Épidémiologie des maladies parodontales : généralités et indices

Épidémiologie des maladies parodontales : généralités et indices

Épidémiologie des maladies parodontales : généralités et indices

Objectifs :

  • Mettre en évidence l’importance de l’épidémiologie(parodontologie-parodontie);
  • Mettre en évidence l’importance des indices parodontaux ;
  • Maîtriser les indices parodontaux.

Plan :

1.Intrdoduction 2.Problématique

3.Méthodes d’évaluation (indices parodontaux)

4.Études épidémiologiques évaluées par le CPITN 5.Conclusion.

  1. INTRODUCTION :

L’épidémiologie a été définie comme une science étudiant les épidémies. Cette discipline a rapidement évolué pour devenir une science étudiant les interactions des phénomènes de santé sur une population humaine.

Décrire l’épidémiologie des maladies parodontales est un exercice de style difficile, en raison du vaste champ d’application de cette discipline.

  1. PROBLÉMATIQUE :

Jusqu’aux années 50, les différents états de santé parodontaux étaient évalués de façon empirique par un simple qualificatif de type bon, moyen, ou médiocre.

Ces moyens subjectifs ne permettaient pas des comparaisons de résultats entre différentes études .L’évaluation de ce type de critères dépendait fortement de l’examinateur.

  1. MÉTHODES D’ÉVALUATION (INDICES PARODONTAUX) :

Un indice est un moyen d’expression numérique et quantitative, d’un paramètre clinique.

Il existe de multiples systèmes de classification des indices :

  • Indices utilisés pour la surveillance épidémiologique
  • Indices utilisés pour les études cliniques
  • Indices utilisés pour la motivation du patient.
  • L’indice PMA : décrit par Shour et Massler définit le niveau d’inflammation gingivale.
  • L’indice parodontal(IP) : il s’agit d’un système d’évaluation de la maladie parodontale, défini par Russel en 1956, cet indice est utilisé pour déterminer l’état de santé ou de maladie parodontale. Il s’applique à chaque dent avec les valeurs suivantes :

0=une dent au parodonte sain

1=inflammation gingivale autour d’une partie de la dent 2= inflammation gingivale encerclant la dent

6=formation d’une poche

8=perte de la fonction par une mobilité excessive.

  • L’indice de maladie parodontale(IMP) : il s’agit d’un système d’évaluation du caractère destructeur des maladies parodontales (par mesure de la perte d’ancrage de la dent).Il enregistre les conséquences de la maladie .Cet indice a été défini par Russel en 1956.

Il mesure la distance entre le fond de la lésion et la jonction amélo-cémentaire. Il peut enregistrer des valeurs réversibles dans des situations de gingivite, et des valeurs irréversibles dans des situations de parodontite.

  • L’indice d’hygiène bucco-dentaire(IHB) : il permet une classification de l’hygiène buccale. Il a été défini par Greene et Vermillon en 1960.

Cet indice comprend 2 composantes distinctes, l’indice de débris (ID), qui mesure l’extension coronaire des dépôts mous jusqu’au 1er,2ème ou dernier tiers des faces vestibulaires ou linguales des dents :

0=pas de débris

1= 1/3 de la face est recouvert de débris 2=2/3 de la face est recouvert de débris 3= toute la face est recouverte de débris.

L’indice de tartre (IT) mesure l’extension coronaire correspondante du tartre sous-gingival, sous la forme de dépôts isolés ou d’une bande continue :

0=pas de tartre

1=1/3 de la face est recouvert de tartre 2= 2/3 de la face est recouvert de tartre 3=toute la face est recouverte de tartre.

Le score d’IHBest la somme des scores de l’ID et de l’IT.

  • L’indice de plaque d’O’Leary : cet indice se base sur la détection de la plaque soit à l’aide de colorant, ou simplement à l’aide de sonde parodontale. L’examen se fait au niveau de 4 sites de chaque dent (mésio-vestibulaire, centro-vestibulaire, disto-vestibulaire et buccal), au niveau de toutes les dents. La valeur est calculée en pourcentage du nombre de faces contenant de la plaque, sur le nombre total des faces examinées.
  • L’indice gingival (GI):il a pour objectif d’étudier les modifications qui affectent les tissus gingivaux. Cet indice a été défini par Silness et Lӧe en 1963 :

0 : aucun signe d’inflammation.

1 : légère inflammation, légère modification de couleur, faible modification de la surface, absence de saignement.

2 : inflammation modérée, rougeur, gonflement, saignement au sondage et à la pression.

3 : forte inflammation, rougeur et gonflement important, tendance au saignement spontané, éventuellement ulcération.

  • L’indice de plaque (PI) : a été défini par Lӧe et Silness en 1964 : 0: pas de plaque.

1 : mince film de plaque, au contact de la gencive marginale, visible seulement après exploration à la sonde.

2 : accumulation modérée de plaque, au contact de la gencive marginale, pas de plaque dans les espaces inter dentaires.

3 : grande accumulation de plaque, au contact de la gencive marginale, présence de plaque dans les espaces inter dentaires.

  • L’indice CPITN(Community Periodontal Index of Treatment Needs ) :

en 1977 l’OMS débutait des travaux dans le but de mettre au point une méthode internationale d’évaluation des besoins en traitements parodontaux. Ces études aboutissaient en 1982 à la publicationpar Ainamo et col du CPITN.

