GENERALITES, TERMINOLOGIE ET CLASSIFICATION DES TUMEURS

GENERALITES, TERMINOLOGIE ET CLASSIFICATION DES TUMEURS

GENERALITES, TERMINOLOGIE ET CLASSIFICATION DES TUMEURS

  1. Introduction

Le terme de tumeur (synonyme : « néoplasme » ou « néoplasie ») désigne une prolifération cellulaire excessive aboutissant à une masse tissulaire ressemblant plus ou moins au tissu normal homologue (adulte ou embryonnaire), ayant tendance à persister et à croître, témoignant de son autonomie biologique.

La classification des tumeurs est fondée sur :

  • leur organe ou tissu d’origine,
  • leur type histologique,
  • leur degré de malignité.

Le diagnostic est fondé sur l’histologie, mais fait de plus en plus souvent appel à des techniques complémentaires telles que l’immunohistochimie, la cytogénétique et la biologie moléculaire.

L’examen anatomopathologique a pour objectif d’établir le type, le grade histologique et le stade (c’est à dire l’extension) ; ce qui contribue à évaluer le pronostic et à déterminer le traitement le plus approprié pour le patient.

  1. Généralités et définition de la tumeur

Le terme de tumeur (synonyme : « néoplasme » ou « néoplasie ») désigne actuellement une prolifération cellulaire excessive aboutissant à une masse tissulaire ressemblant plus ou moins au tissu normal homologue (adulte ou embryonnaire), ayant tendance à persister et à croître, témoignant de son autonomie biologique.

Cette définition permet de rendre compte de plusieurs des caractères d’une tumeur :

  • Prolifération cellulaire excessive

La prolifération est liée à la multiplication des descendants d’une ou plusieurs cellules anormales. C’est la notion de clonalité. Un clone est un ensemble de cellules dérivées d’une seule cellule initiale.

  • Masse tissulaire ressemblant plus ou moins à un tissu normal: la différenciation Les caractères cytologiques et architecturaux de ce nouveau tissu réalisant un aspect plus ou moins proche de celui du tissu normal homologue adulte ou embryonnaire.
  • Tendance à persister et à croître

La prolifération tumorale se poursuit après la disparition du « stimulus » qui lui a donné naissance. La prolifération tumorale est biologiquement autonome

  • succession d’événements génétiques.

Au cours de ce processus en plusieurs étapes, le génome des cellules tumorales acquiert des allèles mutants de proto-oncogènes, de gènes suppresseurs de tumeur et de gènes contrôlant directement ou indirectement la prolifération et la mort cellulaire. La conséquence de ces anomalies génétiques est l’acquisition de nouvelles propriétés dont la capacité de générer leurs propres signaux mitogènes, de résister aux signaux externes d’inhibition de la croissance, de proliférer sans limite (immortalisation), d’infiltrer les tissus adjacents et de constituer une néovascularisation (angiogénèse).

  1. Caractéristiques des tumeurs

3.1 – Composition d’une tumeur

Le tissu tumoral est constitué

  • De cellules tumorales = cellules prolifératives anormales
  • D’un tissu de soutien (=stroma) fait de cellules et de substance extra-cellulaire dans laquelle passe la vascularisation tumorale. Les cellules du stroma ne présentent pas les anomalies génétiques des cellules tumorales.

3. 2 – Types histologiques des tumeurs

Les tumeurs sont classées en fonction de critères histologiques communs,

définis par les classifications internationales, éditées par l’Organisation mondiale de la santé (OMS), et remises à jour régulièrement. La reconnaissance de ces critères et le classement de la tumeur dans le type adéquat sont la base du diagnostic anatomopathologique de toute tumeur.

En pratique, les tumeurs sont classées en fonction de l’organe dont elles dérivent (ex : sein, foie, rein, os), puis en fonction de leur type histologique. Le type histologique correspond à la cellule normale dont la tumeur semble dériver.

