La poche parodontale
La poche parodontale
Introduction
La parodontite commence par une gingivite et, si l’on laisse le processus inflammatoire continuer, il envahira progressivement les tissus parodontaux plus profonds chez la plupart des patients. Le processus inflammatoire porte en lui-même le potentiel de stimuler la résorption des tissus parodontaux et la formation de poches parodontales.
Définition
La poche parodontale est un approfondissement pathologique du sillon gingivo-dentaire. C’est un des principaux signes cliniques des maladies parodontales. La formation progressive des poches entraîne la destruction des tissus de soutien parodontaux, ainsi que la mobilité et l’expulsion des dents.
Classification
Les poches parodontales sont classées suivant leur morphologie et leur relation avec les structures adjacentes comme suit :
Classification selon la morphologie
- Poche gingivale (relative) fausse poche : Le sillon est approfondi du fait que le volume de la gencive est augmenté. La poche résulte d’une hypertrophie gingivale sans destruction des tissus parodontaux sous-jacents.
- Poche parodontale (absolue) vraie poche : Le sillon est approfondi, il se produit une destruction des tissus de soutien parodontaux. Il existe deux types de poche absolue :
- Poche supra-osseuse
- Poche infra-osseuse
Classification selon le nombre de surfaces atteintes
- Simple : Une seule surface de la dent est atteinte. (A)
- Composée : Deux ou plusieurs surfaces de la dent sont atteintes. La base de la poche communique directement avec le rebord gingival le long de chacune des surfaces atteintes. (B)
- Complexe : C’est une poche en spirale qui débute sur une surface et s’enroule autour de la dent pour atteindre une ou plusieurs autres surfaces. La seule communication avec le rebord gingival se fait au niveau de la surface où la poche a commencé sa formation. (C)
Classification selon leur relation avec les structures adjacentes
- Poche supra-osseuse : Dans laquelle le fond de la poche est coronaire par rapport à l’os alvéolaire sous-jacent. La destruction osseuse est de type horizontal.
- Poche infra-osseuse (intra-osseuse, sub-crestal, ou intra-alvéolaire) : Dans laquelle le fond de la poche est apical par rapport au niveau de l’os alvéolaire adjacent. Dans ce cas, la paroi latérale de la poche est située entre la surface dentaire et l’os alvéolaire. La destruction osseuse est de type vertical ou angulaire.
Des poches de profondeur et de type varié peuvent apparaître sur les diverses faces de la même dent et sur les faces adjacentes du même espace interdentaire.
Classification selon le nombre de murs limitant la destruction
- Poche infra-osseuse à quatre parois : Limitée par plusieurs surfaces d’une même dent et plusieurs surfaces osseuses.
- Poche infra-osseuse à trois parois : Limitée par une paroi dentaire et trois parois osseuses.
- Poche infra-osseuse à deux parois : Limitée par deux parois dentaires et deux parois osseuses.
- Poche infra-osseuse à une paroi : Limitée par une paroi dentaire, une face osseuse et les tissus mous.
La poche parodontale
La poche parodontale
Mise en évidence de la poche parodontale
La seule méthode sûre, permettant de localiser les poches parodontales et de déterminer leur étendue, est d’explorer soigneusement à la sonde le sillon gingivo-dentaire le long de la surface de chacune des dents. L’instrument utilisé est la sonde parodontale.
Signes cliniques et symptômes
Les signes cliniques qui indiquent la présence de poches parodontales sont :
- Rebord gingival bleu-rougeâtre hypertrophié, séparé de la surface de la dent par une crête enroulée.
- Rupture de la continuité vestibulo-linguale de la gencive interdentaire.
- Gencive luisante, décolorée et boursouflée, associée à des racines dénudées.
- Saignement gingival.
- Exsudat purulent sur le rebord gingival, ou apparition de cet exsudat après pression digitale.
- Mobilité, extrusion et migration des dents.
- Présence d’un diastème là où il n’y en avait jamais eu auparavant.
Les poches parodontales sont généralement indolores, mais elles peuvent donner naissance aux symptômes suivants :
- Douleurs localisées ou sensation de pression après les repas qui diminuent peu à peu.
- Une tendance à sucer les débris des espaces interproximaux.
- Une douleur irradiée à l’intérieur de l’os.
- Sensibilité au chaud et au froid, alors qu’il n’existe pas de caries dentaires.
