La thérapeutique fonctionnelle

La thérapeutique fonctionnelle

La thérapeutique fonctionnelle

La thérapeutique fonctionnelle trouve son origine dans les idées de Roux qui avancent l’hypothèse d’une relation étroite entre la forme et la fonction des organes et du squelette.

Selon Roux, les troubles du développement squelettique trouvent leur origine dans des défauts posturaux et des dysfonctions des appareils de soutien.

La thérapeutique fonctionnelle a pour premier objectif de supprimer les troubles fonctionnels qui interfèrent avec le développement normal.

Ceci implique une reconnaissance précoce des dysfonctions, ainsi que leur correction pour supprimer les limitations et les retards apportés à l’accomplissement d’une croissance normale.

  1. Rappels :
  • Une dysfonction : La dysfonction est un trouble et un mauvais déroulement de la fonction pouvant être pathogène.
  • Une parafonction : désigne une habitude vicieuse, volontaire ou

inconsciente, qui n’est pas nécessaire à la vie tels que : succion du pouce ou d’objets, succion de la lèvre, onychophagie, bruxisme, mimétisme, proglissement mandibulaire…

  • Un tic: mouvement volontaire qui se répète sans motivation extérieure, ni trouble de la motricité ou du tonus.
    • Un trouble postural : qui désigne une situation erronée de l’organe ou du squelette au repos, ceci peut concerner :

L’enveloppe faciale : lèvres et joues.

La langue : en rapport avec sa forme, son volume, et l’insertion de son frein .

Le complexe crânio-rachidien : c’est-à-dire la façon dont la tête est portée par le rachis. Certains enfants ayant du mal à respirer par le nez avancent plutôt leur mandibule avec souvent la tête dans les épaules, penchée en avant, avec le cou assez court.

  1. Buts de la thérapeutique fonctionnelle :

La thérapeutique fonctionnelle peut être utilisée dans un cadre préventif, interceptif, curatif ou de contention, ayant pour objectifs communs :

  • Correction des comportements neuromusculaires anormaux (dyspraxies) afin d’acquérir de nouveaux automatismes, et continuer à normaliser des fonctions.
  • Restauration d’un environnement fonctionnel physiologique en créant des conditions d’exercices d’une physiologie qui ne soit pas génératrice de troubles morphogénétiques.
  • Suppression des interpositions pathologiques (lèvres, langues, joues, doigts, objets).
  1.  Moyens de la thérapeutiques fonctionnelle
    1. La myothérapie :
      1. Définition :

La myothérapie est une gymnastique visant à augmenter la puissance

musculaire, et à améliorer la fonction de certains muscles déficients.

Elle nécessite la collaboration volontaire du sujet, car les exercices sont assez répétitifs et les résultats sont assez longs à obtenir ce qui la rend très aléatoires chez la plupart.

Elle consiste en une série de contractions musculaires, qui doivent être:

Amples, relativement lentes, séparées par de courtes poses, répétées de dix à trente fois, jusqu’à sensation de légère fatigue locale, et à une fréquence de 3 à 4 fois par jour.

  1. A quels moments ? :

Elle est souhaitable avant traitement orthodontique pour empêcher l’aggravation de certaines déformations déjà existantes.

Elle est difficile à entreprendre avant 8 ou 9 ans (coopération de l’enfant).

La myothérapie reste possible à tout âge surtout lorsqu’on modifie l’environnement buccal.

  1. les inconvénients :

La myothérapie doit être poursuivie toute la vie. Dès qu’elle est interrompue, les muscles reprennent leur fonction initiale, contrairement à la rééducation fonctionnelle dont le résultat est définitif une fois le circuit normal établi.

Elle ne donne de résultats que si elle devient une attitude habituelle et non pas un exercice quotidien intermittent.

  1. Techniques:

Gymnastique des propulseurs de la mandibule :

Dans le cas de rétrognathie : Avancer volontairement et lentement la mandibule le plus possible et la maintenir propulsée pendant 10 secondes.

