LA THERAPEUTIQUE NON CHIRURGICALE

LA THERAPEUTIQUE NON CHIRURGICALE

LA THERAPEUTIQUE NON CHIRURGICALE

I-INTRODUCTION :

Depuis des années, outre les traitements conventionnels, plusieurs approches de soins ont été proposées pour guérir les maladies parodontales en l’occurrence les thérapeutiques non chirurgicales en parodontie. Ces dernières visent à traiter, à stopper et à gommer les altérations tissulaires engendrées. Ces techniques non chirurgicales sont essentiellement des traitements à visée antibactérienne qui incluent le détartrage suivi d’un surfaçage radiculaire, puis d’une pharmacothérapie (à base d’antibiotiques et d’antiseptiques), et d’un contrôle de plaque bactérienne et parfois d’une chimiothérapie au niveau des poches parodontales.

  1. GENERALITE :

La Santé parodontale :

La santé parodontale est définie comme l’absence d’inflammation cliniquement détectable.

La santé gingivale peut être observée sur un parodonte intact, sur un parodonte réduit

(Exemple : certaines formes de récession gingivale ou suite à une élongation coronaire) ou chez le patient avec des antécédents de parodontite mais stabilisé.

Sur un parodonte intact ou un parodonte réduit mais stable, la santé gingivale est définie par l’absence d’érythème, d’œdème, de symptômes décrits par le patient, un saignement au sondage < 10 % et une profondeur de sondage ≤ 3 mm.

Biofilm :

Est « une association de bactéries (d’une même espèce ou de plusieurs espèces) adhérant à une surface, au sein d’une matrice d’exopolymères sécrétée par les bactéries elles-mêmes, parcourue par des canaux aqueux ouverts contenant différents nutriments »Costerton et coll 1994.

Symbiose: relation réciproquement bénéfiques entre les membres d’un groupe microbien et entre les groupes microbiens et l’hôte.

Dysbiose: changement au sein de la flore microbienne dite normale entraînant une rupture des relations bénéfiques avec l’hôte, au détriment de sa santé.

Etiopathogénie des maladies parodontales:

La compréhension du rôle bactérien dans l’étiopathogénie des maladies parodontales a connu de nombreuses évolutions, passant du concept de plaque dentaire non spécifique au concept de plaque dentaire spécifique et en fin la théorie de la plaque écologique.

Les bactéries au sein du biofilm communiquent les unes avec les autres grâce à des signaux chimiques et possèdent entre elles une véritable coopération métabolique. Enfin, la présence d’une matrice d’exopolymères est une caractéristique des biofilms et constitue une barrière difficile à pénétrer pour les cellules de défense de l’hôte et les antimicrobiens, ce qui procure aux bactéries des biofilms une protection supplémentaire (Barbieri 2003).

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Les maladies parodontales sont des maladies infectieuses multifactorielles où l’étiologie bactérienne est primordiale. Mais la seule présence de bactéries pathogènes n’est pas suffisante pour que se développe une phase d’activité de la maladie et les facteurs liés à l’hôte et/ou à l’environnement jouent aussi un rôle majeur.

Il est aujourd’hui clairement reconnu que les maladies parodontales sont déclenchées par la présence obligatoire et simultanée de quatre conditions :C:\Users\happy decio\Desktop\Capture 2.PNG

Modèle étiopathogénique de Socransky et Haffajee 1992; Page et al 1997 Formes cliniques :

Parodontite de l’adulte :

Survient à un âge de: 35ans et plus, microbiologiquement elle comporte : un polymorphisme bactérien (cocci et filaments 28%, fusiformes 6%, bâtonnet courbe et mobiles 17%, spirochètes 55% Parodontite pré pubertaire :

Chute des dents temporaires, et des dents permanentes dès leur éruption. Microbiologie : forme localisée (AAC, PI, PG, FN, Capnocytophaga) forme généralisée (AAC) Parodontite Juvénile :

Forme localisée : survient entre 12 et 26ans, atteint les incisives et /ou molaires et la forme Généralisée : toutes les deux arcades sont atteintes survient entre 26 et 35ans Microbiologie :

Forme localisée (bacille anaérobie Gram -, AAC, Capnocytophaga) Forme généralisée (AAC, Capnocytophaga, PI, Pg).

