LA THERAPEUTIQUE CHIRURGICALE
1. INTRODUCTION
Lorsque les limites de l’orthodontie et de l’orthopédie sont dépassées, l’accomplissement des objectifs thérapeutiques (obtention d’une occlusion fonctionnelle stable dans le respect du contexte parodontal et articulaire et rétablissement de l’harmonie esthétique du visage et du sourire) impose le recours à la chirurgie orthognathique. Initialement destinée aux traitements des grands syndromes, cette chirurgie a vu ses indications se multiplier dans le cadre de protocoles chirurgico-orthodontiques grâce à l’instauration d’un dialogue entre chirurgiens et orthodontistes [3,5–7], à l’amélioration constante des protocoles proposés, à la qualité des résultats obtenus et à l’allégement des procédures chirurgicales et post-chirurgicales.
2. LES CHIRURGIES MINEURES
Ce sont des moyens thérapeutiques d’un traitement d’orthodontie mais ne sont généralement pas pratiquées par le spécialiste en orthodontie.
- Intervention sur des unités dentaires : extraction, germéctomie des DDS ou l’élimination des dents surnuméraires, odontomes, transplantation, désinclusion dentaires. Intervention sur les tissus mous telle la résection des freins labiaux ou linguaux, gingivectomies, la corticotomie et la piézocision.
- Dégagement chirurgical des dents incluses. Les deux préoccupations majeures qui doivent guider toutes ces interventions sont d’éviter tout traumatisme psychologique malgré la bénignité apparente des actes opératoires et d’avoir toujours à l’esprit le respect du paradonte au cours du temps chirurgical.
2.1. LES CHIRURGIES ORTHODONTIQUES
2.1.1. Les extractions en orthodontie :
C’est l’élimination d’unités dentaires lactéales ou permanentes dans le cadre d’un traitement orthodontique. Les extractions appartiennent à l’arsenal des moyens thérapeutiques en ODF. La fréquence des extractions a été très variable selon les époques et les thérapeutiques (pas d’extraction pour Angle, 60% de cas avec extractions pour Tweed, 30% des cas pour Ricketts). L’indication d’extraire doit donc faire suite à une réflexion après examen clinique et paraclinique (céphalométrie, analyse de l’espace total) complet du patient.
2.1.2. Les extractions des dents surnuméraires et odontomes :
La présence d’une ou plusieurs dents surnuméraires (Hyperdonite) est due à l’existence d’un bourgeon aberrant provenant d’une prolifération de la lame dentaire. Ces dents peuvent faire leur éruption ou rester incluses : 25 % d’entre elles seulement émergent dans la cavité buccale. Les odontomes sont des tumeurs d’origine dentaire les plus répandues. Elles sont composées des tissus impliqués dans l’odontogenèse, mais les cellules odontogenèse ne parviennent pas à une morpho-différenciation tout à fait harmonieuse. Les manifestations cliniques sont aussi discrètes pour les odontomes que pour les dents surnuméraires mais leur présence peut modifier la situation d’un germe ou le trajet d’éruption de la dent permanente.
2.1.3. La germéctomie dentaire :
Aux extractions proprement dites, se rattachent les germéctomies qui consistent à extraire certaines dents à l’état de germe, avant leur éruption. D’après Delaire, celle-ci peut se faire à l’âge de 8-9 ans en veillant à éviter les mésiogressions ou mésioversions des 1ères M et de conserver la place pour les autres dents. Cependant, la germéctomie des PM est souvent pratiquée lorsque les dents voisines sont sur le point de faire leur éruption (10 ans). La germéctomie des dents de sagesse s’impose avant la poussée éruptive, HENRI et RICKETTS proposent la germéctomie dès l’âge de 8-9 ans lorsque le germe est radio-opaque.
2.1.4. Les désinclusions dentaires :
Une dent est considérée comme incluse si elle est absente de l’arcade plus de 6 mois après sa date normale d’éruption, en tenant compte de l’âge dentaire du sujet et de la mise en occlusion fonctionnelle de la dent symétrique.
2.1.5. Les transplantations :
Une transplantation désigne le déplacement d’un organe fonctionnel (transplant) d’un site donneur vers un site receveur. Le terme de greffe, plus général, concerne aussi bien le déplacement d’un fragment de tissu que celui d’un organe entier.
2.1.6. La réimplantation :
Consiste à replacer dans son propre alvéole une dent qui en a été luxée, par traumatisme ou par chirurgie. Il n’est pas ici question d’un déplacement, mais d’un retour de la dent luxée dans sa position première.
2.2. LA CHIRURGIE PARODONTALE :
Le recours à la chirurgie parodontale s’avère parfois nécessaire pour mener à bon terme ces traitements orthodontiques et peut s’exercer à trois niveaux :
- Faciliter ou accélérer un traitement orthodontique.
- Prévenir l’apparition de complications parodontales pendant et après traitement ;
- Corriger d’éventuelles complications.
2.2.1. Fibrotomie supra crestales circonférentielle :
Elle consiste en une section des fibres par incision intra-sulculaire circonférentielle jusqu’à la crête osseuse, Minimiser le risque de récidive orthodontique lié à la présence de fissures gingivales correspondant à une tension des fibres cémento-gingivales et trans-septales pouvant perdurer plusieurs mois après la fin du traitement.
2.2.2. Correction des hyperplasies gingivales :
L’hyperplasie gingivale correspond à une prolifération du tissu gingival. D’origine génétique ou médicamenteuse ce qui peut présenter un obstacle à l’éruption dentaire et aux mouvements orthodontiques contrairement à l’hyperplasie gingivale papillaire qui représente une complication fréquente réversible après dépose des appareillages orthodontiques. Intervention de choix : lambeau apicalisé avec incision à biseau interne, plus ou moins décolleté en fonction de l’épaisseur gingivale.
2.2.3. Freinectomie/ Frénotomie labiale :
Ablation du frein labial médian supérieur ou inférieur car son hypertrophie ou son insertion sur la gencive marginale peut être à l’origine de la persistance du classisme interincisif ou de récessions parodontales par traction excessive. La Freinectomie suppose une exérèse totale du frein, la Freinectomie une exérèse partielle. Elle est indiqué Frein labial médian haut situé (intrapapillaire), épais, donnant lieu à un test de traction gingival positif (élargissement du suicus).
