La langue – Histologie Dentaire

La langue – Histologie Dentaire

Introduction

La langue est un organe musculaire et mobile, occupant la plus grande partie de la cavité buccale. Elle participe à : la mastication, la formation du bol alimentaire, la déglutition, la gustation et la phonation.

Anatomie

La langue est constituée de deux parties :

• Une partie fixe enfoncée dans le pharynx.
• Une partie mobile présentant : 2 faces, 2 bords, 1 pointe, 1 base.

Les Faces

La Face Supérieure (Dos de la Langue)

Elle est rose, humide et présente des papilles gustatives.

La Face Inférieure

Elle présente une muqueuse plus fine et un sillon médian qui se prolonge par le frein de la langue.

• Le frein de la langue : une mince membrane qui relie la face inférieure de la langue au plancher buccal.
• Les veines ranines.
• La caroncule linguale : située dans le plancher buccal, au pied du frein lingual.
• Le canal de Wharton : canal excréteur de la glande submandibulaire.

Les Bords Latéraux

Ils présentent des papilles.

La Base et le Corps

• La base : elle est fixe et entièrement pharyngée (oropharynx).
• Le corps : il est mobile (cavité buccale) et séparé par le V lingual.

Le Squelette de la Langue

Il est formé par un squelette ostéo-fibreux, constitué de :

• L’os hyoïde.
• Le septum lingual : 2 lames fibreuses naissant sur le bord supérieur du corps de l’os hyoïde et se terminant dans le massif lingual, séparant la langue en deux moitiés.
• La membrane hyo-glossienne.
• Les muscles : au nombre de 17 (8 paires et un impair). On distingue :
  • Génio-glosse
  • Génio-hyoïdien
  • Muscle longitudinal
  • Hyo-glosse
  • Stylo-glosse
  • Muscle transverse de la langue
  • Palato-glosse (pilier antérieur)
  • Pharyngo-glosse
  • Muscle longitudinal

Histologie de la Muqueuse Linguale

La muqueuse linguale comporte un épithélium malpighien non kératinisé associé à un chorion sous-jacent. Elle se caractérise surtout par la présence à sa surface des papilles linguales filiformes, fungiformes, caliciformes et foliées, ces dernières contenant les bourgeons du goût. Sous la muqueuse, les faisceaux musculaires striés squelettiques sont disposés perpendiculairement les uns aux autres dans les trois directions orthogonales. Ils sont intriqués avec de nombreux lobules glandulaires salivaires séreux et muqueux.

Les Papilles Filiformes (Papillae Filiformes)

• Description : Elles sont les plus nombreuses, longues, minces, rectilignes et couvrent toute la surface linguale, conférant à la langue son aspect râpeux.
• Caractéristiques :
  • Dépourvues de bourgeons du goût.
  • Formées par une simple surélévation de l’épithélium lingual par un axe conjonctivo-vasculaire.
  • L’axe conjonctivo-vasculaire contient de nombreuses terminaisons nerveuses.
  • Leur épithélium est fréquemment partiellement kératinisé.
• Rôle : Essentiellement tactile.

Les Papilles Fungiformes (Papillae Fungiformes)

• Description : En forme de champignons, elles sont plus volumineuses, moins nombreuses, dispersées entre les papilles filiformes et rapprochées au niveau de la pointe.
• Caractéristiques :
  • Apparaissent comme des petites granulations rouges à l’œil nu.
  • Prolongements cylindriques de la muqueuse à extrémité renflée et lisse, recouverts par un épithélium de type buccal.
  • L’axe conjonctivo-vasculaire contient des fibres nerveuses en relation avec les bourgeons du goût.
• Sensibilité : Sucré et salé.

Les Papilles Caliciformes ou Circumvallées (Papillae Vallatae)

• Description : Alignées le long du sulcus terminalis, elles forment le V lingual et limitent le foramen cæcal. Elles sont volumineuses (1 à 3 mm de diamètre) et peu nombreuses (9 à 12), disposées en forme de V à pointe postérieure.
• Caractéristiques :
  • Formées par une saillie centrale et cylindrique de l’épithélium non kératinisé.
  • La face supérieure est plane et entourée par un sillon ou fossé (vallum) à parois lisses, au fond duquel s’ouvrent les conduits excréteurs des glandes séreuses accessoires de Von Ebner et des glandes muqueuses.
  • Le sillon circumpapillaire est entouré par un bourrelet légèrement saillant.
  • Les bourgeons gustatifs siègent en grand nombre (200 à 300 par papille) dans les parois externe et surtout interne de ce sillon.
• Sensibilité : Amer et acide.

Les Papilles Foliées ou Corolliformes (Papillae Foliatae)

• Description : Situées à l’extrémité postérieure des bords latéraux de la langue, il en existe 300 de chaque côté.
• Caractéristiques :
  • Formations irrégulières représentées par des folioles séparées par des sillons verticaux (ressemblant à des feuilles).
  • Riches en bourgeons gustatifs (environ 50 par papille).
  • Des glandes accessoires séreuses s’ouvrent dans la profondeur des sillons.
  • Formées de tissu lymphoïde à disposition folliculaire caractéristique.
• Sensibilité : Acide.

Les Bourgeons Gustatifs

• Description : Ce sont des chémorécepteurs permettant de recevoir les sensations gustatives. Ils ont une forme ovoïde ou conique et sont situés dans l’épithélium, principalement dans les papilles caliciformes et fungiformes. Leur nombre peut atteindre 10 000 chez l’homme.
• Caractéristiques :
  • En rapport avec les terminaisons nerveuses de différents nerfs sensitifs de la cavité buccale.
  • Connectés du côté du chorion avec les terminaisons nerveuses par un pore interne maintenu ouvert en permanence.
• Composition :
  • Cellules fusiformes de soutien : Environ une vingtaine, en périphérie, souvent en mitose, elles sécrètent la substance mucoïde de Ranvier.
  • Cellules épithéliales basales : Aplaties.
  • Cellules gustatives ou sensorielles : Au centre (4 à 6 chez l’homme), renfermant les bâtonnets gustatifs. Ces cellules ont un noyau volumineux et un cytoplasme clair. Sur leur membrane plasmique, des fibres nerveuses dendritiques forment des terminaisons en bouquets.
• Renouvellement : Continu et rapide (environ 10 jours), passant de la cellule basale à une cellule de soutien, puis à une cellule centrale.
• Fonctionnement :
  • Les molécules dissoutes stimulent les bâtonnets gustatifs, ce qui se transmet à la membrane plasmique des cellules centrales pseudo-sensorielles.
  • Les modifications de la membrane plasmique (potentiel d’action) sont recueillies par les fibres nerveuses dendritiques.
  • Les bourgeons du goût discernent les saveurs de base (sucré, salé, acide, amer), mais la perception du goût est complexe et fait intervenir l’olfaction.

Les Glandes Salivaires

Elles incluent principalement :

• Les glandes de Von Ebner.
• Les glandes de Blandin-Nuhn.

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