Introduction à l’économie de la santé – Hygiène et prévention

Introduction à l’économie de la santé – Hygiène et prévention

Introduction

Le programme de santé a toujours été pour les économistes d’une grande difficulté tant dans la préparation des budgets que des plans. Ainsi, l’offre de soins crée la demande et le budget de la santé ne peut être qu’un gouffre sans fond, s’il n’y a pas de possibilité de rationalisation de cette demande.

Définitions

Définition de l’économie

L’activité économique a pour objectif de satisfaire les besoins des individus en produisant des biens et des services. Le problème économique se pose en ces termes : d’une part, les besoins sont illimités et d’autre part les biens et services sont limités, d’où la nécessité d’effectuer des choix. C’est à cette activité économique que s’intéresse la science économique.

Définition de l’économie de la santé

L’économie de la santé est une discipline récente, qui a pour objet « l’étude systématique des choix effectués par les individus en matière de comportements à risque, de prévention et de traitement des maladies, lorsque les prix, les coûts et les revenus peuvent changer.

Objectif de la science économique

La science économique a pour objet d’intérêt les trois fonctions économiques principales qui sont : la production, la consommation et les échanges, et comment les hommes vont s’organiser, pour effectuer des choix, prendre des décisions pour aller dans le sens du progrès économique et social.

L’approche économique s’applique aussi bien à :

• L’analyse des techniques médicales (ex. arbitrage dialyse/greffe dans le traitement de l’insuffisance rénale),
• La sélection des meilleurs programmes de prévention,
• L’organisation d’un hôpital, la rationalisation des filières de soins,
• L’opportunité de donner une autorisation de mise sur le marché (AMM) pour un nouveau médicament (pharmaco-économie).

Face à un problème de santé, trois démarches sont possibles :

• Démarche médicale
• Démarche épidémiologique
• Démarche économique

	Médicale	Épidémiologie	Économiste
Objet	Malade, cas	Maladie, problème de santé, population	Ressources
Objectifs	Guérison, prise en charge	Connaître l’ampleur, identifier les causes	Meilleure utilisation des ressources, satisfaction des besoins
Méthodes	Diagnostic, examens	Enquêtes, analyses	Analyses des coûts et financement
Attendus	Guérison, traitement	Études, connaissance, plan d’action	Analyses, choix, aide à la décision

Les sous-disciplines de l’économie de la santé

Comme la science économique, l’économie de la santé se divise aussi en deux grandes branches : la micro-économie de la santé et la macro-économie de la santé.

La micro-économie de la santé

La micro-économie de la santé permet d’analyser les comportements individuels des agents du système de santé, notamment dans les choix qu’ils opèrent :

• Choix du prestataire (public ou privé) par le patient,
• Adhésion ou non des médecins/population aux politiques de prévention.

La macro-économie de la santé

La macro-économie de la santé permet d’analyser le fonctionnement global des systèmes de santé :

• Comment le financer (par l’impôt, par les cotisations sociales, le patient) ?
• Comment l’organiser (relation entre ses acteurs, hiérarchisation des services de santé) ?
• Conséquences de l’état de santé des populations ou des dépenses de santé sur la croissance économique ?

Les spécificités du marché des soins de santé

La santé est un bien très particulier, un bien collectif qui, a priori, échappe à tout processus de régulation marchande. En effet, comparativement aux autres secteurs de l’économie nationale, le marché des soins de santé présente plusieurs exceptions :

• Il n’obéit pas au libre jeu de l’offre et de la demande ;
• Les prix des biens et services sont administrés (réglementés) ;
• L’entrée dans le système de soins est strictement réglementée (ex. pour exercer une profession médicale, un diplôme est exigé) ;
• Le marché est perturbé par d’innombrables asymétries de l’information (entre le médecin et son patient, le médecin et le financeur, l’hôpital et le financeur…) ;
• Enfin, l’intervention des pouvoirs publics est forte… et indispensable.

L’analyse économique

Différents niveaux d’analyse économique

• Le niveau microéconomique : une entité, une action, un produit.
• Le niveau méso-économique : un programme, un secteur.
• Le niveau macroéconomique : global, national.

Les acteurs du système de santé

• Les consommateurs, appelés communément les usagers, ce sont les malades.
• Réseaux de soins : hôpitaux et autres structures de soins curatifs et préventifs privés ou publics.
• Professionnels de santé : médecins, et autres professions médicales et paramédicales.
• Institutions d’assurance publiques ou privées : CNAS, CASNOS et assurances privées.
• Bailleurs de fonds : État et collectivités locales.
• Autorités de tutelle : le ministère de la santé.

