LES ANALGÉSIQUES (Pathologie Bucco Dentaire)
1. INTRODUCTION
Les antalgiques sont des médicaments symptomatiques qui agissent de façon aseptique sur la douleur qu’ils atténuent ou abolissent sans agir sur ses causes.
2. BASES PHYSIOPHARMACOLOGIQUES
Le message nociceptif est véhiculé par les différentes fibres nerveuses ou nocicepteurs polymodaux, notamment les fibres A, Delta et C de petit calibre, activées par des stimulations mécaniques, thermiques et chimiques. De nombreuses substances chimiques participent à la genèse des messages nociceptifs, telles que l’histamine, la sérotonine et les prostaglandines.
3. CLASSES D’ANTALGIQUES
Les antalgiques ont été classés dans le temps en antalgiques centraux et antalgiques périphériques. Actuellement, on les classe en deux grandes catégories : les antalgiques opioïdes et les antalgiques non opioïdes.
3.1 Les Antalgiques Opioïdes
Ils sont extraits de l’opium, souvent produits par synthèse ou hémisynthèse. Leurs indications en odonto-stomatologie sont limitées. Ils sont représentés par :
- Buprénorphine (liste I et ordonnance sécurisée)
- Codéine et dextropropoxyphène, associés ou non au paracétamol et à la belladone
Effets Indésirables :
- Digestifs : Nausées, vomissements, constipation
- Respiratoires : Dépression respiratoire (modérée et contrôlée à des doses thérapeutiques)
- Urinaires : Risque de rétention urinaire (surtout en cas d’adénome prostatique chez le sujet âgé)
Précautions d’Emploi :
Ils doivent être utilisés avec prudence chez :
- Le jeune enfant
- Le vieillard
- L’asthmatique
- L’épileptique
- Les insuffisants rénaux, hépatiques ou cardiaques
Interactions Médicamenteuses :
- Inhibiteurs de la monoamine-oxydase (IMAO) non sélectifs
- Imipraminiques
- Dépresseurs du système nerveux central sympatholytiques
- Analeptiques respiratoires
- Produits hypertenseurs
Les Différents Produits :
- Morphine :
- Obtenue par extraction
- Antalgique très puissant réservé aux douleurs de forte intensité (ex. : douleurs cancéreuses)
- Pas de pharmacodépendance ni de toxicomanie en cas de prescription adaptée à la douleur
- Formes :
- Chlorhydrate de morphine : solution buvable, injectable
- Sulfate de morphine : comprimés enrobés à libération prolongée (2 cp/jour)
- Buprénorphine :
- Exemple : Temgésic (0,2 mg, comprimé sublingual)
- Très bonne efficacité dans la sphère ORL et bucco-dentaire
- Posologie : 1 à 2 cp, 3 fois par jour
- Existe aussi sous forme injectable
- Autres Dérivés :
- Pethidine : Dolosal®
- Pentazocine : Fortal®
- Codéine + paracétamol : Klipal®, Efferalgan Codéiné®, Algisédal®
- Dextropropoxyphène : Antalvic®, associé au paracétamol : Diantalvic®
- Chlorhydrate de tramadol : Topalgic®
3.2 Les Antalgiques Non Opioïdes
Ils regroupent de nombreuses molécules de nature chimique très variée et agissent sur les médiateurs chimiques algogènes périphériques : la bradykinine, l’histamine et les prostaglandines. Leur action s’exerce sur les douleurs de moyenne intensité provenant de la peau, des muscles, des articulations ou des dents. Ils sont peu efficaces sur les douleurs viscérales.