  • Gymnastique des muscles labiaux : Celle-ci s’impose en cas de :
    • Proalvéolie supérieure.
    • Inocclusion des lèvres par brièveté de la lèvre supérieure.
    • Respiration buccale.
    • Hypotonie musculaire.
  • Exercices pour les deux lèvres :
  • Les exercices transversaux :
    • Ils consistent à rapprocher les commissures l’une de l’autre, tandis qu’un exerciseur ou simplement 2 doigts opposent à ce mouvement une légère traction dirigée en dehors.
  • Les exercices verticaux

Ils consistent à saisir entre les lèvres (lèvres seules) un disque ou une lame métallique de 3 à 4 cm de longueur, 2-3 mm

d’épaisseur, et à le maintenir horizontalement pendant une minute au début ; on augmente progressivement la durée de l’exercice et le poids du disque.

  • Gymnastique des buccinateurs :
  • Tous les enfants ayant une déglutition atypique ont tendance à resserrer les lèvres pour déglutir, en contractant l’orbiculaire et en étirant le buccinateur.

L’exercice consiste à contracter le buccinateur en étirant les commissures labiales « à faire le sourire jusqu’aux oreilles », les dents doivent être en occlusion sans crispation pendant l’exercice.

  • L’exercice est fait 10 fois par jour sauf en cas de fatigue (très fréquente). L’enfant doit contrôler la symétrie de contraction en travaillant chez lui devant un miroir.
    • Gymnastique de la musculature labio-mentonière :
  • On demande au patient de gonfler cette région comme s’il gonflait ses joues, l’air devant déplisser le sillon et le faire disparaître.
    • Tonification du plancher buccal :
  • Exercice du piston
    • Le patient contrôle ses muscles mylohyoïdiens et géniohyoïdiens, indispensables à la déglutition.
    • La tête du patient est en position naturelle par rapport au rachis. Le patient doit poser la pointe de sa langue sur les papilles palatines les plus postérieures, en appuyant très fort (pression de 2 à 3 secondes puis relâcher) et répéter cet exercice dix fois de suite.
    • Il place ensuite ses doigts sur le rebord basilaire de la mandibule afin qu’il ressente la contraction.
    • Tonification de la langue :
  • Exercice du pas de cheval (claquement):
    • On demande de faire claquer la langue de façon à imiter le bruit des sabots d’un cheval, 20 fois de suite au début, puis davantage en progression.
    • Pour augmenter la difficulté on demandera au patient d’alterner distinctement les deux sons « clac », « cloc ». Il ne faut pas hésiter, en cas de difficulté, à expliquer que la partie antérieure de la langue doit coller au palais et s’en détacher comme une ventouse.
  1. La rééducation fonctionnelle sans appareillage :

La rééducation fonctionnelle est celle qui, s’appuyant sur les processus psychophysiologiques tend à rétablir une fonction perturbée dans sa coordination et son efficacité. Elle permet de transformer une praxie infantile en une praxie adulte, en modifiant l’image motrice défectueuse qui la commande, responsable des nombreuses dysmorphoses et malocclusion.

  1. Principes :

Stade 1 : faire prendre conscience au patient des postures et des praxies erronées et lui montrer les postures et les praxies correctes.

Stade 2 : lui donner les moyens musculaires et articulaires de pratiquer les praxies et de maintenir ces postures correctes.

Stade 3 : le plus important : automatiser ces acquisitions, stade le plus long, et le plus difficile. Il entraîne, s’il n’est pas parfaitement maîtrisé, des récidives.

  1. Age de la rééducation :

L’engrammation prend fin vers l’âge de 10 ans, car l’ensemble des circuits neuroniques nécessaires à l’établissement de la fonction est mis en place.

La rééducation devrait donc être entreprise avant cet âge. Elle nécessite un quotient intellectuel suffisant. L’âge idéal est de 8-10 ans, au cours du développement de la pensée logique de l’enfant.

Néanmoins, si un désordre ventilatoire existe, M. Fournier affirme que la rééducation doit commencer dès l’âge de 3-4 ans

  1. Rapport de la rééducation avec le traitement orthodontique :

Les exercices de rééducation peuvent être prescrits isolement et constituent à

eux seuls une thérapeutique.

  • Après un traitement mécanique : l’avantage est que les conditions morphologiques sont améliorées, la langue peut s’adapter spontanément à ces nouvelles conditions. Comme contention, la rééducation fonctionnelle stabilise le résultat obtenu en rétablissant l’équilibre neuromusculaire.
  • Simultanément :

Généralement lors d’une prise en charge tardive quand l’enfant n’est pas suffisamment motivé par la rééducation isolée.