Parodontite à progression rapide : survient le plus souvent chez l’adulte jeune 20- 25 ans parfois plus précoce ou plus tardivement à l‘âge de 30 –35 ans, toutes les dents sont atteintes sans prédilection.

Microbiologie : anaérobie Gram -, FN, Pi, Pg, BF, spirochètes)

Examens complémentaires :

Examen radiologique : permet d’apprécier l’état des tissus calcifiés, le degré de leurs atteinte et la forme de la lyse, et son niveau.

Examen microbiologique : à l’aide de certains tests : coloration de GRAM, test enzymatique, d’ADN, test PST (pour déterminer le type de bactérie : GRAM+, GRAM-, aérobie ,anaérobie et même si elles sont saprophytes : COCCI GRAM+, ou spécifiques :AAC, PG, BF, PI.

  1. DEFINITION DE LA THERAPEUTIQUE NON CHIRURGICALE :

C’est l’ensemble des moyens physiques et chimiques mis en jeu afin d’arrêter la progression de la maladie parodontale.

  1. LA PLACE DE THERAPEUTIQUE NON CHIRURGICALE DANS LE PLAN DE TRAITEMENT :

La thérapeutique correctrice est l’ensemble des thérapeutiques destinées à corriger l’architecture muccogingivale et à rétablir l’occlusion .Cette phase dépendra des résultats de la réévaluation , elle comporte : Une phase non chirurgicale Une phase chirurgicale Et une réhabilitation occlusale.

La thérapeutique non chirurgicale bien exécutée suffit à elle seule à traiter avec succès la majorité des cas. Elle limite ainsi le recours aux traitements complémentaires chirurgicaux, et aux couts plus élevés.

Donc, les traitements non chirurgicaux tiennent une place de choix dans la thérapeutique correctrice de la maladie parodontale.

  1. LES OBJECTIFS DU TRAITEMENT NON CHIRURGICAL :

-La réduction de l’inflammation gingivale.

-Réduction de la quantité d’endotoxines afin d’obtenir une surface radiculaire biologiquement compatible avec les tissus mous.

-Le remplacement de la flore pathogène par une flore plus compatible avec la santé parodontale

(microflore symbiotique)

-La réduction de la profondeur de poche afin de favoriser la réattache.

-Stabilisation de la maladie parodontale en arrêtant son extension et sa sévérité.

-Arrêter la destruction osseuse

-Préparation pour un éventuel traitement chirurgical

  1. -INDICATIONS ET LIMITES

Indications :

-Poches parodontales :

Poches supra osseuses < 5 mm Poches infra osseuses < 5 mm

-Mauvaise réponse clinique à la thérapeutique initiale

-Mauvais contrôle de plaque avec une réinfection de poche.

-Préparation du site à un traitement chirurgical

-En cas de contre indications au traitement chirurgical ou lorsque le patient refuse la chirurgie

-Après drainage d’abcès parodontal.

Les limites :

-Les particularités anatomiques empêchant l’accès au fond de la poche (zone de fur cation qui rend L’accès difficile).

-Morphologies des lésions osseuse : des lésions osseuses angulaires très étroites ou proches de proximités radiculaires peuvent rendre très difficile l’accès instrumental. La présence de chevauchement dentaire constitue également un obstacle à la manipulation.

-La profondeur de la poche parodontale > à 5 mm.

  1. -LES APPROCHES THERAPEUTIQUES: la thérapeutique non chirurgicale est un traitement anti infectieux qui repose sur deux approches : mécanique et chimique (médicamenteuse)
    1. APPROCHE MECANIQUE :
      • Définition: C’est le débridement et l’assainissement des poches parodontales, elle est réalisée par : détartrage et surfaçage radiculaire.
      • Le détartrage est l’élimination de la plaque et du tartre qui sont liés à la surface de la dent: tartre coronaire et radiculaire.
      • Le surfaçage radiculaire : est l’élimination de la flore microbienne et le cément infiltré d’endotoxines.

