Hygiène hsopitalière, contrôle de l’infection au cabinet dentaire

Hygiène hsopitalière, contrôle de l’infection au cabinet dentaire

Hygiène hsopitalière, contrôle de l’infection au cabinet dentaire

Introduction

L’odonto-stomatologiste est confronté dans sa pratique quotidienne à un risque infectieux, en particulier à des maladies transmissibles (SIDA, hépatites B et C). La prévention est le seul moyen à la disposition du dentiste. Elle doit être globale et porter sur :

  • Le personnel.
  • Le matériel et les locaux.

Elle doit être permanente, car tout patient est potentiellement dangereux. Les techniques de stérilisation doivent être bien connues et judicieusement choisies pour en tirer le maximum d’efficacité.

L’Infection Nosocomiale

Définition

Les infections nosocomiales sont des infections contractées à l’hôpital :

  • Infection endogène : 60 %.
  • Infection exogène : 40 %.

La transmission croisée par les mains représente 80 % des cas, le reste étant lié aux surfaces et dispositifs médicaux. Selon l’OMS, en moyenne, un patient sur quatre en service de réanimation contracte une infection pendant son séjour à l’hôpital. Cette proportion double dans les pays en voie de développement.

Voies de Transmission

Contamination Aéroportée

Aérosols générés par les soins (sang, liquides biologiques, etc.).

Contamination Manuportée

La main touche à tout et est contaminée par divers germes (poignée de main, poignée de porte, toilettes, mouchage, etc.).

Germes Manuportés

Flore Résidente Cutanée

  • Virulence peu élevée.
  • Vit et se multiplie dans les couches superficielles de la peau : corynébactéries, staphylocoques, bactéries anaérobies, etc.

Flore Transitoire

  • Acquise par le soignant au cours de son activité.
  • Habituellement transitoire, mais peut remplacer la flore résidente, surtout si la peau est irritée ou lésée (Staphylococcus aureus, Pseudomonas, entérobactéries, virus de l’hépatite, HIV, streptocoques, etc.).

Modes de Transmission

De Patient à Patient

  • Directement (salle d’attente).
  • Indirectement par des instruments insuffisamment désinfectés ou non stérilisés entre deux patients.
  • Faute d’asepsie : les mains du personnel sont souillées au contact du matériel (appareil radio, scialytique, lampe à polymériser) ou de l’environnement.

Du Patient à l’Équipe Médicale

  • Si l’équipe ne se protège pas, notamment contre le risque d’exposition au sang ou aux liquides biologiques (gants).

Du Praticien au Patient

  • Si le praticien est porteur d’une pathologie infectieuse (hépatite virale, grippe, etc.).
  • Si le praticien ne respecte pas l’asepsie (absence de lavage des mains, absence de bavette).

Définitions

Asepsie

Prévention de la contamination par des micro-organismes. Elle regroupe l’ensemble des moyens et techniques destinés à empêcher le passage des germes (bactéries, virus, spores) dans l’organisme. Elle concerne :

  • Le praticien.
  • Ses aides.
  • Les patients.
  • Le local.
  • L’instrumentation.

Désinfection

Opération au résultat momentané permettant de tuer ou d’inactiver les micro-organismes (bactéries, virus, etc.) présents sur des surfaces inertes.

Antisepsie

Ensemble des moyens physiques et chimiques permettant la destruction des germes pathogènes présents sur des surfaces vivantes.

Stérilisation

Mise en œuvre d’un ensemble de méthodes et moyens visant à éliminer tous les micro-organismes vivants, de quelque nature que ce soit, portés par un objet parfaitement nettoyé.

Asepsie du Personnel

La Tenue

  • Tenue médicale correcte, propre et non gênante (blouse boutonnée, bavette, gants, lunettes).
  • Objectif : réduire la source de contamination provenant du milieu extérieur.

Le Masque

  • En tissu ou en papier à usage unique.
  • Protège le patient des postillons du praticien.
  • Protège le praticien des éclaboussures de sang et/ou de salive, surtout lors de l’utilisation d’instruments rotatifs.

Les Lunettes

  • De protection, en verre ou en plastique neutre.
  • Constituent une barrière efficace contre toute atteinte des yeux.

Le Calot

  • Porté par le praticien et ses aides.
  • Rôle : couvrir entièrement la chevelure.

Les Mains

  • Principal vecteur de transmission d’infections.
  • Doivent être lavées soigneusement avant et après chaque acte opératoire.

Technique de Lavage

  1. Mouiller les mains.
  2. Recueillir du savon en quantité suffisante.
  3. Frictionner paume contre paume en mouvement de rotation.
  4. Frotter le dos de la main gauche puis droite avec un mouvement d’avant en arrière.
  5. Frotter les espaces interdigitaux, le dos des doigts en les tenant dans la paume avec un mouvement latéral.
  6. Frotter les pouces et la pulpe des doigts par rotation.
  7. Rincer les mains à l’eau.
  8. Sécher les mains avec une lingette à usage unique (papier).
  9. Fermer le robinet avec la lingette.

