Explorations Radiologiques en Stomatologie / Pathologies Bucco-Dentaires
Introduction
En pratique dentaire, l’examen clinique est la pièce angulaire pour l’établissement du diagnostic et le plan thérapeutique. Néanmoins, cet examen reste insuffisant, d’où la nécessité d’avoir recours à des examens complémentaires pour aboutir à un diagnostic de certitude, une thérapeutique bien adaptée et un bon suivi évolutif.
Une radiographie est une image photographique d’un objet, obtenue par l’emploi des rayons X. Elle permet de visualiser les structures internes d’un organe. Elle peut être avec ou sans préparation.
Généralités
Définition de la Radiographie
La radiographie est une technique d’imagerie qui vise à visualiser un organe ou une partie du corps sur une pellicule photosensible en utilisant des rayons X.
Rappels sur les Rayons X
Production
Les rayons X sont des rayonnements électromagnétiques, comme les ondes radio, la lumière visible ou les infrarouges. Dans le système le plus courant de production de rayons X, nous avons besoin d’un filament métallique appelé cathode et d’un métal lourd (le plus souvent du tungstène) appelé l’anode, le tout dans un tube sous vide. Le principe est de créer une différence de potentiel entre ces deux pôles. Les électrons sont émis par le filament chauffé par un courant électrique. La différence de potentiel accélère les électrons, qui vont frapper l’anode.
Selon l’énergie cinétique acquise par les différents électrons, les photons X « utiles » pour le radiodiagnostic seront produits par deux mécanismes différents :
- Le mécanisme de freinage : Le plus important quantitativement et qualitativement. Il correspond aux interactions entre les électrons accélérés par le champ électrique élevé créé entre le filament et l’anode, et les noyaux des atomes du métal lourd constituant l’anode.

- Le phénomène de collision : C’est le second mécanisme de production des rayons X dans la cible anodique, il correspond au rayonnement dit « caractéristique » qui résulte d’interactions entre les électrons accélérés par le champ électrique créé entre cathode et anode et les électrons des couches orbitaires des atomes du métal constituant l’anode.
Propriétés des Rayons X
- Les rayons X, grâce à leur longueur d’onde très courte, peuvent pénétrer les matériaux.
- Les rayons X affectent les émulsions photographiques et radiologiques au même titre que la lumière.
- Les rayons X peuvent rendre fluorescents certains cristaux ou composés chimiques.
- Les rayons X peuvent détruire ou affecter les tissus vivants.
Interaction des Rayons X avec la Matière
- Les éléments anatomiques ayant un très faible coefficient d’absorption sont facilement traversés par les rayons X et apparaissent noirs sur le film (radio-clarté : pulpe, desmodonte).
- Les éléments anatomiques ayant un important coefficient d’absorption apparaissent blancs sur le film (radio-opacité : émail, dentine, os alvéolaire).
Les Tubes à Rayons X
Les tubes à rayons X sont des dispositifs permettant de produire des rayons X pour différents types d’applications. Le tube le plus utilisé en chirurgie dentaire est le tube de Coolidge. William David Coolidge révolutionne la production de rayons X grâce à ses recherches sur le filament de tungstène (qui remplace les fragiles filaments de carbone).

Films et Capteurs

Les Films Radiologiques
La radiographie s’obtient par un procédé photographique sur un film spécial. Sa réalisation nécessite, comme en photographie, une énergie rayonnante, une plaque sensible (intra-orale ou extra-orale) et un développement en vue d’obtenir l’image recherchée dite image radiante.
Les Capteurs Numériques
La radiologie numérique, à la différence de la radiologie argentique, utilise un procédé physique et non chimique pour l’obtention du cliché. Elle permet la visualisation de l’image radiographique sur un ordinateur par l’intermédiaire du capteur : l’imagerie numérique a pour origine le traitement informatique des données du récepteur.
Avantages :
- Gain de temps et ergonomie nettement améliorée.
- Résolution meilleure.
- Possibilité de travail de l’image.
- Stockage et intégration de l’image dans un dossier informatique.
- Irradiation moindre.
Inconvénients :
- Précautions rigoureuses d’hygiène.
- Rigidité du capteur.
- Difficulté de positionnement du capteur.

