LES ANTI-INFLAMMATOIRES EN ODONTO-STOMATOLOGIE

LES ANTI-INFLAMMATOIRES EN ODONTO-STOMATOLOGIE

LES ANTI-INFLAMMATOIRES EN ODONTO-STOMATOLOGIE

1. INTRODUCTION

L’inflammation est un processus général de défense et d’adaptation de l’organisme à toute agression tissulaire. Elle se traduit par des signes locaux (rougeur, chaleur, tuméfaction et douleur selon Celse), ainsi que des signes généraux (fièvre, asthénie, amaigrissement). On distingue trois phases :

  • Phase d’initiation : Caractérisée par l’activation d’effecteurs primaires, notamment l’activation et l’agrégation des plaquettes.
  • Phase d’amplification : Phase cellulaire, marquée par la mobilisation d’effecteurs secondaires.
  • Phase de résolution : Appelée aussi phase de réparation, elle se caractérise par la restauration de l’intégrité du tissu agressé.

Au niveau de la cavité buccale, le processus inflammatoire peut avoir trois origines :

  • Les traumatismes
  • L’infection
  • Les affections dégénératives

La conduite à tenir en cas d’inflammation consiste à :

  • Tenter d’éliminer la cause.
  • Noter que, lorsque l’inflammation est d’origine infectieuse, l’utilisation exclusive des anti-inflammatoires inhibe le chimiotactisme des cellules de défense, ce qui favorise la diffusion de l’infection.

2. LES ANTI-INFLAMMATOIRES

2.1 Classification

Selon leur mode d’action, on distingue trois types d’anti-inflammatoires :

  • Les anti-inflammatoires stéroïdiens
  • Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)
  • Les dérivés enzymatiques

2.2 Mode d’action des anti-inflammatoires

2.2.1 Les anti-inflammatoires stéroïdiens : Glucocorticoïdes

Ils agissent sur toutes les composantes de l’inflammation en s’opposant à l’action de la phospholipase A2 (enzyme catalysant la libération de l’acide arachidonique à partir de la membrane cellulaire).
Pour rappel, l’acide arachidonique est un constituant normal des membranes cellulaires qui joue un rôle majeur dans l’inflammation, car il est à l’origine de la production des leucotriènes, des prostaglandines, du thromboxane A2 et du PAF-acether.

2.2.2 Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS)

Ils n’agissent que sur une partie de l’inflammation en bloquant la dégradation de l’acide arachidonique par la cyclo-oxygénase. Ils s’opposent donc à la production des prostaglandines et du thromboxane A2. Ils influent également sur la composante cellulaire de l’inflammation en bloquant la mobilité des cellules, notamment des macrophages.

2.2.3 Les dérivés enzymatiques

Ils ont un mode d’action totalement différent, leur action étant purement protéolytique en dégradant les éléments cellulaires circulants.

2.3 Les effets secondaires des anti-inflammatoires

  • Irritation gastro-intestinale (à l’exception des dérivés enzymatiques).
  • Effet inhibiteur, voire suppressif, sur les défenses de l’organisme en freinant la migration et l’activité phagocytaire des polynucléaires et des macrophages sur le site de l’inflammation, ainsi qu’en réduisant la production ou l’activité de nombreux facteurs chimiotactiques, d’où un risque de diffusion de l’infection.
  • Inhibition de la production du thromboxane A2, entraînant un risque hémorragique par inhibition de l’agrégation plaquettaire.
  • Possibilité de manifestations immuno-allergiques.

2.4 Indications des anti-inflammatoires en odonto-stomatologie

2.4.1 Les anti-inflammatoires stéroïdiens

  • En chirurgie buccale : Implantologie, extraction de dents incluses (surtout mandibulaires). La corticothérapie doit être de courte durée (5 jours maximum) et administrée de préférence le matin pour respecter la sécrétion physiologique de cortisol.
  • Accidents allergiques : Utilisation de corticoïdes à action rapide (bétaméthasone, hémisuccinate d’hydrocortisone).
  • En endodontie : Les corticoïdes entrent dans la composition de certaines poudres utilisées dans le traitement canalaire.

