La poche parodontale
- DÉFINITION :
C’est l’approfondissement du sillon gingivo-dentaire par migration apicale pathologique de l’attache épithéliale, au-delà de la jonction émail-cément.
C’est le signe pathognomonique des parodontites.
Elle peut également être appelée : vraie poche ou poche absolue.
Figure N°1 : Schéma d’une poche parodontale
Source : https://www.google.com/search?q=poche+parodontale&sca_esv
- SÉMIOLOGIE DE LA POCHE :
- SIGNES SUBJECTIFS :
- Douleurs parodontales ;
- Sensation de pression après les repas qui diminue peu à peu ;
- Hypersensibilités dentaires.
- SIGNES OBJECTIFS :
- SIGNES CLINIQUES :
- Changement de toutes les caractéristiques cliniques de la gencive qui révèlent la présence d’une inflammation : contour, couleur, volume, aspect, consistance ;
- Rupture de la continuité vestibulo-buccale de la gencive papillaire ;
- Saignement ;
- Parfois association à des récessions ;
- Mobilité ;
- Malpositions dentaires secondaires ;
- Parfois présence de suppurations.
- SIGNES RADIOLOGIQUES :
Sont ceux de la parodontolyse :
- Destruction et altération du cément ;
- Altération de l’espace du ligament parodontal ;
- Destruction et altération de l’os alvéolaire « alvéolyse » qui peut être :
-Selon la forme : horizontale, oblique ……etc
-Selon le degré : Superficielle (1/3 coronaire) ;
Profonde (1/3 moyen) ; Terminale (1/3 apical).
Figure N°2 : Aspects radiologiques de l’alvéolyse
Source : https://www.google.com/search?q=radio+d%27une+alvéolyse+dentaire+&tbm
- COMPOSITION :
La poche parodontale est composée de:
- Paroi molle « gingivale » :elle-même elle comprend :
- L’épithélium :
Peut présenter des transformations très variables, qui peuvent être dégénératives ou prolifératives.
Des bourgeons prolifératifs peuvent se former et se projeter à partir de la paroi latérale jusque dans le tissu conjonctif enflammé sous-jacent, en direction apicale. Ces proliférations sont infiltrées par les leucocytes. Les cellules épithéliales peuvent subir des dégénérescences variables, pouvant aboutir à l’ulcération.
- Le chorion :
C’est un tissu enflammé, œdématié, caractérisé par la présence de nombreux vaisseaux sanguins dilatés, en plus de la présence d’un infiltrat inflammatoire qui contient : des polynucléaires neutrophiles, des macrophages, des lymphocytes et des plasmocytes. Les autres composants montrent des signes de dégénérescence et de nécrose.
- La paroi dure dentaire « cémentaire »:
Au fur et à mesure que la poche parodontale se forme, le cément subit une décalcification, allant jusqu’à la destruction de sa matrice collagénique.
Des caries cémentaires peuvent apparaitre.
- La base de la poche « l’attache épithéliale résiduelle »:
L’attache épithéliale ayant migré apicalement, peut montrer une structure variable :
Elle peut se présenter sous forme d’une longue bande étroite, ou au contraire, elle peut se présenter sous forme d’une agglutination relativement courte et large.
Les cellules la formant subissent des dégénérescences aboutissant à leur mortification, mais on peut retrouver quelques cellules saines et encore bien formées.
- Le contenu : la poche peut contenir :
Des débris alimentaires, des micro-organismes et leurs produits de sécrétion (enzymes, toxines), fluide gingival.
Parfois, on peut trouver du pus.
Figure N°3 : Composition de la poche parodontale
Source : https://www.google.com/search?q=composition+de+la+poche+parodontale+&tbm
- MISE EN ÉVIDENCE :
- CLINIQUE :
Elle se fait grâce à un examen clinique minutieux, avec l’examen gingival, qui permet d’objectiver et de mettre en évidence les signes de l’inflammation qui accompagnent la formation de la poche.
