LES BASES SOUPLES PERMANENTES

LES BASES SOUPLES PERMANENTES

LES BASES SOUPLES PERMANENTES

Introduction

  • La mise en place d’un matériau souple au niveau d’un intrados prothétique est une idée judicieuse face à certaines situations cliniques délicates de l’édenté total. En effet, il semble logique de ne pas comprimer la muqueuse entre deux structures dures, la prothèse et l’os. Ces matériaux souples ont fait et font toujours l’objet de nombreux malentendus, car si d’un côté, ils semblent pouvoir résoudre, par leur seule présence, la plupart des problèmes, d’un autre côté, certaines de leurs caractéristiques présentent des contraintes devant être prises en compte pour ne pas conduire à l’échec du traitement.
  • Il s’agit de bases destinées à rester en place plusieurs années et sont à différencier des matériaux transitoires comme les résines acryliques à prise retardée de mise en condition tissulaire ou les matériaux thermoplastiques commercialisés au grand public. L’épaisseur d’une base souple doit être contrôlée sur toute la surface qu’elle double et est en moyenne de 2 mm.

Les grandes familles de produits

Quatre grandes familles de produits sont présentes dans le commerce :

2.1 Les résines acryliques

  • Ce sont des polyméthyl méthacrylates « classiques » rendus souples par l’adjonction d’un plastifiant.
  • Ces résines se lient très bien à la résine rigide de la base prothétique puisqu’elles sont de même nature chimique.
  • Exemples : Vertex thermopolymérisable et Perform Soft photopolymérisable [2].

2.2 Les silicones

  • Ils sont souples de par leur nature chimique.
  • Ils ont des propriétés anti-adhérentes vis-à-vis des microorganismes.
  • Par contre, il convient d’utiliser un adhésif et une interface métallique coulée (liaison mécanique) pour relier ce matériau souple à la résine de base.
  • Exemples : Lutemoll et Permaflex [2].

2.3 L’éthylène acétate de vinyle (EVA)

  • Ce sont des matériaux thermoplastiques contenant des substances antibactériennes.
  • Ils sont souples de par leur nature chimique.
  • Leur liaison à la résine rigide est renforcée par l’utilisation d’un adhésif.
  • Exemple : Flexital Plastulène, le plus connu de cette famille.

2.4 Le fluoroélastomère

  • Représenté par le Novus.
  • Il s’agit d’un matériau semi-organique et radio-opaque.
  • Il contient des substances fongicides et bactériostatiques.
  • Sa liaison est correcte avec la résine de base, mais nécessite l’adjonction d’un adhésif pour plus de sûreté.
  • Il est thermopolymérisable [2].

Indications des bases souples

3.1 Sur le plan général [4]

  • Auprès de patients dont les polypathologies interdisent toute intervention chirurgicale face à une anatomie défavorable des crêtes.
  • Lors d’un refus psychologique lié à une succession d’échecs face à la douleur avec une base polymérisée.
  • Lorsque le patient est traité par chimiothérapie ou radiothérapie.

3.2 Sur le plan local [4]

  • Muqueuses fines et fragiles.
  • Forte résorption avec émergence du nerf mentonnier.
  • Crêtes irrégulières et exostoses lorsque la chirurgie est contre-indiquée.
  • L’asialie, souvent consécutive aux traitements anticancéreux.
  • La mauvaise hygiène qui peut être le fait d’un handicap moteur ou cérébral, mais aussi de négligence.
  • Les candidoses, qui devront être traitées, si possible, avant la réalisation de la prothèse.

Situation clinique spécifique

  • Exclusivement, lors d’une situation clinique où l’utilisation d’une résine thermopolymérisable au contact de la fibromuqueuse est jugée défavorable.

Limites et contraintes

  • Difficultés d’adhérence avec la base rigide se traduisant par une séparation à moyen terme.
  • Porosité de surface induisant un risque de prolifération microbienne.
  • Difficultés de retouches par fraisage.
  • Face à des crêtes flottantes et à une asialie d’origine médicamenteuse ou physiologique.

Technique de mise en œuvre

  • Lors de la mise en moufle :
    1. Dans un premier temps, une feuille de polyéthylène isole le dispositif d’espacement de la résine acrylique de la base dure, qui est bourrée dans le moufle et mise sous presse.
    2. Le moufle est ouvert, la feuille de polyéthylène et le dispositif d’espacement sont éliminés, et c’est la base molle qui est bourrée dans le moufle.
    3. Enfin, les deux produits sont polymérisés simultanément [1].

Hygiène et maintenance

  • L’hygiène et le contrôle prothétique sont indispensables au maintien de la biocompatibilité des prothèses.
  • La procédure d’hygiène doit être adaptée à la nature des bases souples et le praticien doit s’assurer qu’elle est maîtrisée par le patient [3].
  • Le nettoyage quotidien de la prothèse s’effectue à l’aide d’une brosse à dents souple ou chirurgicale (afin de rayer le moins possible) et de l’eau savonneuse ou additionnée de dentifrice.
  • Les solutions détergentes sont généralement trop agressives pour le matériau prothétique et ne sont pas une alternative satisfaisante au nettoyage mécanique.
  • La désinfection quotidienne des prothèses avec la chlorhexidine n’est envisageable que dans les cas d’infections aiguës [3].
  • Le port continu est déconseillé.

Risques d’infection candidosique

  • La base souple majore l’infection candidosique car la prolifération des microorganismes (en particulier les levures) à la surface de ce matériau est supérieure à celle observée sur des bases dures.
  • Les patients doivent être soumis à une surveillance régulière :
    • Par la mesure régulière du pH salivaire à l’aide d’indicateurs colorés en papier. Une diminution sensible du pH signale un terrain favorable à la croissance des levures.
    • Éventuellement, l’examen mycologique se fait avec un prélèvement de type écouvillonnage et traitement au laboratoire.

Conclusion

  • On ne peut ignorer le fait que les bases souples font partie intégrante de l’arsenal thérapeutique prothétique. Parfois, elles représentent la seule solution thérapeutique pour les patients atteints de déficiences anatomiques et/ou fonctionnelles telles qu’aucune chirurgie n’est envisageable.
  • Le patient sera clairement informé des avantages mais aussi des limites de ce type de restauration prothétique, ainsi que des contraintes liées à l’hygiène et à la maintenance.
  • Ce n’est que dans ces conditions que patient et praticien trouveront satisfaction à la réalisation d’une prothèse complète doublée d’une base souple dite « permanente » [3].

LES BASES SOUPLES PERMANENTES

  Le dentiste examine les caries et propose des soins adaptés.
L’orthodontiste conseille souvent le port d’un appareil dentaire pour les enfants.
Une infection dentaire peut nécessiter l’intervention d’un endodontiste.
Le parodontiste traite les maladies des gencives comme la parodontite.
L’hygiéniste dentaire effectue le détartrage et enseigne les bonnes techniques de brossage.
Le chirurgien-dentiste réalise des extractions et pose des implants.
Le prothésiste dentaire conçoit des prothèses sur mesure pour restaurer les dents abîmées.
 

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