Indications du Port des Gants

  • Gants non stériles : nécessaires en cas de contact avec des liquides biologiques (sur patient ou instrument).
  • Gants stériles :
    • Lors de contact avec des objets stériles.
    • Pendant des interventions chirurgicales.

Les gants doivent être changés :

  • Entre deux patients.
  • S’ils sont détériorés (piqûre, coupure).
  • En cas d’interruption des soins (téléphone, accueil, etc.).
  • Après contact avec les équipements ou le mobilier.

Note : Les gants perdent de leur efficacité après 45 minutes.

Asepsie du Patient

Mesures Usuelles

  • Asepsie du champ opératoire : désinfection du pourtour de la cavité buccale avant la pose du champ opératoire stérile avec une solution désinfectante.
  • Faire rincer la bouche avant les soins avec un bain de bouche antiseptique (chlorhexidine, Dakin, Bétadine, etc.).
  • Employer une têtière de protection jetable.
  • Utiliser l’aspiration chirurgicale.

Mesures Spécifiques

  • Isoler la ou les dents par la mise en place de la digue.
  • Protéger les yeux du patient.

Asepsie du Local

L’Environnement

  • Nettoyer et désinfecter quotidiennement (de préférence le soir) les surfaces, sols et équipements.
  • Ne jamais balayer ou dépoussiérer à sec ; utiliser un balayage humide.
  • Préférer la méthode des deux seaux à celle du seau unique.
  • Nettoyer et détartrer les WC au moins une fois par jour ; les désinfecter au moins une fois par semaine (eau de Javel).

L’Eau

  • Assurer l’entretien régulier des robinets et des lavabos.
  • Utiliser de l’eau déminéralisée.

La Zone de Travail

  • Nettoyer et désinfecter les surfaces de travail avec la méthode SES (spray, essuyage, spray).

Pour l’UNIT

  • Utiliser des purificateurs d’eau et autres systèmes.
  • Nettoyer les crachoirs, la vitre du scialytique et le revêtement du fauteuil (lingettes et SES).
  • Nettoyer et stériliser les filtres de pompe à salive et d’aspiration tous les jours.
  • Rincer les conduits avec un désinfectant.
  • Nettoyer et désinfecter chaque semaine les cordons de l’UNIT.
  • Purger systématiquement les cordons du fauteuil pendant 30 secondes après chaque patient.
  • Choisir un équipement avec des commandes à pied.

Pour la Radio

  • Stériliser les angulateurs.
  • Nettoyer les boutons de commande.

L’Air

  • Ne pas fumer.
  • Éviter les plantes naturelles.
  • Renouveler l’air.
  • Utiliser l’aspiration chirurgicale, la digue, porter masque et lunettes.
  • Entretenir les climatiseurs.
  • Placer le compresseur dans une pièce ventilée, sans humidité ambiante.
  • L’air utilisé doit être sec, exempt d’huile, et le compresseur muni de filtres désinfectables.

Les Déchets

  • Trier les déchets à la source :
    • Piquants, coupants, tranchants, cassables.
    • Moins contaminés.
    • Amalgames.
    • Ménagers.
  • Utiliser un conteneur à paroi rigide et inviolable pour les piquants (destinés à l’incinération).
  • Intégrer un séparateur d’amalgame.

Asepsie des Instruments

Les instruments de chirurgie, en contact avec le sang et la zone opératoire, sont une source potentielle d’inoculation microbienne si la stérilisation n’est pas correctement réalisée.

Différents Procédés de Stérilisation

Moyens Physiques

  • Utilisation de rayons gamma à 160 °C pendant 40 minutes pour détruire la plupart des micro-organismes.
  • Inefficace contre le virus de l’hépatite B, qui résiste à cette température.

Moyens Thermiques

Chaleur Sèche
  • Générée par des poupinels (étuves) munis d’une résistance électrique.
  • Réservée aux instruments en acier.
  • Actuellement abandonnée.
  • Paramètres pour une stérilisation totale : 170 °C pendant 1 heure.
Chaleur Humide
  • Générée par des autoclaves fonctionnant à la vapeur d’eau sous pression.
  • L’ébullition donne une température de 100 °C, augmentée sous pression jusqu’à 134 °C.
  • Meilleur moyen pour stériliser :
    • Champs, compresses, fils de suture, gants, matières plastiques, caoutchoucs.
  • Élimine 99,99 % des micro-organismes sur un dispositif médical parfaitement nettoyé.
  • Permet la conservation de l’état de stérilité (conditionnement adapté).
  • Assure la traçabilité.

