Le plateau technique en implantologie / Implantologie Dentaire
Introduction
Pour réussir un acte chirurgical, le praticien doit disposer d’un environnement technique optimal, respectant des conditions d’hygiène et d’asepsie conformes aux règles de bonne pratique.
Matériel nécessaire et chaîne de stérilisation
Matériel nécessaire
Le kit chirurgical

Le kit chirurgical est conçu pour simplifier l’utilisation des instruments, fabriqués en acier inoxydable. Une sérigraphie sur le plateau permet d’identifier facilement chaque instrument et de le remettre en place après stérilisation, grâce à un système de code couleur correspondant aux procédures chirurgicales pour différents diamètres implantaires.
Le kit contient :
- Butées de forage : limitent la longueur de travail des forets à une hauteur prédéfinie pour une utilisation sûre.

- Forets : outils de perçage pour préparer le site implantaire.

- Gauges de parallélisme : vérifient l’axe d’insertion des implants et le parallélisme entre plusieurs implants.

- Prolongateurs : prolongent la portée des instruments.

- Adaptateurs : permettent la compatibilité entre différents outils.

- Tarauds : dispositifs coupants préparant les logements dans l’os pour les spires des implants.

- Clé à cliquet dynamométrique : utilisée avec un réglage du couple de serrage.

- Profondeur : vérifie la profondeur des trous de préparation et la distance entre les implants.

- Tournevis : pour vis de serrage, clé à cliquet, ou contre-angle.

Le moteur chirurgical
Les moteurs d’implantologie sont des appareils électriques essentiels pour la pose d’implants dentaires. Ils comprennent :
- Une console centrale.
- Une commande au pied.
- Un micro-moteur.
- Un contre-angle relié au micro-moteur.

Bien que les fabricants d’implants recommandent souvent leur propre moteur, tout moteur implantaire peut être utilisé avec n’importe quel système d’implant dentaire.
Facteurs à considérer pour choisir un moteur implantaire
- Fonctions disponibles :
- Fonctions de base : contrôle du couple, contrôle de vitesse, marche arrière.
- Fonctions avancées : programmation des protocoles de forage, mesure de la dureté osseuse, etc.
- Avec ou sans lumière :
- Les moteurs avec lumière intègrent une ampoule ou LED dans le micro-moteur, transmettant la lumière via une fibre optique au contre-angle pour une meilleure visibilité.
- Type de pédale :
- Pédales simples (marche/arrêt) ou complexes (contrôle de plusieurs fonctions).
- Couple maximum : un critère important pour évaluer la puissance du moteur.
- Conduites d’irrigation : leur disponibilité et leur coût doivent être pris en compte.
- Prix : proportionnel aux fonctionnalités intégrées.
Le contre-angle
Un contre-angle réducteur (1/20 ou 1/32) permet d’atteindre des vitesses de rotation de 750 à 1500 tr/min, recommandées pour la pose d’implants avec un couple suffisant.
Instrumentation

