Généralités-Terminologie – Occlusodontie
Définitions
Système et Appareil
Le système dentaire est constitué de l’ensemble des organes dentaires (dents et parodonte) organisés en arcades dentaires maxillaire et mandibulaire. Associé à des structures ostéo-articulaires et à des éléments du système neuromusculaire, le système dentaire est inclus dans l’unité fonctionnelle que constitue l’appareil manducateur « stomatognathique ».
Occlusion
Occlusion dentaire : est un état statique correspondant à tous les états possibles d’affrontements réciproques de deux arcades dentaires.
Occlusodontologie : ensemble des connaissances traitant des interrelations fonctionnelles ou dysfonctionnelles des constituants dento-neuro-musculo-articulaires de l’appareil manducateur.
Occlusodontie : ensemble des techniques diagnostiques et thérapeutiques visant à l’évaluation et/ou à l’optimisation fonctionnelle de l’appareil manducateur. Autrement dit, elle représente la mise en pratique de l’occlusodontologie.
Fonction et Dysfonction
Fonctions occlusales : représentent les conditions physiologiques de l’affrontement des dents antagonistes dans l’ensemble des fonctions manducatrices.
On distingue trois fonctions occlusales :
- Fonction de calage : l’intercuspidation intéresse simultanément la quasi-totalité des dents cuspidées, induisant une stabilisation dentaire et mandibulaire durable.
- Fonction de centrage : la position d’intercuspidie autorise la crispation des créateurs avec un minimum de contrainte musculo-articulaire.
- Fonction de guidage : l’intercuspidation se fait sans obstacles postérieurs, sans limitations antérieures, permettant des mouvements mandibulaires symétriques, simples et non bridés.
Dysfonctionnement occlusal : est caractérisé par un affrontement conflictuel des arcades dentaires favorisant :
- Une altération structurelle des éléments constitutifs de l’appareil manducateur.
- Et/ou un comportement adaptatif perturbant la gestion ergonomique de l’appareil manducateur.
Degrés de dysfonctionnement (Valentin et al., 1988)
- Léger : altération fonctionnelle.
- Modéré : réduction fonctionnelle.
- Sévère : impotence fonctionnelle.
Dysfonction occlusale : la potentialité de perturbations des activités fonctionnelles pouvant conduire à des comportements adaptatifs (évitement, compensation). La dysfonction signifie la potentialité de l’anomalie de la fonction, alors que le dysfonctionnement représente la manifestation clinique de cette anomalie.
Positions mandibulaires
Posture de repos
Le point de départ de tous les mouvements mandibulaires est la position physiologique de repos mandibulaire. C’est une position de référence stable et répétitive lorsqu’il n’y a pas de perturbation du système neuro-musculaire : c’est la position qu’occupe la mandibule lorsque les muscles élévateurs, abaisseurs et posturaux se trouvent dans un état d’équilibre physiologique. Cette position détermine un espace libre « espace libre d’inocclusion » dento-dentaire physiologique d’environ 3 à 4 mm.
Occlusion d’intercuspidation maximale (OIM)
L’OIM est la position mandibulaire en occlusion où le rapport d’engrènement dentaire se caractérise par le plus grand nombre de contacts interarcades, autorisant l’intensité maximale des contractions musculaires.
Occlusion en relation centrée (ORC)
« La relation centrée est la situation condylienne de référence correspondant à une coaptation bilatérale condylo-disco-temporale haute, simultanée, obtenue par contrôle non forcé. Elle est réitérative dans un temps donné et pour une posture corporelle donnée et enregistrable à partir d’un mouvement de rotation mandibulaire » (Collège National d’Occlusodontologie, 2001).
Différents types d’occlusion
Normocclusion
Il s’agit d’un modèle conceptuel : une occlusion idéale. La normocclusion se définit comme un modèle théorique de référence.
Occlusion fonctionnelle
Proche de la normocclusion, elle respecte les caractères généraux des fonctions occlusales physiologiques (calage, centrage, guidage). L’occlusion fonctionnelle est le modèle que l’occlusion thérapeutique (prothétique ou orthodontique) cherche à atteindre.
Malocclusion fonctionnelle
Anciennement dénommée « occlusion de convenance ». Malgré la présence d’anomalies de l’occlusion, les rapports occlusaux permettent les fonctions orales sans générer d’atteinte structurelle de mauvais pronostic ou d’impotence fonctionnelle au moment de l’observation.
Malocclusion dysfonctionnelle
C’est une occlusion naturelle ou iatrogène présentant des dysfonctions occlusales avec altération dentaire structurelle et/ou impotence fonctionnelle, pouvant déclencher ou entretenir des troubles structurels ou dysfonctionnels. On note des atteintes structurelles (dents, ATM, os) ou des troubles musculo-articulaires récidivants.
