La prévention des maladies parodontales
1. Définitions
- Prévenir : Aller au-devant de quelque chose, prendre des dispositions pour l’empêcher de se produire.
- La médecine préventive : La branche de la médecine qui s’occupe de la prévention des maladies et les méthodes pour augmenter le pouvoir du patient et de la communauté à résister aux maladies et prolonger la vie.
- Dentisterie préventive : Les procédures dans la pratique dentaire et les programmes de santé qui préviennent l’apparition de maladies bucco-dentaires.
- Maintenance préventive : Une manière d’éviter les futures maladies dentaires potentielles ou des problèmes oraux en pratiquant une bonne hygiène buccodentaire sur une base régulière.
- Le contrôle de la plaque : Est l’élimination régulière de la plaque bactérienne et la prévention de son accumulation sur la dent et sur la surface gingivale adjacente. La plaque bactérienne est une étiologie majeure des maladies parodontales et des lésions carieuses. La coopération du patient par l’élimination journalière de la plaque est fondamentale pour le succès des traitements dentaires et parodontaux.
2. Classification de la prévention
Classifiée par l’OMS selon la nature de l’intervention préventive en :
- Prévention primaire
- Prévention secondaire
- Prévention tertiaire
2.1. Prévention primaire
A pour but d’éviter l’apparition de la maladie en agissant sur les causes, elle désigne l’action portant sur les facteurs de risque des maladies avant leur survenue :
- Information et motivation du patient
- Contrôle de la plaque dentaire
2.1.1. Information et motivation du patient
Le praticien doit expliquer au patient :
- La nature de son atteinte, son étiologie et ses conséquences.
- L’importance du contrôle des différents facteurs étiologiques, surtout le biofilm.
- Le tabac, le diabète et les autres facteurs étiologiques doivent aussi être pris en considération lors de cette étape.
2.1.2. Contrôle du biofilm
Méthodes de brossage :
- Technique de Bass : C’est l’une des plus conseillées. Elle consiste à positionner la tête de la brosse à 45 degrés par rapport à la couronne dentaire, les poils recouvrant la gencive marginale et la partie cervicale de la dent, mais surtout pénétrant dans le sulcus (d’environ 0,5 mm). Un mouvement antéropostérieur est effectué, sans déplacer le manche.
- Technique de Bass Modifiée : À la fin de la technique précédente, un mouvement de rotation en direction occlusale est effectué. Cliniquement, la technique de Bass modifiée est l’une des plus utilisées, mais il faut noter qu’elle peut entraîner la formation de récessions gingivales chez les patients au parodonte fin.

- Méthode circulaire (méthode de Fones) : La brosse est fermement pressée contre les dents et la gencive en maintenant le manche parallèle à la ligne d’occlusion, on donne ensuite un mouvement rotatif à la brosse, en serrant les maxillaires et en limitant la trajectoire sphérique de la brosse à l’intérieur du sillon gingivo-dentaire.
- Méthode de Charters : L’orientation de la brosse par rapport à la dent est dirigée vers la couronne dentaire, et le mouvement rotatoire est effectué vers le bord incisif des dents. Cette technique est intéressante lorsque les papilles interdentaires ne remplissent plus l’espace interdentaire, dans la mesure où les poils de la brosse vont venir s’écraser le long des faces proximales des dents.
Brosses à dents manuelles :
Les critères de qualité d’une brosse à dents ont été définis lors du Workshop européen sur le Contrôle de Plaque :
- Avoir une taille adaptée à l’âge du patient et à sa dextérité.
- Avoir une taille adaptée à la bouche du patient.
- Avoir des poils en nylon ou polyester dont les pointes sont arrondies avec un diamètre de 20/100 de millimètres au maximum.
- Avoir une douceur de poils compatible avec les normes internationales (normes ISO).
- Avoir des extrémités de poils favorisant l’élimination de la plaque dentaire dans les espaces proximaux et le long de la gencive marginale.
Types de brosses à dents manuelles :
- Filaments biseautés
- Multilevel
- Angulée
- Bilevel (orthodontique)