  • Avant traitement mécanique :

Elle s’impose avant tout traitement dans les cas suivants :

  • Béance antérieure avec interposition linguale.
  • Langue au plancher.
  • Langue immature.
  1. Indications de la rééducation fonctionnelle :
  • Dysmorphose dento-alvéolaire d’origine comportementale (dysfonction),
  • Traitement des anomalies de repos en premier lieu, et de la fonction secondairement.
  • Chez l’enfant présentant une malposition linguale, une déglutition atypique, un trouble de la phonation ou une respiration buccale.
  • Chez l’adulte lorsque le patient ayant subi un traitement orthodontique ou chirurgical présente un déséquilibre neuromusculaire intolérable, qui pourrait être responsable d’une récidive.
  1. Contre -indications de la rééducation fonctionnelle :
  • Atteinte globale du système neuromusculaire.
  • Perturbation psychique ou affective (manque d’attention ou de compréhension).
  • Non coopération du patient.
  • Présence d’obstacle anatomique : macroglossie vraie, frein lingual court, végétations…).
  • Les anomalies basales sévères (décalages importants sagittaux et transversaux, hyper ou hypodivergences importantes).
  1. Techniques de la rééducation fonctionnelle sans appareillage :
  2. Rééducation de la posture :

Elle intéresse les organes au repos, elle se fait en première intention car la posture est maintenue 24 heures sur 24 heures, contrairement à la fonction qui ne dure que quelques secondes à quelques minutes.

Exemple : rééducation de la posture erronée de la langue, en faisant prendre conscience au malade l’intérêt du repositionnement de la pointe linguale au niveau des papilles rétro incisives, afin de favoriser le remodelage du palais et son développement, et un positionnement correct de la mandibule.

  1. Rééducation de la ventilation :

La rééducation fonctionnelle de la ventilation n’est possible que si les conduits aériens sont dégagés (d’où l’intérêt de travailler en collaboration avec le médecin ORL)

Faire prendre conscience à l’enfant l’intérêt de la respiration nasale et des bienfaits d’un odorat développé.

Différents exercices préconisés :

Débuter toujours par une prise de conscience de la respiration et de l’attitude générale devant une glace, l’enfant doit prendre conscience de ce qu’il voit (bouche ouverte, faciès figé, posture asthénique de face et de profil.)

Montrer à l’enfant l’attitude corrigée : 2 pieds en appui sur le sol, ventre légèrement contracté, épaules basses, tête dégagée des épaules.

L’enfant tente de respirer doucement par le nez en occlusion labiale, en

décubitus dorsal, les yeux fermés. Il se concentre sur l’air, son trajet (respiration abdominale), sa langue, les différentes odeurs.

  • Travail effectif de la respiration nasale :

Travail de la musculature nasale : (contraction des releveurs narinaires et labiaux supérieurs), dilater les narines en leur opposant index et pouce.

Exercices adaptés : souffler une bougie tête bien droite flamme sur l’axe du souffle nasal pour l’éteindre (en obturant alternativement les narines droite et gauche).

Travail de la langue (dégagement du carrefour aérien supérieur).

Travail de la respiration abdominale : en décubitus dorsal, genoux fléchis, inspirer par le nez en contractant le ventre sans creuser le dos et souffler par le nez en serrant le ventre le but est de synchroniser la dynamique diaphragmatique à la dynamique nasale.

  1. Rééducation de la déglutition :

BARETT programme une musculation des lèvres et de la langue, ce n’est qu’une fois la mobilité et la perception améliorées qu’il est possible de commencer l’apprentissage des enchaînements de la déglutition adulte.

Selon BOUVET, il convient d’expliquer le trouble et de le faire observer à l’aide d’un miroir. Il faut ensuite faire comprendre au patient le mouvement qu’il doit exécuter en le ralentissant et en le décomposant en ses différents temps :

L’enfant doit tout d’abord apprendre à placer la pointe et les bords de sa langue sur la muqueuse palatine à l’endroit convenable que le rééducateur sensibilise à l’aide d’un doigt.