Les Angulateurs
Pour réaliser une radiographie dentaire, il faut que la dent soit située entre le capteur et le générateur. Lors de la prise du cliché, le capteur ou le film ne doit pas bouger, l’utilisation d’un porte-film ou d’un porte-capteur est donc indiquée pour éviter que ce soit le doigt du praticien ou du patient qui tienne le capteur.
Avantages :
- Éviter l’exposition inutile des doigts et du praticien.
- Immobilisation du capteur.
- Confort du patient.
Inconvénients :
- N’empêche pas les déformations (allongement ou raccourcissement du cliché).
- Contraintes de stockage.
- Contraintes de désinfection.
- Parfois mal supporté par le patient.
Les Différentes Explorations Radiologiques
Radiographies Endo-buccales
Ce sont les incidences ponctuelles, de très haute définition, utilisant les films dentaires sans écran, maintenus en bouche par le patient lui-même ou par l’intermédiaire d’un dispositif annexé au tube dentaire.
La Rétro-alvéolaire
Définition : C’est la méthode de base de la radio intra-buccale, tirée sur papier film radiologique ou en affichage numérique, fait apparaître 2 à 4 dents avec un fort grossissement. Apporte une vision précise de la dent et de son environnement adjacent en obtenant des images d’une grande finesse. La dose d’irradiation est de 0.1 mGy.

Indications :
- La forme et le nombre des racines.
- La région péri-apicale.
- État parodontal.
- Contrôle du traitement endodontique.
- Rapport des dents avec certaines zones anatomiques.
- Diagnostic d’une anomalie ou pathologie dentaire.
- Traumatismes.
Les Différentes Techniques :
Technique de la Bissectrice (Méthode de Dieck) | Technique du Parallélisme (Technique du Long Cône) | Incidence Excentrique à Visée Oblique |
---|---|---|
Le rayonnement centré sur la région apicale est perpendiculaire à la bissectrice formée par le grand axe de la dent et le plan de film selon la règle d’isométrie de Ciezinski. Il en résulte une image de mêmes dimensions que l’objet, mais présentant une distorsion d’autant plus importante que l’on s’éloigne de l’apex. | Le film est maintenu en bouche par un porte-film, en arrière et parallèlement au grand axe de la dent, le rayon directeur est perpendiculaire à eux, ayant pour avantages : une absence de déformation ou d’agrandissement rendant l’image directement et facilement mesurable. | Utilisées pour la visualisation de complications au niveau des canaux radiculaires, de racines superposées ou encore la localisation de dents incluses. |
La Réalisation Proprement Dite :
Le patient est installé confortablement sur le fauteuil, plan d’occlusion parallèle au sol. Le film est placé derrière la dent concernée, dépassant le bord libre des dents d’environ 3 mm.
Au Maxillaire | À la Mandibule |
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Le cône est positionné au niveau des apex sur la ligne tragus-aile du nez selon une angulation (avec le PO) de : 40° à 45° (Incisives) 45° à 50° (Canines) 30° à 40° (Prémolaires) 20° à 30° (Molaires) | Le cône est positionné au niveau des apex gonion-menton pour la mandibule selon une angulation (avec le PO) de : -15° à -20° (Incisives) -20° à -25° (Canines) -10° à -15° (Prémolaires) -5° à 0° (Molaires) |
Les Moyens de Réalisation :

- Technique de la bissectrice (Méthode de Dieck).

- Technique du parallélisme (Long cône).

- Technique à visée oblique.
Conventionnels vs Numériques :
Conventionnels | Numériques |
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Le matériel à disposition : Générateur + une boîte de commande + film argentique. Le support de l’image est un film argentique de format : 3,3 x 4,5 cm ; 4 x 5 cm ; 5,7 x 7,6 cm pour le mordu et 2,5 x 4 cm pour les enfants. Le développement de l’image est un processus chimique qui nécessite des produits de développement. | L’information analogique est exprimée sous forme d’image numérique. RVG : Capteur rigide. DIGORA : Capteur sans fil. Avantages : Gain de temps et ergonomie nettement améliorée, résolution meilleure, irradiation moindre, possibilités de travail de l’image, stockage et intégration de l’image dans un dossier informatique. Inconvénients : Précautions rigoureuses d’hygiène, rigidité du capteur, difficulté de positionnement du capteur. |
La Radiovisiographie – RVG :

- La RVG présente un cône radiogène classique relié à une unité de production.
- À la place du film, on utilise un capteur.
- L’image est transmise à un ordinateur ou un écran télévision pour donner une photo numérisée.

