Dysfonctionnement de l’appareil manducateur
Dysfonctionnement de l’appareil manducateur
Historique
En 1934, James Costen décrit de multiples troubles (vertiges, acouphènes, algies, céphalées…) retrouvés chez des patients partiellement édentés ; il explique ces troubles par une compression du toit de la fosse mandibulaire. En 1948, Sicher réfute ces arguments et démontre que ces troubles seraient dus à une dystonie musculaire régionale et de mauvais contacts intermaxillaires. En 1956, Schwartz définit avec précision le Syndrome algique dysfonctionnel et introduit la théorie neuromusculaire. Puis, en 1969, Laskin propose la théorie psychophysiologique, insistant sur l’importance de l’action musculaire sur l’occlusion dynamique. C’est Rozencweig, en 1970, qui propose en premier l’appellation de SADAM pour désigner l’ensemble de ces signes. Ce terme a longtemps été utilisé par les francophones, alors que dans la littérature anglo-saxonne, on retrouve plutôt le terme « désordres temporo-mandibulaires ». En 1995, Rozencweig modifie sa vision et abandonne le terme « syndrome », qui sous-entend un ensemble de signes se produisant simultanément, ce qui n’était pas toujours le cas. En 2000, le Collège national d’occlusodontie adopte l’appellation « dysfonctionnements de l’appareil manducateur (DAM) ».
Définition
Les dysfonctions de l’appareil manducateur correspondent aux douleurs et aux troubles de fonctionnement de l’appareil manducateur en rapport avec une anomalie musculo-squelettique. Par référence au système atteint, nous parlons de DAM musculaire ou articulaire, en gardant à l’esprit l’unicité de l’appareil manducateur.
Étiologie
La reconnaissance des étiologies du DAM est une entreprise délicate en raison du nombre et de la complexité des facteurs intriqués et des modes très variés de réaction de l’appareil manducateur. Gola et Gothlieb classent ces étiologies en :
Facteurs prédisposants
Naturels ou acquis, ils créent le lit de la maladie.
Troubles de l’occlusion
- Prématurités occlusales : Ce sont des contacts occlusaux se produisant avant l’intercuspidation maximale, lors du mouvement de fermeture. Ces prématurités sont évitées par une déviation réflexe du chemin de fermeture, cette déviation produisant une augmentation d’activité des muscles de la propulsion.
- Interférences occlusales :
- Perte de calage postérieur : Face à un support molaire insuffisant, deux types de situations sont possibles :
- Le reste des dents réalise un calage suffisant pour prévenir un mouvement postérieur de la mandibule, un nouveau point d’appui apparaît en avant de la zone molaire, le condyle étant dirigé en haut et en avant.
- Le reste des dents n’assure pas le calage suffisant pour prévenir un mouvement postérieur de la mandibule, le bloc incisivo-canin supérieur réalise un plan de glissement et le condyle est dirigé en arrière, responsable d’une compression des tissus rétro-discaux. Le chef supérieur du ptérygoïdien latéral, seul élément stabilisateur de la position condylienne, est rapidement spasmé.
- Modifications de la dimension verticale d’occlusion (DVO) : Les modifications de la DVO sont généralement bien tolérées par l’appareil manducateur lorsqu’elles sont symétriques. Seules les modifications très importantes, brutales et surtout asymétriques (surélévation occlusale unilatérale même légère) peuvent engendrer un DAM.
- Anomalies occlusales d’origine squelettique : Les dysmorphoses maxillo-mandibulaires et condyliennes peuvent être responsables de perturbations occlusales et de DAM.
Hyperlaxité ligamentaire
- Congénitale (par exemple, syndrome de Marfan).
- Acquise (promandibulie fonctionnelle).
Para-fonctions
Elles développent des forces exagérées, statiques (crispation) ou dynamiques (bruxomanie). Ces para-fonctions sont symptomatiques d’une fragilité psychique ou d’une anomalie occlusale.
Terrain psychologique
L’anxiété et les autres troubles psychiques agiraient comme éléments catalyseurs des dysfonctions temporo-mandibulaires, en abaissant le seuil de résistance de l’appareil manducateur, en aggravant la contracture musculaire et en majorant les para-fonctions.
