Les ankyloses temporo-mandibulaires

Les ankyloses temporo-mandibulaires

Les ankyloses temporo-mandibulaires


Définition

L’ankylose temporo-mandibulaire est une constriction permanente des mâchoires par soudure articulaire (fibreuse, osseuse – uni ou bilatérale). Cette constriction permanente s’exprime par la diminution voire l’impossibilité absolue et définitive de tous les mouvements de l’ATM.

Anatomiquement, elle est caractérisée par la formation d’un bloc osseux qui réunit la branche montante au crâne.

Étiopathogénie

Étiologie

Causes infectieuses

Les ankyloses post-infectieuses sont considérablement diminuées :

  • Infections d’ordre général par voie sanguine.
  • Infections d’ordre local : infection de voisinage (otite, cellulite, etc.).

Causes inflammatoires

L’ankylose inflammatoire peut être à l’origine d’une polyarthrite rhumatoïde, entre autres.

Causes traumatiques

Les ankyloses traumatiques sont dues aux fractures du condyle mandibulaire (intra ou extra-articulaire) avec un déplacement interne du fragment. L’interrogatoire met en évidence la méconnaissance de la fracture. L’ankylose traumatique peut également être due à :

  • Un traumatisme crânien sévère.
  • Une fracture condylienne associée à une fracture de la racine transverse du zygoma ou de l’apophyse coronoïde.

Schéma évolutif : Fracture → Hématome → Fibrose → Ossification → Ankylose.

Conséquences

L’absence de mobilité entraîne une diminution de la croissance adaptative, et par conséquent une diminution de la hauteur de la branche montante. La croissance condylienne agit très faiblement, uniquement dans une direction vestibulaire.

Pathogénie

Forme totale

Toute la surface articulaire est touchée, un mur osseux s’établit entre la branche montante et la base du crâne.

ankylose partielle

Formes partielles

Une partie ou toute une structure peut être préservée. Elle peut être :

  • Postérieure (tympano-condylienne ou sphénoïdo-condylienne).
  • Antérieure avec fusion des deux condyles (ankylose partielle).

Clinique

Chez l’adulte

Forme unilatérale

  • Motif de consultation : Limitation de l’ouverture buccale gênant l’alimentation et les soins dentaires.
  • Interrogatoire : Souvent, notion d’un traumatisme condylien passé inaperçu ou traité par blocage intermaxillaire (BIM).
  • Examen : La palpation simultanée des deux ATM objective une masse osseuse indolore du côté ankylosé. Limitation de l’ouverture buccale, aucun mouvement possible.

Forme bilatérale

  • Interrogatoire : Notion de traumatisme bicondylien.
  • Examen : La palpation des deux ATM objective des masses osseuses dans la région pré-tragienne. L’ouverture buccale est limitée. Lorsqu’elle est inférieure à 5 mm, il s’agit d’une ankylose totale (impossibilité d’examen endobuccal).

Chez l’enfant

page de garde

Forme unilatérale

  • Plus l’ankylose est précoce, plus son évolution est longue et plus la déformation est importante. [Référence à l’image : page de garde]
  • Examen : Asymétrie faciale avec déviation du menton du côté ankylosé, le côté sain paraissant aplati. L’examen endobuccal mesure l’ouverture buccale et objective une denture altérée.

Forme bilatérale

  • L’ankylose bilatérale entraîne progressivement une hypogénésie de la mandibule dans son ensemble. [Référence à l’image : image-02]
image-02
  • Aspect caractéristique : Profil d’oiseau ou de musaraigne, menton atrophié et en retrait, aboutissant à une micrognathie.
  • Examen : Ouverture buccale réduite, limitée, sans mouvements. Occlusion en classe II. La denture est particulièrement atteinte. [Référence à l’image : Sans titre]
Sans titre

Imagerie

  • Panoramique : Peut montrer le bloc de l’ankylose.
  • Téléradiographie : En incidence sagittale, frontale et verticale pour montrer les déformations.
  • Scanner : Pratiqué en coupes sagittale, coronale et axiale. Ces coupes précisent l’extension du bloc, sa densité, ainsi que l’état de la cavité glénoïde, l’échancrure sigmoïde et la racine longitudinale du zygoma.
  • IRM : Indiquée lorsque l’ankylose est fibreuse. Elle objective la présence de tissu fibreux intra ou péri-articulaire.

Diagnostic

Différentiel

  • Avec le trismus isolé, lorsque l’étiologie est difficile à identifier, une scanographie est demandée.
  • Avec une constriction extra-articulaire permanente, succédant à une forte irradiation ou à des brides consécutives à une fibrose.

Positif

Le diagnostic se fait par la clinique et les examens radiologiques.

Traitement

Chez l’adulte

Le traitement de l’ankylose vise à :

  • Libérer les mouvements mandibulaires.
  • Restaurer la fonction masticatoire en respectant l’occlusion.

Chez l’enfant

Le traitement a un double objectif : fonctionnel et esthétique. Dans les deux cas, il associe chirurgie et rééducation fonctionnelle.

Traitement chirurgical

Voie d’abord

Sans titre

Pré-auriculaire, en passant par le tragus. [Référence à l’image : Sans titre]

Résection

Peut aller de la simple condylectomie à la résection d’un bloc volumineux.

Arthroplastie

Traitement de la zone de résection du bloc.

Interposition

  • Matériaux alloplastiques : Résine, lame métallique, etc.
  • Matériaux autogènes : Prélevés sur le corps humain.
  • Endoprothèses : Petits condyles fabriqués.
  • Prothèses ostéo-cartilagineuses : Meilleure réponse.

Rééducation fonctionnelle

  • Indispensable pour la réussite du traitement, elle doit débuter immédiatement dans les jours suivant l’intervention.
  • Doit être poursuivie pendant au moins 3 mois.
  • Élément essentiel : La mécanothérapie, utilisant différentes méthodes.

Conclusion

La constriction permanente des mâchoires a pour origine principale l’ankylose temporo-mandibulaire, qui peut être prévenue au cabinet dentaire grâce à une prise en charge précoce et adéquate des lésions infectieuses et traumatiques.


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Les ankyloses temporo-mandibulaires

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