HISTOLOGIE DES CEMENTS

HISTOLOGIE DES CEMENTS

Introduction

Le cément est un tissu conjonctif minéralisé, recouvrant les surfaces radiculaires et parfois de petites portions cervicales de la couronne dentaire. Son interface correspond à la dentine d’un côté et, sur la face externe, au ligament alvéolo-dentaire, qui est inséré au niveau du cément. On parle de fibres intrinsèques du ligament alvéolo-dentaire (LAD) dans le cément. Ce tissu est non vascularisé et non innervé. Le cément est très adhérent à la dentine radiculaire et fait partie du parodonte profond, mais lors de l’extraction, il est retiré avec la dent.

Aspect Anatomique

• Situation : Le cément recouvre la dentine radiculaire.
• Couleur : Beige crème ou jaune clair, ce qui le distingue de la dentine (plus foncée) et de l’émail (plus clair, brillant et translucide).
• Épaisseur : L’épaisseur du cément varie selon :
  • L’âge de l’individu : elle est réduite chez le sujet jeune et augmente avec l’âge grâce à son rôle de compensateur de la perte de substance.
  • La localisation : elle est variable, mince au niveau cervical et plus épaisse au niveau apical.
• Jonction amélo-cémentaire : C’est la limite entre l’émail et le cément, présentant trois types de rapports :
  1. Le cément recouvre l’émail.
  2. Le cément et l’émail sont jointifs (bord à bord).
  3. Absence de contact entre le cément et l’émail.

Structure Histologique

Le Cémentoblaste

• Le cémentoblaste est une cellule cuboïde avec des prolongements cytoplasmiques extrêmement fins, évoquant une araignée.
• Son cytoplasme est basophile, riche en organites cellulaires, indiquant une forte activité de synthèse protéique.
• Il contient de nombreuses vésicules, un cytosquelette développé et un appareil de Golgi très marqué, avec des unités de stockage, des lysosomes et des phagolysosomes.
• Absence de tonofilaments et de jonctions intercellulaires, ce qui permet de le distinguer des débris épithéliaux de Malassez.

Les Différents Types de Céments

Au niveau histologique, on distingue quatre types de céments :

1. Le cément acellulaire afibrillaire.
2. Le cément acellulaire à fibres extrinsèques.
3. Le cément cellulaire fibrillaire.
4. Le cément cellulaire à fibres intrinsèques.

1. Cément Acellulaire Afibrillaire

• Se dépose sous forme de taches sur l’émail et au niveau de la jonction émail-cément.
• Dépourvu de fibres, il n’a pas de rôle d’ancrage ou d’attache.
• Non cellulaire, il disparaît lors de la mise en fonction ou en occlusion de la dent.
• Présent en très faible quantité, il s’use avec le brossage des dents.

2. Cément Acellulaire Fibrillaire Externe

• Se forme lors du développement de la racine et de l’éruption dentaire.
• Dépourvu de cellules.
• Situé aux deux tiers cervicaux de la surface radiculaire.
• Caractérisé par :
  • Une forte proportion de fibres extrinsèques ligamentaires (fibres de Sharpey), élaborées par les fibroblastes et incluses dans la matrice.
  • Une faible proportion de fibres intrinsèques, élaborées par les cémentoblastes.
• Peut être interposé entre deux couches de cément cellulaire.
• Les fibres extrinsèques, appartenant au ligament alvéolo-dentaire, sont synthétisées par les fibroblastes et pénètrent dans le cément.

3. Cément Cellulaire Intrinsèque Fibrillaire

• Apparaît après l’éruption dentaire, formant un cément secondaire postéruptif, visible dès la moitié apicale de la racine.
• Sa formation rapide entraîne l’inclusion de cémentoblastes dans la matrice cémentaire, devenant des cémentocytes (emmurés dans des lacunes).
• Les cémentocytes, de forme étoilée, émettent des prolongements cytoplasmiques pour le transport des nutriments.
• Les cémentoblastes restent à la surface externe, tandis que les cémentocytes sont enchâssés dans la matrice.
• Peut inclure des débris épithéliaux de Malassez (résidus de la gaine épithéliale de Herwig).
• Contient des fibres extrinsèques (minéralisées ou non) et une forte proportion de fibres intrinsèques comblant l’espace entre les fibres extrinsèques.

4. Cément Mixte Cellulaire Stratifié

• La minéralisation est progressive, irrégulière et discontinue (vitesse de 4 à 8 µm/jour), marquée par des lignes de moindre minéralisation appelées lignes de Von Ebner.
• Dans le tiers externe de la dentine coronaire, des zones de non-fusion des calcosphérites forment la dentine inter-globulaire de Czermack (physiologique), riche en substances organiques.
• Présence de lignes d’Owen, très marquées, indiquant un défaut important de minéralisation.

HISTOLOGIE DES CEMENTS

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