Facteurs physiopathologiques
Troubles vasculaires, rhumatologiques, métaboliques, hormonaux, troubles de l’homéostasie d’origine nutritionnelle, dégénératifs, infectieux… Des études récentes ont montré la possible existence d’un lien entre les fluctuations hormonales (taux d’œstrogènes) au cours du cycle ovarien et la survenue de DAM. Cela pourrait expliquer la prédominance féminine. Les récepteurs alpha et beta œstrogènes au niveau des muscles et le rôle de l’œstrogène dans le métabolisme du collagène (capsule et disque articulaire) sont impliqués.
Facteurs déclenchants
Ils perturbent brutalement l’homéostasie de l’appareil manducateur. Une situation de déséquilibre, stabilisée par une adaptation structurelle et fonctionnelle du fait de son installation progressive, peut être décompensée, provoquant l’apparition de symptômes et signes cliniques :
- Choc émotionnel : Deuil, stress intense…
- Modification brutale de l’occlusion : Orthodontie, prothèse iatrogène, extractions multiples.
- Modification comportementale : Mastication de chewing-gum, para-fonctions, onychophagie…
- Traumatismes :
- Lésions articulaires traumatiques.
- Ouverture buccale forcée (soins dentaires ou chirurgie maxillo-faciale sous anesthésie générale).
- Trauma accidentel (coup du lapin).
- Malpositions professionnelles à l’origine de microtraumatismes répétitifs.
- Fractures de la région condylienne.
- Fractures des maxillaires.
Facteurs d’entretien
Ils pérennisent la pathologie par des modifications structurelles, fonctionnelles ou neuropsychiques secondaires :
- Mauvaise posture.
- Migrations dentaires secondaires.
- Fragilité psychologique.
- Âge : La grande tolérance fonctionnelle chez l’enfant est liée davantage aux possibilités de croissance adaptative du condyle. Ces possibilités d’adaptation et la plasticité de l’ATM disparaissent progressivement avec l’âge. Cependant, une étude finlandaise (Vierola et coll., 2012) menée sur 483 enfants de 6 à 8 ans montre que 35 % des enfants présentent au moins un signe de DAM.
Pathogénie
La plupart des signes cliniques qui caractérisent le DAM peuvent trouver des explications. Le faisceau inférieur du ptérygoïdien latéral se contracte lors de l’ouverture buccale, de la propulsion et du côté non travaillant lors des mouvements de diduction. Le faisceau supérieur est activé essentiellement au cours des mouvements de fermeture buccale, des mouvements de rétro-pulsion et, plus accessoirement, du côté travaillant lors des mouvements de diduction. Ces deux chefs (supérieur et inférieur) possèdent des activités globalement antagonistes, et leur dérèglement fonctionnel constituerait un élément physiopathologique fondamental. De plus, les traumatismes articulaires, quelle que soit leur importance, en raison de leur répétition, entretiennent une irritation discrète mais continue par les tiraillements capsulo-disco-ligamentaires incessants qu’ils provoquent. Tous les sujets ne réagissent pas également à ces tiraillements : certains patients qui les supportent sans dommage pendant des années peuvent, à un moment donné, être sensibilisés par une tension psychique, et l’irritation devient alors génératrice de troubles.
Symptomatologie
Les manifestations cliniques du DAM sont d’un polymorphisme extrême. Certaines, évocatrices, orientent d’emblée vers l’appareil manducateur ; d’autres, plus équivoques, peuvent prêter à confusion.
Manifestations musculaires
Elles sont induites par des para-fonctions, les compensations musculaires de l’instabilité occlusale et les mouvements d’évitement. Liées le plus souvent au spasme, elles se traduisent par des douleurs, une limitation de l’ouverture buccale et une hypertrophie musculaire.
Réflexe d’éclissage
Il s’agit d’une réponse réflexe de protection induite par le système nerveux central (SNC), entraînant une contraction musculaire et des douleurs dans le but de protéger une région blessée d’un nouveau traumatisme.
Muscle agoniste contracté | Le SNC augmente l’activité d’un muscle antagoniste |
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- Le réflexe d’éclissage n’est pas une condition pathologique, mais au contraire une réponse physiologique normale du système neuromusculaire.