Indications:

-Présence de poches parodontales .

-s’adresse également aux patients dont l’état général contre -indique des actes chirurgicaux complexes de longues séances.

– Dans les phases aigues des maladies parodontales (abcès parodontal) relèvent du détartrage – surfaçage radiculaire qui permettra non seulement de soulager la douleur mais également d’initier le processus cicatriciels

-La seule thérapeutique pour les malades non coopérants et non motivés

Contres Indications:

Elles sont d’ordre général:

Absolues: hémophilies et leucémie.

Relatives: atteintes cardiovasculaires, atteintes nerveuses , atteintes rénales, atteintes endocriniennes RAA (le détartrage peut se faire sous certains conditions : travailler avec la collaboration du médecin traitant pour instaurer une conduite thérapeutique spécifique a chaque cas)

Instrumentations: les instruments utilisés pour le détartrage et le surfaçage radiculaire incluent les curettes, les détartreurs, les houes, les limes et les inserts à ultrasons.

Les implants en titane nécessitent l’utilisation d’un matériel spécifique en titane, plastique et/ou carbone pour ne pas altérer l’état de surface.

  • Les 7 curettes anatomiques de Gracey sont:
  • 1/2, 3/4, 5/6, 7/8, 9/10, 11/12, 13/14 en allant des incisives aux molaires.
  • Un panel simplifié de 3 principales curettes de Gracey (5/6, 11/12, 13/14) permet d’accéder à la grande majorité des surfaces radiculaires.

Instrumentation mécanisée :

Systèmes ultrasoniques : Transforment le courant électrique en vibration par l’intermédiaire d’un cristal de quartz (instruments piezoélectriques) ou de lamelles (instruments magnétostrictifs) Fréquences variant de 25 000 à 50 000 Hz (20 000 à 40 000 cycles par seconde).

-Les instruments magnétostrictifs génèrent de la chaleur lors de leur utilisation ⇒ refroidissement. Le mouvement est elliptique.

-Les instruments piézoélectriques produisent moins de chaleur. Le mouvement de l’insert est linéaire.

Systèmes soniques : Fonctionnent à l’aide d’air comprimé faisant vibrer un insert

Fréquences inférieures à 6 000 Hz (de 2 000 à 6000 cycles par seconde). Le mouvement décrit par l’insert est circulaire.

Avantages
– La vitesse et l’ergonomie d’utilisation
– Gain de temps
– L’effet de cavitation qui permet la désorganisation et la dispersion des bactéries
– Irrigation (effet antibactérien, lavage)
– L’effet de détersion du spray permettant de disloquer le biofilm
– Accès aux poches parodontales et zones de furcation
Inconvénients
– Perte de sensation tactile
– Contrôle de l’infection compromis (effet aérosol, certaines composants nonstérilisables)
– Troubles d’audition
Contre-indications
– Maladies transmissibles (tuberculose)
– Porteurs de stimulateurs cardiaques (pacemakers)
Enfants: dents temporaires,dents permanentes après éruption (chambre pulpaire large = dommagescauséspar vibrations)
– Contact à éviter: Hypersensibilité dentinaire, couronne/bridge, composite, déminéralisation de l’émail,implants en titane

Technique : la curette est tenue en porte plume, au fond de la poche en formant une angulation de 60° avec l’axe de la dent, et en effectuant des mouvements de traction apico-coronaire jusqu’à avoir une surface lisse .Le détartrage –surfaçage seront suivis d’un polissage ( par brossette ou cupule montée sur contre-angle).

Mesures cliniques :

  • Il n’y a pas de différences de réduction de profondeur de sondage, de saignement

gingival et d’amélioration de niveaux d’attache entre les deux approches au niveau des monoradiculées.

  • Contrairement aux traitements manuels, les traitements ultrasoniques semblent peu modifier la morphologie gingivale, notamment dans les espaces interdentaires.
  • Il n’existe pas de différence significative de résultat entre ces deux techniques.
  • Pas de différence en termes d’efficacité.
  • Sont complémentaires.

