DOSIMETRIE ET RADIOPROTECTION EN IMAGERIE CRANIO-DENTAIRES

DOSIMETRIE ET RADIOPROTECTION EN IMAGERIE CRANIO-DENTAIRES

DOSIMETRIE ET RADIOPROTECTION EN IMAGERIE CRANIO-DENTAIRES

  • INTRODUCTION
  • Le succès de l’imagerie dentaire est dû au fait qu’elle permet une évaluation anatomique non invasive des éléments squelettiques et dentaires maxillo-faciaux et apporte des informations complémentaires souvent indispensables à la mise en évidence, la caractérisation, l’évaluation et le suivi de pathologies, ainsi qu’à leur traitement.
  • Toutefois, la réalisation d’une radiographie n’est pas anodine, elle peut avoir des conséquences sur la santé des personnes exposée Il faudra donc qu’elle soit justifiée par un examen clinique préalable et veiller, par mesure de précaution, à appliquer consciencieusement les mesures de radioprotection lors de sa

mise en œuvre.

  • II- la dosimétrie
  • II-A définition
  • La dosimétrie est la discipline qui s’attache à mesurer les effets des rayonnements dans la matière, en particulier dans les tissus biologiques. De nombreuses grandeurs ont été définies dans ce but
    • Dose absorbée (D):
  • La dose absorbée caractérise une irradiation et mesure son importance, c’est une référence essentielle en radiologie et en radioprotection car l’effet d’une irradiation est proportionnel à l’énergie communiquée par le rayonnement à la

masse de tissu irradié. Il s’exprime en gray (gy).

De: l énergie moyenne transmise par le rayonnement à la masse de tissu irradié. Il s’exprime en gray (gy).

Dose équivalente (H):

Si la dose absorbée peut encore se concevoir pour des matériaux inertes, la dose équivalente H, s’intéresse définitivement aux milieux biologiques, objet de la radioprotection, l’unité moderne pour H est le sievert

H = Wr D

Wr :un facteur de pondération D :la dose absorbée

On notera qu’on radiographie dentaire la dose équivalente et égale à la dose absorbée

puisque le facteur de pondération des rayons X est égal à 1(white et pharoah, 2014).

  • Dose efficace (E) :

Elle permet de comparer les risques radiologiques d’effets stochastiques liés à des examens d’imagerie concernant des zones anatomiques différentes.

-L’intérêt de cette grandeur est de permettre l’addition des risques d’effets aléatoires dus à plusieurs irradiations partielles et d’exprimer par un seul chiffre le risque cumulatif théorique sur l’ensemble de l’organisme.

H :des doses équivalentes reçues par chaque organe Wt: le facteur de pondération tissulaire de cet organe


Technique radiographique
La dose efficace


Imagerie intra-orale
Le cliché rétro-alvéolaire ou rétro-coronaire1 à 8 µSv (5 µSv en moyenne
Le mordu occlusal8 µSv



Imagerie extra-orale
Radiographie panoramique4 à 30 µSv avec 10 µSv enmoyenne
la téléradiographieentre 2 et 3 µSv
CBCTinférieure à 100 µsv pour un petit et moyen champ et comprise entre 80 à 300 µsv pour un grand champ
Les scanners maxillo- faciauxs’étend de 180 à 2100 µsv
  • Les dispositifs de mesure des taux d’irradiations
  • .DOSIMETRE PERSONNEL
  • Le dosimètre personnel passif sera porté à la poitrine afin de déterminer la dose reçue par le corps entier et il devra être porté sous le tablier plombé lorsque l’on en est équipé afin d’avoir une bonne

estimation de l’exposition du corps entier

  • DOSIMETRE D’AMBIANCE:
  • un dosimètre d’ambiance trimestriel doit être placé à un endroit représentatif de l’exposition de la zone réglementée à raison d’un dosimètre d’ambiance par générateur
  • DOSIMETRE TEMOIN:
  • un dosimètre témoin trimestriel est toujours joint aux dosimètres

personnels et d’ambiance.

  • . Les valeurs dosimétriques issues des dosimètres personnels et des

dosimètres d’ambiances seront retranchées de la valeur de référence du dosimètre témoin afin d’obtenir les doses d’irradiation artificielle engendrées par le générateur radiogène

  • Les dispositifs de mesure des taux d’irradiations :

L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) définit la radioprotection comme:

« l’ensemble des règles, des procédures et des moyens de prévention et de surveillance visant à empêcher ou à réduire les effets nocifs des rayonnements ionisants produits sur les personnes directement ou indirectement, y compris par les atteintes portées à l’environnement »

. La personne compétente en radioprotection (PCR)

Elle peut faire partie du cabinet dentaire (Médecin-dentiste lui-même ou un de ses personnels) ou bien être externe à l’établissement.