Avantages :
- 50 fois moins de dose de rayonnement par rapport à une radiographie normale.
- Pas de développement de films.
- Possibilité de transfert et d’enregistrement des images.
Inconvénients :
- Image limitée à la dent et la région immédiate adjacente.
- Les régions profondes ne sont pas bien visualisées.
- Le capteur est rigide et présente une épaisseur non négligeable pouvant rendre difficile leur installation en bouche.
- Mauvais positionnement du capteur nécessite de refaire les clichés.
La Rétro-coronaire « Bite-wing »
Définition : C’est une radio qui fournit, sur un seul film, une image précise des couronnes dentaires et des rebords alvéolaires maxillaires et mandibulaires du secteur intéressé. Elle permet de détecter les caries interproximales invisibles cliniquement.

Indications :
- Dépistage précoce des caries proximales.
- Évaluer les rapports pulpe-carie et la profondeur de l’obturation avec la pulpe.
- Diagnostic et suivi radiologique des lésions parodontales.
- Appréciation du volume de la chambre pulpaire et ses limites.
- Diagnostic des obturations débordantes.
- Fractures coronaires.

Incidences Occlusales « Mordu Occlusal »
Définition : C’est une incidence complémentaire qui procure la dimension « horizontale ». Elle est réalisée avec un film dentaire (76 x 54 mm) maintenu par légère morsure du patient en plan horizontal du volume maxillo-dentaire.

Indications :
- Visualiser les dimensions, l’étendue et les positions des grosses lésions (tumeurs, kystes…).
- Objectiver les dents incluses.
- Visualiser un calcul sous-maxillaire au niveau de la mandibule.
- Visualiser un trait de fracture de l’arcade mandibulaire.
- La mise en évidence des fractures radiculaires incisives.

Radiographies Extra-orales
De Face
Le Cliché Panoramique Dentaire – Orthopantomogramme
Définition : C’est une incidence de base de première intention, un excellent examen de débrouillage. C’est un balayage panoramique dentaire à rayons X qui permet de transformer les structures faciales courbes en une image plane. Il montre, en deux dimensions, l’ensemble des deux maxillaires, les dents et les articulations temporo-mandibulaires (ATM). Proposée dès l’âge de 5 ans, elle peut être un examen de contrôle pendant la croissance et être renouvelée tous les 3 ans.

Indications :
- Dépistage des caries et mise en évidence de réactions péri-apicales.
- Anomalie de forme et de nombre des racines dentaires, l’inclusion dentaire ainsi que l’agénésie.
- Recherche de racines résiduelles.
- Anomalie et pathologie osseuse.
- Détection des germes dentaires et stades de rhizalyse.
- Anomalie des axes d’éruption des dents.
- Recherche des manifestations osseuses des maladies générales.
- Recherche d’anomalie dans la région temporo-mandibulaire.
- Recherche du trait de fracture, importance de déplacement, ainsi que la qualité de réduction et le contrôle de formation de cal osseux.
- Recherche des tumeurs bénignes et malignes.
Limites :
- L’impossibilité d’une localisation topographique dans le plan horizontal.
- Image en 2D, ignore la composante vestibulo-linguale.
- Les facteurs d’agrandissement différents selon la localisation anatomique.
- Mesure précise des distances impossible.
- Possibilité de superposition des structures.
- Définition de l’image inférieure à celle de l’image endo-buccale.
Face Basse – Incidence Nez-Front-Plaque
Technique : Le patient est en appui « front-nez », la bouche en ouverture maximale, le rayon directeur est centré sur la nuque sous l’occipital, et sort au niveau du dos du nez, une symétrie absolue de l’incidence est indispensable, avec projection des rochers à la partie supérieure des orbites. C’est une vue crânienne partielle, où la mandibule et principalement l’angle, le col et le condyle sont projetés libres de toute sur-projection.
Indications :
- La localisation de dents de sagesse supérieure et inférieure incluses en travers, elle donne un accès à la troisième dimension.
- Des traumatismes mandibulaires comme des fractures de l’angle ou du col, souvent peu évidentes au panoramique dentaire en raison de leur superposition avec la colonne vertébrale.

