ne le suivent qu’à moitié (qu’au 2/3). L’orthodontie a un effet déterminant sur la beauté de la bouche (correction du sourire gingival) et des arcades (alignement, etc.).

Les objectifs esthétiques du traitement orthodontique

L’appréciation esthétique du visage donne quantité d’indications thérapeutiques à l’orthodontiste :

  • Il devra s’efforcer de proportionner les étages de la face, surtout veiller à ne pas aggraver leur disproportion.
  • Il orientera les incisives supérieures de façon à ce qu’elles paraissent « droites » à l’œil du vis-à-vis, tout en tenant compte de la physiologie mandibulaire.
  • Cette conduite doit améliorer l’aspect esthétique de la denture et du visage d’une façon stable.

Conclusion

Le but d’un traitement orthodontique est de corriger toute anomalie dento-faciale pour atteindre la normalité, tout en essayant d’apporter un supplément qu’est la beauté. Les individus ne se ressemblent pas, et chaque patient possède ses propres caractéristiques. Par conséquent, il est exclu de standardiser les thérapeutiques en ODF, mais plutôt de les individualiser en fonction du type facial du patient, et bien sûr de répondre avant toute chose aux exigences de ce dernier.

Les critères d’harmonie du visage en odf

  La prévention des caries repose sur une hygiène bucco-dentaire rigoureuse et des visites régulières chez le dentiste. La maîtrise des techniques d’anesthésie locale est essentielle pour assurer le confort du patient lors des soins. L’imagerie dentaire, comme la radiographie panoramique, permet un diagnostic précis des pathologies buccales. Les étudiants doivent comprendre l’importance de la stérilisation pour prévenir les infections croisées en cabinet. La restauration dentaire, comme les composites ou les couronnes, exige une précision technique et un sens esthétique. Les praticiens doivent rester informés des avancées en implantologie pour proposer des solutions modernes aux patients. Une communication claire avec le patient renforce sa confiance et favorise l’adhésion au plan de traitement.  

Les critères d’harmonie du visage en odf

2 thoughts on “Les critères d’harmonie du visage en odf”

  1. Pingback: Les fonctions oro-faciales - CoursDentaires.com

  2. Pingback: Croissance de la mandibule - CoursDentaires.com

Leave a Comment

Your email address will not be published. Required fields are marked *