Courbatures
- Définition : Trouble musculaire primaire non inflammatoire, représentant généralement la première réponse du tissu musculaire à un réflexe d’éclissage prolongé.
- Cliniquement :
- Légère diminution de l’amplitude des mouvements actifs.
- Faiblesse musculaire.
- Légère douleur au repos.
- Douleur accentuée par la fonction.
- Palpation douloureuse.
Spasme
Le spasme musculaire est une violente contraction musculaire aiguë, soudaine et involontaire, induite par le SNC. Un muscle spasmé est donc raccourci et douloureux. Il survient après :
- Contraction prolongée et excessive d’un muscle.
- Étirement musculaire excessif.
Hyperfonctionnement musculaire | Anoxie ischémique | Accumulation de toxines | Spasme |
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Hypertrophie musculaire
L’augmentation du volume musculaire, unilatérale ou bilatérale, symétrique ou non, est secondaire à une hyperactivité musculaire.
Douleurs myofaciales
Retrouvées dans 84 % des cas au niveau du ptérygoïdien latéral. La douleur myofaciale est caractérisée par une douleur musculaire régionale sourde et par la présence de points musculaires gâchettes qui, à la palpation, produisent des douleurs référées.
Limitation de l’ouverture buccale (trismus)
Le trismus est intermittent et témoigne d’une contracture musculaire des élévateurs.
- Maximum au réveil et cède progressivement le matin lorsqu’il est favorisé par une bruxomanie nocturne.
- Maximum en fin de journée et cède en fin de nuit s’il est secondaire à une crispation diurne.
- Origine du trismus :
- Limitation de l’ouverture buccale + propulsion et diduction conservées : origine musculaire.
- Limitation de l’ouverture buccale + diduction altérée : origine articulaire.
Manifestations articulaires
Ces manifestations orientent plus volontiers vers l’articulation temporo-mandibulaire.
Douleurs
Elles sont typiquement localisées au niveau de l’articulation ou dans l’oreille, uni- ou bilatérales. Elles sont aggravées par :
- La mastication d’aliments durs.
- Le bâillement ou les éternuements.
- Le froid et l’humidité.
- La fatigue.
- Les para-fonctions.
Ces douleurs peuvent être spontanées ou provoquées par :
- Les mouvements d’ouverture buccale.
- Les mouvements de diduction.
- La pression au niveau de l’articulation.
Bruits articulaires (gnathosonies)
Ce sont des signes objectifs qui alertent le patient et attirent l’attention du praticien. Ils sont de trois types :
- Claquement : Bruit net, sonore, comparable à un fouet qui claque. Normalement, le disque est solidaire du condyle. Si le disque est déplacé (en avant ou en dedans) par rapport au condyle au cours des mouvements mandibulaires, il se manifestera par un claquement (correspondant au franchissement du bourrelet postérieur). Ces claquements, constants ou non, apparaissent à l’ouverture et à la fermeture buccale.
- Craquement : Bruit bref, sonore, comparable à une branche qui casse. Lors du glissement sous le tubercule articulaire, le disque serait freiné par des irrégularités à son niveau ; lorsqu’il les franchit, un craquement se produit.
- Crépitations : Suite de bruits faibles, répétés, assimilables à un bruit de râpe ou de pas sur du gravier. Perceptibles à tous les degrés d’ouverture et de fermeture buccale, ils correspondent au frottement des surfaces articulaires, souvent érodées, et font suspecter une perforation discale plus ou moins importante.
Perturbations dynamiques
- Ressaut : Signe visuel et tactile qui donne au patient la sensation, lors de l’ouverture buccale, que « la mandibule se décroche ». L’ouverture se fait alors en deux temps. Les ressauts traduisent une luxation discale antérieure réductible.
Atteintes synoviales et ligamentaires
- Rétro-discite :
- Les douleurs sont situées à la partie postérieure de l’articulation.
- Ces douleurs sont aggravées par les mouvements mandibulaires et la pression intra-articulaire.
- La morsure d’un abaisse-langue entraîne une diminution des douleurs.
- Capsulites :
- Souvent secondaires à un traumatisme ou à une surcharge articulaire.
- Les douleurs sont localisées à la partie latérale de l’articulation et provoquées par les mouvements d’ouverture.