Face Haute
Technique : Le film est perpendiculaire au plan sagittal médian, le front et le nez sont en contact avec le film, le rayon principal passant par les sinus frontaux, est orienté dans le plan sagittal médian de manière à ce qu’il fasse un angle de 20° à 25° au-dessus de l’horizontale.
Indications :
- Les sinus frontaux et éthmoidaux.
- Les cavités orbitaires (paroi latérale et rebord orbitaire supérieur).
- Les fosses nasales (cloison et cornets).
- La branche montante de la mandibule.
- La symphyse mandibulaire.
- Les cloisons intersinuso-nasales.

Incidence de Blondeau
Technique : Le patient est en appui « nez-menton », la bouche ouverte, le rayon directeur horizontal est centré environ 10 cm au-dessus de la protubérance occipitale externe et sort au niveau de l’épine nasale, de telle sorte que le rocher vu de profil soit dégagé en dessous des sinus maxillaires.
Indications :
- Examen des sinus maxillaires.
- Bilan ORL pour l’étude globale des sinus : frontaux, sphénoïdaux.

Incidence de Waters
Technique : La seule différence avec l’incidence de Blondeau est l’angulation, créée par la flexion du cou du patient vers l’arrière (le rayon directeur postéro-antérieur, situé à la base du nez, formant avec le plan orbito-méatal un angle de -50° pour l’incidence de Blondeau et -60° pour l’incidence de Waters).


Indications :
- Explore le sinus maxillaire, la pyramide nasale et le malaire.
- En traumatologie, à la recherche d’un enfoncement zygomatique.
Incidence de Dautrey (Symphyse Étalée)
Indications : Elle donne une bonne exploration de la symphyse sans superposition avec le rachis cervical. Elle permet :
- D’évaluer l’étendue d’un kyste de la région symphysaire.
- Un foyer d’ostéite et ses limites radio-claires, un séquestre.
- Les inclusions dentaires, dents surnuméraires, traumatisme symphysaire.
La Louisette ou Symphyse Mentonnière
Technique : Se pratique avec une cassette spéciale échancrée qui permet de glisser dans le menton. Le plan du film est parallèle au plan de Francfort.
Indications :
- Indiquée surtout en traumatologie.
- Elle permet l’étude de la position médiane de l’os mandibulaire sans superposition avec le rachis cervical, ainsi que les parties internes de la branche horizontale.
Avantages : Peut être réalisée lorsque le patient est alité.
Contre-indication : Fracture cervicale.
De Profil
Le Profil Strict


Indications :
- Fractures alvéolo-dentaires.
- Déplacements dentaires dans le sens antéro-postérieur.
- Inclusions dentaires.
- Corps étranger dans les tissus mous.
La Téléradiographie de Profil

Technique : Un cliché partiel du crâne. Le rayon directeur passe par la selle turcique.
Indications :
- Complément de toute observation orthodontique.
- Contrôler l’esthétique et la fonction des prothèses de la région incisive.
- Localisation des kystes, tumeurs, dents incluses des régions paramédianes.
Le Maxillaire Défilé
Indications à la Mandibule : Rayon ascendant 25-30° pénètre par la région sus-hyoïdienne : région molaire + angulaire bien visibles. Branche montante + apophyse coronoïde bien dégagées.
- Recherche des dents enclavées ou incluses.
- Exploration d’une fracture.
- Impossibilité de réaliser une rétro-alvéolaire suite à des problèmes de réflexes nauséeux ou à un trismus.
Indications au Maxillaire : Même principe qu’à la mandibule. Permet de visualiser :
- Sinus maxillaire, étendue dans le sens antéro-postérieur.
- Ses rapports avec les dents.
- Canine incluse, ectopique.
- Dent de sagesse supérieure incluse.
- Localisation de corps étranger refoulé dans le sinus.