2.2.4. Prévention des récessions parodontales :
Une corrélation existe entre certains mouvements orthodontiques et l’apparition de récessions parodontales ; Les mouvements de version corono-linguale des incisives mandibulaires lors de la correction des malocclusions de classe III d’Angle qui peuvent favoriser la formation de fenestrations et de délissences osseuses puis de récessions gingivales.
2.2.5. La Corticotomie :
Le traitement orthodontique de l’adulte présente des exigences particulières, liées notamment à la demande d’un traitement court et à l’impossibilité de profiter de la croissance. Faciliter le déplacement dentaire et diminuer les temps de traitement grâce à la corticotomie. L’accélération ou la facilitation des déplacements dentaires selon les différents types de mouvements orthodontiques.
2.2.6. La piézocision :
Le caractère relativement extensif et traumatique de la précédente technique chirurgicale (corticotomie) a conduit à développer une nouvelle technique moins invasive qui est la piézocision, elle réalise des corticotomies à minima : le protocole chirurgical diffère, les principes biologiques demeurent les mêmes. La piézocision est récente, peu référencée, elle tend pourtant à suppléer dans de nombreux cas la corticotomie classique.
3. LES CHIRURGIES MAJEURES ORO-FACIALES
L’amélioration constante des techniques chirurgicales conduit à leur accorder une place de plus en plus importante dans le traitement des anomalies orthodontiques majeures, que ce soit par des interventions précoces ou tardives portant sur les tissus durs ou sur les tissus mous.
3.1. INTERVENTION SUR LES TISSUS DURS : LA CHIRURGIE ORTHOGNATIQUE
La chirurgie maxillo-faciale orthognathique permet d’intervenir au niveau du squelette afin de suppléer aux défauts de la croissance. Elle offre des possibilités théoriquement beaucoup plus étendues que les traitements orthodontiques mais s’accompagne de risque qu’il est indispensable de prendre en considération. La collaboration entre chirurgiens et orthodontistes devint la règle pour le traitement de toute dysmorphose dento-maxillaire, avec pour objectif final une occlusion équilibrée dans un visage harmonieux.
La majorité des malocclusions rencontrées en pratique orthodontique, qu’elles soient sagittales, verticales ou transversales, peuvent être corrigées par un traitement orthodontique, éventuellement combiné à une thérapeutique orthopédique. Cependant, il existe des limites à un traitement orthodontique tel que :
- Les grands syndromes ;
- Les décologies squelettiques sagittaux, verticaux et transversaux en fin de croissance ;
- Les fortes compensations dento-alvéolaires ;
- Les grandes perturbations esthétiques ;
- Les patients présentant une croissance défavorable ; – les anomalies structurales.
3.2. DEFINITION DE LA CHIRURGIE ORTHOGNATIQUE :
Interventions chirurgicales portant sur les maxillaires et destinées, soit à diminuer, soit à augmenter les dimensions des structures osseuses.
Encore appelée chirurgie orthopédique des maxillaires, vise à corriger les dysmorphoses dento-maxillaires, c’est-à-dire les anomalies aux troubles de développement des maxillaires. Ce sont des interventions chirurgicales portant sur les maxillaires et destinées, soit à diminuer soit à augmenter les dimensions des structures osseuses. Les différents types d’interventions sont :
- Les ostéotomies totales (intéressent l’os basilaire) ;
- Les ostéotomies segmentaires intéressent la région dento-alvéolaire ;
- La distraction osseuse ;
- Les greffes osseuses.
3.3. INDICATIONS DE LA CHIRURGIE ORTHOGNATIQUE :
Les indications du traitement chirurgical résultent des limites de la thérapeutique orthodontique classique elle est indiquée dans le cas des :
- Anomalies sévères des bases osseuses dont la correction est impossible ou aléatoire par des moyens orthodontiques chez le jeune patient ;
- Patients adolescents ou adultes, chez lesquels il est impossible d’obtenir des modifications des bases osseuses ;
- Patients motives, mais réticents devant la durée et les contraintes d’un traitement d’orthodontie classique ;
- Temps chirurgicaux complétant ou précédant le temps orthodontique.
3.4. LES DIFFERENTS TYPES D’INTERVENTIONS :
Ostéotomie intéressent la totalité du corps de l’os : les procédés :
- Ostéotomie de glissement (fig.1 et 3) ;
- Ostéotomie de rotation (fig.2c) ;
- Les deux alternatives : o en cas d’excès de structure osseuse : résection d’un fragment osseux (ostéotomie) : o en cas d’insuffisance du volume osseux : ostéotomie + interposition d’un greffon ;
- Ostéotomie limitée à la région dento-alvéolaire, dite « ostéotomie segmentaire ».
3.4.1. LES OSTÉOTOMIES TOTALES :
3.4.1.1. Au maxillaire supérieur, il existe trois types :
- L’ostéotomie Le fort I ;
- L’ostéotomie Le fort II ;
- L’ostéotomie Le fort III.
Elles reproduisent les traits de fractures du type Le Fort I, II et III.
Elles permettent un déplacement du maxillaire dans les trois sens de l’espace ; avancement, recul, impaction, abaissement, rotation et expansion.
3.4.1.1.1. Ostéotomie Le fort I :
L’ostéotomie horizontale du maxillaire a été décrite pour la première fois par VON LANGENBECK en 1859 qui l’a intitulée « résection ostéoplastique du Maxillaire ». Comme son tracé suivait les traits de la fracture basse décrite plus tard par Le Fort en 1901, on a pris l’habitude de la nommer « ostéotomie Le Fort I ». Depuis bientôt 140 ans, cette mobilisation temporaire du maxillaire a subi de multiples modifications et améliorations ; redoutée pendant de nombreuses années, à cause des risques hémorragiques qu’elle comporte, elle est devenue une technique de routine utilisée dans le monde entier pour corriger certaines dysmorphoses du tiers moyen. Les traits détachent l’arcade dentaire en passant au-dessus des apex, par-dessous le plancher sinusal, ils coupent la partie inférieure des apophyses prérygoïdes.