2.4.2 Les anti-inflammatoires non stéroïdiens

  • En chirurgie : À éviter lorsqu’il y a un risque d’œdème.
  • En traumatologie : Aident à limiter ou résorber l’œdème, en complément d’une antibiothérapie.
  • En endodontie : Traitement des desmodontites et des inflammations péri-apicales dues aux traitements canalaires.
  • Syndromes inflammatoires ou traumatiques de l’articulation temporo-mandibulaire.
  • En prothèse : Prothèses trop compressives (les antalgiques suffisent souvent).
  • En orthopédie dento-faciale : Surtout en thérapeutique fixe.

2.4.3 Les dérivés enzymatiques

  • Indiqués pour les patients ayant des troubles gastro-intestinaux.

2.5 Contre-indications des anti-inflammatoires

  • Ulcère gastroduodénal en évolution ou troubles gastro-intestinaux.
  • Affections bactériennes ou mycosiques non contrôlées.
  • Affections virales.
  • Hypersensibilité aux anti-inflammatoires.
  • Immunodépression.
  • Troubles de la coagulation.
  • Antécédents d’allergie.
  • Insuffisance hépatique ou rénale.
  • Grossesse, surtout au dernier trimestre.

3. CLASSIFICATION DES AINS

3.1 Les AINS à action rapide

  • Les salicylés : À partir de l’acide salicylique, plusieurs produits ont été synthétisés, comme l’aspirine (acide acétylsalicylique).
    • Antalgique et antipyrétique à partir de 500 mg/jour.
    • Effet anti-inflammatoire manifeste uniquement dans les premiers temps de l’inflammation, à partir de 3 à 9 g/jour.
  • Les pyrazolés : Classe des phénylbutazones et leurs dérivés (ex. : oxyphénylbutazone).
    • Agissent sur les premières phases de l’inflammation.
    • Effet antalgique et antipyrétique moindre que l’aspirine, mais effet anti-inflammatoire plus marqué.
  • Les dérivés indoliques : Indométacine et acide fluro-indénil-acétique (sulindac).
    • L’indométacine agit sur les deux phases de l’inflammation, avec un effet anti-inflammatoire et antipyrétique notable, mais un effet antalgique moindre.
  • Les dérivés propioniques : Acides organiques (ibuprofène, kétoprofène, naproxène).
    • Effet antalgique et antipyrétique.
    • Effet anti-inflammatoire sur la phase vasculaire précoce, action tardive sur la phase cellulaire.
  • Dérivés de l’acide chloro-phényl-acétique : Diclofénac.
    • Effet antalgique direct.
    • Effet anti-inflammatoire sur les phases initiale et tardive de l’inflammation.
  • Les oxicams : Antalgiques et anti-inflammatoires à longue demi-vie (50 à 72 heures), avec une stabilité de concentration (ex. : piroxicam, ténoxicam).
  • L’étodolac : Antalgique, antipyrétique et anti-inflammatoire.

3.2 Les AINS à action lente

  • Les sels d’or : Aurothiopropanol, sulfonate de sodium.
  • Les anti-malariques : Chloroquine et hydroxychloroquine.
  • La sulfasalazine : Utilisée dans le traitement de la maladie de Crohn.

LES ANTI-INFLAMMATOIRES EN ODONTO-STOMATOLOGIE

  Une occlusion équilibrée est cruciale pour la santé bucco-dentaire à long terme.
Le contrôle de la plaque dentaire reste la clé de la prévention des parodontopathies.
L’utilisation correcte de la digue en caoutchouc améliore la qualité des soins endodontiques.
Une anamnèse détaillée permet d’éviter de nombreuses complications en chirurgie orale.
Les matériaux dentaires évoluent rapidement, nécessitant une veille technologique constante.
La gestion du stress pré-opératoire fait partie intégrante de la relation patient-praticien.
L’analyse céphalométrique reste un outil fondamental en orthodontie diagnostique.
 

LES ANTI-INFLAMMATOIRES EN ODONTO-STOMATOLOGIE

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