La Pathologie Inflammatoire des Glandes Salivaires : Les Sialites / PBD
Introduction
Les affections inflammatoires des glandes salivaires (sialites) sont très variées et d’étiologies diverses. Elles peuvent être aiguës ou chroniques. L’inflammation de la glande salivaire concerne le parenchyme, le système canalaire, le plus souvent les deux compartiments (le parenchyme et les canaux excréteurs).
Les Sialadénites
Les Parotidites Virales
Les Sialadénites Ourliennes : Les Oreillons
Les oreillons sont la plus fréquente des affections virales.
Étiologie, Épidémiologie
L’agent causal est un paramyxovirus à ARN, transmis par contact direct (gouttelettes de salive). Le virus des oreillons se loge préférentiellement dans les parotides. Concerne l’enfant de 4-5 ans, ainsi que l’adulte, surtout en période hivernale. L’atteinte égale des deux sexes avec des complications trois fois plus fréquentes chez les garçons (méningite, encéphalite, orchite…).
Clinique
La forme la plus fréquente est celle de l’enfant à localisation parotidienne. L’inflammation réalise une tuméfaction douloureuse de la joue, la parotide déformée soulève le lobule de l’oreille et entraîne une otalgie.
- Début insidieux : une incubation (de 18 à 21 jours).
- Phase d’invasion, très contagieuse, d’une durée (24 à 36 h). Elle se manifeste par une fièvre, l’asthénie, la douleur pharyngée et l’otalgie sont fréquentes. Une douleur parotidienne au moment des repas. Un érythème au niveau de l’ostium du canal. Ces signes cliniques imposent l’isolement du malade.
- Période d’état : la parotidite survient 24 à 48 h plus tard. Elle est marquée par une fièvre, une douleur prétragienne spontanée. La tuméfaction parotidienne est d’abord unilatérale et se bilatéralise en 2 à 3 jours. La peau chaude tendue, coloration normale. On retrouve une rougeur à l’ostium, des adénopathies submandibulaires, la salive est rare, mais reste claire, jamais purulente. L’amylasémie élevée, la sérologie confirme le diagnostic.
Anatomie Pathologique
Les lésions prédominent dans le tissu conjonctif interstitiel et associent œdème, vasodilatation, infiltrat lymphoplasmocytaire. Par endroit, une altération nécrotique des cellules acineuses est notée.
L’Imagerie
L’échographie est l’examen de choix. La glande est augmentée de volume, homogène, avec parfois des petites dilatations canalaires. À la sialographie, une opacification parenchymateuse dense non homogène avec retard à l’évacuation en faveur d’un parenchyme inflammatoire.
Diagnostic
Le diagnostic est basé sur la culture du virus. Le diagnostic différentiel peut se poser chez l’enfant, avec les parotidites chroniques à poussées récidivantes de l’enfant et l’épisode infectieux d’une lithiase parotidienne, les parotidites allergiques ou toxiques.
Évolution et Complications
L’évolution se fait vers la guérison dans la majorité des cas. La persistance de foyers de nécrose pouvant favoriser une parotidite bactérienne chronique de l’enfant. Les complications peuvent se présenter par l’orchite, méningite, pancréatite, surdité.
Traitement
Un traitement symptomatique par des antalgiques et antipyrétiques, bain de bouche, sialogogues. La guérison clinique se fait en 10 jours par un repos strict, isolement scolaire (15 jours). Traitement préventif : par la vaccination à partir de l’âge de 12 mois (triple vaccin R.O.R rougeole-oreillons-rubéole).

Autres Parotidites Virales
D’autres virus peuvent être en cause, comme le virus de la grippe (Myxovirus influenza), les virus Coxsackies A (herpangine), les virus écho, peuvent provoquer des parotidites subaiguës qui guérissent spontanément en quelques jours. Le Cytomégalovirus (virus salivaire) qui se trouve à l’état latent dans les cellules salivaires, n’y détermine aucune manifestation clinique sauf chez les immunodéprimés (cas du VIH).
Parotidites Bactériennes
Les infections bactériennes proviennent souvent d’une cause locale, lithiasique fréquente à la parotide. Les sujets touchés sont les sujets déshydratés, les sujets immunodéprimés (diabète, Sida) ou sous traitement neuroleptique. L’infection à germes pyogènes se fait par voie canalaire rétrograde. Il s’agit d’une infection aiguë, souvent liée à une baisse du flux salivaire. L’atteinte salivaire est le plus souvent parotidienne, elle peut être uni ou bilatérale.
Parotidite Bactérienne Aiguë
Rare, s’observe chez les patients présentant un état général déficient. Causée par l’hyposialie qui favorise l’infection, résultant de la migration ascendante des germes, par infection de voisinage (arthrite ATM, ostéite ou cellulite mandibulaire) ou par un processus hématogène.
Clinique
- 1er stade : Tuméfaction discrète de la parotide, douleur spontanée et trismus. Des signes généraux sont souvent associés (fièvre, état général altéré…). Une stomatite est souvent associée. L’examen buccal retrouve une rougeur de l’ostium. Une évolution vers un abcès peut nécessiter un drainage chirurgical. Parfois une lithiase peut en être l’origine.
- 2ème stade : Parotidite suppurée : Les otalgies exacerbées par la mastication, l’état général altéré, la fièvre à 39°C, tuméfaction parotidienne douloureuse à la palpation, pus à l’ostium. Une lithiase peut parfois en être l’origine.
Traitement
- Préventif : Hygiène buccale, hydratation chez les sujets à risque, stimulation de la sécrétion salivaire.
- Curatif : Général anti-infectieux à base d’antibiotiques, local vessie de glace. Une antibiothérapie indispensable, dirigée contre le streptocoque, éviterait le passage à la suppuration. L’évolution vers un abcès nécessite un drainage chirurgical.
Parotidites Bactériennes Chroniques
Chez l’Adulte
Succèdent à une forme aiguë, ou à une étiologie canalaire (mégacanaux, Syndrome de Gougerot). La suppuration est l’élément clinique constant. Les tuméfactions sont répétées. Le traitement est étiologique. La sialographie montre des lésions parenchymateuses (foyers de nécrose d’aspect en gouttes) et canalaires (image de dilatation des canaux).


