Dysfonctionnement de l’Appareil Manducateur

Dysfonctionnement de l’Appareil Manducateur

Dysfonctionnement de l’Appareil Manducateur

Introduction :

Le médecin dentiste est confronté quotidiennement à la douleur de ses patients. Les douleurs dentaires ne sont qu’une partie des douleurs orofaciales qu’il doit comprendre, diagnostiquer, prendre en charge et/ou adresser vers un confrère spécialiste.

Le  terme  de  Dysfonctionnements  Articulo-Mandibulaires  (DAM)

regroupe plusieurs entités qu’il nous est important de connaître.

L’équilibre ou le déséquilibre des différentes entités qui composent l’ensemble cranio-facial sont à l’origine de la « Normalité » ou Fonctionnement de l’Appareil Manducateur (FAM) ou l’« Anormalité » Dysfonctionnement de l’Appareil Manducateur (DAM)

  1. Définitions

Le terme de « dysfonction de l’appareil manducateur » répond à de

nombreuses autres appellations telles que :

  1. SADAM « Syndrome algo-dysfonctionnel de l’appareil

manducateur »

  1. ADAM « Algies et dysfonction de l’appareil manducateur »
  2. DAM « Dysfonctionnement de l’appareil manducateur ».

Les DAM correspondent à un ensemble d’affections impliquant la musculature masticatrice et/ou les articulations temporo-mandibulaires (ATM), induisant douleur et/ou gêne fonctionnelle.

Il y a 3 degrés de dysfonctionnements classés par VALENTIN :

Dysfonction Légère : douleur et craquement lors de l’ouverture

Dysfonction Modérée : ouverture buccale limitée

Dysfonction Sévère : ouverture buccale impossible

  1. Etiologies :

L’étiologie du DAM est multifactorielle

  1. Troubles de l’occlusion :

Les fonctions occlusales sont perturbées, ce qui entraîne soit une anomalie de calage, de centrage ou de guidage ; ceci peut être due à :

  • édentement postérieur
  • extraction dentaire non compensée
  • perte de guidage antérieur

-prématurités en RC ou en OIM ou interférences lors des mouvements excentrés ceci est expliqué par la physiologie musculaire qui ne peut pas s’adapter à des positions non répétitives et doivent compenser cette instabilité occlusale par une surcharge musculaire et articulaire.

  1. Traitements orthodontiques :

Un traitement orthodontique mal fini peut altérer le fonctionnement de

l’appareil manducateur et de ce fait initier ou précipitent un DAM.

  1. Facteurs psychologiques :

Un terrain psychologique perturbé (anxiété, dépression, stress) peut favoriser ou créent le lit de la maladie.

3- Parafonctions et Bruxisme :

Les parafonctions orofaciales sont l’ensemble des activités anarchiques exercées de manière répétée ou prolongée mettant en jeu les organes de l’appareil manducateur.

Elles revêtent diverses formes et incluent les bruxismes, l’onychophagie, la morsure ou l’aspiration des lèvres et des joues, le mordillement

d’objets divers, les habitudes pulsionnelles de la langue ainsi qu’une

infinité de variations atypiques.

Le bruxisme est caractérisé par des contractions involontaires et inconscientes des muscles masticateurs en dehors de la fonction physiologique. Il est caractérisé aussi par une mise en contact, forcée et fréquente des deux arcades dentaires.

Dans les formes graves des parafonctions et notamment le bruxisme, une personne atteinte peuvent être à l’origine ou entretenir un dysfonctionnement crânio-mandibulaire.

  1. Symptomatologies cliniques :

Elles peuvent être musculaires ou articulaires, ou les deux.

  1.  Symptômes musculaires

Elles sont en général secondaires au spasme (contraction involontaire

d’un muscle). On observe 3 types de manifestations :

  1. Douleurs :

Due à une atteinte du muscle, de ses tendons ou de ses fascias. Elle est de topographie variable, selon qu’elle est douleur primitive (localisée au muscle puis irradiante) ou douleur à distance (douleur projetée ou référée)

  1. Limitation de l’ouverture buccale

Elle est due au spasme (trismus à cause des élévateurs) ou à la douleur (position antalgique)

  1. Hypertrophie musculaire

Liée à l’hyperfonction, correspond à une augmentation du volume des myofibrilles, peut concerner l’ensemble des muscles, touche souvent les masséters.