Incidence des cancers par localisation et sexe

  1. 3 – Différenciation tumorale

La différentiation d’une tumeur est sa tendance à ressembler à un tissu normal ou embryonnaire. La tumeur est dite :

  • bien différenciée, lorsqu’elle ressemble nettement et de façon homogène au tissu normal ;
  • peu différenciée lorsque la ressemblance est lointaine ou focale ;
  • indifférenciée, ou anaplasique (ex : carcinome indifférencié défini comme une tumeur à différenciation épithéliale dont il est impossible de préciser la différenciation

glandulaire ou malpighienne)

  1. PRINCIPE DE CLASSIFICATION HISTOGENETIQUE : TUMEURS BENIGNES ET MALIGNES

Contrairement aux tumeurs bénignes, les tumeurs malignes aboutissent spontanément à la mort du patient. Cette distinction importante sur le plan évolutif est fortement corrélée à des critères macroscopiques et histologiques.

TUMEUR SBENIGNESTUMEURS MALIGNES
BienlimitéeMal limitée
EncapsuléeNon encapsulée
Histologiquement semblable au tissue d’origine
Plus ou moins semblable au tissu d’origine (différenciation, Différenciation aberrante)
Cellules régulières
Cellules irrégulières (cellules cancéreuses)
Croissance lenteCroissance rapide

Refoulement sans destruction Des tissus voisins
Envahissement des tissus voisins

Pas de récidive locale après Exérèse complète

Récidive possible après exérèse Supposée totale
Pas de métastaseMétastase

  1. TERMINOLOGIE ET  NOMENCLATURE DES TUMEURS :

La nomenclature des tumeurs suit une terminologie précise.

Un nom de tumeur se compose généralement d’une racine et d’un suffixe, et peut être associé à un adjectif. La racine définit la différenciation (adéno désigne une tumeur glandulaire, rhabdomyo une tumeur musculaire striée, leiomyo une tumeur musculaire lisse).

Le suffixe :

  • ome est utilisé pour nommer les tumeurs bénignes (adénome, rhabdomyome, leiomyome). Il existe cependant des exceptions (ex : les lymphomes et les mélanomes sont des tumeurs malignes) ;
  • matose désigne la présence de tumeurs multiples ou diffuses (angiomatose, leiomyomatose, adénomatose) ;
  • carcinome désigne une tumeur maligne épithéliale (ex : adénocarcinome) ;
  • sarcome désigne une tumeur maligne conjonctive (ex : rhabdomyosarcome) ;
  • blastome désigne une tumeur embryonnaire (ex : néphroblastome ou neuroblastome).

NOMENCLATURE GENERALE DES TUMEURS  en fonction de l’origine cellulaire:

tissus épithéliaux tumeur bénigne tumeur maligne

carcinome

épidermoïde papillome carcinome épidermoide

glandulaire adénome adénocarcinome

transitionnel

papillome transitionnel

carcinome transitionnel

tissus non épithéliaux

* Tissus conjonctifs

-ome

-sarcome

tissu fibreux fibrome

tissu adipeux lipome

muscle lisse leiomyome

muscle strié rhabdomyome

cartilage chondrome

os ostéome

fibrosarcome liposarcome leiomyosarcome rhabdomyosarcome chondrosarcome ostéosarcome

vaisseaux

*Autres

cell lymphoides

Séreuses: plèvre…

synoviale

SNC

cell naeviques

hémangiome

naevus

angiosarcome

lymphome mésothéliome synovialosarcome gliome

mélanome malin

cellules germinales tératome bénin

…….. nombreux autres types de tumeurs

VI – ÉVALUATION DU PRONOSTIC DES CANCERS :

tératome malin

La classification des tumeurs en fonction de l’organe d’origine et de leur type histologique fournit des informations importantes pour évaluer leur pronostic. Toutefois, d’autres paramètres permettent de préciser le potentiel évolutif. Il s’agit du degré de différenciation (grade) et du degré d’extension (stade) de la tumeur, ainsi que dans certains cas de marqueurs moléculaires.

