LA PRISE EN CHARGE D’UN PATIENT SOUS CHIMIOTHÉRAPIE.
I/ INTRODUCTION : L’Algérie a connu à partir des années 90, une modification profonde
- du mode de vie collectif et individuel : Augmentation
- du tabagisme
- du stress,
- de la sédentarité,
- de l’urbanisation…..
- du mode alimentaire déséquilibré
- Sont à l’origine de l’émergence des Maladies Non Transmissibles (MNT) dont le cancer.
- Ces maladies constituent aujourd’hui plus de 80% des causes de mortalités et ont en commun un certain nombre de facteurs de risque d’où la nécessité d’une politique commune de prévention contre ceux-ci.
II/ CLASSIFICATION TNM :
T : Taille de la Tumeur :
T1 : Tumeur inférieure à 2 cm. T2 : Tumeur entre 2 et 4 cm. T3 : Tumeur supérieure à 4 cm. T4 : Tumeur étendue
Tx : Tumeur dont l’extension n’est pas précisable.
N : Extension ganglionnaire :
N0 : Absence de ganglion.
N1 : Adénopathie unique, homolatéral < = 3 cm.
- N2a : Adénopathie unique, homolatéral > 3 cm et < 6 cm.
- N2b : Adénopathies multiples, homolatérales > 3 cm et < 6 cm.
- N2c : Adénopathies bilatérales ou controlatérales < 6 cm.
- N3 : Adénopathie (s) > 6 cm.
- Nx : Extension imprécisable.
- R+ : Rupture capsulaire
- R – : Sans rupture capsulaire
M : métastases
- M0 : Pas de métastase.
- M+ : Métastases.
- C’est critères permettront d’adapter un traitement approprié et d’apprécier un facteur “pronostic” .
III/ CLASSIFICATIONS DES SUBSTANCES CHIMIQUES UTILISEES EN
CHIMIOTHERAPIE :on distingue 5 grandes classes
- LE CYCLOPHOSPHAMIDE
- TAXANES
- ANTHRACYCLINES
- 5-FU
- LE MÉTHOTREXATE
IV/ DIFFERENTS TYPES DE CHIMIOTHERAPIE :
- chimiotherapie curative :
- neoadjuvante ou chimiotherapie premiere, Avant un traitement local ou loco-regional (chirurgie our radiotherapies, a visee de reduction tumorale
- ou adjuvant, après ou concomitante a un traitement loco-regional.
- chimiotherapie palliative, afin de prolonger la vie du patient et ameliorer la qualite de vie du patient.
V/CONSEQUENCES DE LA CHIMIOTHERAPIE SUR LA CAVITE ORALE :
Quelques jours après le début de la chimiothérapie, le patient se plaint :
- De picotements buccaux
- De perte de goût
- De brûlures
- De sécheresse buccale
- De dysphagie
- De sensibilité accrue des dents et des gencive
- De sécheresse buccale
- De dysphagie
- De sensibilité accrue des dents et des gencive
A/ LES INFECTIONS: La toxicite hematologique, avec notamment la leucopenie ( polynucleaires )/ la neutropenie, augmente le risque infectieux.
La mucite,entrainant une rupture de la barriere epitheliale,favorise egalement le risque infectieux .
On peut observer :
DES INFECTIONS BACTERIENNES:
- stomatites
- reveils de foyers infectieux d’origine dentaire.
DES INFECTIONS VIRALES : à Herpes Simplex le plus souvent,mais on observe aussi des infections à CMV,des zonas etc.
- Un traitement (antiviral et antalgique )doit etre aussi tot administré ; DES INFECTIONS FONGIQUES :ii s’agit frequemment d’infections à Candida albicans, et un traitement antifongique sera alors associe au bain de bouche bicarbonate afin d’eradiquer !’infection.
B/ LES HEMORRAGIES: La thrombopenie entraine un risque de gingivorragies spontanees ou provoquees (brossage, alimentation). Un maintien de !’hygiene bucco-dentaire et une adaptation des instruments d’hygiene (brosse a dents chirurgicale) permet de limiter l’inflammation et d’aggraver les hemorragies.L’utilisation d’acide tranexamique en bains de bouche ou en compression permet de limiter ces phenomenes.
C/ LES MUCITES : la mucite se traduit par une atteinte directe des cellules epitheliales par les drogues. Elle n’est pas systematique mais est neanmoins un effet secondaire frequent lors d’une chimiotherapie.Les capacites de reparation tissulaire sont debordees par la cytotoxicite des drogues, entrainant des ulcerations des
éme
muqueuses. Elles sont d’apparition précoce (7 J)
peuvent présenter des aspects variés: muqueuse érythémateuse, dépaillée, ulcérée, avec parfois des fausses membranes d’environ 1,5 cm de ф.Elles sont plus ou moins douloureuses en fonction de leur extension, et plus ou moins invalidantes.