Incidence de Schuller
Technique : Dégage l’interligne articulaire, le condyle mandibulaire et ses positions au cours des mouvements d’ouverture et de fermeture. Le rayon incident est orienté de telle sorte qu’il émerge par l’orifice externe du conduit auditif externe du côté à explorer, il fait un angle de 25° avec la ligne bipupillaire et de 65° avec le film.
Intérêts :
- Anatomie de l’articulation temporo-mandibulaire (ATM).
- Fracture condylienne ou sous-condylienne.

Incidences Verticales
Incidence de Hirtz
Technique : La voûte du crâne est appuyée contre la cassette de telle sorte que le plan de Francfort soit parallèle à la plaque, le rayon est dirigé sur la région sous-mentonnière perpendiculairement au milieu de l’arcade zygomatique et au plan du film.
Intérêts :
- Le rapport de l’ATM avec le massif facial.
- Visualise la base du crâne, spécialement les malaires, zygomas, coronés.
- La direction des axes condyliens par rapport à l’axe médian sagittal qui peut être symétrique ou latéralisé.
- Permet de détecter un enfoncement antéro-postérieur de la face.
Incidence Arcade Zygomatique – Hirtz Latéralisé
Technique : À partir du Hirtz, une inclinaison latérale de 10 à 15° du côté opposé à examiner.
Indications : Permet de dégager l’arcade zygomatique de toute superposition. C’est une téléradiographie prise à 4 m qui permet de dégager les structures antérieures et les parties latérales de l’étage moyen de la base du crâne.
Principales Causes d’Erreurs d’Interprétation
À la Mandibule | Au Maxillaire |
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– Trou mentonnier : Réaction péri-apicale (PM). – L’os hyoïde : Calcul, organe dentaire inclus. – Fossettes sous-maxillaires : Raréfaction osseuse. | – Trou palatin antérieur : Réaction péri-apicale (Incisive). – Fossettes latérales prononcées : Raréfaction osseuse. – Fosses nasales énormes : Sinus maxillaire, kyste. – L’apophyse coronoïde : Racine dentaire. – L’apophyse ptérygoïde : Organe dentaire. – Sinus maxillaire : Kyste. |
Explorations Particulières
Tomodensitométrie (Scanner)
Définition : Procédé radiologique qui permet d’obtenir des images en coupe (tous les 2 mm) du corps humain. Basé sur la reconstitution par ordinateur des densités tissulaires en tout point d’une coupe d’épaisseur déterminée après exposition aux rayons X. Le scanner permet l’exploration des structures osseuses et des parties molles. L’examen scanner s’effectue en contraste spontané ou avec opacification préalable (en IV).
Les Incidences de Base :
- Les coupes axiales : le plan orbito-méatal, ce plan est parallèle au plan alvéolaire.
- Coupe coronale : le plan de référence est perpendiculaire au plan orbito-méatal.
Le Dentascan : Le Dental-scanner est un logiciel de reconstruction 2D qui permet d’obtenir des reconstructions curvilignes parallèles à l’arcade dentaire rappelant le panoramique dentL’examen scanner est un logiciel de reconstruction 2D qui permet d’obtenir des reconstructions curvilignes parallèles à l’arcade dentaire et des reconstructions coronales obliques perpendiculaires à l’arcade dentaire. Ces images sont ensuite reproduites sur des films en grandeur réelle sans agrandissement permettant au praticien d’effectuer toutes les mesures nécessaires.
Reconstructions 3D : Reconstructions de volume qui permettent le seuillage ascendant (isolant les structures dentaires et osseuses) et le seuillage dentaire (conservant les dents uniquement).
Indications :
- TDM : En traumatologie : objective les fractures intra-sinusiennes, corps étrangers. Pathologie tumorale et inflammatoire : extension. Dans les malformations : évaluation des lésions (+) éventuelles associations.
- Le Dentascan : Reconnu comme l’examen d’imagerie de référence en implantologie.
Les Nouvelles Techniques d’Acquisition Numériques en Coupes « Cône Beam »