Chez l’Enfant
La parotidite chronique à poussées aiguës récidivantes. La première atteinte se produit vers l’âge de 4 à 5 ans. Elle est souvent confondue avec les oreillons à leur début.
Clinique
Le début est brutal. Les signes inflammatoires sont importants : une tuméfaction unilatérale de la parotide, l’ostium rouge avec présence de pus, une salive purulente. Un risque de fistulisation en absence de traitement. Une adénite sous-maxillaire ou jugulo-carotidienne est souvent associée.
L’Échographie
Montre un parenchyme peu homogène avec de petites images hypoéchogènes multiples.
La Sialographie
Montre de petites images pathognomoniques cavitaires rondes en « plomb de chasse » ou « arbre en fleur » en plein parenchyme, plus ou moins appendues à des images de dilatations canaliculaires en métaplasie. La sialographie permet la réalisation de lavages locaux antiseptiques.
Diagnostic
Basé sur la bactériologie, elle révèle une flore polymicrobienne.
Traitement
- Préventif : Lutter contre la stase salivaire.
- Curatif : Une antibiothérapie en fonction des germes en cause. Un drainage en cas de suppuration. Un lavage de la glande par voie canalaire.

Les Sous-Maxillites Aiguës Suppurées
Sous-Maxillite Aiguë Suppurée Non Lithiasique de l’Adulte
Exceptionnelle chez l’adulte, intéresse les sujets de 50 ans, se manifeste par un gonflement sous-maxillaire. Il simule un phlegmon du plancher et doit être distingué d’un adénophlegmon sous-mandibulaire. La salive peu abondante, exceptionnellement purulente. La sialographie objective une opacification dense non homogène, et une rétention prolongée du lipiodol. L’échographie est utile pour distinguer une atteinte glandulaire d’une atteinte extraglandulaire (ganglionnaire ou cellulaire).
Sous-Maxillite Suppurée du Nouveau-Né
La cavité buccale stérile à la naissance est contaminée en quelques heures par des staphylocoques et des streptocoques. Une parotidite ou une sub-mandibulite peut survenir dans de rares cas, le plus souvent quand les anticorps maternels font défaut. La pathogénie reste incertaine, un déficit immunitaire, une différenciation encore incomplète des acini. Elle évolue par poussées de quelques jours, puis disparaît ou s’atténue à l’adolescence. L’antibiothérapie en association amoxicilline + acide clavulanique ou des macrolides.

Les Sublingualites
Deux aspects cliniques : sublinguale et sous-maxillaire.
La Forme Sublinguale
La Forme Sous-Maxillaire
Se manifeste par une hernie ou colique.
Les Sialites Spécifiques
Les Sialites Syphilitiques
Ont pratiquement disparu.
Les Sialites Tuberculeuses
La sialadénite tuberculeuse touche deux fois plus la parotide que la submandibulaire. Le mode révélateur le plus fréquent est un nodule froid prétragien, unilatéral (parfois calcifié). Ce nodule, parfois fistulisé à la peau. Les signes généraux sont inconstants. Seule la biopsie permet de faire le diagnostic avec certitude en mettant en évidence un follicule tuberculeux et une nécrose caséeuse. Souvent, il s’agit d’une tuberculose secondaire, elle touche préférentiellement les ganglions intraparotidiens plutôt que la glande elle-même. En absence de traitement, d’autres nodules peuvent apparaître et finissent par se ramollir avec fistulisation à la peau.
Diagnostic Différentiel
Se discute avec une adénite chronique banale, un adénome pléomorphe. La sialographie objective une image lacunaire, image « d’empreinte » dans un parenchyme de type inflammatoire. Le diagnostic est basé sur la bactériologie.


Les Sialites Allergiques et Toxiques
Leur réalité demeure incertaine, elles surviennent sur un terrain allergique. Les AINS sont souvent en cause. Des sialites allergiques (poussières, pollen) dont le diagnostic est difficile à établir ont été évoquées. On évoque l’allergie devant tout gonflement parotidien bilatéral ou pluri-glandulaire d’allure subaiguë sans suppuration persistant ou récidivant.
Conclusion
Les oreillons sont les plus retrouvés. Plus récemment, le virus de l’hépatite C a été incriminé dans les sialadénites. En présence d’un processus pathologique des glandes salivaires, l’exploration doit intéresser l’ensemble du collier salivaire cervical. Un syndrome sec buccal est retrouvé.
Bibliographie
- CCMFCO Chirurgie Maxillo-Faciale et Stomatologie 4è édition Elsevier Masson 2017
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- Françoise Heran – Philippe Katz, Imagerie des glandes salivaires – Sauramps Méd un cas et revue de la littérature. Journal de pédiatrie et de puériculture 2012.
La Pathologie Inflammatoire des Glandes Salivaires : Les Sialites / PBD
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La Pathologie Inflammatoire des Glandes Salivaires : Les Sialites / PBD

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.