D/ LA GINGIVITE ULCÉREUSE OU ULCÉRONÉCROTIQUE : Sa survenue et sa
gravité sont conditionnées par l’état gingival préexistant et sont également en relation avec la neutropénie
E/ RECHAUFFEMENT DES FOYERS INFECTIEUX CHRONIQUES : Pendant la
phase d’aplasie, les conditions optimales sont créées pour que des foyers infectieux chroniques latents deviennent aigus.
F/ XÉROSTOMIE : La sécheresse buccale est transitoire et liée au dysfonctionnement des glandes salivaires.Elle n’est pas systematique et,si elle est presente, elle est reversible a la fin des traitements
G/ LES DOULEURS DENTAIRES ET MAXILLAIRES : sans étiologie locale, sont décrites surtout avec la vincristine
H/ L’ALTERATION DU GOUT: transitoire elle est du a l’atrophie des papilles
I/ ANOMALIES DENTAIRES MORPHOLOGIQUES: décrites chez l’enfant
VI/ CONDUITE A TENIR
PRISE EN CHARGE AVANT la chimiotherapie : le dentiste est amené à faire une remise en état de la cavité buccale ainsi qu’a gérer les effets secondaires de la chimiotherapie .
- Avant toute chimiothérapie
Avis de l’oncologue traitant
Examen clinique approfondi : Un bilan bucco-dentaire afin d’eradiquer les foyers infectieux avant le debut des traitements, pour eviter tout reveil infectieux pendant la chimiotherapie ;
Examen radiographique systématique Bilan pre opératoire
Couverture antibiotique
Bain de bouche doux ( sans alcool) Brosse a dent souple
Les protheses doivent etre soigneusement nettoyees
- Pendant la chimiothérapie:
Intervenir pendant la cure de chimio est proscrit, compte tenu de l’aplasie médullaire profonde.
Les gestes invasifs ( extraction ) sont interdits car
3
- Plaquettes < 75000/mm
3
- globules blancs ( WBC) <2000/mm )
- sauf urgence: hémorragie , cellulite , traumatisme ……. ( refroidir avec une antibiothérapie massive)
- Les gestes sanglants seront en milieu hospitalier ( Avec transfusion :culots plaquettes , sang) plus une hémostase locale, et sous antibiothérapie.
Les gestes invasifs (avulsion dentaire …) doivent être pratiqués :
- en connaissance du bilan biologique (hémogramme, hémostase)
- seulement s’ils sont urgents
- sous contrôle jusqu’à la cicatrisation muqueuse de la plaie :
3
- si le taux de polynucléaires neutrophiles (PN) est inférieur à 500 /mm
- pas de consensus pour un taux de PN supérieur à 500/mm
- Contrôler l’hygiène (brossage en douceur
- badigeonnage à base d’acide tranexamique ou d’eau oxygenee )
- Préconiser des bains de bouche ayant pour but de nettoyer, lubrifier, et protéger les muqueuses : un cocktail à base de/ Bicarbonate de soude 14g/l + amphotéricine B + Clohexidine + Xylocaine 2%
- Les soins conservateurs seront reportés
- les prothèses dentaires amovibles sont déposées(sauf pendant les repas, à condition qu’elles soient parfaitement désinfectées).
- Après chimiothérapie (phase de latence):
- sous contrôle jusqu’à la cicatrisation muqueuse de la plaie :
- les soins conservateurs se font normalement
- L’aplasie medulaire est établie vers le 5
éme
jour et la restauration hématologique, se
fait en général après 10 à 12 Js ce qui nous permet d’intervenir.
- Les gestes sanglants se font avec:
- FNS obligatoire:
3
WBC>2000/mm
3
PLT>75000/mm
- ATB commencer la veille est poursuivie jusqu’a cicatrisation.
- Mesures d’hémostases locales (sutures ,éponges, gouttière)
- Des contrôles réguliers sont instaurés
LA PRISE EN CHARGE D’UN PATIENT SOUS CHIMIOTHÉRAPIE.
Voici une sélection de livres:
Odontologie conservatrice et endodontie odontologie prothètique de Kazutoyo Yasukawa (2014) Broché
Concepts cliniques en odontologie conservatrice
L’endodontie de A à Z: Traitement et retraitement
Guide d’odontologie pédiatrique, 3e édition: La clinique par la preuve
LA PRISE EN CHARGE D’UN PATIENT SOUS CHIMIOTHÉRAPIE.

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.

