Généralités et Terminologie en Occlusodontie

Généralités et Terminologie en Occlusodontie

Généralités et Terminologie en Occlusodontie

INTRODUCTION

L’occlusion dentaire maintient la mandibule en équilibre et assure un confort au patient. Les dents maxillaires et mandibulaires s’affrontant jusqu’à 2.000 fois par jour, essentiellement au cours de la mastication et de la déglutition, la normalité de leur occlusion et de leur fonction est déterminante au sein du jeu musculaire.

Des malocclusions incitent l’individu à déplacer dès le plus jeune âge sa mandibule pour faciliter l’engrènement dentaire. Les règles biomécaniques qui régissent l’organisation des arcades dentaires humaines n’échappent pas aux lois élémentaires de la biologie caractérisées par l’économie des structures et de l’énergie. Anomalies de centrage, de calage et de guidage constituent différentes catégories de troubles de l’occlusion susceptibles d’être reconnues comme facteurs de prédisposition, de déclenchement ou d’entretien des dysfonctions de l’appareil manducateur.

HISTORIQUE DE L’OCCLUSODONTIE

  • FERRARI 1744 : Décrit le premier la complexité des mouvements mandibulaires en analysant les diverses composantes de rotation et de translation
  • LANGER 1860 : Fut l’un des premiers à localiser l’axe de rotation bicondylien et démontra que cet axe passait par les corps des 2 condyles
  • BENNETT 1908 : Montre que l’axe charnière est unique et qu’il relie les deux condyles
  • ELINER 1911 : Met en doute la notion d’axe charnière. Il montre que la rotation s’effectue dans le compartiment inférieur de l’ATM. Il conclut en affirmant que le mouvement terminal de la mandibule est un mouvement de pure rotation à la fin de la fermeture
  • MACCOLLUM 1934 : Élabore le “gnathographe” destiné à enregistrer les mouvements mandibulaires à partir de l’axe charnière
  • FISCHER 1935 : Étudie le mouvement mandibulaire au niveau inter-incisif et montre qu’il s’exécute dans les trois dimensions
  • MACCOLLUM 1938 : Montre que l’axe charnière présente une bonne stabilité spatiale sur une durée d’au moins 6 ans
  • POSSELT 1957 : Met en évidence la complexité des mouvements de la mandibule et montre qu’ils sont des combinaisons de rotations et de translations. Il établit que, malgré cet aspect, le mouvement de rotation pure existait bien

LES ÉLÉMENTS DE L’APPAREIL MANDUCATEUR

| Organes dentaires | Système nerveux | Articulations temporo-mandibulaires | Muscles |

Nous allons voir essentiellement les organes dentaires

L’ORGANE DENTAIRE

  • La surface occlusale : la partie active
  • La face axiale radiculaire : constitue le support

ANATOMIE OCCLUSALE

1. FOSSES

On distingue 2 sortes de fosses sur la face occlusale d’une molaire :

  • Fosse centrale : étant le carrefour des sillons principaux profonds. Elle se trouve au centre de la table occlusale des molaires, elle a pour rôle de recevoir les cuspides d’appui
  • Fosses marginales : qui naissent entre 2 cuspides et une crête marginale. Elles représentent la limite du sillon principal mésio-distal.

2. SILLONS

  • Sillon : conjonction d’une ou de plusieurs surfaces convexes
  • Sillons principaux : qui séparent les cuspides entre elles. Ces sillons ont direction vestibulo-linguale et mésio-distale.

3. CRÊTE MARGINALE

Elles représentent les limites mésiales et distales des tables occlusales, elles forment le rebord d’une fosse marginale, qui naissent entre 2 cuspides et une crête marginale. Elles représentent la limite du sillon principal mésio-distal. Les crêtes marginales sont séparées par une dépression dénommée “embrasure occlusale”, ce sillon de déflection pour les aliments, assure avec le point de contact interdentaire, la protection du septum gingival situé dans l’embrasure gingivale.

4. CUSPIDES

Éminences à caractère pyramidal comportent un sommet et 4 versants

Sur le plan frontal :

  • Cuspides primaires (d’appui)
  • Cuspides secondaires (de guidage).

Rôle des cuspides d’appui (vestibulaires à la mandibule, palatines au maxillaire); elles sont centrées dans la fosse antagoniste :

  • Elles maintiennent la dimension verticale d’occlusion
  • Stabilisation et calage des arcades dentaires au cours de la déglutition
  • Participent à l’écrasement du bol alimentaire au cours de la mastication.

Cuspides guides (vestibulaires au maxillaire, linguales à la mandibule) :
Elles protègent les joues et la langue de la morsure

Cuspides supports : répartis en 3 groupes :

  1. Cuspides vestibulaires des prémolaires et molaires inférieures
  2. Bord occlusal des incisives et des canines inférieures
  3. Cuspides palatines des prémolaires et molaires supérieures

LES COURBES DE COMPENSATION

Elles sont postérieures divisées en :

  • Une courbe antéro-postérieure = courbe de Spec
  • Une courbe frontale = courbe de Wilson

La combinaison de la courbe de Spec, de la courbe de Wilson et de la courbe tracée par les bords occlusaux des incisives, constitue la courbe occlusale.