Il doit ensuite occlure les mâchoires en position habituelle, puis joindre les lèvres sans contraction exagérée.

Il avale par la suite sa salive sans entrouvrir les arcades dentaires, sans déplacer les bords et la pointe de la langue et sans contracter sa sangle musculaire labio- jugale.

  1. Rééducation de la phonation :

Elle concerne essentiellement : la langue, le voile du palais, les lèvres mais aussi l’observation clinique de la prononciation de certains mots. ).

CHATEAU avait mis au point une méthode simple pouvant être applicable pour toute personne d’intelligence moyenne. Elle consiste :

1ere étape : à faire prononcer successivement toutes les consonnes, à reconnaître celles qui sont défectueuses puis on apprend au sujet à prononcer la consonne à l’état pur, en lui montrant les appuis corrects lors de la prononciation des phonèmes.

2eme étape : lorsque le patient y arrive, il doit terminer le son prolongé par une voyelle. On demande ensuite au patient de répéter ces phonèmes tout en étant très conscient des appuis.

3eme étape : une fois l’étape précédente franchie, on raccourcit progressivement la consonne. Ensuite, on passera progressivement à la lecture à haute voix de mots, puis de phrases entières en surveillant toujours sur l’organe effecteur.

  1. Rééducation de la mastication :

Dans le cadre d’une mastication pathologique unilatérale préférentielle (du coté droit ou gauche), PLANAS préconise la correction des interférences occlusales et des prématurités par meulage sélectif. Cette réhabilitation neuro-occlusale entrainera la liberté des mouvements mandibulaires, et donc la symétrisation de la fonction masticatoire qui redeviendra unilatérale alternée.

Dans un but préventif, on préconise un régime alimentaire adapté (alimentation riche en fibre, de consistance dure qui forcerait l’enfant à exécuter des mouvements masticatoires corrects et dynamiser par conséquent son appareil manducateur) et la suppression de tous foyers carieux douloureux responsables d’une déviation ou d’une perturbation de la fonction masticatoire.

  1. Rééducation des parafonctions :

Rien ne remplace une approche psychologique douce de l’enfant, en attirant son attention sur la mauvaise influence de ses habitudes néfastes.

Lorsque un suceur de pouce par exemple se présente, le praticien essaye d’appuyer ses propos en lui présentant les moulages d’un enfant pour lequel les dégâts causés sont plus importants que les siens, qui en quelques mois sans appareil (moulage avant et après) a fait disparaitre sa béance en arrêtant

simplement de sucer son pouce. L’opérateur peut même lui donner les moyens d’arrêter son tic (devenu machinal), tel que l’emploi de sparadraps autour du pouce, ce qui permet à l’enfant de s’en rendre compte en cas d’oubli.

  1. La rééducation fonctionnelle avec appareillage :

Il s’agit d’une éducation du comportement neuro-musculaire par l’usage d’un appareil qui visera à corriger les dyspraxies. Plusieurs appareils s’offrent à notre disposition pour palier à ces troubles du comportement :

  1. L’enveloppe linguale nocturne (ELN) :

Encore appelée « toboggan » ou « tunnel à langue nocturne », La langue devient l’appareil fonctionnel naturel de la cavité buccale.

La mise en place de l’ELN réalise une précorrection de l’espace de fonctionnement lingual, agissant directement sur les fonctions.

Description : elle est constituée par les éléments suivants :

Ouverture sélective antérieure : réalisant pour la langue une cible tactile, palatine antérieure, sagittale médiane, papillaire rétro-incisive..

Le toboggan antérieur : qui bloque la route motrice linguale antérieure par privation du contact lingual avec les lèvres. Le verrouillage buccal antérieur n’est plus assuré par la langue mais par les lèvres, en favorisant l’élongation labiale, et la respiration nasale (rééducation de la déglutition et de la respiration).

Les parois latérales du tunnel : qui bloquent la route motrice linguale latérale par privation de l’environnement tactile jugal.

Mode d’action :

L’ELN, de par sa fonction de remparts pour les conduites motrices inadaptées, permet de faire cesser les forces déformantes et par conséquent, une normalisation morphogénétique secondaire.

Indications :

Indiquée dans toutes les dysmorphoses d’origine linguale, car il agit en tant que rééducateur fonctionnel et correcteur dento-alvéolo-squelettique par suppression des forces malformatives.