- Indications :
L’opération Le Fort I permet de mobiliser globalement le maxillaire dans les trois plans de l’espace : horizontalement on peut l’avancer et, dans une moindre mesure, le reculer ; verticalement on peut l’impacter ou l’abaisser ; enfin, transversalement, il est possible d’augmenter ou de diminuer son diamètre. On corrige ainsi des rétro- et/ou des endomaxillies, des asymétries, des infra- ou des supraclusion, des bascules du plan d’occlusion. Mobilisation du maxillaire dans les trois sens de l’espace.

- La Technique :
La voie d’abord : Afin de travailler sans être gêné par un saignement trop important, le vestibule Supérieur est infiltré avec 10 à 20 ml d’une solution adrénalinée, L’incision s’effectue quelques millimètres au-delà de la ligne de réflexion vestibulaire, sur le versant labial, afin de ménager une frange muqueuse indispensable à la qualité de la suivre. Elle peut s’étendre, latéralement, jusqu’au niveau molaire, en ayant eu soin de repérer l’osition de Sténon. Qu’il faut, bien entendu, éviter. La rugination va libérer tout le pourtour de l’orifice piriforme, le plancher des fosses nasales et le vomer sur ses deux faces. Elle s’étend, en haut, jusqu’au rebord orbitaire inférieur après avoir contourné l’émergence du pédicule infra-orbitaire. Latéralement, le dégagement s’étend jusqu’à l’attache antérieure du masséter et doit être doux vers la région prérygomaxillaire afin d’éviter l’issue de la boule de BICHAT. - Les Variantes :
Une fois l’ostéotomie réalisée, la partie inférieure du maxillaire ainsi séparée pourra être déplacée dans toutes les directions souhaitées :