COURBE DE SPEC

Courbe antéro-postérieure à concavité supérieure, elle commence au sommet de la canine inférieure et suit les sommets des cuspides vestibulaires des prémolaires et molaires.

COURBE DE WILSON

Ligne imaginaire tracée dans le plan frontal, passant par le sommet des cuspides des molaires de chaque côté de l’arcade, elle est à concavité supérieure.

PENTE CONDYLIENNE

Elle correspond à l’angle formé par le trajet du condyle le long de la racine postérieure de l’apophyse zygomatique dans un mouvement de propulsion, par rapport au plan horizontal de référence qui est le plan de Francfort.

ANGLE DE BENNETT

C’est l’angle formé par le déplacement du condyle non travaillant par rapport au plan sagittal médian. Le trajet du CNT est séparé en 2 parties :

  • Déplacement latéral immédiat
  • Déplacement latéral progressif

DÉFINITIONS

OCCLUSODONTOLOGIE

Peut être définie comme étant l’étude de l’occlusion dentaire, de son évolution au cours de la vie, de ses anomalies et de leurs répercussions pathologiques.

OCCLUSODONTIE

C’est le traitement qui vise en premier lieu à maintenir les arcades dentaires dans un état qui leur permette d’exercer l’occlusion. En outre, l’occlusodontie a pour but de maintenir l’harmonie de l’articulé dentaire, de l’ATM, la musculature de posture et le système nerveux central. En effet, une perturbation de l’un de ces éléments peut entraîner le désordre de l’ensemble du système.

L’OCCLUSION DENTAIRE

Tout état statique mandibulaire par rapport de contact entre les surfaces occlusales des arcades dentaires quel que soit la position de la mandibule (CHAPUT).

Il existe donc une infinité d’occlusions selon les relations de contact des dents entre elles, et qui d’ailleurs conditionne les rapports des condyles dans leurs cavités glénoïdes respectives. La plus stable est réalisée quand on a un maximum de points de contacts.

Définie par plusieurs auteurs dont :

  • Posselt : “relation statique des contacts entre dents antagonistes”
  • Battarec : “c’est un état défini par un ou des contacts entre dents antagonistes”

SELON POSSELT

  • Les relations statiques de contact entre les arcades
  • Les rapports de contacts des dents résultants du contrôle neuromusculaire du système masticatoire
  • L’occlusion répond aux connections interdentaires qui résultent du contrôle neuromusculaire de l’appareil masticateur

LA NORMOCLUSION

Il s’agit d’un modèle conceptuel : une occlusion idéale. La normocclusion se définit comme un modèle théorique de référence. Des atlas dentaires montrant la forme des dents, l’orientation idéale des axes dentaires, les différents points de contacts ont été proposés.

OCCLUSION STATIQUE

  • Les dents maxillaires recouvrent les dents mandibulaires
  • L’implantation des dents n’est pas verticale
  • Il existe une orientation :
    • Externe (vestibulaire) des dents postérieures maxillaires
    • Interne (linguale) des dents mandibulaires

L’OCCLUSION FONCTIONNELLE

Proche de la normocclusion, elle respecte les caractères généraux des fonctions occlusales physiologiques (calage, centrage, guidage). En 1977, GUICHET définit l’occlusion comme physiologique si elle n’entraîne pas de perturbation musculaire, articulaire ou dentaire. Dans le cas contraire, il la considère comme pathologique. L’occlusion fonctionnelle est le modèle que l’occlusion thérapeutique (prothétique ou orthodontique) cherche à atteindre.

POSITION RC (RELATION CENTRÉE)

C’est la position la plus haute, la plus médiane, et la plus postérieure des condyles dans leurs cavités glénoïdes respectives. Position à partir de laquelle tous les mouvements de latéralité sont encore possibles.

POSITION D’OCCLUSION EN PIM (POSITION D’INTERCUSPIDATION MAXIMALE)

La position mandibulaire de fermeture où les arcades dentaires présentent le maximum de points ou de surfaces de contact est dénommée position d’intercuspidation maximale ou PIM. En PIM, il s’établit entre les surfaces occlusales des dents et plus précisément entre les cuspides, les fosses et les crêtes marginales des rapports précis qu’il nous faut examiner.

RELATION ENTRE LES FACES OCCLUSALES EN PIM

On a longtemps considéré, comme référence d’une normocclusion, la position de la première molaire maxillaire par rapport à la position de la première molaire mandibulaire. La cuspide mésio-vestibulaire de la molaire supérieure correspond au sillon vestibulaire intercuspidien de la première molaire inférieure. Dans ces conditions, les dents d’une arcade entrent en contact occlusal avec les surfaces de deux dents de l’arcade antagoniste, à l’exception des incisives centrales mandibulaires et les troisièmes molaires maxillaires.