. Comité d’hygiène de sécurité et des conditions de travail

,Les acteurs de la radioprotection

Le médecin

de travail

Évaluer le suivi médical des travailleurs exposés aux rayonnements ionisants ;

-Évaluer la surveillance dosimétrique de ces travailleurs ;

  • Pour l’amélioration des conditions de travail, avant tout aménagement important modifiant les conditions d’hygiène et de sécurité ou les conditions de travail
  • Mettre en exergue le rôle du médecin du travail comme pivot de la radioprotection dans l’entreprise

LA JUSTIFICATION

La justification est la confirmation argumentée de l’indication clinique et du choix de la technique d’imagerie » (HAS et al., 2006).

L exposition des individus et des populations doit être maintenue au niveau le plus bas que l on puisse atteindre compte tenu de la technique et des facteurs économiques et sociaux

L’optimisation se fait à 2 niveaux, celui de la conception des équipements et des installations et celui des procédures quotidiennes de travail (ICRP, 2007b).

Les limites sont choisies suffisamment basses pour qu’ aucun effet déterministe n’ apparaisse et que la probabilité d effets stochastiques soit tolérable ou acceptable

Temps

-Il faut minimiser le temps d’exposition aux rayonnements au maximum en choisissant des capteurs sensibles et des générateurs performants.

– Plus le temps d’irradiation dure, plus la dose

reçue est grande

Il ne faut pas trop s’approcher des sources (et éviter leurs contact), observer une certaine distance des rayonnements mais toutes en permettant leurs utilisations

Distance

Écran

En plaçant des écrans entre la source et les individus, les rayonnements seront

Aussi à rappeler en dernier et pour éviter d’introduire des produits radioactifs dans le corps humain, il est consigné de ne pas manger, boire ou fumer dans un établissement utilisant des radionucléides

fortement atténués.

Les moyens de la

radioprotection

Collectifs

(EPC)

les paravents plombés ou les parois en verre plombé

Individuels (EPI)

  • Tablier plombé
  • Collier thyroïdien (collier cervical)
  • Plateau ou écran cervical plombé
  • Gants plombés
  • Lunettes plombées

tels que les paravents plombés ou les parois en verre plombé, sont toujours installés prioritairement par rapport aux équipements de protection individuelle, on peut toutefois les assimiler aux parois ou murs des locaux

derrière lesquelles le personnel s’abrite (ADF, 2012).

  1. Tablier plombé de protection radiologique :

Qui est l’un des principaux équipement de protection individuelle, d’une épaisseur minimale de 0,25mm (Rouas et Hauret,2014 : Giguère et Joly,2010 : Commission européenne, 2004 / NRPB,2001)

Tablier plombé pour médecin dentiste d’épaisseur de 0,35 mm de plomb

  1. Collier thyroïdien (collier cervical)

L’utilisation d’un collier thyroïdien de 0,5 mm équivalent plomb permet de protéger le sternum

et la glande thyroïde,

il est fortement recommandé chez les femmes enceintes et les enfants.

collier thyroïdien

tablier de radiographie avec protection thyroïdienne intégrée

Il présente le même rôle que le collier thyroïdien à savoir la protection de la thyroïde (0,5 mm de plomb). Selon (HAS et al., 2006) lorsque le faisceau est orienté de telle manière à ce qui il peut atteindre la thyroïde le plateau cervical ou collier thyroïdien est utilisé

plateau sous-mentonnier

doivent présenter de nombreuses qualités telles que le confort la souplesse et une liberté de mouvements et de présenter au minimum 0,25 mm d’équivalence plomb.

Selon Le Heron et al., 2010 il semblerait plus judicieux pour le médecin

dentiste d’apprendre à ne pas mettre les doigts dans le faisceau primaire plutôt qu’utiliser cet équipement. Ce qui explique que ce dernier n’est pas très utilisé dans le domaine dentaire.

