LES ADHESIFS AMELO-DENTINAIRES

LES ADHESIFS AMELO-DENTINAIRES

LES ADHESIFS AMELO-DENTINAIRES

Introduction

Depuis les travaux de Buonocore en 1955, le collage s’est peu à peu imposé en odontologie comme un moyen efficace d’assurer la rétention de nos restaurations, tout en restant conservateur et esthétique. Cependant, pour répondre à la complexité du collage aux tissus dentaires, les matériaux à notre disposition évoluent sans cesse. Il convient donc afin de coller efficacement, de comprendre comment se fait l’adhésion aux tissus de la dent et connaître les avantages et les défauts de chaque colle, pour pouvoir choisir, en toute situation, le meilleur compromis. Pour assurer la pérennité des restaurations et pour éviter la formation de hiatus, les restaurations esthétiques directes doivent adhérer aux tissus dentaires. L’adhésion permet aussi le collage des restaurations indirectes.

Généralités

Adhésion

Est l’union d’une surface à une autre avec laquelle elle est en contact intime. Par conséquent, elle peut être définie comme la force qui lie deux matériaux de natures différentes mis en contact intime.

Adhérence

Est la force qui fait s’attacher entre elles deux substances lorsqu’elles sont mises en contact intime l’une avec l’autre. Les molécules d’une des substances adhérent ou sont attirées par les molécules d’une autre substance.

Adhésif

Est un agent capable de développer seul, ou associé à un agent de couplage, un phénomène d’adhésion sur un substrat déterminé.

Cohésion

C’est l’attraction entre atomes ou molécules d’une même substance.

La Classification des Systèmes Adhésifs

Classification Historique

1ère Génération (1952-1982)

Le premier adhésif qui a été déposé en 1952 est le Sevriton à base de diméthacrylate de l’acide glycérophosphorique (GPDM).

2ème Génération (1980-1985)

Ces produits adhésifs sont principalement présentés par les esters phosphorés associés à une résine non chargée type BIS-GMA (Bisphénol Glydicyl Méthacrylate).

3ème Génération (1985-1991)

Correspond au développement du concept du système adhésif associant un traitement de surface dentinaire qui élimine partiellement la boue dentinaire.

4ème Génération : Concept de Mordançage Total (1990)

Cette classe est fondée sur le concept du mordançage simultané de l’émail et de la dentine. Au niveau dentinaire, l’attaque acide permet d’éliminer l’essentiel de la boue dentinaire inter, péri et intratubulaire mettant à nu les fibres de collagènes, il se présente en 3 étapes.

5ème Génération (1995)

Cette classe a le même principe que la précédente à l’exception que le primaire et la résine adhésive sont conditionnés dans un seul flacon qui s’appliquent après mordançage.

6ème Génération : Auto-Mordançage par des Monomères (1995)

Dans cette classe, ce sont les deux premières étapes qui sont réunies en une seule, le mordançage et l’application de primaire.

7ème Génération : All in One (2000)

Ces produits regroupent en un seul conditionnement ou en un seul mélange les trois étapes du collage.

Classification Rationnelle

On distinguera 2 grandes classes d’adhésifs :

  • Des produits qui requièrent un mordançage suivi d’un rinçage, en préalable à leur emploi (M&R).
  • Des produits que l’on applique directement sur les surfaces dentaires sans aucun traitement préliminaire. Cette classe regroupe tous les systèmes automordançants (SAM).

On distingue dans chacune de ces classes, deux subdivisions selon le nombre de séquences de mise en œuvre, M&R III, M&R II, SAM II et SAM I :

  • 3 et 2 temps, pour les adhésifs classiques nécessitant un pré-mordançage.
  • 2 et une étape pour les adhésifs auto-mordançants.

Le Cahier de Charge d’un Système Adhésif

  • Biocompatibilité
  • La mouillabilité du substrat : Le mouillage d’une surface par un liquide est caractérisé par l’angle de contact d’une goutte placée sur la surface solide. Plus le liquide s’étale sur la surface, plus l’angle de contact est proche de zéro et meilleur est le mouillage.
  • Adhésion et étanchéité
  • Durabilité
  • Simplicité et fiabilité de mise en œuvre

Les Mécanismes d’Adhésion

Adhésion à l’Émail

Appliquer de l’acide phosphorique concentré à 30 à 40 % élimine environ 10 µm d’émail superficiel et provoque une surface rugueuse après une dissolution partielle des prismes d’émail sur une profondeur de 10 à 20 µm. Le mordançage acide de l’émail aboutit à une surface rugueuse plus étendue avec une grande énergie de surface. Une telle surface facilite la mouillabilité, augmente la rétention micromécanique réunissant ainsi les critères pour un collage efficace.

Adhésion à la Dentine

L’adhésion à la dentine est régie par deux mécanismes : microclavetage permettant un ancrage micromécanique au niveau des brides résineuses pouvant s’étendre dans toutes les ramifications du réseau canaliculaire et par imprégnation de la résine au sein des fibres de collagène (couche hybride) et forces de liaisons physicochimiques sur l’ensemble de la surface développée entre la dentine et les systèmes adhésifs.