- La palpation retrouve parfois une tuméfaction en regard de l’articulation.
Atteintes de l’appareil discal
- Déplacement discal réductible (DDR) : Le déplacement du disque en avant de la tête condylienne, bouche fermée, se réduit lors des mouvements de translation condylienne. Le condyle franchit le bourrelet postérieur (recoaptation discale avec claquement) ; lors du mouvement de retour, le claquement correspond à la décoaptation condylienne.
- Déplacement discal irréductible (DDI) : Le disque, déplacé en avant de la tête condylienne, n’est plus pris en charge par le condyle à l’ouverture buccale. Douleur et limitation de l’ouverture buccale prédominent au début de l’évolution.
- Hyperlaxités articulaires : L’hyperlaxité de l’appareil discal et capsulo-ligamentaire associe une augmentation d’amplitude des mouvements mandibulaires, des algies musculaires, des claquements articulaires très intenses à l’ouverture, et des signes de synovite. Dans les formes évoluées, la fermeture buccale peut être gênée par le disque, et ce n’est qu’après quelques manœuvres mandibulaires que le patient pourra fermer sa bouche.
Anomalies de structure
Les mouvements du complexe condylo-discal peuvent être perturbés par des anomalies structurales :
- Anomalies de l’appareil discal :
- Adhérences (néoformations essentiellement synoviales, qui unissent le disque à la surface temporale).
- Perforations discales.
- Anomalies osseuses :
- Arthrose temporo-mandibulaire : Survient à la suite de frottements excessifs des tissus articulaires, caractérisée anatomiquement par la détérioration et l’abrasion des cartilages articulaires avec formation concomitante d’os réactionnel sur les surfaces articulaires. Contrairement à l’arthrose du sujet âgé, l’arthrose du DAM est plus douloureuse.
Manifestations alvéolo-dentaires
En dehors des signes musculaires et articulaires, les patients souffrant de DAM peuvent se plaindre de troubles dentaires et parodontaux, tels que :
- Manifestations dentaires :
- Abrasions.
- Douleurs.
- Mobilités dentaires.
- Fractures coronaires.
- Migrations dentaires.
Manifestations crânio-cervico-faciales
- Céphalées.
- Manifestations otalgiques (acouphènes…).
- Manifestations oculaires (inconfort, douleur, photophobie, larmoiement…).
- Algies faciales.
- Myalgies cervicales : À toute contraction des muscles antérieurs de la face répond une contraction des muscles du cou et de la nuque pour maintenir la position de la tête.
- Manifestations linguales (glossodynies).
- Manifestations cervicales (douleurs et troubles de la posture).
Diagnostic différentiel
Malgré sa grande fréquence, le DAM ne doit pas être un diagnostic de facilité mais doit rester un diagnostic d’élimination. Il ne doit être retenu qu’après avoir éliminé :
Pathologies extra-manducatrices
Douleurs
- Algies musculaires : Font discuter les algies crânio-facio-cervicales.
- Algies articulaires : Font discuter les otalgies et douleurs péri-auriculaires.
- Douleurs crâniennes ou céphalées : Phénomènes douloureux subjectifs, elles accompagnent de nombreux processus pathologiques. Un examen neurologique suffit à distinguer les pathologies organiques des pathologies fonctionnelles chroniques.
- Otalgies et douleurs péri-auriculaires :
- Otites externes.
- Otites moyennes.
- Parotidite lithiasique.
- Douleurs faciales : D’évolution variable :
- Algie vasculaire de la face.
- Névralgie faciale (essentielle ou symptomatique).
- Algies dentaires (pulpites, desmodontite, syndrome du septum…).
- Algies d’origine sinusienne (sinusite aiguë, sinusite chronique, tumeur du sinus).
- Algies d’origine orbitaire (crise de glaucome aiguë, uvéite, trouble de la vision, tumeur orbitaire).
- Douleurs cervicales :
- Cervicalgie d’une mauvaise posture d’origine professionnelle.
- Cervicalgie d’un trouble statique du rachis.
- Cervicarthrose.
- Cervicalgie post-traumatique.
- Cervicalgies symptomatiques, révélant une tumeur.
Limitation de l’ouverture buccale
- Trismus de cause locale :
- Péricoronarite sur dent de sagesse.