État de surface radiculaire

  • Il a été montré que les curettes pouvaient « lisser » la surface cémentaire en produisant un minimum de défauts.
  • Les techniques mécanisées, parce qu’elles permettent d’exercer une plus faible pression sur les surfaces radiculaires, semblent moins entamer la surface radiculaire que les curettes.

Nouvelles technologies :

.LASER = Light Amplification by Stimulated Emission of Radiation.

Le laser a été proposé pour remplacer l’instrumentation manuelle et/ou ultrasonique (alternative thérapeutique, approche novatrice).

L’action bactéricide (décontamination bactérienne) est controversée Il possède une capacité d’élimination du tissu de granulation.

L’élimination des dépôts tartriques avec le laser = résulte vaporisation de l’eau contenue dans le tartre + augmentation de pression = micro explosions des dépôts

La longueur d’onde utilisée doit coïncider avec le pic d’absorption de l’eau pour éviter tout dommage thermique (sur tissus périphériques: cément et pulpe).

Le laser qui a donné les meilleurs résultats = laser Erbium Yag (Er:Yag),

-Les autres (laser CO2, laser Nd Yag) entraînent des dommages possibles sur les surfacesradiculaires ou osseuses sans bénéfice complémentaire par rapport à un DSR classique.

Laser Er:Yag

  • Donne des résultats similaires et non supérieurs au DSR détartrage surfaçage radiculaire seul en termes de: Quantité de tartre éliminée, indice de saignement, gain d’attache, gain osseux.
  • La préservation de la surface radiculaire:
  • Comparable entre le laser Er:Yag et les ultrasons,
  • Supérieure à l’état de surface obtenu avec curettes.

Avantages:

Temps opératoire raccourci et un confort supérieur pour le patient avec moins de douleurs, donc moins d’anesthésie.

Inconvénients:

Coût élevé de l’appareil (non performant en termes de rapport coût/bénéfice).

Les facteurs influençant les résultats cliniques:

-La mauvaise hygiène.

-Absence de contrôles réguliers (maintenances irrégulières).

-Certaines conditions systémiques (maladies telles que le sida ou le diabète) qui peuvent avoir un impact significatif sur les suites du traitement à long terme.

-Le tabac, dont la conséquence est une diminution de la réponse immunitaire de l’hôte et une forte susceptibilité à la récidive de la maladie.

-La persistance des poches profondes va constituer un réservoir microbien.

-Les atteintes de fur cation qui vont rendre l’hygiène difficile.

  1. APPROCHE CHIMIQUE (MEDICAMENTEUSE): à base antibiotique et anti septique.
  2. Justification:

-Certains micro-organismes sous gingivaux sont difficiles à éliminer en raison de leur localisation dans les zones peu accessibles comme les furcations. Exemple : (Pg).

-Certains troubles du système et des fonctions : tels que le stress, favorisent la résistance de certains pathogènes. Exemple: (Pi) et (Fn).

  1. Modalités d’administration :
    1. Voie générale : dans le cas de : -parodontites agressives

-Mauvaise réponse clinique de la thérapeutique mécanique, notamment pour les poches profondes et les zones de fur cation.

-Les patients à risque avec des antécédents d’endocardites ou porteurs de prothèses valvulaires nécessitent une antibiothérapie de prophylaxie pour tout traitement parodontal.

-Comme Trt d’urgence: Présence de suppuration

*La monothérapie :

1)- les cyclines :

-ATB bactériostatiques, actifs contre les bactéries spécifiques.

– Peuvent être indiqués en cas d’abcès avec signes régionaux sévères, mais sont surtout indiqués en cas de parodontite juvénile localisée avec les concentrations suivantes :

-Chlorhydrate de tétracycline : 250 mg : 1fois/ jour pendant 2 à 3 semaines.

-Doxycycline : 200 mg/ jour les 2 premiers jours (2 comprimés de 100mg / jour pendant 2 jours). Puis 100mg/ jour pendant les 12 jours qui restent.