Définition et Principe : La technique de la Tomographie volumique à faisceau conique de la face (Computed Tomography ou Cone Beam) consiste en un générateur de rayons X qui émet un faisceau ouvert de forme conique pulsé ou continu et traversant l’objet à explorer avant d’être analysé après atténuation par un système de détection. La surface de détection réalise de façon synchrone une seule rotation de 360° autour de la tête du patient.
Indications :
- Appréciation des volumes osseux disponibles.
- Mesures précises et sans déformation dans l’axe implantaire.
- Planification informatisée et chirurgie guidée.
- Visualisation des rameaux artériels de la paroi latérale du sinus maxillaire (artère alvéolo-antrale) si greffe d’élévation sinusienne.
- Détermination du volume du greffon autogène à prélever dans les sites mandibulaire postérieur et mentonnier.
Avantages :
- Une faible dose d’irradiation.
- Une rapidité des acquisitions (les systèmes modernes permettent un temps de balayage inférieur à 15 secondes).
- L’obtention d’images nettes des structures à densité élevée.
- Une limitation de la taille du faisceau conique des rayons est possible.
- C’est l’examen de choix en implantologie.
- Moins coûteux, moins d’artefacts métalliques, et aussi précis que le scanner.
Différences entre Scanner et Cône Beam :
Paramètres | Cône Beam | Scanner Rx |
---|---|---|
Forme du faisceau Rx | Conique ou pyramidal | En éventail |
Le mode d’émission du faisceau Rx | Pulsé | Continu |
Mode d’acquisition | Volume cylindrique | Coupe par coupe |
Résolution image 2D des dents | Optimale | Bonne |
Résolution des parties molles | Médiocre | Bonne mais inférieure à l’IRM |
L’IRM (Imagerie par Résonance Magnétique)
Apport de l’IRM :
- Elle explore les parties molles, l’os faiblement exploré.
- Les parotides sont bien explorées.
- Méthode de choix pour la détection des adénopathies.
- Étude bilatérale, comparative et dynamique des articulations temporo-mandibulaires.
Contre-indications :
- Les pacemakers et les défibrillateurs cardiaques.
- Les valves cardiaques anciennes ferromagnétiques.
- Les prothèses cochléaires.
- Les clips vasculaires intracrâniens ou les matériels d’embolisation ferromagnétiques.
- Les corps étrangers intraoculaires ferromagnétiques.
- Les pompes implantées.
La Scintigraphie
Principe : Injection en IV de substance radioactive qui sera suivie dans l’organisme. Utilisée pour la thyroïde, la rate, les tissus osseux et les glandes salivaires. La scintigraphie osseuse utilise les phosphates marqués au technétium Tc 99.
Indications :
- Diagnostic des métastases osseuses antérieures au diagnostic radiologique conventionnel.
- Surveillance et évolution des tumeurs malignes primitives de l’os.
- Exploration des foyers d’ostéomyélites.
- Pathologies osseuses métaboliques ou dégénératives (dysplasie fibreuse, maladie de Paget).
- Au niveau des ATM, la fixation est augmentée en cas d’atteinte inflammatoire.
- Visualisation de la morphologie de tout l’appareil salivaire et la valeur fonctionnelle de chaque glande (glande accessoire).
La Sialographie
Définition : Radiographie d’une glande salivaire principale après opacification par voie canalaire, au moyen d’un produit de contraste liposoluble ou hydrosoluble. Les produits hydrosolubles sont les plus utilisés, les plus tolérés, moins douloureux ; cependant, opacification moindre. Les produits liposolubles sont concentrés, douloureux lors de l’injection et leur élimination est lente (1-3 jours).
Indications :
- Objectiver l’anatomie glandulaire : l’image canalaire (canal normal, rétréci ou dilaté), canal principal ou des canaux efférents (1er, 2e, 3e et 4e ordre).
- Le parenchyme sous forme de nuage homogène sans pathologie.
- Les calculs au niveau des canaux ou à l’intérieur du parenchyme.
- Les tumeurs malignes : image d’amputation.
- Phénomène inflammatoire : dilatation canalaire.
- Tumeurs mixtes : refoulement des canaux, image lacunaire arrondie, dilatation canalaire.