- Cellulites et ostéites.
- Fracture mandibulaire (angle, branche montante, région condylienne).
- D’origine tumorale.
- Trismus de cause générale :
- Tétanos.
- D’origine toxique et médicamenteuse.
- D’origine métabolique et carentielle.
- D’origine neurologique.
Bruits articulaires
- Origine oto-neurologique :
- Otite moyenne.
- Otite interne.
- Origine vasculaire.
Autres pathologies manducatrices
Atteintes articulaires
- Affections infectieuses et inflammatoires :
- Affections infectieuses (arthrites septiques).
- Affections rhumatismales.
- Arthrite rhumatoïde.
- Affections dégénératives :
- Arthrose temporo-mandibulaire.
- Ankylose temporo-mandibulaire.
- Chondromatose synoviale.
Atteintes osseuses
- Malformations congénitales des articulations temporo-mandibulaires.
Atteintes musculaires
- Myopathies.
- Myosites.
- Myasthénie.
Traitement
Le traitement du DAM a pour buts :
- La sédation des phénomènes douloureux.
- La suppression des bruits articulaires.
- La restauration de la fonction.
Le traitement comprend trois volets : symptomatique, étiologique et physique.
Traitement d’urgence
Des gestes simples apportent souvent une amélioration, voire une résolution des symptômes.
Gouttière occlusale d’urgence : La butée occlusale antérieure
Elle peut être réalisée très rapidement au cabinet dentaire pour répondre en urgence à une symptomatologie musculaire aiguë. Cette gouttière d’urgence sera le plus rapidement possible remplacée par d’autres types de gouttières réalisées sur des moulages montés sur articulateur. Son port aboutit à une décontraction musculaire et à la sédation de la douleur, mais doit se limiter à quelques jours car elle présente un risque d’égression pour les dents postérieures et de compression des ATM.
Traitement médicamenteux
Selon la prédominance des problèmes algiques, inflammatoires ou spastiques, diverses thérapeutiques peuvent être prescrites :
- Antalgiques.
- Anti-inflammatoires non stéroïdiens : Joignent à l’effet anti-inflammatoire un effet antalgique non négligeable.
- Myorelaxants : Utilisés dans le traitement des contractures réflexes, en particulier lorsque celles-ci sont douloureuses.
- Toxines botuliniques : Des études expérimentales récentes (C. Denglehem, 2012) ont montré que l’injection intramusculaire de toxines botuliniques de type 2 (BOTOX® Allergan) apporterait un effet antalgique au niveau des muscles spasmés.
Traitement dentaire
- Traitement endodontique.
- Traitement des caries.
- Suppression des obturations débordantes.
- Extraction des dents irrécupérables.
Thérapeutique occlusale
Le traitement occlusal a pour but de rétablir un affrontement occlusal sans conflits entre dents antagonistes, assurant une posture mandibulaire équilibrée, permettant un bon fonctionnement et le repos de l’appareil manducateur.
Gouttières occlusales
La gouttière occlusale a pour but d’empêcher le sujet de retrouver son occlusion intermaxillaire habituelle (OIM) et de l’obliger à placer sa mandibule dans une nouvelle OIM, associée à un nouvel équilibre musculaire et articulaire.
Gouttières de reconditionnement neuromusculaire
Il s’agit d’appareils en résine acrylique lisse, transparente de préférence, le plus souvent dure, couvrant la surface occlusale de toute une arcade, soit maxillaire, soit mandibulaire. Leurs indications sont de deux ordres :
- Obtenir le reconditionnement neuromusculaire qui permettra de définir une relation intermaxillaire asymptomatique.
- Protéger les dents d’une usure excessive liée à des para-fonctions.
Gouttières de repositionnement mandibulaire
Indiquées dans les problèmes articulaires, elles présentent un mur de repositionnement et/ou des indentations profondes qui, lors de la contraction des muscles masticateurs, repositionnent obligatoirement la mandibule dans une position telle que les surfaces et les disques articulaires soient correctement coaptés. On en distingue trois types :
- Gouttières de réduction : Indiquées dans les DDR, elles ont pour objectif de caler la mandibule dans une position où l’ouverture et la fermeture se réalisent sans claquement. La position thérapeutique est repérée soit radiologiquement, soit par réglage clinique lors des mouvements mandibulaires. Cette gouttière doit être portée continuellement (24 h/24), même pendant les repas, et nécessite un port prolongé de 4 à 6 mois.