Après cela, le praticien réalise le sondage, qui est l’acte par lequel une sonde parodontale graduée, à extrémité mousse est introduite dans le sillon gingivo dentaire. La sonde est introduite an niveau de 3 points du coté vestibulaire (mésio-vestibulaire,centro-vestibulaire,et disto-vestibulaire),et la même procédure est répétée du coté buccal.
Figure N°4 : Sondage parodontal
Source : https://www.google.com/search?q=sondage+parodontal+&sca_esv=580956334&hl
Le sondage permet de préciser :
- La nature de la poche :
- Vraie poche : l’attache épithéliale ne coïncide plus avec la jonction émail-cément ;
- Fausse poche : l’attache épithéliale coïncide avec la jonction émail-cément.
- La profondeur de la poche : elle est mesurée du bord marginal jusqu’au fond de la poche. On aura donc :
- Des poches peu profondes : dont la profondeur est ≤ 5mm.
- Des poches profondes : dont la profondeur est > à 5mm.
- La perte d’attache : elle se mesure de la jonction émail-cément jusqu’au fond de la poche.
Figure N°5 : Mesures de la profondeur de la poche/Perte d’attache
Source :https://www.google.com/search?q=profondeur+de+la+poche+parodontale+%2FPerte+d%27atta che&tbm
- RADIOLOGIQUE :
Les radiographies les plus utilisées sont :les panoramiques dentaires et/ou des rétro- alvéolaires.
On peut utiliser des cônes de gutta percha ou des sondes à l’intérieur des poches pour palier au problème de la superposition.
Ces examens radiologiques qui restent tout de même complémentaires, nous renseignent sur l’état du parodonte profond, dont l’alvéolyse (forme, degré), et par conséquent le rapport couronne/racine radiologique.
- CLASSIFICATION :
Les poches parodontales peuvent être classées selon différents critères :
- PAR RAPPORT A LA CRÊTE ALVÉOLAIRE RÉSIDUELLE :
- Poches supra-osseuses :
Ce sont des poches dont le fond est coronaire par rapport à la crête alvéolaire résiduelle. Elles caractérisent selon le concept de Glickman la parodontite simple(l’alvéolyse est horizontale).
Cet auteur considère les forces occlusales traumatogènes comme un facteur de co- destruction accélérant la destruction des tissus parodontaux induite par l’inflammation gingivale, en l’étendant directement au niveau du ligament parodontal.
Glickman divise ainsi le parodonte en deux zones :
- Zone d’irritation : qui correspond au parodonte superficiel « gencive ».À ce niveau , les gingivites et les parodontites prennent naissance suite à l’action de la plaque bactérienne avec ses facteurs favorisants.les facteurs occlusaux n’interviennent en aucun cas .
Quand l’inflammation commence à se propager vers le parodonte profond, elle entre dans la 2ème zone « zone de co-destruction ».
- Zone de co-destuction : elle correspond au parodonte profond. Lorsque l’inflammation se propage en profondeur, son trajet et la destruction qu’elle provoque est influencé par les forces occlusales :
- En présence de forces occlusales normales « non traumatogènes » :
La plaque bactérienne reste l’unique étiologie, l’inflammation qu’elle provoque se propage en profondeur comme suit :
Gencive –os alvéolaire-ligament parodontal. Ce ci provoquera une alvéolyse horizontale avec des poches parodontales supra-osseuses,on est donc en présence d’une parodontite simple.
- En présence de forces occlusales anormales « traumatogènes » :
Ces dernières dévient le trajet de l’inflammation(tout en l’accélérant) de la gencive vers le parodonte profond, qui suit ce trajet :gencive –ligament parodontal en détruisant au passage l’os alvéolaire. Ceci provoquera une alvéolyse irrégulière, avec des poches parodontales dites infra-osseuses,on est dans ce cas en présence d’une parodontite complexe.