1 – Grade

Le grade d’un cancer se fonde sur des critères histologiques tels le degré de différenciation tumorale, l’activité mitotique, le degré d’atypies cyto-nucléaires ou l’extension de la nécrose. Il est défini différemment pour chaque type de tumeur.

Exemple : le score de Scarff-Bloom-Richardson modifié des adénocarcinomes mammaires prend en compte 3 variables : la différenciation glandulaire, les atypies cyto-nucléaires et le nombre de mitoses (comptées sur 10 champs au fort grossissement).

Grade de Scarff-Bloom et Richardson

cancer sein: carcinome canalaire infiltrant

  • Différenciation glandulaire:
    • formations canalaires >75% 1

10-75% 2

<10% 3

  • Mitoses (10 champs x 40)
    • < 10 pour 10 champs 1

– 10 à 19 2

– > 20 3

  • Atypies nucléaires:
    • noyaux réguliers 1
    • variation modérée taille et forme 2
    • variation importante 3

somme des 3 critères Grade I = 3 à 5

Grade II = 6-7

Grade III = 8-9 (mauvais pronostic)

2 – Stade

Le stade (ou degré d’extension) des cancers se fonde sur la taille de la tumeur primitive et/ou son extension aux tissus et organes de voisinage (T), l’importance de la dissémination aux ganglions lymphatiques régionaux (N) et la présence ou l’absence de métastases (M).

Le système de stadification TNM est actuellement le plus communément utilisé dans le monde. Chacune de ces trois lettres est suivie d’un chiffre variant de 0 (absent) à 4 au maximum, ou d’un X en cas d’impossibilité d’évaluation. Ces chiffres peuvent être suivis d’une lettre, qui apporte une précision supplémentaire. Le score est précédé de la lettre c si l’évaluation du stade est clinique ou de la lettre p si elle est faite par un pathologiste.

Ex: classification pTNM cancer de la prostate

  • pT1 : sur résection
  • pT2 : cancer limité à la prostate
  • pT3a : extension extra-capsulaire
  • pT3b : invasion des vésicules séminales
  • pT4 : envahissement vessie, rectum, muscles releveurs, paroi pelvis

3 – Marqueurs pronostiques

Le développement de nouvelles techniques, telles l’immunohistochimie, la cytométrie en flux, l’hybridation in situ en fluorescence (FISH), la biologie moléculaire, a permis de découvrir la valeur pronostique de certaines molécules, dont l’anomalie d’expression ou les altérations sont détectables au sein des tumeurs. Les exemples sont chaque jour plus nombreux. Ces marqueurs permettent soit de préciser le pronostic spontané, soit de prévoir une réponse à un traitement.

Example : Kc SEIN :

  • expression récepteurs hormonaux (oestrogènes, progestérone) en IHC : bon pronostic
  • amplification d ’HER2/neu en IHC +/- FISH : mauvais pronostic Application: thérapeutique ciblée +++
  1. Conclusion :

La classification des tumeurs permet d’:

  • Essayer de comprendre les causes du cancer, prévenir la survenue du cancer, détecter les formes précoces
  • Définir un bilan d’extension, conduisant à une stadification TNM
  • Définir une stratégie thérapeutique (choix/combinaison des traitements)
  • Evaluer un pronostic

GENERALITES, TERMINOLOGIE ET CLASSIFICATION DES TUMEURS

Voici une sélection de livres:

Parodontologie Relié – 1 novembre 2005

Guide pratique de chirurgie parodontale Broché – 19 octobre 2011

Parodontologie Broché – 19 septembre 1996

MEDECINE ORALE ET CHIRURGIE ORALE PARODONTOLOGIE

Parodontologie: Le contrôle du facteur bactérien par le practicien et par le patient

Parodontologie clinique: Dentisterie implantaire, traitements et santé

Parodontologie & Dentisterie implantaire : Volume 1

Endodontie, prothese et parodontologie

La parodontologie tout simplement Broché – Grand livre, 1 juillet 2020

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