Instruments généraux
- Seringue/aiguille pour anesthésie.
- Pinces dentaires (diamant).
- Pinces dentaires (normales).
- Pinces anatomiques (droites).
- Sonde parodontale.
- Sonde dentaire.
- Miroir dentaire.
Soulèvement de lambeau
- Scalpels chirurgicaux (lames n°12 et 15, microlame).
- Élévateur de périoste.
- Détartreur.
- Curettes.
Fermeture de la plaie
- Matériel de suture.
- Porte-aiguille.
- Ciseaux.
- Miroir dentaire.
- Pinces chirurgicales.
Forage et mise en place de l’implant
- Cassette chirurgicale.
- Clé à cliquet.
- Clé de désolidarisation.
- T de diagnostic.
- Implant dans un récipient stérile.
- Coiffe ou partie secondaire de cicatrisation.
- Sonde à tête en bulbe.
- Indicateur de distance de l’implant.
- Moteur chirurgical et contre-angle.
- Tuyau pour solution saline stérile.
Chaîne de stérilisation
Traitement du matériel chirurgical et biomédical
Le niveau de sécurité maximal doit être privilégié en fonction du risque infectieux. La classification de Spaulding, basée sur le type de contact, est la référence :
Catégorie critique | Catégorie semi-critique | Catégorie non critique |
---|---|---|
Pénètre dans des tissus, cavités stériles ou le système vasculaire. À usage unique ou stérilisés après chaque usage. | Instruments en contact avec la muqueuse buccale ou la salive. Désinfection de niveau intermédiaire avec bactéricide. | Dispositifs sans contact direct avec le patient. Risque infectieux faible, nettoyés avec un détergent-désinfectant. |
Ex. : forets, bistouri. | Ex. : miroir d’examen, cartouches d’anesthésie, écarteurs photos. | Ex. : chariot de bloc, moteur, appareil photo. |
Étapes de traitement d’un dispositif médical réutilisable
Les manipulations nécessitent le port de gants résistants, lunettes et masque pour éviter les projections.
- Pré-désinfection :
Immersion immédiate des instruments dans un bac contenant une solution détergente-désinfectante bactéricide et fongicide. Cela réduit le niveau de contamination. Tous les instruments réutilisables, utilisés ou non, ainsi que les instruments neufs, sont concernés. - Nettoyage (manuel ou automatisé) :
Essentiel avant le conditionnement, il élimine les matières organiques, résidus et réduit le nombre de micro-organismes. Peut être complété par une cuve à ultrasons. - Rinçage et séchage :
Rinçage abondant sous l’eau courante, suivi d’un séchage avec un tissu propre à usage unique, une machine à sécher ou de l’air comprimé filtré. - Stérilisation :
La stérilisation élimine ou tue les micro-organismes pour atteindre un état de stérilité.- Conditionnement : indispensable pour garantir la stérilité. Les dispositifs sont emballés dans des emballages souples à usage unique ou des containers réutilisables après contrôle de leur intégrité.
- Traitement par agent stérilisant : stérilisation à la vapeur d’eau saturée dans un autoclave de type B (norme NF EN 13060), à 134°C pendant 18 minutes (cycle Prion). L’autoclave a une action bactéricide, fongicide et sporicide.
- Contrôles post-stérilisation : vérification de l’intégrité de l’emballage, absence d’humidité, virage des indicateurs, enregistrement du cycle.
- Traçabilité : étiquetage des dispositifs, constitution d’un dossier de traçabilité et archivage.
- Stockage : dans un endroit sec.
Mesures particulières pour certains dispositifs
- Guide chirurgical de forage :
- Catégorie critique, thermosensible, ne supporte pas la stérilisation à 134°C.
- Désinfection de haut niveau avec glutaraldéhyde ou acide peracétique, suivie d’un rinçage à l’eau stérile.
- Instruments rotatifs :
- Catégorie critique, thermosensibles, désinfection de haut niveau à défaut de stérilisation à l’autoclave.
- Aspiration et irrigation chirurgicale :
- Système d’aspiration : canule et tubulures stériles à usage unique, filtre désinfecté avant et après chaque intervention.
- Système d’irrigation : cordon démonté, pré-désinfecté, nettoyé et stérilisé. Réservoirs d’aspiration jetables pour traiter les déchets contaminés.
- Lingerie :
- Blouses et lingerie chirurgicales stérilisées, à usage unique ou réutilisables après lavage et stérilisation par autoclave de type B.
Phase de préparation préchirurgicale
Salle d’intervention : organisation et préparation préopératoire
Mobilier et aménagements
- Mobilier réduit au minimum, sur pieds ou roulettes pour faciliter l’hygiène.
- Plans de travail dégagés, faciles à nettoyer.
- Équipement informatique éloigné de l’unit, emballé dans un film plastique pendant l’intervention.
Salle d’examen et de soins
- Éviter plantes, étagères ouvertes ou meubles recouverts de matériaux (réservoirs de micro-organismes).
Circulation du patient et de l’instrumentation
Circulation du patient
- Parcours : entrée → salle d’attente → sas de préparation → salle d’intervention → salle de repos (si nécessaire) ou sortie.
Circulation de l’instrumentation
- Instruments stériles stockés près de la salle d’intervention.
- Circuit court pour les instruments souillés, salle de traitement proche de la salle d’intervention.
Équipement spécifique
- Table d’intervention/fauteuil : fauteuil dentaire avec housses à usage unique.
- Siège opérateur : fonctionnel et ergonomique.
- Moteur et chariot : chariot avec potence pour poche de sérum/eau stérile.
- Table “pont” transthoracique : optimise la gestuelle opératoire.