Formation de la poche parodontale
La formation de la poche débute par une transformation inflammatoire de la paroi tissulaire conjonctive du sillon gingival provoquée par une irritation locale. L’exsudat inflammatoire cellulaire et fluide entraîne la dégénérescence du tissu conjonctif environnant, y compris des fibres gingivales. Accompagnant l’inflammation, l’attachement épithélial prolifère le long de la racine. La portion coronaire de l’attache épithéliale se détache de la racine lorsque la portion apicale migre.
Classification des étapes de la pathogénèse (Page et Schroeder)
- Lésion initiale : Se caractérise par une hypervascularisation près de l’épithélium de jonction, une augmentation de flux du fluide gingival, le déplacement des leucocytes vers l’épithélium de jonction et le sulcus gingival, des protéines sériques extracellulaires, des altérations des parties coronaires de l’épithélium de jonction ainsi que la perte des fibres collagènes autour des vaisseaux sanguins gingivaux.
- Lésion précoce : Marquée par l’exagération des signes de la lésion initiale, la présence de lymphocytes au-dessous de l’épithélium de jonction où l’inflammation aiguë se concentre, des altérations des fibroblastes, une destruction plus importante de fibres collagènes gingivales et une première prolifération des cellules basales de l’épithélium de jonction.
- Lésion établie : Dans une lésion établie, les signes d’inflammation aiguë persistent : les plasmocytes prédominent, il y a accumulation d’immunoglobulines extravasculaires, la destruction des fibres collagènes continue, on constate une prolifération, une migration apicale et une extension latérale de l’épithélium de jonction, la formation d’une poche parodontale précoce est possible, mais il n’y a pas de destruction osseuse appréciable.
- Lésion avancée : Elle est typique de la parodontite. La propagation de la lésion entraîne une destruction de l’os et du ligament parodontal.
Description
La paroi tissulaire molle (paroi gingivale)
Elle est composée de tissu conjonctif œdémateux, infiltré de plasmocytes, de lymphocytes et de leucocytes.
La paroi dure
Représentée par les surfaces dentaires.
Contenu de la poche
Les poches contiennent des micro-organismes et leurs produits (enzymes, endotoxines et autres produits métaboliques), de la plaque dentaire, du fluide gingival, des débris alimentaires, de la mucine salivaire, des cellules épithéliales desquamées, des leucocytes ainsi que du pus (poche purulente).
Le fond de la poche
Constitué par les cellules épithéliales saines de l’attache épithéliale résiduelle qui forment temporairement la poche.
Danger de la poche
Le danger de la poche est lié :
- Toxicité : La poche parodontale est un foyer infectieux.
- Pérennité : La présence de la poche favorise l’accumulation des dépôts responsables de l’inflammation qui entretient et approfondit la poche.
- Évolution : En absence de traitement, l’approfondissement de la poche se fait par destruction progressive des fibres desmodontales.
- Méconnaissance : Car peu apparente et généralement indolore.
Le traitement de la poche parodontale
Le traitement de la poche consiste à réduire la profondeur de celle-ci. Les méthodes utilisées sont divisées en deux groupes :
- Thérapeutiques non chirurgicales : Utilisant la préparation initiale, et l’irrigation par antiseptiques et antibiotiques.
- Thérapeutiques chirurgicales : Telles que la gingivectomie et l’intervention à lambeau.
Conclusion
La prévention des gingivites et des parodontites en évitant leur installation et en les traitant à leur phase de début constitue l’objectif majeur de la parodontie.
Bibliographie
- E.A. PAWLAK et Ph.M. HOAG, Manuel de parodontologie, MASSON, Paris, Barcelone, Milan, Mexico, 1988.
- Irving GLICKMAN, Parodontologie clinique : prévention, diagnostic et traitement des parodontopathies dans le cadre de la dentisterie générale.
Voici une sélection de livres:
- Guide pratique de chirurgie parodontale Broché – 19 octobre 2011
- Parodontologie Broché – 19 septembre 1996
- MEDECINE ORALE ET CHIRURGIE ORALE PARODONTOLOGIE
- Parodontologie: Le contrôle du facteur bactérien par le practicien et par le patient
- Parodontologie clinique: Dentisterie implantaire, traitements et santé
- Parodontologie & Dentisterie implantaire : Volume 1
- Endodontie, prothese et parodontologie
- La parodontologie tout simplement Broché – Grand livre, 1 juillet 2020
- Parodontologie Relié – 1 novembre 2005
La poche parodontale

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.