Brosses à dents électriques :
À l’heure actuelle, l’utilisation des brosses à dents électriques peut être indiquée chez les patients handicapés mentaux ou physiques. Le mouvement de rotation/oscillation donne de meilleurs résultats que le mouvement vibratoire (EWP 2008). Elles seraient moins traumatiques que les brosses à dents manuelles. L’apport de ces brosses électriques dans le nettoyage interproximal est meilleur.
Brossage interdentaire :
- La formation de la plaque et l’inflammation gingivale/la destruction des tissus profonds commencent en interdentaire.
- Aucune brosse à dent ne peut éliminer d’une façon efficace la plaque en interdentaire.
- Le nettoyage interdentaire doit être effectué au moins une fois par jour.
- On distingue : le fil dentaire (soie), brossettes interdentaires, et les brosses monotouffes. Selon le cas, un moyen de brossage interdentaire sera recommandé.

Les dentifrices :
L’utilisation de brosse à dent est usuellement associée à un dentifrice ce qui facilite l’élimination de la plaque et permet d’appliquer des agents chimiques (fluor, antimicrobiens, agents abrasifs, etc.) sur les dents. Plusieurs catégories de dentifrices existent : anti-plaque, anti-sensibilité, dentifrice fluoré, anti-gingivite, etc.
Bains de bouche : action thérapeutique :
L’écosystème buccal est complexe et fragile, sous la dépendance de multiples facteurs. Une molécule active y entraînera des modifications positives dans une phase thérapeutique, en réduisant la masse bactérienne ou en agissant sur des agents pathogènes. Lorsque l’équilibre est atteint, l’action devient défavorable si elle se poursuit. L’objectif thérapeutique doit donc être précis et limité dans le temps.
2.2. Prévention secondaire
C’est l’identification et le traitement précoce de patients déjà malades, par exemple diagnostic complet de la maladie et thérapie anti-infectieuse. Elle vise à détecter la maladie ou la lésion qui la précède à un stade où l’on peut intervenir utilement. On distingue :
- Dépistage : Il a pour but d’établir l’état de la santé d’une population après la prévention primaire.
- Interception de la maladie précocement.
2.3. Prévention tertiaire
Arrêt et prévention de la réapparition d’une maladie traitée/guérie, par exemple lors de la phase de maintenance. Elle a pour objectif de :
- Diminuer les récidives.
- Limiter les complications et séquelles d’une maladie.
Elle est pratiquée pendant ou après les soins et s’attache à limiter la gravité des conséquences de la pathologie.
Conclusion
La conservation de la santé, la prévention des maladies sont les premiers objectifs de la médecine moderne. La prévention des maladies est plus facile pour le patient et pour le médecin, plus agréable et surtout moins onéreuse que des traitements de longue durée.
Bibliographie
- Newman M et al. Carranza’s Clinical Periodontology. 12th Edition. 2015. Elsevier.
- Lindhe J et al. Clinical Periodontology and Implant Dentistry. 6th Edition. 2015. Wiley Blackwell.
- Harpenau L et al. Hall’s Critical Decisions in Periodontology and Dental Implantology. 5th Edition. 2013. People’s Medical Publishing House – USA.
- Tonetti MS et al. Principles in prevention of periodontal diseases – Consensus report of group 1 of the 11th European workshop on periodontology on effective prevention of periodontal and peri-implant diseases. J Clin Periodontol 2015; 42 (Suppl. 16): S5-S11.
La prévention des maladies parodontales
Une bonne hygiène bucco-dentaire est la base de la prévention des caries et des maladies parodontales.
La maîtrise des techniques d’anesthésie locale est essentielle pour le confort du patient lors des soins dentaires.
L’utilisation de la digue en caoutchouc améliore l’isolement du champ opératoire et la qualité des restaurations.
Le diagnostic précoce des lésions carieuses permet des traitements moins invasifs et plus conservateurs.
La communication avec le patient est aussi importante que la technique pour instaurer une relation de confiance.
Les technologies numériques, comme la CFAO, révolutionnent la dentisterie moderne.
La formation continue est indispensable pour rester à jour sur les nouvelles techniques et matériaux en dentisterie.
La prévention des maladies parodontales

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.