- Gouttière de décompression : Indiquée pour décomprimer l’articulation, préconisée dans le cas de luxation irréductible (le disque est confiné en avant de la tête condylienne, qui est dans une position postérieure comprimant la zone bilaminaire). L’intervention vise à repositionner, par manipulation de la mandibule, la tête condylienne sous le disque déplacé et à maintenir cette situation par un dispositif inter-occlusal. L’objectif est de diminuer la pression intra-articulaire par abaissement du condyle. La décompression articulaire favorise l’épaississement du ligament rétro-discal, qui joue le rôle d’un néodisque.
- Gouttière de stabilisation : Ce dispositif favorise la stabilisation de la mandibule en relation centrée (RC) et la protection des dents contre l’abrasion. Pour Orthlieb, elle est indiquée après le succès d’un repositionnement discal, afin de maintenir la coaptation des pièces articulaires dans la nouvelle position de référence. Elle est utilisée après une réduction discale manuelle ou une chirurgie de repositionnement discal.
Équilibration occlusale
C’est une procédure de réaménagement des rapports dento-dentaires, visant à corriger les anomalies occlusales responsables du DAM. La règle fondamentale réside dans la recherche et l’application des procédures thérapeutiques les plus conservatrices possibles.
- Restauration orthodontique : Vise à corriger les malocclusions en déplaçant les organes dentaires sans les altérer. L’orthodontie ne doit pas altérer la position mandibulaire corrigée par les traitements initiaux de repositionnement. Elle intervient pour corriger les anomalies dento-alvéolaires à l’origine du DAM (occlusion croisée, supraclusion…).
- Restauration prothétique : Restaure les dents absentes, représentant la thérapeutique la plus fiable du traitement occlusal, mais la moins conservatrice du point de vue tissulaire. Elle a plusieurs rôles :
- Augmenter le coefficient masticatoire.
- Répartir les charges sur l’ensemble des dents.
- Rôle psycho-esthétique.
- Meulage d’équilibration : L’ajustement occlusal par meulage est une phase de traitement irréversible, très délicate, impérativement précédée par une étude sur articulateur. Ses principes de base sont :
- Une économie tissulaire.
- Correction des malpositions dentaires tendant vers un meilleur alignement dentaire.
- Accentuation des reliefs occlusaux.
- Une nouvelle OIM assurant une position stable de la mandibule.
Thérapeutiques adjuvantes
L’utilisation des thérapeutiques adjuvantes joue un rôle complémentaire du traitement occlusal. Elles permettent la prise en charge psychosomatique du patient et contribuent à l’amélioration, voire à la guérison du DAM.
Physiothérapie
- Application de chaleur sèche : Sur l’articulation et le muscle douloureux, indiquée pour l’inflammation articulaire et éventuellement le spasme.
- Cryoanesthésie : Le cryoanesthésique est pulvérisé dans l’axe des fibres musculaires, en commençant par la zone douloureuse initiale et en finissant dans la région de la douleur irradiée.
- Pressothérapie : Une pression appliquée au niveau de la zone musculaire douloureuse pendant une minute engendre une hypoesthésie, permettant l’étirement du muscle concerné.
- Ultrasons : Utilisent des ondes acoustiques, avec des effets thermiques, mécaniques et antalgiques. Les séances, d’une durée de 10 minutes, sont quotidiennes.
- Stimulation électrique de contact : Les influx électriques cutanés inhibent le passage des influx nociceptifs provenant de l’appareil manducateur.
- Stimulation électrique percutanée : Deux électrodes passées à travers la peau permettent d’administrer des courants variables.
- Laser athermique (« soft laser » ou « low laser ») : Employé récemment pour soulager la douleur et gérer les troubles de l’ATM et des muscles masticateurs. Plusieurs auteurs ont démontré son efficacité dans la réduction des processus inflammatoires, l’atténuation de la douleur aiguë et chronique, et l’amélioration de la microcirculation locale. Cette thérapie est généralement considérée comme sûre.