- Dispositif d’aspiration : pompe à vide avec poches de collecte à usage unique et filtre bactériologique.
- Négatoscope : visualise les clichés radiographiques.
- Tube à rayons X : pour clichés post-opératoires.
- Éclairage : scialytique pour le champ opératoire, lumière ambiante ailleurs.
- Bac à déchets et poubelle :
- Bac pour déchets infectieux (compresses, fils de suture).
- Conteneur pour objets piquants/tranchants (lames, aiguilles).
- Poubelle à commande au pied.
Préparation de la salle d’intervention
L’assistant, sous la responsabilité du praticien, veille au respect des mesures d’asepsie. Les praticiens et assistants doivent être formés aux techniques d’asepsie en implantologie.
Préparation et mise en place des différents acteurs
Préparation du patient
- Habillé d’une casaque stérile, surchaussures et charlotte.
- Installé au fauteuil avant l’instrumentation pour éviter les fautes d’asepsie.
- Recouvert d’un champ opératoire stérile, surmonté de la table pont.
Préparation du praticien et des assistants
- Intervenants :
- Un praticien.
- Un assistant opératoire : gère le matériel, l’entretien des dispositifs, le bio-nettoyage et la désinfection.
- Un assistant circulant.
- Hygiène des mains : lavage chirurgical (geste invasif à haut risque infectieux).
- Habillage chirurgical :
- Tenue non stérile : tunique, pantalon, sabots, masque, charlotte, lunettes/loupes.
- Avant intervention : casaque stérile (usage unique ou réutilisable), gants chirurgicaux stériles.
- Mise en place : le praticien enfile la casaque, ajustée par l’assistant.
- Port de gants :
- Gants chirurgicaux stériles, changés après la pose des champs stériles, tout geste septique, ou en cas de piqûre/coupure.
Phase chirurgicale
Installation du matériel chirurgical
- Préparation de la salle avant l’arrivée du patient.
- Champs stériles sur les plans de travail, la table pont et toute surface à risque de contamination.
Organisation des plans de travail
- Table de chirurgie : recouverte d’un champ stérile, reçoit l’instrumentation stérile.
- Deuxième table : instruments stériles dans leurphysics://www.youtube.com/watch?v=zvA98xY6e4k
- Troisième table : supporte le moteur chirurgical.
Organisation per-opératoire
Ergonomie et gestuelle péri-opératoire
Une organisation réfléchie et fonctionnelle du plateau technique est essentielle pour minimiser les gestes inutiles et garantir hygiène et asepsie.
Différents temps opératoires
- Anesthésie.
- Incision et décollement du lambeau.
- Préparation du site implantaire.
- Mise en place de l’implant.
- Repositionnement du lambeau.
- Conseils post-opératoires.
Après l’intervention, le patient est libéré des champs et conduit en salle de repos si nécessaire. Les intervenants retirent gants, blouse, lunettes et masque, puis effectuent un lavage simple ou une friction des mains.
Phase post-chirurgicale
Nettoyage de la salle de soins
Le nettoyage élimine les souillures et micro-organismes accumulés sur les surfaces horizontales avant une nouvelle intervention.
Gestion des déchets
Typologie des déchets
- DAOM : déchets assimilables aux ordures ménagères.
- DASR : déchets d’activité de soins à risque.
- DASRI : déchets d’activité de soins à risque infectieux.
Tri et conditionnement
- Tri dès la production dans les conteneurs adaptés :
- Poubelle pour déchets ménagers (emballages, papiers).
- Poubelle pour DASRI (déchets mous, matériels en contact avec le patient).
- Boîte OPCT (norme AFNOR NFX30-500) pour objets piquants, coupants, tranchants.
Stockage et élimination
Conformément à l’arrêté du 7 septembre 1999 pour l’entreposage des DASRI et pièces anatomiques.
Traçabilité
Enregistrement des mesures de lutte contre les infections pour prouver le bon déroulement des opérations et analyser les dysfonctionnements. Points à tracer :
- Ordonnancement du programme opératoire.
- Antibioprophylaxie.
- Préparation cutanée de l’opéré.
- Identification des intervenants.
- Éléments de l’index NNIS.
- Matériels et dispositifs utilisés, notamment les implants.
- Procédures de nettoyage.
- Chronologie des événements.
Conclusion
La pratique de l’implantologie nécessite un environnement technique adapté, avec un respect strict des mesures d’asepsie.
Le plateau technique en implantologie / Implantologie Dentaire
La santé bucco-dentaire est essentielle pour le bien-être général, nécessitant une formation rigoureuse et continue des dentistes. Les étudiants en médecine dentaire doivent maîtriser l’anatomie dentaire et les techniques de diagnostic pour exceller. Les praticiens doivent adopter les nouvelles technologies, comme la radiographie numérique, pour améliorer la précision des soins. La prévention, via l’éducation à l’hygiène buccale, reste la pierre angulaire de la pratique dentaire moderne. Les étudiants doivent se familiariser avec la gestion des urgences dentaires, comme les abcès ou les fractures dentaires. La collaboration interdisciplinaire avec d’autres professionnels de santé optimise la prise en charge des patients complexes. La santé bucco-dentaire est essentielle pour le bien-être général, nécessitant une formation rigoureuse et continue des dentistes.
Le plateau technique en implantologie / Implantologie Dentaire

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.