Elle permet de corriger une rétromaxillie. Après avoir abaissé le maxillaire, on le mobilise Totalement vers l’avant à l’aide, soit des crochets Rétros maxillaires en « col de cygne » de Tessier, soit d’une pince de ROWE et KILLEY. Le blocage maxillo-mandibulaire sur la gouttière en acrylique permet alors de placer précisément le maxillaire dans sa nouvelle position et de placer avancement maxillaire les ostéosynthèses par mini plaques vissées.
✓ Ostéotomie de recul :
Son indication est heureusement rare car les résultats esthétiques qu’elle donne sont disgracieux. Sa réalisation est difficile et nécessite de réséquer la partie postérieure du maxillaire et de « creuser » littéralement l’os prérygoïdien. Pour ce faire, les deux artères palatines doivent être libérées du canal osseux qui les entoure.
✓ Ostéotomie d’abaissement :
Par un abaissement de la partie antérieure du maxillaire, il est possible de corriger une face courte. L’ostéotomie horizontale est effectuée classiquement mais, lorsqu’on ne prévoit pas d’avancement, il n’est pas nécessaire de libérer la région prérygomaxillaire. Une fois le blocage sur gouttière fait, on mesure sur la crête latérale de l’échancrure piriforme la distance qui a été prévue par la planification céphalométrique. On adapte alors une plaque en Y sur le pilier antérieur et des greffes osseuses autologues sont interposées dans les piliers moyens et antérieurs pour prévenir une éventuelle récidive.
✓ Ostéotomie d’impaction :
Lorsqu’il faut ingresser le maxillaire, on découpe à la scie des bandeaux osseux bilatéraux taillés aux dimensions prévues lors de la planification céphalométrique, et prolongés jusqu’aux régions tubérositaires. La dissection osseuse se fait à l’aide d’une fraise boule diamantée ou d’une pince gouge.

3.4.1.1.2. Ostéotomie Le Fort II :
Elle est indiquée lorsque l’aplasie de l’étage moyen intéresse la pyramide nasale et la région nassogénienne (hypoplasie congénitale tel que le syndrome de Binder, séquelles des fentes faciales …). Elle isole la pyramide Centro-faciale et son appendice nasal selon des modalités proches des constatations traumatologiques. Mais à la différence du trait de fracture, elle contourne les voies lacrymales par l’arrière, sépare le nez au niveau de la jonction fronto-nasale et se termine à la partie moyenne de l’appphyse ptérygomaxillaire.