Ce fait est un facteur de stabilisation des dents dans leur arcade. Si nous nous référons à la classification d’Angle, il est important d’examiner la relation des arcades, dans le sens antéro-postérieur :

Au niveau des canines :

  • Classe 1 : la canine supérieure a une position distale d’une demi-cuspide par rapport à la canine inférieure
  • Classe 2 : la canine supérieure est en mésiocclusion
  • Classe 3 : la canine supérieure est en distocclusion

Au niveau des molaires :

  • Classe 1 : la molaire inférieure dépasse la supérieure d’une demi-cuspide
  • Classe 2 : la molaire inférieure dépasse la supérieure moins d’une demi-cuspide
  • Classe 3 : la molaire inférieure dépasse la supérieure plus d’une demi-cuspide

POSITION DE REPOS

Conditionnée par l’équilibre des muscles faciaux de la tête et du cou : contraction tonique minimale afin de contrebalancer la force de la pesanteur.

AGENCEMENT INTER-ARCADE

Dans le sens vertical

  • Secteur antérieur : over bite de 1 à 2mm
  • Secteur canin : la canine supérieure recouvre la canine inférieure
  • Secteur molaire : la molaire supérieure recouvre la molaire inférieure

Dans le sens transversal

L’arcade mandibulaire est entièrement circonscrite dans l’arcade supérieure.

  • Secteur antérieur : coïncidence des points inter-incisifs supérieur et inférieur par rapport à la ligne sagittale médiane
  • Secteur canin : surplomb canin
  • Secteur molaire : engrènement (rapport cuspide/fosse)

Sens sagittal

  • Secteur incisif : Over-jet 1-2 mm
  • Secteur canin : Classe d’Angle
  • Secteur molaire : Classe d’Angle

DÉFINITIONS COMPLÉMENTAIRES

  • Surplomb (Over jet) : Distance horizontale entre le bord des incisives maxillaires et la face vestibulaire des incisives mandibulaires (≈2 mm)
  • Recouvrement (Over bite) : Recouvrement incisif dans le sens frontal (≈2mm)
  • Engrènement : C’est la pénétration des cuspides dans les sillons inter-cuspidiens ou inter-dentaires des dents antagonistes
  • Pente incisive : Terme qui se réfère à l’influence des faces palatines des incisives maxillaires sur les mouvements mandibulaires. La pente incisive peut être exprimée en degrés par rapport au plan horizontal de référence

PATHOLOGIES OCCLUSALES

LA MALOCCLUSION FONCTIONNELLE (anciennement dénommée “occlusion de convenance”)

Malgré la présence d’anomalies de l’occlusion, les rapports occlusaux permettent les fonctions orales sans pouvoir d’atteinte structurelle de mauvais pronostic ou d’impotence fonctionnelle au moment de l’observation : Position d’intercuspidation maximale individuelle

LA MALOCCLUSION DYSFONCTIONNELLE

C’est une occlusion naturelle ou iatrogène présentant des dysfonctions occlusales avec altération dentaire structurelle et/ou impotence fonctionnelle, pouvant déclencher ou entretenir des troubles structurels ou dysfonctionnels. On note des atteintes structurelles (dents, ATM, os) ou des troubles musculo-articulaires récidivants

OCCLUSION INVERSÉE

Normalement la dent du haut croise celle du bas en vestibulaire. Quand c’est le contraire on dit “occlusion inversée”.

AUTRES DÉFINITIONS PATHOLOGIQUES

  • Contact prématuré : Contact dentaire qui survient avant la position d’intercuspidation maximale modifiant le trajet habituel de la mandibule
  • Interférences : Sont des obstacles aux mouvements fonctionnels de la mandibule
  • Parafonctions : Activités qui s’exercent arbitrairement et qui s’imposent en dehors de toute fonction normale, mais en se servant des éléments même de la fonction
  • Dysfonction : Altération de la cinématique mandibulaire, accompagnée ou non de symptômes douloureux et du bruit articulaire

CONCLUSION

Les connaissances théoriques actuelles définissent des critères d’occlusion optimum à atteindre dans nos traitements orthodontiques. Mais l’examen de ces théories fait observer qu’il n’existe pas toujours de signification clinique correspondante. Il faut donc se contenter pour le moment de connaissances cliniques et savoir analyser chaque patient en termes biologiques et de façons individuelles.

Généralités et Terminologie en Occlusodontie

  Une bonne hygiène bucco-dentaire repose sur un brossage efficace et l’usage régulier du fil dentaire.
Le diagnostic précoce des caries permet des soins moins invasifs et une meilleure conservation dentaire.
Maîtriser les techniques d’anesthésie locale améliore le confort du patient pendant les soins.
Les maladies parodontales demandent une approche pluridisciplinaire pour prévenir la perte dentaire.
L’occlusion influence la mastication et l’équilibre de l’articulation temporo-mandibulaire.
Les progrès en implantologie offrent des solutions durables et esthétiques pour les dents absentes.
Bien communiquer avec le patient favorise sa compréhension et son adhésion au traitement proposé.
 

Généralités et Terminologie en Occlusodontie

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