L’ELN constitue le traitement précoce de certains syndromes prognathiques et la contention fonctionnelle idéale de l’« après-masque » de DELAIRE.

Durée du port :

Le port de l’ELN est de 14h/j minimum. Il est recommandé de le porter la nuit, car on a noté une augmentation paradoxale de la fréquence de déglutition durant le sommeil.

  1. La perle de TUCAT

C’est une perle placée dans la région de la papille incisive d’une plaque palatine ou d’une anse palatine soudée à 2 bagues. Celle-ci peut tourner librement autour de son axe fixé, permettant à la langue de jouer avec, et d’adopter une nouvelle posture en fonction et au repos. Elle permet ou tente de corriger des troubles tels que la posture basse de la langue, déglutition dysfonctionnelle en repositionnant la langue postérieurement.

  1. La grille anti-pouce/ anti-langue :

Sous forme de grille, ce dispositif gênent l’élocution et n’empêchent pas toujours le passage de la langue, mais jouent le rôle de dispositifs de rappels.

Ce type d’appareillage lutte directement contre l’effet de la dysfonction (langue) ou de la parafonction (succion du pouce).

L’appareillage fixe (GAP, GAL) doit être préféré à l’appareillage amovible, dont le port est plus aléatoire.

Indications : béance fonctionnelle, succion du pouce, avec insuffisance de maturation linguale et/ou psychologique.

  1. Plaque avec écran vestibulaire:

Constituée d’une lamelle de résine ou de caoutchouc, placée entre les surfaces dentaires vestibulaires et la face interne des lèvres et des joues pour éviter le mordillement et la succion des lèvres, la succion du pouce et l’interposition linguale.

Verticalement elle occupe le vestibule sur toute sa hauteur, avec une échancrure au niveau des freins labiaux, se prolonge jusqu’aux premières prémolaires. Sa surface externe est en contact avec les lèvres et les joues.

L’appareil peut être également utilisé contre la respiration buccale habituelle avec occlusion labiale défectueuse. La plaque vestibulaire individuelle comportera ainsi des orifices progressivement obstrués.

  1. Les pistes de PLANAS (RNO) :

C’est Pedro Planas qui inventa des appareils permettant d’obtenir la mastication unilatérale alternée sur des bouches initialement en total déséquilibre. Son

traitement, qu’il a appelé « Réhabilitation Neuro-Occlusale » (RNO), consiste en général à porter en bouche deux plaques de résine sur lesquelles on a adjoint deux petits bourrelets appelés « pistes ».

Quand le patient ferme la bouche, les pistes entrent en contact, les dents

légèrement surélevées n’empêchent plus la mâchoire de faire des mouvements sur les cotés. Les mouvements de la mandibule et les frottements dentaires ainsi rétablis permettent l’équilibre et la croissance des maxillaires.

  1. L‘orthopédie fonctionnelle :

C’est une thérapeutique destinée à modifier ou à activer une fonction pour modifier la forme d’une structure. Elle est basée sur l’utilisation des fonctions musculaires dans la correction de la forme squelettique.

La propulsion mandibulaire en est l’exemple vivant, qu’elle soit faite avec un appareillage ou un dispositif quelconque, le but est de repositionner la mandibule grâce à l’action des muscles qui l’entourent (propulseurs).

  1. Principes :

Le principe essentiel est d’intervenir assez tôt pendant la phase de croissance,

FRANKEL propose de commencer le traitement en denture mixte pendant laquelle les procès alvéolaires sont plus actifs.

Toutefois, l’orthodontiste doit toujours prendre comme règle : un traitement orthopédique fonctionnel commencé en denture mixte, continuera jusqu’à l’éruption des dents permanentes.

  1. Les activateurs

Les activateurs de croissance sont des appareils orthopédiques fonctionnels qui induisent une position de morsure mandibulaire thérapeutique inhabituelle, reproductible, et guidée par un positionnement occlusal, muqueux ou mécanique.

Un port nocturne de l’appareil est fortement recommandé, du fait de l’augmentation de la sécrétion de l’hormone de croissance pendant le sommeil.

La durée du port est de 12heures/jour, La correction du décalage est obtenue au bout de 6 à 12 mois.

