INDICES BIOLOGIQUES EN PROTHÈSE PARTIELLE ADJOINTE – Prothèse Dentaire

INDICES BIOLOGIQUES EN PROTHÈSE PARTIELLE ADJOINTE – Prothèse Dentaire

INDICES BIOLOGIQUES EN PROTHÈSE PARTIELLE ADJOINTE – Prothèse Dentaire

INTRODUCTION

La prothèse amovible partielle repose sur des structures dentaires et non dentaires appelées tissus ostéo-muqueux. Ces différentes structures peuvent être favorables, ou non, à un traitement par prothèse amovible partielle. Les éléments anatomiques et physiologiques en relation avec la prothèse sont appelés indices biologiques (Indice = signe, trace, preuve, symptôme).

  • On appelle indice biologique positif l’ensemble des éléments anatomiques ou physiologiques favorables et bénéfiques (à exploiter) à la conception et à l’équilibre de la prothèse.
  • On appelle indice biologique négatif l’ensemble des éléments anatomiques ou physiologiques défavorables (à éviter et à décharger).

Certains indices négatifs peuvent être rendus positifs :

  • Grâce à la chirurgie préprothétique ;
  • Ou par des modifications de forme des dents naturelles ;
  • Ou encore par l’indication de prothèses fixées.

En fonction de l’examen clinique, les indices biologiques positifs et négatifs sont reportés sur les modèles maxillaires et mandibulaires. Ils vont servir de guide pour le tracé de la future prothèse partielle amovible à châssis métallique et peuvent donner des renseignements utiles au technicien de laboratoire.

INDICES DE HOUSSET

Indices dentaires

Ils sont communs au maxillaire et à la mandibule. Dans le cas idéal, on considère que la ligne guide vestibulaire des dents restantes doit se situer à l’union du 1/3 cervical et du 1/3 moyen de la hauteur coronaire ; elle doit, de plus, assurer une zone de retrait de 0,25 mm à la mi-hauteur du 1/3 cervical. La ligne guide linguale doit se situer à la mi-hauteur de la couronne.

Outre ces critères de forme, il est également important d’évaluer la hauteur de la couronne clinique, une hauteur inférieure à 4 mm étant considérée comme un indice négatif.

Ligne guide idéale pour la réalisation d’un crochet.

Indices ostéo-muqueux

Indices communs aux deux maxillaires

Insertions ligamentaires et musculaires

Il s’agit d’insertions situées du côté vestibulaire des zones édentées et qui sont essentiellement représentées par les freins médians et latéraux des lèvres. Si ceux-ci sont insérés trop près du sommet de la crête, ils représenteront un indice négatif.

Les crêtes édentées

Elles interviennent au niveau de leur :

a. Forme

La résorption qui suit la perte des dents ainsi que l’appareillage éventuel qui aurait été réalisé aboutit à deux formes de crêtes :

  • En forme de U (en section), elle est favorable à la réalisation d’une prothèse partielle amovible. On rencontre ce type de résorption essentiellement au maxillaire.
  • En forme de « lame de couteau » ou de V, elle est plus fréquente à la mandibule qu’au maxillaire et constitue un indice négatif car la muqueuse se trouve comprimée entre la prothèse partielle adjointe (PPA) et une lame osseuse saillante, ce qui peut engendrer des ulcérations.
b. Morphologie des versants des crêtes

La résorption peut aussi provoquer des reliefs particuliers, ce qui aboutit soit à des épines osseuses, soit à des zones de contre-dépouille. Dans les deux cas, il s’agit d’indices négatifs. Ces zones se rencontrent plus particulièrement au niveau des canines maxillaires et au niveau de la crête incisive maxillaire.

c. Texture de la crête

La vitesse de résorption est quelquefois plus grande pour l’os alvéolaire que pour la fibromuqueuse, ce qui aboutit à des crêtes flottantes, indice très négatif pour la sustentation et la stabilisation des prothèses. Ces crêtes flottantes peuvent aussi trouver leur étiologie dans le port de prothèses inadaptées.

d. Mensuration des crêtes

Il est difficile de préciser exactement la limite entre ce qui est favorable et ce qui ne l’est pas. Il faut savoir qu’une crête haute et large est un élément positif. On peut penser qu’elle doit avoir plus de 5 mm de hauteur et de 8 mm de largeur. Une crête trop volumineuse peut cependant être aussi un obstacle au montage des dents prothétiques.