Gants plombés radio protecteurs de 0,50 mm de plomb

Elles ne sont pas très utilisés en odontologie vu les faibles doses utilisés et le faite que le médecin dentiste ne doit normalement pas ce trouver près de la source d’exposition lors du déclenchement. Ces dernieres doivent avoir un équivalent de plomb de 0,50mm.

lunette plombée pour protection anti-rayons X

Afin de comprendre l’intérêt des mesures de radioprotection il faut étudier les effets produits par les rayons X sur le corps humain et savoir que la réalisation d’une radiographie n’est pas anodine et qu’elle peut avoir des conséquences sur la santé des personnes exposées

1 Effets déterministes

Les effets déterministes apparaissent rapidement chez tous les sujets exposés

lorsque la dose dépasse un certain seuil, mais si le seuil n’est pas atteint aucun effet n’est à redouter.

Les effets déterministes apparaissent lorsque plusieurs cellules d’un organe ou d’un tissu sont affectées et conduisent à la mort cellulaire d’un grand nombre de cellules. La gravité des effets sera proportionnelle à la dose ,

Les effets déterministes se produisent lors d’une exposition globale dépassant le seuil de 0,2 à 0,3 Gy ou lors d’une exposition partielle.

.2 Effets stochastiques

Les effets stochastiques dits aléatoires, conduisent à des lésions sub-

létales de l’ADN des cellules engendrant des mutations.

Ces mutations sont à l’origine soit de cancers lorsque l’altération touche une cellule somatique, soit des effets génétiques lorsque l’altération concerne une cellule germinale : spermatozoïde ou ovule.

Les effets stochastiques ne possèdent pas de seuil et sont théoriquement susceptibles d’apparaitre dès que l’on est exposé à un rayonnement ionisant mais avec un risque de survenue proportionnel à la dose.

La maladie apparaît chez un certain nombre d’individus mais pas chez tous,

NB:Le risque d’induction d’effets stochastiques varie en fonction de l’âge (la

radiosensibilité des tissus diminuant avec l’âge)

: Influence de l’âge sur le risque d’apparition d’effets stochastiques, le risque moyen étant donné pour les sujets de 30 ans (d’après Foucart, 2007 et Commission européenne, 2004)

  • PATHOLOGIES LIEES AUX RAYONS X
  • Chaque jour à travers le monde, 10 millions d’examens radiologiques sont réalisés soit 4 milliards par an (Praveen et al., 2013 ; Le Heron et al., 2010).
  • Le nombre d’examens d’imagerie médicale est en constante

augmentation (ICRP, 2006), le domaine de l’Odontologie

n’étant pas en reste

  • En effet, en cas d’irradiation partielle ou hétérogène, la

probabilité d’apparition de complications tardives (cancers et effets génétiques) ne dépend pas seulement de la dose absorbée et de la qualité du rayonnement, mais également de la radiosensibilité des organes irradiés.

  • Il existe des organes plus radiosensibles, tels que la moelle osseuse chez l’enfant; le sein et la thyroïde . , et d’autres peu radiosensibles , comme la peau et le foie

Leucémie Cancer de la thyroïde

Cancer du sein

Effets sur l’œil

Sensibilité de la peau

Pathologies vasculaires

En imagerie médicale, la demande d’un examen irradiant pour une femme enceinte n’est pas

contre-indiquée en soi.

Le risque malformatif et l’induction de cancer à long terme sont des effets d’une

irradiation

Prise d’une radiographie dentaire chez une femme

enceinte

En ce qui concerne la radiographie dentaire deux éléments sont importants

à considérer :

la dose transmise

est assez faible (environ 0,0074mSv pour une radiographie panoramique)

  • CONCLUSION
  • De plus, nous disposons des conditions et des moyens

nécessaires pour que l’exposition reste en dessous des limites de doses pour lesquelles les risques ne sont plus significatifs (Wambersie, 1991).

  • Toutefois, le principe de précaution et de radioprotection reste de vigueur et doit être appliqué du fait d’un risque potentiel aux faibles doses ; d’autant plus pour le praticien qui risque

d’accumuler des faibles doses durant toute sa carrière (Praveen

et al., 2013).

DOSIMETRIE ET RADIOPROTECTION EN IMAGERIE CRANIO-DENTAIRES

  Le dentiste examine les caries et propose des soins adaptés.
L’orthodontiste conseille souvent le port d’un appareil dentaire pour les enfants.
Une infection dentaire peut nécessiter l’intervention d’un endodontiste.
Le parodontiste traite les maladies des gencives comme la parodontite.
L’hygiéniste dentaire effectue le détartrage et enseigne les bonnes techniques de brossage.
Le chirurgien-dentiste réalise des extractions et pose des implants.
Le prothésiste dentaire conçoit des prothèses sur mesure pour restaurer les dents abîmées.
 

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