Déterminants de l’occlusion
Déterminants antérieurs
Constitués par les contacts de l’arcade mandibulaire avec le secteur incisivo-canin maxillaire. Ce guide antérieur limite les mouvements mandibulaires et protège les groupes cuspidés lorsque la mandibule effectue une propulsion.
Pente incisive
Les mouvements mandibulaires génèrent des contacts entre les groupes antérieurs, par le glissement des bords libres des incisives mandibulaires contre les faces palatines maxillaires ; décrivant ainsi la pente incisive ; trajectoire du dentalé débutant du point de contact en occlusion d’intercuspidation maximale et se terminant par le contact en bout à bout. La pente incisive représente un plan de guidage des mouvements mandibulaires sagittaux.
Autres déterminants antérieurs
- Guidage dentaire en diduction.
- Protection canine ou guide canin en diduction.
- Fonction de groupe.
Déterminants postérieurs
Les deux articulations temporo-mandibulaires constituent les déterminants postérieurs essentiels.
Pente condylienne
Lors des mouvements de propulsion de la mandibule, les condyles réalisent une translation sur les tubercules articulaires du temporal. Dans le plan sagittal, la pente condylienne correspond à l’angle formé entre le trajet condylien et le plan axio-orbitaire.
Angle de Bennet
Angle formé, pendant la diduction, par la trajectoire du condyle non travaillant (condyle « orbitant ») avec un plan sagittal (15 à 20°).
Le mouvement de Bennet
Déplacement transversal de la mandibule observé essentiellement au niveau du condyle pivotant lors d’un mouvement de diduction.
Lexique
- Interférence occlusale : anomalie de guidage représentée par un obstacle occlusal limitant ou déviant les mouvements mandibulaires de translation (diductions ou propulsion).
- Prématurité occlusale : anomalie de guidage représentée par un pré-contact occlusal en relation centrée (O.R.C) déviant le chemin de fermeture du mouvement axial terminal.
- Parafonction : le terme parafonction peut être interprété comme une fonction « à côté », généralement « non pathogène », sollicitant un organe, un appareil, pour un usage qui n’est pas sa destination première.
- Parafonction orale : activités orales non nutritives liées à des hyper-activités musculaires le plus souvent involontaires (pressions musculaires péri-orales, succions, morsures, mâchonnements… et bruxisme).
- Bruxisme : parafonction orale caractérisée par affrontements occlusaux résultants d’activités motrices manducatrices non nutritives, répétitives, involontaires, le plus souvent inconscientes. On distingue des formes d’éveil ou de sommeil, des types de bruxisme avec serrement, balancement, grincement, tapotement des dents.
Conclusion
L’objectif de tout traitement dentaire est occlusal : il s’agit d’optimiser les fonctions manducatrices tout en maintenant dans le temps le système dentaire par un affrontement occlusal facilitant et économe. L’occlusodontie constitue donc un des principaux fondements de la formation du futur chirurgien-dentiste afin d’aborder sereinement la prévention et la thérapeutique.
Références bibliographiques
- Berteretche Marie-Violaine. Lexique d’occlusodontologie. Journal de Parodontologie et d’Implantologie Orale n°4 ; 01/11/2001.
- Orthlieb JD, Darmouni L, Jouvin J, Pedinielli A. Dysfonctions occlusales : anomalies de l’occlusion dentaire humaine. EMC – Médecine buccale 2013;0(0):1-11 [Article 28-160-B-11].
- Orthlieb JD, Darmouni L, Pedinielli A, Jouvin Darmouni J. Fonctions occlusales : aspects physiologiques de l’occlusion dentaire humaine. EMC – Médecine buccale 2013;0(0):1-11 [Article 28-160-B-10].
Généralités-Terminologie – Occlusodontie
La santé bucco-dentaire est essentielle pour le bien-être général, nécessitant une formation rigoureuse et continue des dentistes. Les étudiants en médecine dentaire doivent maîtriser l’anatomie dentaire et les techniques de diagnostic pour exceller. Les praticiens doivent adopter les nouvelles technologies, comme la radiographie numérique, pour améliorer la précision des soins. La prévention, via l’éducation à l’hygiène buccale, reste la pierre angulaire de la pratique dentaire moderne. Les étudiants doivent se familiariser avec la gestion des urgences dentaires, comme les abcès ou les fractures dentaires. La collaboration interdisciplinaire avec d’autres professionnels de santé optimise la prise en charge des patients complexes. La santé bucco-dentaire est essentielle pour le bien-être général, nécessitant une formation rigoureuse et continue des dentistes.
Généralités-Terminologie – Occlusodontie

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.
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