Couche Hybride et les Brides de Résine

C’est un entrelacement de deux types de polymères : les fibres de collagène de la matrice dentinaire, polymère d’origine naturelle, d’une part, et les macromolécules de l’adhésif, polymère de synthèse d’autre part. Une zone hybride de bonne qualité non dégradable pourrait une protection de la dentine intacte sous-jacente et se révéler potentiellement cario-résistante.

La Mise en Œuvre des Différents Systèmes Adhésifs

Les Systèmes M&R III

Le traitement se fait en trois séquences :

Le Mordançage

La première consiste à appliquer une solution ou un gel, d’acide phosphorique en 30 secondes au niveau de l’émail et 15 secondes sur la dentine. Après rinçage, on obtient sur l’émail des microclavetages propices à l’ancrage micro-mécanique de l’adhésif. Au niveau des surfaces dentinaires, l’attaque acide élimine l’essentiel des boues dentinaires.

Le Primaire

Le primaire (« primer » en anglais) joue un rôle majeur dans le processus d’adhésion à la dentine. C’est un liquide qui permet :

  • Soit de maintenir suffisamment poreux le réseau de collagène
  • Soit de permettre sa ré-expansion s’il a été collapsé lors du séchage.

L’application d’un primaire permet une perméabilité de la dentine déminéralisée après évaporation de l’eau.

La Résine Adhésive

L’application de la résine adhésive doit pénétrer les tubules et s’infiltrer dans les canaux du réseau protéique inter et péri-tubulaire. Dans des conditions optimales, après copolymérisation avec le composite.

Les Systèmes M&R II

Ce sont les produits présentés en un seul flacon, à la fois les éléments du primaire et de la résine adhésive. Le traitement ne comprend plus que deux séquences. Leur mise en œuvre est plus simple que celle des M&R III, mais elle est en fait délicate.

Les Systèmes SAM II

On applique en premier un primaire acide. C’est que les anglo-saxons appellent le « self-etching primer ». Ce produit est l’alternative à l’attaque à l’acide phosphorique. Il déminéralise et infiltre simultanément les tissus dentaires calcifiés (20 à 30 secondes selon les produits). Après évaporation de l’eau qu’il contient par séchage, il est recouvert d’une résine dont la majeure partie des composants est hydrophobe.

Les Systèmes SAM I

Les SAM I combinent avec un seul produit les rôles de mordançage, primaire et adhésif. Les anglo-saxons les nomment « all-in-one », soit, tout en un. Leur avantage apparent est de simplifier la procédure clinique du collage. Outre cet aspect ergonomique, la réduction des séquences opératoires limite potentiellement le risque d’erreur de manipulation que l’on peut faire à chaque étape du collage.

Indications des Systèmes Adhésifs

Système M&R

  • Cavités présentant suffisamment d’émail
  • Cavités profondes

Système SAM

  • Parodonte inflammatoire
  • Cavités superficielles

Conclusion

L’adhésion a beaucoup évolué depuis son apparition en dentisterie au début des années 50 lorsque les pionniers l’ont proposée. Dans la dernière décennie, la progression de nos connaissances des matériaux adhésifs a été exponentielle, et le rôle de l’adhésion dans la pratique dentaire quotidienne et dans l’enseignement de l’odontologie a suivi. Les adhésifs amélo-dentinaires sont des biomatériaux d’interfaces qui servent à lier les biomatériaux de restaurations aux tissus dentaires calcifiés par infiltration de celui-ci à travers les micro-porosités du substrat réalisant la couche hybride. Ils sont de mise en œuvre délicate, d’où l’intérêt d’une bonne connaissance et une maîtrise parfaite de son application. Dans le domaine du collage, la réussite reste étroitement liée à la nature des surfaces, à la nature du matériau de collage et aux conditions de mise en œuvre.

Références Bibliographiques

  1. Les adhésifs amélo-dentinaires. Société Francophone de Biomatériaux Dentaires M. DEGRANGE, L. POURREYRON. 2009
  2. Les variations de la perméabilité de la dentine humaine après application des adhésifs amélo-dentinaires, Chahrazed Belmabrouk, Faculté de médecine, Oran 1 ; Octobre 2018.
  3. Adhésion amélo-dentinaire : Essai in vitro de l’effet de trois solutions thérapeutiques sur l’activité des métalloprotéinases. Mémoire fin d’étude Kara Ali & Djafour ; Juin 2014.

LES ADHESIFS AMELO-DENTINAIRES

La prévention des caries repose sur une hygiène bucco-dentaire rigoureuse et des visites régulières chez le dentiste. La maîtrise des techniques d’anesthésie locale est essentielle pour assurer le confort du patient lors des soins. L’imagerie dentaire, comme la radiographie panoramique, permet un diagnostic précis des pathologies buccales. Les étudiants doivent comprendre l’importance de la stérilisation pour prévenir les infections croisées en cabinet. La restauration dentaire, comme les composites ou les couronnes, exige une précision technique et un sens esthétique. Les praticiens doivent rester informés des avancées en implantologie pour proposer des solutions modernes aux patients. Une communication claire avec le patient renforce sa confiance et favorise l’adhésion au plan de traitement.  

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