Les facteurs susceptibles d’influencer l’état de santé

L’état de santé des Algériens est la résultante d’un certain nombre de facteurs que l’on peut rassembler en quatre grands groupes :

• Les facteurs démographiques,
• Les facteurs économiques,
• Les facteurs environnementaux,
• Les données sociétales.

Critères d’évaluation en santé publique

L’économie s’appuie sur la méthodologie de l’épidémiologie et les données de santé publique pour évaluer les problèmes de santé et les solutions à envisager. Elle procède donc sur l’observation et l’analyse comparative. Plusieurs critères sont donc utilisés :

• D’abord les possibilités d’existence de solutions en vue d’engager des programmes de prévention ou de soins ;
• Les conséquences sanitaires et économiques en termes de coûts directs, indirects et de résultats sanitaires en années de vies gagnées, décès évités, cas prévenus, etc. ;
• Mais aussi la perception socio-culturelle des problèmes par la population.

Les trois grands critères relatifs à tout système de santé

• Efficience : une bonne adéquation ressources/résultats. La croissance des dépenses de santé nous impose une bonne utilisation des ressources, notamment à l’hôpital. Et de nombreuses réformes et mesures techniques et administratives se sont succédé pour tenter de contrôler l’augmentation des dépenses.
• Équité : allouer en fonction des besoins, faire payer en fonction des ressources. Selon l’OMS, l’équité est l’absence de différences évitables ou remédiables entre différents groupes de personnes, qu’ils soient définis selon des critères sociaux, économiques, démographiques ou géographiques.
• Pérennité : c’est la reproductibilité dans le temps et dans l’espace avec des ressources locales.

L’économie de la santé est un outil de dialogue et d’aide à la décision : augmenter et mieux allouer les ressources, offrir plus de choix et de degrés de liberté, tout en étant réaliste ! La logique économique et la logique de santé sont compatibles.

Les relations d’interdépendance entre l’économie et la santé

Apport de l’économie à la santé

La croissance économique permet d’assurer les moyens nécessaires au maintien et à l’amélioration de l’état de santé de la population :

• Sur le plan de l’infrastructure (hôpitaux, cliniques…) ;
• Sur le plan des ressources humaines (médecins, infirmiers…) ;
• Sur le plan matériel (nouveaux matériels, nouvelles technologies…) ;
• Sur le plan de la régulation (rôle focal de l’État, notamment en matière d’organisation et de coordination du système de soins ou bien encore pour assurer la disponibilité et garantir la qualité des médicaments) ;
• Enfin, pour assurer l’équité dans l’accès aux soins en mettant en place des mécanismes de solidarité entre les différentes catégories de la population, à travers notamment un système d’assurance-maladie.

Apports de la santé à l’économie

• Amélioration de la santé de la population → Réduction des dépenses de santé (les ressources économisées pouvant être utilisées dans d’autres secteurs, comme l’éducation ou pour consolider le dispositif d’aides sociales).
• Réduction des taux d’absentéisme dus à la maladie dans les entreprises et les administrations.
• Renforcer les ressources humaines du pays grâce à l’amélioration des taux de natalité que permettent les investissements dans la santé maternelle et infantile.
• Amélioration des conditions de travail et réduction des maladies professionnelles/accidents du travail, grâce au développement de la médecine du travail.
• Réduction de l’exposition au risque d’invalidité de la population active, ce qui permet de réduire le poids de la dépendance dans le pays (rapport population active/personnes dépendantes).

Conclusion

Discipline récente, l’économie de la santé est d’une importance accrue suite aux crises économiques et aux déficits des systèmes de sécurité sociale, elle propose des solutions aux problèmes économiques financiers de l’heure. Aux besoins sanitaires illimités et aux ressources limitées, elle cherche la manière de répartir les ressources rares entre des buts sanitaires compétitifs.

Introduction à l’économie de la santé – Hygiène et prévention

  La santé bucco-dentaire est essentielle pour le bien-être général, nécessitant une formation rigoureuse et continue des dentistes. Les étudiants en médecine dentaire doivent maîtriser l’anatomie dentaire et les techniques de diagnostic pour exceller. Les praticiens doivent adopter les nouvelles technologies, comme la radiographie numérique, pour améliorer la précision des soins. La prévention, via l’éducation à l’hygiène buccale, reste la pierre angulaire de la pratique dentaire moderne. Les étudiants doivent se familiariser avec la gestion des urgences dentaires, comme les abcès ou les fractures dentaires. La collaboration interdisciplinaire avec d’autres professionnels de santé optimise la prise en charge des patients complexes. La santé bucco-dentaire est essentielle pour le bien-être général, nécessitant une formation rigoureuse et continue des dentistes.  

Introduction à l’économie de la santé – Hygiène et prévention