3.4.1.1.3. Ostéotomie Le Fort III (disjonction crânio-faciale) :
Elle a pour objectif de corriger les aplasies totales de l’étage moyen qui intéressent, non seulement la pyramide nasale et les maxillaires (cas de Le Fort II), mais aussi les régions malaires.
Trait de section Le Fort III.

Ces aplasies font souvent partie d’un syndrome complexe qui associe des dystrophies médianes et crâniennes tel que le syndrome de Crouzon.
Une fois la mobilisation effectuée, les arcades sont placées en occlusion et le blocage bimaxillaire verrouillé.
4.1.1.1 Ostéotomies segmentaires (intéressent l’os alvéolaire) :
Les anomalies alvéolaires sont limitées à un groupe de dents et peuvent habituellement être corrigées par un traitement orthodontique. Dans certains cas, le traitement chirurgical peut se substituer à celui-ci ou le compléter.
Ces interventions chirurgicales sont limitées au secteur alvéolaire antérieur ou au secteur alvéolaire dans son ensemble. Il faut les envisager pour :
- Corriger une proalvéolie supérieure ;
- Corriger une rétroalvéolie supérieure ;
- Fermer une béance dentaire associée à une hyperdivergence des bases maxillomandibulaires ;
- Correction d’une malocclusion de CLII sévère ;
- Excès de hauteur verticale avec sourire gingival. KASSOULE
4.1.1.1.1 Ostéotomie de WASSMUND/WUNDERER ou CUPAR :
Le traitement chirurgical des proalvéolies supérieures repose classiquement sur l’ostéotomie dite de WASSMUND, consistant en un recul du prémaxillaire avec avulsion de deux prémolaires supérieures. Quoique le résultat occlusal antérieur soit toujours bon, l’impact esthétique de cette intervention est néanmoins souvent défavorable, avec un profil naso-labial disgracieux lié au recul de la lèvre supérieure.

Le mouvement de recul est réalisé grâce à une résection effectuée de chaque côté dans la région PM après extraction. Lorsqu’il existe une béance osseuse, après avoir impacté postérieurement le maxillaire, On bascule alors le segment antérieur en direction palatine et une petite cale osseuse permet de maintenir le fragment en rotation.

Proalvéolie et béance antérieure traitées par l’ostéotomie de Wassmund. L’ostéotomie de Wassmund permet également de corriger une proalvéolie avec supraclusie, le fragment alvéolaire sera soulevé en plus d’être reculé.
4.1.1.2.2 Ostéotomie de DAUTREY :
Technique chirurgicale qui permet la correction des béances incisivo-canines, grâce à l’extraction de la première PM et de l’ostéotomie segmentaire, qui permet l’avancement et l’élévation du fragment alvéolaire postérieur.
4.1.1.2.3 Ostéotomie de SCHUCHART :

Elle permet également de corriger la béance incisivo-canine, c’est une intervention qui consiste en l’extraction des dents de sagesse, le trait de section passe au-dessus des molaires et PM. Une résection osseuse au-dessus de ce plan de coupe permet de diminuer la D.V.
Interventions portant sur la mandibule :
4.1.2.1 Ostéotomies totales :
Elles portent sur la branche montante, la branche horizontale, ou sur l’angle mandibulaire. Elles sont indiquées pour la correction des :
- Prognathies inférieures vraies.
- Micrognathies.
- Latérognathies.
- Anomalies mandibulaires du sens vertical.
4.1.2.1.1 Ostéotomie sagittale des branches montantes :

Plus connue sous le nom d’ostéotomie D’OBWEGESER-DAL PONT, cette technique, avec son abord intrabuccal et sa souplesse d’utilisation, permet de traiter de nombreuses malformations maxillofaciales. Ce type d’ostéotomie a pour objectif de cliver les branches montantes de la mandibule en séparant la corticale interne de l’externe.