Infiltration
- Anesthésiques locaux : Sans vasoconstricteur, injectés autour de l’articulation, dans l’articulation ou dans les muscles (ptérygoïdien latéral).
- Corticoïdes : Infiltration intra-articulaire à base de corticoïdes d’action intermédiaire ou retardée.
Massage et kinésithérapie
Ces thérapeutiques sont particulièrement bénéfiques dans le traitement des douleurs oro-faciales.
- Massage : Utilisé pour les douleurs myofasciales afin de soulager la douleur et d’améliorer la longueur et la souplesse des muscles. La fréquence des séances doit être de 30 minutes, deux fois par semaine, avec une force croissante lors des séances suivantes.
- Kinésithérapie : Vise à faire disparaître les composantes musculaires ou articulaires du DAM. Ses objectifs sont :
- Améliorer l’équilibre neuromusculaire.
- Maintenir la stabilité articulaire.
- Éliminer les étiologies primaires et secondaires en supprimant les para-fonctions surchargeant les composantes du système manducateur.
Les exercices sont effectués avec le kinésithérapeute ou par le patient pour les premières séances, après un échauffement musculaire d’une dizaine de minutes à l’aide de gants ou de compresses chaudes.
Traitement psychologique
Le facteur psychologique doit être pris en compte dans la thérapeutique du DAM. Le traitement dentaire isolé est moins efficace que celui associé à des thérapies psychologiques.
Traitements médicamenteux
Ces médicaments ne seront prescrits que par un médecin spécialiste :
- Tranquillisants : Permettent la relaxation et la sédation de l’anxiété.
- Hypnotiques : Rétablissent le cycle normal du sommeil.
- Antidépresseurs : Indiqués dans le cas d’un syndrome dépressif.
Psychothérapie
Toute consultation avec le médecin traitant a une vertu thérapeutique, et il faudra rassurer les patients sur la bénignité de leur affection. D’autres psychothérapies peuvent être employées (hypnothérapie, thérapies comportementales…), centrées sur l’acceptation du vécu douloureux par le patient. L’utilisation de thérapies spécifiques, comme la relaxation pratiquée par des psychiatres ou des psychologues, ainsi que des techniques apparentées comme l’auto-relaxation ou le yoga, est également possible.
Traitement chirurgical
Le traitement chirurgical de l’articulation temporo-mandibulaire s’adresse aux patients présentant des lésions irréversibles. Il vise avant tout à rétablir la fonction articulaire, en priorité à l’appareil discal, mais peut également concerner les surfaces osseuses articulaires. Les interventions se réalisent par arthroscopie ou par chirurgie classique.
Arthroscopie
Conduite sous anesthésie générale, elle permet :
- De confirmer le diagnostic avant une éventuelle intervention à ciel ouvert.
- De supprimer par lavage ou balayage les adhérences disco-temporales.
- De limiter l’amplitude des déplacements antéro-internes du condyle.
- De supprimer certaines petites exostoses temporales.
Chirurgie à ATM ouverte
Cette intervention, plus lourde, est indiquée pour tous les problèmes intra-articulaires majeurs (ankyloses, luxations antérieures douloureuses non réductibles). Les thérapeutiques sont multiples :
- Repositionnement discal : Le disque est replacé et fixé en arrière par des sutures.
- Perforation discale.
- Discectomie : Les disques dégénérés sont éliminés et remplacés soit par une partie de l’aponévrose temporale, soit par des implants siliconés.
- Chirurgie osseuse : Avancée mandibulaire par cale cartilagineuse rétro-condylienne.
Voici une sélection de livres:
- Guide pratique de chirurgie parodontale Broché – 19 octobre 2011
- Parodontologie Broché – 19 septembre 1996
- MEDECINE ORALE ET CHIRURGIE ORALE PARODONTOLOGIE
- Parodontologie: Le contrôle du facteur bactérien par le practicien et par le patient
- Parodontologie clinique: Dentisterie implantaire, traitements et santé
- Parodontologie & Dentisterie implantaire : Volume 1
- Endodontie, prothese et parodontologie
- La parodontologie tout simplement Broché – Grand livre, 1 juillet 2020
- Parodontologie Relié – 1 novembre 2005
Dysfonctionnement de l’appareil manducateur

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.