Moyens Chimiques

  • Utilisation de solutions chimiques (formol, propionilactone, oxyde d’éthylène, produits chlorés, phénols, alcools, laser CO2, etc.).
  • Appliquée aux matériaux ne supportant pas les hautes températures.

Étapes de la Stérilisation

Décontamination ou Pré-désinfection

  • Utilisation de produits détergents bactéricides (détruisent les germes) ou bactériostatiques (bloquent leur développement) sous forme de solution savonneuse.
  • Objectifs :
    • Décoller et éliminer les matières organiques.
    • Réduire le nombre de germes présents.
    • Limiter les risques de contamination du personnel.
    • Éviter la contamination de l’environnement.

Ultrasons

  • Appareillage adapté pour la petite instrumentation et les instruments creux.
  • Agit de trois manières :
    • Action des ondes émises par un transducteur (alternance de hautes et basses pressions).
    • Action thermique : 30 à 45 °C.
    • Action chimique : solution détergente désinfectante.

Nettoyage

  • Réalisé avec des substances chimiques.
  • Objectif : éliminer les matières organiques ou minérales en frottant avec une brosse sur toute la surface de l’instrument, en insistant sur les parties travaillantes (mors, embouts, extrémités).
  • Élimine toute trace de tissus (sang, débris osseux ou dentaires).

Désinfection Finale

  • Utilisée pour les instruments ne supportant pas la chaleur.
  • Objectif : détruire les micro-organismes sur une surface inerte.

Rinçage et Séchage

  • Rinçage : à l’eau courante pour éliminer toute trace des produits de nettoyage.
  • Séchage : obligatoire, avec un jet d’air chaud ou des serviettes jetables.
    • Élimine toute trace d’eau, surtout au niveau des charnières, parties rugueuses, embouts et pertuis pour éviter l’oxydation.

Conditionnement (Emballage)

  • Regrouper les instruments chirurgicaux nécessaires à une intervention dans :
    • Sachets à usage unique (éventuellement double emballage pour autoclave).
    • Boîtes en aluminium (poupinel).
    • Boîtes en inox.
    • Coffrets de stockage (fraises, broches) en métal ou plastique.

Turbine & Contre-angle

  • Nettoyer et désinfecter l’intérieur et l’extérieur des turbines, contre-angles et pièces à main après chaque utilisation (Assistina®, Turbocid®, Terminator®, etc.).
  • S’assurer que les instruments rotatifs sont stérilisables à l’autoclave.
  • Réaliser les actes de chirurgie, parodontologie et implantologie avec des instruments rotatifs stériles et démontables.
  • Faire fonctionner la turbine à vide avec irrigation pendant 30 secondes avant de passer au patient suivant pour expulser d’éventuels débris.

En Cas d’Accident d’Exposition au Sang (AES)

En cas d’accident percutané avec un objet souillé de sang ou de liquide biologique :

  • Ne pas faire saigner la plaie.
  • Laver immédiatement à l’eau et au savon pour éliminer toute trace de sang.
  • Réaliser une antisepsie avec :
    • Une solution chlorée (Dakin, eau de Javel à 2,6 % fraîchement diluée au 1/5).
    • À défaut, un dérivé iodé ou de l’alcool à 70 °, avec un temps de contact d’au moins 5 minutes.

En cas de contact sur une peau lésée :

En cas de projection de sang ou de liquide biologique sur les muqueuses (notamment la conjonctive) :

  • Laver abondamment à l’eau ou, de préférence, au sérum physiologique pendant au moins 5 minutes.
  • Déclarer l’accident du travail.

Conclusion

L’élément central reste le praticien, qui doit toujours être vigilant. La loi lui impose de former, éduquer et contrôler l’assistante dentaire, car la vie des patients en dépend.

Le praticien doit être protégé au maximum par les vaccinations obligatoires :

  • Tétanos.
  • Polio.
  • Diphtérie.
  • Typhoïde.
  • BCG.
  • Hépatite B.

Hygiène hsopitalière, contrôle de l’infection au cabinet dentaire

  La prévention carieuse repose sur une éducation efficace du patient et un suivi régulier.
Une anamnèse détaillée permet d’éviter de nombreux pièges diagnostiques en pratique quotidienne.
La gestion du stress pré-opératoire améliore significativement l’expérience du patient.
Les matériaux biocompatibles modernes offrent des alternatives intéressantes aux restaurations traditionnelles.
Une bonne ergonomie de travail protège le praticien des troubles musculo-squelettiques.
L’implantologie requiert une planification rigoureuse et une maîtrise de l’ostéintégration.
L’approche multidisciplinaire devient incontournable pour les cas complexes de réhabilitation orale.
 

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