Différents types :

  1. Activateurs monoblocs rigides :

Ils sont dérivés de ceux de ROBIN de d’ANDRESEN, constitués d’un bloc de résine bimaxillaire rigide s’interposant entre les arcades en occlusion ; et d’un bandeau vestibulaire.

En fonction des objectifs, de nombreux auxillaires peuvent y être ajoutés tel que les : FEO, les écrans vestibulaires, les crochets de rétention, moyen

d’attachement des élastiques…

  • Activateur d’ANDRESEN de Classe II :

Un monobloc en résine, auquel on a ajouté un bandeau vestibulaire et éventuellement un vérin d’expansion transversal. Descend autour de la langue, recouvre les faces occlusales des arcades inférieure et supérieure. Généralement utilisé en hyperpropulsion.

  • Activateur d’ANDRESEN de Classe III:

C’est un monobloc en résine utilisé pour le traitement des classes III fonctionnelles, IIaire à une antépulsion linguale. Il est construit en rétropulsion forcée, auquel il a été ajouté un arc d’ESCHLER, son action consiste en un freinage de la croissance mandibulaire, stimulation de la croissance maxillaire sagittale, tendance à une linguo et distoversion de l’arcade mandibulaire, et à une vestibulo et mésioversion de l’arcade maxillaire.

  • Bionator de BALTERS

Il s’agit d’un monobloc rigide, réalisant un blocage bi maxillaire et comportant : Un corps en résine réduit au maximum. Une anse palatine dans la zone de contact entre la langue et le palais permettant la stimulation linguale. Un arc vestibulaire auquel peuvent être adjoint des écrans protecteurs, qui se prolongent latéralement par des boucles buccinatrices, assurant l’éloignement de la musculature.

  1. Activateurs élastiques ou composites

Autorisent des mouvements mandibulaires dans toutes les directions, tout en guidant la mandibule (élasticité et flexibilité du dispositif de propulsion).

Indiqués pour une propulsion progressive.

  • Appareil de FRANKEL

Appareil amovible fonctionnel appelé: « régulateur de fonction ». Cet appareil présente :

Un arc transpalatin .Un écran lingual avec résine et boucles sur les faces linguales des incisives.Des écrans vestibulaires latéraux.Des pelotes labiales Un bandeau vestibulaire.

Opérer une expansion passive de la matrice fonctionnelle periostée grâce aux pelotes labiales et aux écrans jugaux placés à distance (2 à 3mm) des procès alvéolaires qui repoussent la musculature, favorisant l’effet de la langue.

L’avancée mandibulaire est assurée par l’écran lingual qui s’appuie sur la muqueuse linguale mandibulaire rétro-incisive.

  1. Activateurs souples

Ce sont des gouttières d’harmonisation fonctionnelle, dérivés des appareils de finitions de type « tooth-positionner », ces gouttières bimaxillaires en élastomères à mémoire de forme (ou en caoutchouc) permettent de modifier concomitamment la croissance maxillo-mandibulaire, la forme des arcades et l’alignement dentaire

  1. Activateur propulseur à butée :

Ce sont des dispositifs qui propulsent la mandibule par un guidage mécanique d’éléments maxillaire et mandibulaire en la contraignant à avancer lors du mouvement de fermeture.

  • Appareil de HERBST

Se compose d’une charnière télescopique bilatérale, attachée à la partie distale du maxillaire et à la partie mésiale de la mandibule. C’est la longueur du tube télescopique qui empêche la mandibule de revenir dans sa position initiale. Cet appareil autorise des mouvements dans toutes les autres directions

  • Le JASPER JUMPER

Introduit récemment dans le monde de l’orthodontie, il est une modification de l’appareil de HERBST. Les pièces télescopiques rigides sont remplacées par des pièces élastiques constituées de ressorts en forme de spirale recouverts par du caoutchouc. Cette élasticité permet au patient d’effectuer des mouvements masticatoires notamment dans le sens transversal.

  1. Le pare-choc ou Lip Bumper :

Dispositif auxiliaire amovible destiné à augmenter le périmètre d’arcade grasse à la pression exercée par la lèvre inférieure.