L’Artériographie
Définition : Angiographie artérielle, injection d’un produit radio-opaque dans le système cardio-circulatoire (à l’aiguille ou au cathéter). En maxillo-facial, on distingue :
- L’angiographie carotidienne sélective : Opacification de l’axe carotidien primitif ou de ses deux branches (interne et externe).
- L’angiographie super sélective : Opacification de la carotide externe ou plus spécifiquement de l’une de ses branches (artère faciale, maxillaire interne, linguale).
- L’angiographie hyper sélective : Opacification des branches terminales (artère masséterine).
Indications :
- Malformations vasculaires (angiome, anévrisme, shunts artério-veineux).
- Traumatisme vasculaire, tumeurs vasculaires (tumeurs cérébrales méningées).
Technique : L’examen se fait sous anesthésie générale avec un produit hydrosoluble iodé. La voie est directe (carotidienne externe ou fémorale).
La Lymphographie
Définition : Consiste à injecter le produit de contraste dans un tissu lymphatique, sous-cutané ou sous-muqueux, le produit est alors repris par les voies lymphatiques.
Indications : En carcinologie, déceler les métastases ganglionnaires.
L’Échographie
Principe : Une sonde émet des impulsions ultrasonores qui se propagent à travers l’organisme, se réfléchissent sur les obstacles rencontrés, formant des échos, à l’origine de l’image échographique.
Indications :
- Exploration des glandes salivaires : structures canalaires, lithiases, tumeur.
- Bilan ganglionnaire cervical.
- Bilan d’extension et de surveillance des tumeurs de la sphère ORL, des lymphomes, des tumeurs de la langue.
La Radioprotection
Radioprotection des Patients
- La justification des expositions.
- L’optimisation des expositions :
- Le choix de l’équipement radiologique.
- L’établissement de protocoles pour chaque type d’examen.
- Utilisation de vestes plombées, plus particulièrement chez l’enfant et la femme enceinte.
- Utilisation d’un collier thyroïdien.
Radioprotection des Travailleurs
En radiodiagnostic dentaire, l’exposition potentielle des travailleurs peut avoir comme origine :
- Le faisceau primaire de rayons X.
- Le rayonnement diffusé (notamment par le patient).
- Le rayonnement de fuite (du tube radiogène).
Mesures de Radioprotection :
- Différentes règles d’aménagement des locaux et par les contrôles de qualité des sources radiogènes.
- Aucune personne non indispensable au déroulement de la procédure ne doit stationner dans la zone d’irradiation durant l’exposition du patient.
- En l’absence de dispositif porte-film, le film doit être maintenu en bouche par le patient lui-même.
- Formation en radioprotection renouvelée au minimum tous les 3 ans.
Conclusion
Les examens complémentaires infirment ou confirment un diagnostic. En aucun cas, ils ne peuvent dispenser de l’anamnèse et de l’examen clinique du patient. Ce n’est qu’à la lumière des données de l’examen clinique que l’odontologiste choisira l’exploration nécessaire.
Explorations Radiologiques en Stomatologie / Pathologies Bucco-Dentaires
La santé bucco-dentaire est essentielle pour le bien-être général, nécessitant une formation rigoureuse et continue des dentistes. Les étudiants en médecine dentaire doivent maîtriser l’anatomie dentaire et les techniques de diagnostic pour exceller. Les praticiens doivent adopter les nouvelles technologies, comme la radiographie numérique, pour améliorer la précision des soins. La prévention, via l’éducation à l’hygiène buccale, reste la pierre angulaire de la pratique dentaire moderne. Les étudiants doivent se familiariser avec la gestion des urgences dentaires, comme les abcès ou les fractures dentaires. La collaboration interdisciplinaire avec d’autres professionnels de santé optimise la prise en charge des patients complexes. La santé bucco-dentaire est essentielle pour le bien-être général, nécessitant une formation rigoureuse et continue des dentistes.
Explorations Radiologiques en Stomatologie / Pathologies Bucco-Dentaires

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.