Le principe du CPITN :la denture est divisée en 6 sextants :17-14,13-23,24-27,47-44,43- 33,34-37.l’évaluation s’opère autour de toutes les dents, ou autour de certaines dents dites témoins ,pour les études épidémiologiques, 17,16,11,26,27,47,46,31,36,37.

Pour les études à but thérapeutique, l’examen se fait au niveau de 6 dents témoins chez les enfants et adolescents (16, 11, 26, 46, 31,36), et après examen de toutes les dents de chaque sextant pour les sujets âgés de 20 ans ou plus.

Un seul résultat est retenu par sextant(le plus élevé).

Dans le but de simplifier l’usage de cet indice, l’OMS a mis au point une sonde spéciale, qui présente une extrémité en forme de boule de 0,5 mm de diamètre, avec une partie colorée entre 3,5 mm à 5,5 mm, ces repères fixes correspondent directement à l’échelle de l’indice.

Quand la portion colorée disparaît sous la gencive d’une dent, la cotation du sextant est de 4.

Quand elle est partiellement visible, le sextant est coté 3. Si la portion colorée reste totalement visible, avec présence de tartre, la cotation est de 2.

La cotation 1 est affectée au sextant saignant au sondage, exempt de tartre ou de surplombs pouvant abriter de la plaque.

Figure N°1 :Sonde oms(CPITN)

Source : https://www.google.fr/search?q=sonde+parodontale+oms&sca_esv=601675174&hl

Les scores correspondant au CPITN sont :

Score 0=gencive saine

Score 1=saignement au sondage Score 2=présence de tartre

Score 3=poche de 4à 5 mm

Score 4=poche de 6 mm ou plus.

Les besoins en traitement (TN=treatment need) sont déterminés en fonction du plus haut score CPITN obtenu par sextant :

TN 0=l’enregistrement du code 0 pour les 6 sextants indique qu’il n’y a pas de besoins en traitement.

TN 1 = traduit des problèmes d’hygiène et donc la nécessité de l’améliorer.

TN 2= un score 2 ou plus élevé indique la nécessité d’un nettoyage professionnel des dents (détartrage, l’élimination des facteurs de rétention de plaque, et l’enseignement de l’hygiène.

TN 3=un sextant présentant un score de 4 traduit la présence d’une poche de 6mm ou plus. Le traitement de ce type de lésions nécessitera un traitement complexe (détartrage profond,surfaçage,curetage ou d’autres procédures chirurgicales complexes).

  1. ÉTUDES ÉPIDÉMIOLOGIQUES ÉVALUÉES PAR LE CPITN :
  • En Italie : en1985, les services de santé de la compagnie de téléphone, en collaboration avec l’OMS, ont lancé un programme de santé bucco-dentaire pour tous les employés et leurs familles. L’échantilloncomprenait 54961 sujets, âgés de 15à 84 ans.

Près de 10% présentaient des poches profondes, nécessitant un traitement complexe, et 79% nécessitaient au moins un détartrage.

  • En Allemagne : le but était d’évaluer l’état du parodonte et les besoins en traitement, chez un groupe de salariés d’une société privée, âgés de 45 à 54 ans. L’échantillon comprenait 143 sujets. Un parodonte parfaitement sain ne fut retrouvé chez aucun sujet. Unbesoin en traitement a été mis en évidence :
  • 54% =traitement complexe TN 3
  • 46% =traitement de type TN 2.
  • En France : cette étude réalisée à Nancy portait sur un échantillon de 1005 sujets, âgés de 15 à 60 ans. Les résultats obtenus étaient les suivants :
    • Indice 0 : pas de maladie parodontale =3,3%
    • Indice 1 : saignement seulement=6,2%
    • Indice 2 : tartre=48,1%
    • Indice 3 : poche moyenne =34,1%
    • Indice 4 : poche profonde 10,1%.

Ces chiffres montrent un besoin en soins chez plus de 90% de la population (traitement simple ou complexe).

  1. CONCLUSION :

Concluons ensemble.

Bibliographie/Webographie :

  1. Mattout P, Mattout C. Les thérapeutiques parodontales et implantaires. Quintessence International; 2003.
  2. BOUCHARD P. PARODONTOLOGIE & DENTISTERIE IMPLANTAIRE. VOLUME 1. LAVOISIER; 2015.
  3. Charon JA. Parodontie médicale: innovations cliniques. 2e éd. Éd. CdP; 2010.
  4. Vigouroux F, Da Costa-Noble R, Verdalle PM, Colomb R. Guide pratique de chirurgie parodontale. Elsevier Masson; 2011.
  5. Guide clinique d’odontologie. 2e édition. Elsevier-Masson; 2014.

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Voici une sélection de livres:

La photographie en odontologie: Des bases fondamentales à la clinique : objectifs, matériel et conseils pratique

Odontologie conservatrice et endodontie odontologie prothètique de Kazutoyo Yasukawa (2014) Broché

Concepts cliniques en odontologie conservatrice

L’endodontie de A à Z: Traitement et retraitement

Guide clinique d’odontologie

Guide d’odontologie pédiatrique, 3e édition: La clinique par la preuve

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