-Minocycline: 100 mg: 2 fois/ jour.

2)- Amoxicilline: ATB à large spectre, indiqué en cas de suppuration comme TRT d’urgence et comme antibioprophylaxie chez les cardiopathes: 2g, 1 heur avant l’acte et le TRT se poursuit toute la semaine.

3)-Flagyl: métronidazole: actif contre les bactéries spécifiques (fuso spirillaires), utilisé pour traiter la GUN.

4) Rovamycine: spiramycine: antibioprophylaxie chez les diabétiques : 3 MUI : 2fois par jour durant toute la semaine.

Les Associations :

  1. Intérêt des associations :

Elargir le spectre microbien de chaque ATB ; Prescrire des doses faibles de chaque ATB ; exploiter la synergie qui découle de cette association.

  1. Les associations les plus utilisées :
    •  Amoxicilline + métronidazole :
  • Métronidazole (Flagyl) à 250mg : 1 cp 03fois par jour
  • Aoxicilline à 500mg : 1 gélule 03 fois par jour.

Cette association est indiquée en cas de parodontite juvénile généralisée, en cas de parodontite à progression rapide, de parodontite pré pubertaire et en cas de parodontite réfractaire.

-Amoxicilline + acide clavulanique (Augmentin à 250mg ou à 500mg) :

  • Utilisé en cas de parodontites réfractaires et de GUN, à raison d’un cp de 500mg 3fois par jour, en vue d’inhiber l’action des β-lactamases.
  • Il est actif sur Pg, Pi, Fn et sur peptostreptococcus.

-Métronidazole + spiramycine (rodogyl ou orogyl) : actif sur Pg et sur le Aac .Utilisé à raison de 2g/ jour pendant 10 jours.

Métronidazole + fluoroguinolone : Le métronidazole potentialise l’action du fluoroguinolone contre les bactéries. Ofloxacine : 400mg/ jour+Métronidazole : 250mg, 2 à 3fois / jour

  1. La voie locale :
    1. Procédés à libération rapide :

Définition :

C’est un acte qui vise à introduire à l’aide d’une seringue ou d’un hydropulseur une solution d’ATB , d’ATS pour la désinfection, la stérilisation et l’oxygénation des poches parodontales afin de stabiliser l’évolution de la MP.

Objectifs :

-Contrôle de la PB et perturbation de la flore sous gingivale

-Aseptiser et oxygéné la poche – Stabiliser la lyse osseuse – Eviter la réinfection

-Protocole opératoire : l’irrigation se fait à l’aide d’une seringue jetable à embout plastique, l’embout est introduit jusqu’au fond de la poche ou à l’aide d’un hydropulseur. Le produit est injecté jusqu’au remplissage complet de la poche.

Les produits :

Les ATB :

Tétracyclines : PJ localisée ; une irrigation 3x/semaine pdt 3semaines, possède un effet de mordançage de la surface radiculaire ce qui permet une réattache fibrillaire.

Métronidazole : PPR, PPP, PJ généralisé ; l’irrigation 3x/semaine pdt 3semaines.

Les ATS : antiseptiques : Il existe de nombreuses molécules d’antiseptiques qui sont actives sur les germes parodontopathogènes.

  • La chlorhexidine : sous forme de di gluconate, a des effets bactéricides et bactériostatiques avec une bonne homogénéité d’action sur l’ensemble des germes et une action plus particulière sur les germes pathogènes anaérobies.

-La molécule est aussi fongicide, active sur le Candida Albicans et présente un pouvoir rémanent qui permet donc un relargage lent en surface ou dans les sites.