- Poches infra-osseuses :
Ce sont des poches dont le fond est apical par rapport à la crête alvéolaire résiduelle. Elles caractérisent la parodontite complexe(l’alvéolyse est oblique, en cuvette ou verticale).
Figure N°6 : Schéma du concept de Glickman
Source :https://www.google.com/search?q=concept+de+Glickman+&sca_esv=580956334&hl
Figure N°7 : Aspect radiologique d’une alvéolyse horizontale/Oblique
Source :https://www.google.com/search?q=alv%C3%A9olyse+horizontale+et+verticale&sca_esv/https://www.goog le.com/search?q=alv%C3%A9olyse+horizontale+et+verticale&sca_esv
Il existe un autre concept expliquant la différence entre les poches supra et infra osseuses et les alvéolyses horizontales et obliques, représenté par le concept de Wearhaug(le plus admis actuellement).
Les poches infra osseuses sont à leur tour classées selon le nombre de parois osseuses les entourant en :
Poches trois parois osseuses(meilleur pronostic)(A) ;
Poches à deux parois osseuses(B) ;
Poches à une paroi osseuse(
Figure N°8 : Classification des poches infra-osseuses
Source : https://www.google.com/search?q=classification+des+poches+infra+osseuses&tbm
- Par rapport au nombre des surfaces dentaires atteintes :
- Poche simple :
Elle n’existe qu’au niveau d’une seule surface dentaire.
- Poche composée :
Elle existe sur 2 surfaces dentaires ou plus.
- Poche complexe :
Il s’agit de poches en spirale, toutes les surfaces dentaires sont atteintes.
- Suivant la profondeur et la largeur :
- Type 1 : poche peu profonde et étroite ;
- Type 2 : poche peu profonde et large ;
- Type 3 : poche profonde et étroite ;
- Type 4 : poche profonde et large .
- TRAITEMENT :
- Traitement d’urgence ;
- Thérapeutique initiale « remise en état de la cavité buccale » ;
- Réévaluation ;
- Thérapeutique corrective ;
- Maintenance(soins parodontaux de soutien).
- CONCLUSION :
Concluons ensemble.
Bibliographie/Webographie :
- Zouaoui A. Etude du profil clinique et microbiologique des maladies parodontales chez les patients présentant une maladie cardiovasculaire [Thèse]. Université Abou Bekr Belkaid-Tlemcen-Faculté de médecine Dr .B.Benzerdjeb; 2023.
- Carranza FA, Azzi RR, Glickman I. La Parodontologie clinique selon Glickman. Ed. CDP; 1987.
- BOUCHARD P. PARODONTOLOGIE & DENTISTERIE IMPLANTAIRE. VOLUME 1. LAVOISIER; 2015.
- Lindhe J, Cottet MH. Manuel de parodontologie clinique. Éd. C.D.P; 1986.
- Bercy P, Tenenbaum H. Parodontologie: du diagnostic à la pratique. De Boeck; 1996.
- Charon JA. Parodontie médicale: innovations cliniques. 2e éd. Éd. CdP; 2010.
- Vigouroux F, Da Costa-Noble R, Verdalle PM, Colomb R. Guide pratique de chirurgie parodontale. Elsevier Masson; 2011.
La poche parodontale
L’examen clinique doit toujours être complété par un bilan radiographique adapté pour un diagnostic précis.
Une bonne anamnèse permet d’identifier les facteurs de risque et les antécédents pertinents avant tout traitement.
La maîtrise des techniques d’anesthésie locale est essentielle pour le confort du patient pendant les soins.
Le détartrage et le surfaçage radiculaire sont indispensables dans la prise en charge des parodontites.
Une restauration dentaire doit respecter l’anatomie occlusale pour éviter les dysfonctions articulaires.
L’utilisation du champ opératoire améliore l’isolement et la durabilité des obturations en composite.
La prévention carieuse repose sur l’éducation à l’hygiène bucco-dentaire et la réduction des apports sucrés.