  1.  Symptômes articulaires :

Ce sont des douleurs, des bruits, une limitation ou exagération de

l’ouverture buccale. Ces manifestations peuvent être liées à une

atteinte synoviale ou ligamentaire, à une atteinte de l’appareil discal

ou des surfaces articulaires.

  1. Douleurs

-Localisées à l’ATM et l’oreille. Elles augmentent avec la mastication d’aliments durs, le bâillement, éternuement, fatigue, froid, parafonctions, humidité. Elles peuvent être spontanées ou provoquées par des mouvements mandibulaires.

-Les douleurs sont primitivement articulaires, elles peuvent devenir musculoarticulaires par spasme réflexe surajouté.

  1. Bruits :
    • Claquement : quand le disque est déplacé. Le claquement apparaît quand le condyle récupère le disque lors du mouvement mandibulaire.
    • Crépitation : perceptible à tous les degrés d’ouverture ou de fermeture buccale, il correspond aux frottements des surfaces articulaires souvent érodées.
  2. Limitation ou exagération de l’ouverture buccale :
    • Limitation : souvent due à la douleur : pression rétro discale ou obstacles intra articulaires (adhérences, corps étrangers).
    • Exagération : due à une hyperlaxité des attaches discales et condyliennes. La tête condylienne passe en avant du sommet du tubercule articulaire.
  1. Prise en charge thérapeutique : 1.Traitement symptomatique médicamenteux

Antalgiques : douleur type musculaire.

AINS :  douleur articulaire.

-Myorelaxant : prévention de l’augmentation d’une activité musculaire associée, prémédication avant une réduction de déplacement discale irréductible aigu.

Injection de toxine botulique A : dans les muscles masticateurs (amélioration des douleurs, diminution de la LOB et des contractures au bout de quelques jours 3 à 6 mois)

  1.  Education du patient et règles hygiéno-diététiques :
    • Séance éducative s’impose pour rassurer le patient sur la bénignité

des troubles, sur le pronostic et les facteurs étiopathogéniques.

  • Supprimer toutes les mauvaises habitudes
  • Mettre la mandibule au repos ; gouttière occlusale.
  1.  Thérapeutiques physiques et adjuvantes :
  • La kinésithérapie-rééducation :

– Ce sont des exercices passifs puis actifs des muscles masticateurs, réaliser progressivement et lentement, de manière indolore, répétés dans la journée, débutés avec un spécialiste puis continués par le patient. Ils sont très efficaces mais la limite est l’observance à long terme.

  1.  Traitement des troubles de l’occlusion
    • Equilibration occlusale
    • Traitement prothétique
    • Traitement orthodontique
    • Traitement chirurgical

Conclusion :

Le dépistage des DAM doit être effectué en routine par le chirurgien- dentiste. Il peut être rapide ou nécessiter une consultation spécifique en fonction de l’impact des DAM sur la qualité de vie du patient. Il s’inscrit dans une démarche globale de dépistage en médecine bucco-dentaire.

Lectures conseillées :

1- L’occlusion tout simplement Gérard Duminil

Dysfonctionnement de l’Appareil Manducateur

  Le dentiste examine les caries et propose des soins adaptés.
L’orthodontiste conseille souvent le port d’un appareil dentaire pour les enfants.
Une infection dentaire peut nécessiter l’intervention d’un endodontiste.
Le parodontiste traite les maladies des gencives comme la parodontite.
L’hygiéniste dentaire effectue le détartrage et enseigne les bonnes techniques de brossage.
Le chirurgien-dentiste réalise des extractions et pose des implants.
Le prothésiste dentaire conçoit des prothèses sur mesure pour restaurer les dents abîmées.
 

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