Les Différents Produits :
- Aspirine et Dérivés Salicylés :
- Posologie antalgique
- Paracétamol :
- Faible toxicité aux doses thérapeutiques (3 g/j)
- Seuil de toxicité : 10 g/j
- Toxicité hépatique en cas de surdosage : nécrose et insuffisances résiduelles
- Noms commerciaux : Doliprane®, Efferalgan®, Dafalgan®
- Formes pédiatriques : Doliprane, Efferalgan
- Formes injectables : Pro-Dafalgan®
- Associations :
- Avec codéine : Efferalgan Codéiné®
- Avec dextropropoxyphène : Diantalvic® (douleurs de forte intensité)
- Noramidopyrine :
- Dérivé pyrazolé : Novalgine®
- Très puissant mais risque immuno-allergique d’agranulocytose grave
- Associations :
- Avec antispasmodiques : Viscéralgine Forte
- Avec caféine ou paracétamol : Salgydal®
- Antalgiques Dits Purs :
- Pas d’effet antipyrétique ou anti-inflammatoire
- Exemples : Glafénine (Glifanon®), Floctafénine (Idarac®), Néfopam (Acupan®)
- AINS à Dose Antalgique :
- Posologie antalgique = moitié de la dose anti-inflammatoire
- Molécules :
- Ibuprofène : Upfen® 200 mg, Advil®
- Kétoprofène
Antalgiques Dits Adjuvants :
Utilisés pour d’autres indications, mais avec effet antalgique :
- Antidépresseurs : Atarax® (psychalgies : stomatodynies, glossodynies)
- Antiépileptiques :
- Tegretol® : traitement des algies faciales trigéminales
- Rivotril® : traitement des aphtes
- Anesthésiques Locaux : Propriétés analgésiques
- Baclofène : Antispasmodique, efficace dans les névralgies du trijumeau
Autres Produits Utilisés dans le Soulagement de la Douleur :
- Avlocardyl® : Bêta-bloquant, utilisé pour migraines et algies de la face
- Desernil Sandoz® : Traitement de fond des migraines et algies vasculaires de la face
4. CHOIX ET MODALITÉS DE PRESCRIPTION
Critères de Choix :
- Types de douleur
- Caractéristiques de la douleur
- Terrain, antécédents et interférences médicamenteuses
- Préférences du patient
- Intensité de la douleur
- Forme galénique, voies et horaires d’administration
Types de Douleurs :
a) Neuropathies :
- Fond douloureux permanent
- Douleur de type brûlure
b) Douleurs par Excès de Nociception : - Exemple : Pulpites
Stratégie Antalgique (OMS) :
Niveau 1 :
- Intensité faible à modérée
- Antalgiques non morphiniques : aspirine, AINS à doses antalgiques, paracétamol, antalgiques purs
Niveau 2 :
- 2a. Douleurs Moyennes :
- Opiacés faibles : codéine, dextropropoxyphène (seuls ou associés à paracétamol, aspirine, noramidopyrine, néfopam)
- 2b. Douleurs Sérieuses :
- Indication préférentielle : buprénorphine
- Note : Seules les associations fortement dosées en paracétamol et codéine réduisent les douleurs de niveau 2
Niveau 3 :
- 3a et 3b : Douleurs fortes à très fortes
- Indication : morphiniques
- Rares en odonto-stomatologie
5. LES PRINCIPES DE PRESCRIPTION
- Espacer régulièrement les prises pour couvrir les 24 heures lorsque la douleur est permanente.
- Administrer l’antalgique en fonction de l’apparition des prodromes en cas de douleurs paroxystiques.
- La dose doit être suffisamment élevée pour assurer l’efficacité.
- En cas d’inefficacité à posologie maximale, envisager un produit de niveau immédiatement supérieur.
- Associer d’autres produits en cas de symptômes associés : anxiolytiques, hypnotiques, décontracturants, anticonvulsivants.
- Le recours à la psychiatrie peut être utile en cas de syndromes algiques résistants à toutes les thérapeutiques antalgiques bien conduites (ex. : stomatodynies, glossodynies).
LES ANALGÉSIQUES (Pathologie Bucco Dentaire)
Une occlusion équilibrée est cruciale pour la santé bucco-dentaire à long terme.
Le contrôle de la plaque dentaire reste la clé de la prévention des parodontopathies.
L’utilisation correcte de la digue en caoutchouc améliore la qualité des soins endodontiques.
Une anamnèse détaillée permet d’éviter de nombreuses complications en chirurgie orale.
Les matériaux dentaires évoluent rapidement, nécessitant une veille technologique constante.
La gestion du stress pré-opératoire fait partie intégrante de la relation patient-praticien.
L’analyse céphalométrique reste un outil fondamental en orthodontie diagnostique.
LES ANALGÉSIQUES (Pathologie Bucco Dentaire)

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.