Indices spécifiques à la mandibule

a. Ligne mylo-hyoïdienne

Elle représente l’insertion mandibulaire du muscle mylo-hyoïdien sur le relief que constitue la ligne oblique interne. Cette ligne, dans la plupart des cas, ne doit pas être dépassée par les selles des prothèses. Plus cette ligne est basse, plus la hauteur exploitable de la crête augmente.

b. Apophyses géni

Elles représentent l’insertion des muscles génio-glosses. Elles sont matérialisées par un relief de quelques millimètres. Si elles sont très marquées, elles empêchent de dimensionner normalement la partie rétro-incisive de la prothèse et peuvent être la cause soit de fracture de prothèse, soit de blessure.

c. Tori mandibulaires

Ce sont des exostoses (éminences osseuses) siégeant au niveau de la table interne, en regard de l’apex des prémolaires. Ces tori, quand elles sont marquées, devront être soit éliminés, soit évités par la prothèse.

d. Frein médian de la langue

Son insertion antérieure peut, lors des différents mouvements de la langue, interférer avec la PPA. Il est donc nécessaire d’éviter cette zone. Ce point est déterminant pour le choix de la connexion principale des châssis mandibulaires.

e. Éminences piriformes

Elles sont situées à l’aplomb des dents de sagesse mandibulaires. Elles sont formées par un résidu anatomique de consistance fibreuse qui peut être soit adhérent à l’os sous-jacent, soit mobilisable. Dans le premier cas, elles constituent un indice favorable permettant d’améliorer la sustentation et la stabilisation des prothèses amovibles ; dans le second cas, il s’agira d’un indice négatif.

Indices spécifiques au maxillaire

a. Raphé médian

Il constitue la suture entre les lames palatines des deux hémi-maxillaires. Cette caractéristique anatomique peut avoir trois formes différentes :

  • En forme V concave, elle constitue un indice négatif. En effet, la PPA s’insinuant dans cette zone provoque des traumatismes.
  • Plat, elle représente un indice positif en permettant d’assurer une sustentation correcte de la PPA.
  • À ces deux formes, il faut rajouter une exostose volumineuse appelée torus qui peut parfois indiquer une exérèse chirurgicale.
b. Zones de Schroeder

Ce sont des zones de tissu adipeux, non pathologiques, qui se diagnostiquent à la palpation. Elles se trouvent sur le palais dur en regard des premières et deuxièmes molaires. Ces régions ont un comportement « élastique ». En fonction de la technique d’empreinte, elles peuvent se déformer et, par la suite, provoquer la désinsertion de la PPA. La présence de ces particularités anatomiques indique des techniques d’empreinte non compressive.

c. Voûte palatine

C’est le palais dur qui est un indice très positif pour la stabilisation et la sustentation sauf dans les cas de palais plat et de palais très profond (ogival).

d. Jonction vélo-palatine

Correspondant à la jonction entre palais dur et palais mou, c’est une région intéressante dans la mesure où elle améliore le joint postérieur des prothèses de classe I et classe II de Kennedy Applegate. Elle peut, dans une certaine mesure, être un indice positif pour la rétention des PPA. Selon LANDA, on décrit 3 types de palais mous :

  • Prolonge horizontalement le palais dur : Très favorable à la rétention.
  • Tombe brusquement à partir du bord postérieur : C’est un palais qui est moins favorable à la rétention.
  • Le palais mou intermédiaire : C’est un palais qui a une inclinaison intermédiaire.
e. Papille rétro-incisive

C’est un relief muqueux qui surplombe le foramen palatin antérieur où passe le paquet vasculo-nerveux (artère palatine antérieure et nerf palatin postérieur) qu’il ne faut pas comprimer car cela peut aboutir à une ischémie. Dans la réalisation des prothèses amovibles partielles (PAP), ces zones sont à éviter, soit à « décharger ».

f. Papilles bunoides

De forme plus ou moins sinueuse, elles sont situées de part et d’autre de la ligne médiane au niveau antérieur du palais dur.

g. Les tubérosités

Ce sont les correspondants des éminences piriformes à la mandibule. Ces reliefs situés au niveau des dents de sagesses maxillaires sont constitués de tissus fibreux ou osseux. Souvent, il existe au niveau vestibulaire des contre-dépouilles qui empêchent l’insertion des prothèses. Dans l’hypothèse où ces contre-dépouilles sont absentes, c’est-à-dire plates, cela constitue un indice positif.

RÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES

  1. Conceptions actuelles des prothèses partielles amovibles métalliques : G. Viguie, C. Millet, P. Gerentes, W. Jarrouche.
  2. Maîtriser la prothèse amovible partielle, Pierre Santoni, Editions CdP – Cahiers de prothèses.

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