Le traitement des empreintes en prothèse fixée

Le traitement des empreintes en prothèse fixée

Le traitement des empreintes en prothèse fixée

Le modèle de travail, étant la première étape de laboratoire, est directement lié à la qualité de l’empreinte réalisée par le praticien essentielle pour l’obtention d’une réplique fidèle de la situation clinique.

De nombreux paramètres entrent en jeu dans la précision du modèle de travail et les manipulations successives nécessaires sont autant de sources d’erreur ou de déformation. La connaissance des propriétés et impératifs des matériaux utilisés sont indispensables pour limiter les risques d’imprécision.

I / Les matériaux de coulée :

  • Caractéristiques des matériaux :
  • Capacité de reproduire les détails
  • Manipulation très simple et très facile.
  • Compatibilité avec les matériaux d’empreinte.
  • Résistance à l’abrasion et à la fracture.
  • Absence de toxicité.
  • Stabilité dimensionnelle.
  • Les matériaux dentaires de coulée :
  • Le plâtre dentaire.
  • Résine époxy.
  • Les métaux électroposés.
  • Les alliages à basse fusion.

II/ La désinfection de l’empreinte :

Avant la coulée des empreintes il faut les rincer et les désinfecter.

  • Alginate : passage à l’eau ◻spray désinfectant javel à 0.5 % ◻empreinte est enfermée dans un sac étanche ◻rinçage à l’eau ◻coulée de l’empreinte.
  • Empreinte au silicone A : immersion dans une solution glutaraldéhyde à 2 %.
  • Polyéthers : pas d’immersion prolongée 2 à 3 mn dans l’eau de javel à 1 % ou mieux par pulvérisation de glutaraldéhyde à 3 %.
  • Hydrocolloïde réversible : pas d’immersion mais spray de glutaraldéhyde 2 % ou eau de javel 0.5 %.

III / Procédés de coulée :

1- Traitement des empreintes par coulée au plâtre pierre (plâtre extra dur) :

  • Caractéristiques chimiques :

C’est un hémi hydrate alpha de sulfate de calcium, il est obtenu par calcination du gypse C’est le matériau le plus fréquemment utilisé en prothèse fixée.

Notamment les plâtres pierre de type IV, extra durs, alors que les types III seront réservésà la coulée des modèles antagonistes.

De manipulation facile et relativement rapide, le plâtre est compatible avec tous les matériaux d’empreinte.

La précision dimensionnelle est excellente puisque l’expansion de prise inhérente à ce matériau va de 0,01 % à 0,4 %, la capacité à reproduire les détails est assez bonne mais la dureté et la résistance à l’abrasion sont assez médiocres, ces propriétés mécaniques étant très dépendantes des conditions de préparation et de la composition propre à chaque marque

  • Coulée des empreintes :

-Les empreintes en élastomères sont badigeonnées avec un produit mouillant de façon à abaisser la tension superficielle.

-Respecter scrupuleusement le rapport eau/poudre du plâtre préconisé par le fabricant.

-Un mélange trop liquide donne un plâtre fragile, mais avec une faible expansion de prise.

-Un mélange épais présente une dureté plus élevée, une prise plus rapide mais une expansion plus importante ;

– Ne jamais rajouter d’eau en cours de mélange sous peine de diminuer la dureté et de provoquer une expansion de prise anormalement élevée

  • Malaxage manuel : utilisant un bol en caoutchouc flexible avec une spatule en acier inoxydable.
  • Malaxage mécanique : augmente l’homogénéisation du mélange.
  • Remplissage de l’empreinte est assuré grâce à un vibreur.
  • Il existe deux méthodes pour la coulée des empreintes :
  • Coulée avec coffrage : qui consiste à construire un moule pour modèle à l’aide d’une bande de cire molle, on enveloppe la périphérie de l’empreinte et ensuite le mélange (poudre + eau) est versé dans l’empreinte sous vibreur.
  • Coulée sans coffrage : le mélange (poudre + eau) est versé dans l’empreinte ; ce qui reste du mélange est mis en noix sur une plaque, l’empreinte est versée sur cette noix et le socle est réalisé.

Le modèle obtenu doit être lisse et précis.

  1. Traitement des empreintes par la résine époxy :
    • le mélange est effectué dans un récipient permettant l’obtention de la consistance crémeuse, la résine époxy est déposée dans les empreintes des préparations grâce à une spatule ou un pinceau puis la totalité de l’empreinte est coulée sur vibreur, ou mieux, centrifugée pour limiter le risque de bulles d’air.
    • Elles sont incompatibles avec les Hydrocolloïdes et présentent une bonne reproduction des détails, une bonne résistance à l’abrasion et une manipulation aisée cependant elles présentent des risques d’allergies
    • Le démontage sera réalisé 3 heures après le début du malaxage.

3- Traitement des empreintes par galvanoplastie. :

Traitement basée sur l’électrolyse qui permet d’appliquer un dépôt (Ag, ou Cu+2, ou Ni) dans l’empreinte.

  • Le Principe ; transfert des ions métalliques depuis l´anode (charge +) vers la cathode (charge

-) grâce à un courant électrique continue dans un milieu liquide (électrolyse).

Les molécules s´unissant en perdant leur charge positive et adhérant fortement entre elles, formant ainsi une surface métallique très dur et résistante.

L’empreinte est ensuite complétée par coulée de plâtre extra dur ou de la résine époxy.

  • Inconvénients :

Les bains pour l’argenture contiennent du cyanure, ceux pour le cuivre sont acides et dégagent des vapeurs potentiellement dangereuses.

La mise en œuvre est complexe et longue.