Description :

Arc vestibulaire au 10/10ème de millimètre ajusté sur 2 bagues au niveau des 36 et 46 (ou des 75et85) et comportant au niveau incisivo-canin une bande de résine molle située à 3 ou 4mm des faces vestibulaires des incisives. Ilest préfabriqué ou façonné. Il peut être réalisé sur appreil amovible.

  • Effets dentaires :

Vestibulo-version des incisives, la pression de la lèvre inférieure ne s’exerçant plus ; seule la pression linguale existe.

Blocage ou léger distalage des premières molaires, par transmission de la pression labiale au niveau molaire.

Indications :

  • Conservation de l’espace de dérive mésiale.
  • Correction d’une linguo-version du secteur, d’origine fonctionnelle (forte tonicité au succion de lèvre inférieure).
  1. Limites de la thérapeutique fonctionnelle
    1. Considérations liées à l’âge :

Les thérapeutiques doivent être réalisées en période de croissance, d’où le recours aux examens complémentaires pour situer le sujet sur la courbe de croissance (radiographie de la main, du poignet). Les activateurs de classe II sont plus efficaces au pic pubertaire.

Utilisation très précoce pour les classes III (entre 3 et 4 ans).

La rééducation fonctionnelle s’opère vers 8 à 10 ans durant la période du

développement de la pensée logique de l’enfant, avant la fin de l’engrammation cérébrale. Ceci pour que l’enfant comprenne ce qu’on attend de lui.

Maturité affective pour l’arrêt de la succion du pouce.

  1. Considérations humaines :

Nécessité d’une coopération importante du patient (port régulier de l’appareil), et de la famille (discipline, traitement long).

Le praticien doit savoir les motiver.

La thérapeutique fonctionnelle est contre indiquée en cas de problèmes psychologiques, respiratoires (asthme).

La thérapeutique fonctionnelle trouve son indication en cas de problèmes financiers (moins couteux), problèmes d’éloignement par rapport au cabinet (rendez vous plus espacés).

  1. Considérations liées au type facial :

L’orthopédie fonctionnelle tel que l’emploi des activateurs est contre indiquée si la Hauteur de l’étage inférieur est augmentée.

  1. Considérations liées au type de dysmorphose :

La thérapeutique fonctionnelle ne peut être appliquée en présence d’obstacles anatomiques entravant la procédure de rééducation fonctionnelle tel que : la macroglossie, frein lingual court, les obstructions nasales…

  1. Considérations liées au système dentaire :

La thérapeutique fonctionnelle ne peut être entreprise en cas de : Mauvaise hygiène.

Linguoversion des incisives supérieures. Vestibuloversion des incisives inférieures. Forte supraclusie.

DDM importante : qui nécessite de faire un traitement fonctionnel dans un deuxième temps.

  1. Stabilité des résultats :

Les résultats semblent durables lorsqu’un déficit fonctionnel est responsable de la dysmorphose. Cependant, lorsque l’anomalie fonctionnelle s’anatomise, il sera difficile voire impossible d’aboutir au succès de cette rééducation

fonctionnelle qu’après intervention mécanique (orthodontie, orthopédique ou chirurgicale). La thérapeutique fonctionnelle ne pourra servir que d’un moyen de contention dans ces cas, pour éviter la récidive, et maintenir les résultats.

Conclusion :

L’importance des anomalies fonctionnelles dans l’installation des dysmorphoses faciales n’est plus à démonter. Donc, la thérapeutique fonctionnelle si elle est bien menée et indiquée assure d’une part la correction de la dysmorphose et d’autre part la stabilité des résultats donc pour prévenir toute sorte de récidive ; D’où l’intérêt d’un bilan neuromusculaire minutieux.

La thérapeutique fonctionnelle

  Les dents de sagesse peuvent causer des douleurs si elles poussent de travers.
Les couronnes en céramique offrent une apparence naturelle et une grande résistance.
Les gencives qui saignent au brossage peuvent indiquer une gingivite.
Les traitements orthodontiques courts corrigent les désalignements mineurs rapidement.
Les obturations dentaires en composite sont discrètes et durent longtemps.
Les brossettes interdentaires sont essentielles pour nettoyer les espaces étroits.
Une alimentation riche en vitamines renforce les dents et les gencives.

La thérapeutique fonctionnelle

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