  • Efficacité optimale: à une concentration de 0,1 % et 0,2 %.
  • Rémanence de 12 heures (pouvoir d’adhésion et de rétention sur les surfaces dentaires) =efficacité resterait stable pendant 8 à 12 heures.
  • L’agent le plus efficace dans le contrôle de plaque et la gingivite : action supérieure à toutes les autres molécules = antiseptique de choix en parodontie «gold standard» en supra- gingival.
  • Rapidement inactivée en sous-gingival: inactivée par le pus, le sang et certaines bactéries (Pg).
  • Inhibée par les dérivés anioniques, savons et détergents (dentifrices) = AAP: délai d’au moins 30mn entre l’utilisation d’une pâte dentifrice et de chlorhexidine.
    • Peut créer parfois des réactions d’hypersensibilité.
    • Utilisation à long terme entraîne de nombreux effets secondaires :

Coloration brune de la langue, des dents et des composites, modification de la microflore commensale, troubles du goût.

  • Utilisation au long cours limitée = prescription sur des périodes courtes (fenêtre thérapeutique): pour accompagner une TNC, maîtriser une réaction inflammatoire aiguë ou en postopératoire.

La Chlorhexidine peut se présenter sous forme de :

Bains de bouche : Paroex®, Eludril®, Cariax®.

Gel, spray, dentifrice (Elgydium®), vernis, système à libération lente (Periochip®).

  • L’eau oxygénée 3% à 10 volumes et le bicarbonate de soude : ces deux molécules , leur action est anti-inflammatoire et anti-plaque.

-L’eau oxygénée est faiblement antiseptique, mais hémostatique et présente un effet effervescent en présence d ’hémoglobine, elle libère de l’oxygène.

-Povidone iodée:

  • Complexe iodé avec la polyvinylpyrrolidone: Bétadine®.
  • In vitro, l’iode est bactéricide, sporicide, fongicide et virucide.
  • Concentration optimale 0,1% d’iode : Meilleure réduction de la charge bactérienne.
  • N’est pas inhibée par les composés organiques:

Activité persiste même en présence de sang = antiseptique de référence en sous-gingival.

Utilisation prolongée: effets indésirables: possibilité de dysfonctionnements de la thyroïde, coloration transitoire des dents, de la langue et de la peau = utilisation ponctuelle, au fauteuil.

  • Excellents résultats : irrigation sous-gingivale seule, en spray conjointement aux détartreurs ultrasoniques.
  • Peut être utilisée en bains de bouche.
  • Contre-indiquée: femmes enceintes après le premier trimestre, femmes qui allaitent, intolérance à l’iode.
  • Les auteurs recommandent cet antiseptique en cours de traitement parodontal et non en prophylaxie.
  1. Procédées à libération lente :

* Principes et intérêts : l’antibiothérapie locale dans le Trt de la MP a pour but d’établir un réservoir antibactérien in-situ à une concentration suffisante et qui dure longtemps pour éliminer la flore parodontopathogène. L’ATB devrait être également biodégradable, d’application simple et rétentif dans la poche.

*Effets secondaires :

Non adhérence aux surfaces tissulaires du Métronidazole

  • Candidose buccale, Des douleurs – Un abcès – Modification du goût

-L’existence d’une allergie connue à la molécule ou à son support contre indique son utilisation

*Les produits :

-Gel de métronidazole « ELYZOL » : le spectre d’action est dirigé uniquement contre les spirochètes et les bactéries anaérobies, il est étroit, il limite le risque de perturbation de la flore. Se présente sous forme de gel quand il est mis en place dans les poches parodontales, celui-ci libère lentement du métronidazole à 25% durant 36h. Et il est renouvelé une deuxième fois 8j après la 1ère mise en place.

-Gel de Minocycline « DENTOMYCINE » : à 2% présente une libération prolongée et une concentration importante qui décroît au bout de 24h. Son utilisation est répétée en 4 applications, espacées de 14j.

-Arestin: 1mg de chlorhydrate de minocycline par unidose .Les unidoses d’Arestin préparées se trouvent à l’extrémité d’une capsule jetable. La poudre est projetée dans la poche par un jet d’air sous pression produite par une seringue spéciale. On utilise une dose par poche.