- Indications :
- Recul de l’arc mandibulaire dans les prognathies ;
- Avancée de l’arc mandibulaire dans les rétro-gnathies ;
- Modification de la hauteur de l’étage inférieur en réalisant en même temps que le mouvement de glissement sagittal, un mouvement de rotation dans le sens vertical.
- L’arcade mandibulaire libérée est amenée dans sa nouvelle position par l’intermédiaire de la gouttière occlusale prévue.
- Le blocage maxillo-mandibulaire est installé.
- Le fragment mandibulaire repositionné dans sa nouvelle situation sera solidarisé avec la partie postérieure de la mandibule grâce à des vis d’ostéosynthèse mises en place avec la passe joue.
Ostéotomie de la branche horizontale :
Ce type d’ostéotomie est en fait une résection interruptrice. Elle était très utilisée autrefois lorsqu’on abordait la correction des prognathismes mandibulaires.
Elle présente des indications particulières :
- L’existence d’une ouverture de l’angle goniaque, ou d’une incisure pré angulaire entrainant une bécence ;
- La présence de zone d’édentation bilatérale dans la région prémolaire-1 er malaire, avec présence des 2èmes malaires ou des DDS ;
- Lorsque l’étude des moulages montre que pour obtenir une occlusion équilibrée, il est nécessaire de conserver les 2èmes malaires en place (seule la partie antérieure de l’arc mandibulaire sera déplacée).