IV / Techniques de fractionnement :

Ces techniques ont pour but d’obtenir le modèle positif unitaire (MPU)

MPU : reproduit la dent préparée avec tous ses détails

Diverses techniques sont envisageables pour obtenir ces fractionnements quelle que soit la technique employée les modèles de travail doivent présenter les caractéristiques suivantes :

-Les MPU doivent être enlevés et remplacés sans difficulté.

-Les rapports entre MPU et les dents adjacentes et antagonistes doivent être aussi précis que s’il s’agissait d’un modèle non fractionné.

  • Le modèle de travail doit pouvoir être placé sur un articulateur.
  • Les MPU doivent être parallèles entre eux pour permettre une désinsertion aisée des maquettes en cire.
  • Les manipulations effectuées lors des différents temps de travail doivent se dérouler sans déplacement des MPU.

L’obtention des MPU amovibles intégrés dans un modèle fait appel à 2 types de systèmes :

  • Fractionnement de 1ere intention.
  • Fractionnement de 2 ème intention.
  • Fractionnement de 1ere intention :

Système « DOWEL PINS »

Figure 1 : Les Dowel-Pins

Les dowel-pins sont en général en métal inoxydable il comprend :

  • Une tête rétentive qui prend sa place en regard de la préparation dentaire.
  • Le corps est conique pour faciliter l’insertion et la désinsertion du MPU.

*Le dowel pins doit être placé parallèlement à la préparation dentaire si non le MPU ne se déplacera pas aisément dans le modèle de travail.

  • Le dowel pins est maintenu grâce à un dispositif de maintien constitué par une épingle à cheveux fixée par 2 épingles (un placé sur le rebord vestibulaire de l’empreinte l’autre sur le rebord lingual)

*L’empreinte ainsi préparée, le dowel pins passera entre les deux chefs de l’épingle à cheveux, sa tête rétentive doit être à distance de

1 à 2 mm par rapport à la face interne de l’empreinte de la préparation.

  • L’empreinte est placée sur un vibreur, du plâtre extra dur est coulé jusqu’à 3mm au-dessus des dents (la tête rétentive du pins se trouve recouverte du plâtre).

Lorsque le plâtre est encore mou des trombones sont placés dans les zones non concernées par le fractionnement et qui serviront des moyens de rétention pour le socle qui sera coulée après.

Figure 2 : Mise en place des Dowels Pins et coulée de l’empreinte

*Apres durcissement du plâtre :

  • Une boulette de cire rouge est mise sur l’extrémité du pins.
  • Le corps du pins est vaseliné de même que le plâtre de la préparation dentaire.
  • L’empreinte est ensuite coulée au plâtre dur d’une autre couleur réalisant ainsi le socle du modèle de travail : le plâtre rajouté doit s’arrêter jusqu’au bord supérieur de la boulette en cire.
  • Apres durcissement du socle, on supprime la boulette de cire dans le socle découvrant ainsi l’extrémité du corps de pins, on scie le plâtre de part et d’autre de la préparation dentaire jusqu’à ce qu’on arrive à la partie supérieure du plâtre du socle.
  • Grâce à une pression simple sur l’extrémité du pins on dégagera le MPU.

Figure3 : Fractionnement du modèle et désinsertion du MPU

Figure 4 : le modèle fractionné et les MPU

  • Fractionnement de 2 eme intention :
  • Système de « Monobloc » ou Système d’emboîtage démontable :

-Le socle est réalisée grâce à un boitier démontable en plastique appelé die-lok.

  • l’empreinte sera coulée en monobloc en recouvrant la totalité des dents. Les MPU seront réalisés dans un second temps.
  • Le modèle monobloc est meulé de façon à ce qu’il puisse être introduit dans le moule (en fer à cheval)
  • Après avoir rempli le moule au ¼ d’un plâtre dur de couleur différente. Le modèle positif (en fer à cheval) qui a préalablement séjourné dans l’eau est inséré dans le moule.
  • Après durcissement le modèle est libéré du moule puis passer au découpage selon le nombre de préparation dentaire, le découpage s’effectue sur les ¾ de la hauteur du modèle.
  • Les MPU seront réalisés en fracturant le socle du modèle.
  • L’ensemble des MPU obtenus peuvent être reconstitués dans le moule (di-lok) grâce aux dentelures qui sont gravées sur sa face interne.

Figure 5 : Les MPU réinsérés dans le système Monobloc

  • Système Pindex (appareil qui creuse des puits par une perceuse)

Principe : Forage de puits parallèles à la base du modèle obtenu après coulée de l’empreinte

-Modèle en forme de fer à cheval

-Détermination de l’emplacement des puits par un système de localisation lumineux

-Forage des puits

-Mise en place des pins collés dans les puits

-Fractionnement du modèle.

Figure 4 : Système Pindex : (le levier d’élévation du foret est actionné lentement, les puits sont forés successivement à leur profondeur maximale)

Conclusion :

Le modèle de travail est le premier maillon, au niveau du laboratoire, de la chaîne prothétique aboutissant à la réalisation d’une reconstitution fixée. La qualité de ce maillon est en premier lieu sous la dépendance de la qualité du travail du praticien, mais de la rigueur de sa conception dépendra en grande partie la qualité finale du travail.

Bibliographie

  1. Laviole O, Bartala M Confection des modèles de travail en prothèses conjointe EMC : 23-380-A-10 .2000
  2. Exbrayat J, Schittly, Borel J-C. Manuel de prothèse fixée unitaire.
  3. Herbert T, Shillingburg Bases fondamentales en prothèse fixée
  4. R.BUGUGNANI, C.LANDEZ. Les empreintes en prothèse conjointe.

Le traitement des empreintes en prothèse fixée

Voici une sélection de livres en français sur les prothèses dentaires:

Le traitement des empreintes en prothèse fixée

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