SYSTÈME ATRIDOX (DOXYCYCLINE HYCLATE) 44mg 8,8 % : poudre et solvant pour gel gingival en seringues pré-remplies.indiqué pour les adultes au-delà de 18ans et les personnes âgées. Ce matériau permet de traiter seize sites avec des poches de profondeur moyenne de 6 mm avec utilisation immédiate .Le brossage dentaire devra être évité sur toutes les zones traitées par ATRIDOX durant les sept premiers jours après traitement.

-Fibres de tétracyclines « ACTISITE » : Ces fibres relarguent une concentration suffisante pdt 9j, ont une action sur les paramètres cliniques et microbiologiques équivalente au détartrage-surfaçage, leur principal inconvénient est le temps de mise en place qui est plus important que pour les gels (8min/dent).

  • Le périochip : indiqué dans le Trt de la parodontite chronique. L’agent principal est le di gluconate de chlorhexidine (2,5mg) se présente sous la forme d’une lamelle de 5mm qui devra être découpée après ajustement. La concentration efficace du produit se maintient 12j contre 12h avec tout système d’irrigation.
  1. Voie mixte :

C’est la combinaison de l’antibiothérapie par voie générale et la voie locale afin d’obtenir une potentialisation d’action.

  1. AUTRES METHODES:

*Fibrinogènese: C’est l’utilisation d’un fibrochrome sous forme d’infiltration dans le cas d’Epulis.

*Méthode KEYS : c-est la préparation d’un verre avec : 1cuil à soupe d’H2O2 à 3% , 1/2cuil à café de sel, la brosse à dent est placée dans le précédant mélange puis dans le bicarbonate de Na, le tout est placé dans le sulcus. On insère un stimulateur en caoutchouc dans les espaces inter dentaires pour les nettoyés.Et vers la fin, brossage des dents et rinçage avec l’eau.

*Thérapie photodynamique :

La thérapie photodynamique (TPD), encore appelée photochimiothérapie antimicrobienne, a été proposée comme adjuvant thérapeutique non chimique au DSR en remplacement des antibactériens, antibiotiques en particulier.

En présence de colorants photosensibilisants (bleu de toluidine, bleu de méthylène, vert d’aniline) les bactéries orales deviennent sensibles au laser infrarouge.

Lors du traitement, les bactéries situées dans la poche sont mises en contact avec lecolorant. Le colorant est ensuite rincé.

Les poches parodontales sont alors irradiées par une lumière laser dont la longueur d’onde correspond au maximum d’absorption du colorant.

Résultat clinique extrêmement modeste + coût de l’appareil = il est difficile de recommander aujourd’hui cette approche en remplacement des antibactériens traditionnels.

Résultat clinique extrêmement modeste + coût de l’appareil = il est difficile de recommanderaujourd’hui cette approche en remplacement des antibactériens traditionnels.

*Oxygénothérapie hyperbare :

L’oxygénothérapie hyperbare (OHB) est une méthode d’administration au patient de l’oxygène pur à une pression supérieure à la pression atmosphérique pour améliorer oucorriger les conditions.

OHB devrait être utilisé en complément des thérapies et traitements conventionnels.

Guo et Zhu (2004) ont montré que l’OHB associée au détartrage sus et sous-gingival avait une action synergique sur la parodontite.

Chen  et  al  (2003) ont  montré  que  l’OHB  avait  de bons effets  thérapeutiques sur la parodontite sévère, les effets sont maintenus plus d’un an.

  1. RESULTATS :

Cliniquement : on note : une diminution significative de la profondeur de poche, ceci se traduit par la mise en place d’un épithélium jonctionnel long, et une réattache.

La substitution d’une flore pathogène par des bactéries saprophytes qui sont relativement aérobies immobiles à G+.

  1. CONCLUSION:

Si le rôle de l’intervention mécanique dans la prévention et le traitement de la maladie parodontale a été clairement identifié, celle-ci n’est pas toujours suffisante pour contrôler la progression de la maladie. Le choix d’un agent chimio-thérapeutique approprié dans le cadre d’un protocole thérapeutique adapté, en conjonction avec une intervention mécanique, optimise la possibilité de contrôler la maladie.

LA THERAPEUTIQUE NON CHIRURGICALE

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