Ostéotomies segmentaires :
Décrite à l’origine par Kôle pour corriger une béance osseuse et dentaire, cette technique a été adaptée pour corriger un déséquilibre antéropostérieur. On parle aussi d’ostéotomie subapicale antérieure. La région symphysaire de la mandibule est exposée par une voie vestibulaire, dans la gencive libre, comme pour une génioplastie.
Les ostéotomies segmentaires mandibulaires sont indiquées pour corriger :
- Proalvéolie inférieure : ostéotomie de recul, intéressant le secteur incisivo-canin ;
- Rétroalvéolie inférieure : Dans ce cas, on réalise un mouvement d’avancement qui provoque un déficit alvéolaire (sans extraction de prémolaires) ;
- Infra-alvéolie incisivo-canine : Il s’agit de réaliser une ostéotomie alvéolaire d’élévation, associée à une greffe osseuse ;
- Supra-alvéolie antérieure : résection osseuse sous les racines des dents du secteur antérieur et rotation vers le bas.
La chirurgie maxillo-faciale dans le traitement des fentes labio-palatines
La participation du chirurgien maxillo-facial dans la séquence de traitement est aussi nécessaire au moment de la greffe osseuse, laquelle est généralement réalisée à la suite d’une expansion palatine. Le chirurgien doit combler les fentes alvéolaires (fentes labio-maxillo-palatines unitarérales et bilatérales) par une greffe d’os spongieux prélevé sur la crête iliaque, afin de permettre le développement harmonieux de la denture et l’alignement ultérieur des dents au moyen d’un appareillage orthodontique.
- Rétablir la continuité de la crête alvéolaire du maxillaire ;
- Offrir un support osseux pour l’éruption des dents adjacentes à la fente ;
- Offrir un support osseux pour le futur implant dentaire.
Le chirurgien maxillo-facial sera aussi celui qui prendra en charge les patients qui auraient besoin d’une cure de fistule oro-nasale/oro-sinusale et les chéilo- rhinoplastie, il sera également sollicité une fois que le patient aura atteint l’âge adulte si une chirurgie orthognathique est prévue.
La chirurgie esthétique de contours dans le traitement orthodontique
Ces gestes chirurgicaux complémentaires achèvent l’harmonisation du visage en équilibrant les saillies et les dépressions du profil ou en corrigeant une asymétrie résiduelle du nez ou du menton. Lorsqu’elle concerner le nez on parle de (septorhinoplastic) et ou le menton (génioplastie).
- La génioplastie : est la chirurgie qui permet de corriger les anomalies de forme ou de position et l’esthétique du menton, vise à améliorer l’intégration du menton dans le profil du visage ainsi que la fonction labio-mentonnière par une intervention réalisée au niveau de la symphyse mandibulaire. Elles peuvent être réalisées. En fonction du cas et des habitudes du chirurgien, la génioplastie peut alors être réalisée pendant la chirurgie orthognathique ou quelques mois après lorsque la réorganisation des tissus mous permet de mieux évaluer les besoins esthétiques. La mobilisation de la symphyse peut se faire dans les toutes les dimensions de l’espace :
- Par une avancée (rétrogénies) ou un recul (progénies) ;
- Par une impaction (remontée) ou une épaction (descente) ;
- Par une rotation (les asymétries).
- La Rhino septoplastie : Elle ne peut se justifier qu’en fin de croissance afin que les ostéotomies réalisées lors de l’intervention, ne puissent interférer sur le modelage pubertaire des os propres du nez. Son indication est posée lorsque la déformation intéresse non seulement la cloison mais également la pyramide osseuse entraînant ainsi une gêne à la fois fonctionnelle et esthétique.
La distraction osseuse :
De nos jours, plusieurs techniques ont été mises au point pour augmenter la Masse osseuse. La distraction osseuse est tout nouvellement utilisée en dentisterie. C’est une technique basée sur l’allongement osseux, dans laquelle l’os, mis sous tension à l’aide d’un distracteur (appareil métallique), se régénère de lui-même. Plusieurs types de distracteurs existent selon le problème à résoudre. On retrouve donc des distracteurs intra-oraux et des distracteurs extra-oraux. La technique de distraction osseuse est davantage utilisée dans les cas de malformations congénitales et de syndromes particuliers.
Chirurgie des tissus mous :
Les Glossectomies en O.D.F, visent à réduire le volume de la langue, sa force d’appui sur les dents ou encore son interposition entre les arcades. Elles sont indiquées ; Cull par prognathisme mandibulaire associée ou non à une ostéotomie sagittale de recul.
- Béances antérieures et latérales.
- Biproalvéolie.
Le dessin de la glossectomie est en rapport avec les dégâts créés dans la morphogénèse de la boite à langue, il est donc en rapport direct avec celle-ci, il convient d’y superposer certaines nécessités anatomiques. La vascularisation et l’innervation linguale venant par les bords linguaux, il serait interdit d’agir sur les côtés (selon Château). Pour les mêmes raisons anatomiques, la partie médiane de la langue étant la moins innervée et la moins irriguée, est le site favorable pour une glossectomie.
Amygdalectomie :
L’amygdalectomie consiste en l’ablation des amygdales ou tonsilles palatines. Elle pourrait être associée à l’adénoidectomie (ablation des amygdales pharyngiennes, appelées végétations adénoïdes). L’amygdalectomie est une intervention à risque de complications respiratoires et hémorragiques. L’amygdalectomie peut se pratiquer par dissection (technique de référence) ou à l’aide d’un amygdalotome. Le choix d’une technique plutôt qu’un autre revient au chirurgien ORL selon l’indication, l’âge du patient et l’expérience de l’opérateur. L’amygdalectomie à l’amygdalotome consiste à saisir l’amygdale par une pince en forme de guillotine, à l’extirper au doigt, et à laisser l’hémostase se faire spontanément. Cette technique rapide, de durée inférieure à une minute, a été progressivement abandonnée.
LA THERAPEUTIQUE CHIRURGICALE
Voici une sélection de livres:
- Guide pratique de chirurgie parodontale Broché – 19 octobre 2011
- Parodontologie Broché – 19 septembre 1996
- MEDECINE ORALE ET CHIRURGIE ORALE PARODONTOLOGIE
- Parodontologie: Le contrôle du facteur bactérien par le practicien et par le patient
- Parodontologie clinique: Dentisterie implantaire, traitements et santé
- Parodontologie & Dentisterie implantaire : Volume 1
- Endodontie, prothese et parodontologie
- La parodontologie tout simplement Broché – Grand livre, 1 juillet 2020
- Parodontologie Relié – 1 novembre 2005
LA THERAPEUTIQUE CHIRURGICALE

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.

