Diabète en odontostomatologie
Le diabète est l’une des pathologies chroniques dont l’incidence Augmente le plus ces dix dernières années .L’affection a un Retentissement multi viscéral. La cavité buccal en est pas épargnée, mais cet aspect est souvent négligé,voir ignoré. Présents Dans le diabète sucré detype1(DT1)outype2(DT2),les signes Buccaux sont parfois révélateurs de l’affection.
La relation entre diabète et maladies Buccales a été établie par de nombreuses études Épidémiologiques. Celles-ci s’accordent, dans leur grande majorité, à démontrer que, d’une part, le diabète est un facteur de risque susceptible de favoriser le développement de pathologie orale et d’autre part, que l’ infection buccale semble avoir une influence sur l’équilibre glycémique.
- Définition :
Le diabète est un des désordres endocriniens les plus communs. Il s’agit d’une affection chronique caractérisée par une hyperglycémie et d’autres modifications métaboliques qui résultent d’une activité inadéquate de l’insuline au sein de l’organisme.
Cette dernière fait suite soit à une concentration d’insuline circulante réduite, soit à une résistance des tissus cibles. En raison de l’importance de certaines complications et de leur prévalence, le diabète peut être considéré comme un syndrome qui consiste en anomalies métaboliques, en affection de la microvasculature (rétinopathie et néphropathie) et des vaisseaux importants (cardiaques et cérébraux) et en neuropathies.
- Classification :
Il existe différents types de diabète.
- Diabète de type 1 :
Le diabète de type 1 ou diabète juvénile est plus fréquent chez l’enfant et l’adulte jeune. C’est un diabète exclusivement insulinodépendant. Le terme dépendant signifie que non seulement l’insuline est nécessaire au contrôle optimal du glucose sanguin, ce qui peut être aussi vrai pour le diabète de type 2, mais que sans apport d’insuline exogène le patient peut développer un diabète céto-acidosique.
2-2 Diabète de type 2 :
Le diabète de type 2 affecte en général les sujets après 40 ans et ayant un excès pondéral. En raison d’une production adéquate d’insuline, ces patients ne développent pas de diabète céto- acidosique. Cependant, cette forme peut se développer en cas de stress important. Chez ces patients, l’apport d’insuline exogène peut être utilisé pour traiter les formes d’hyperglycémie persistante.
- Manifestations cliniques :
Polyurie, polydipsie, perte de poids, infections et trouble de la vision sont les principaux symptômes résultant de la déficience en insuline.
Celle-ci entraîne une diminution de l’entrée du glucose sanguin au sein des tissus et résulte en une accumulation :
- L’incapacité de résorption rénale de cet excès, résulte en une glycosurie et une polyurie (causée par une diurèse osmotique induite par le glucose).
- Cette dernière doit être compensée par un apport de fluide se traduisant par une
polydipsie.
- La perte de glucose par les urines se traduit par une perte de poids malgré une augmentation d’apport alimentaire (polyphagie).
- Les infections, fréquentes au niveau de la peau et du tractus urinaire, sont liées à l’hyperglycémie qui diminue les résistances à l’infection par entre autres la réduction de la fonction phagocytaire des polynucléaires neutrophiles.
- Les troubles de la vision sont causés par des changements de la forme et des qualités réfractaires du cristallin dus aux altérations osmotiques induites par l’hyperglycémie.
- Diagnostic :
Le diabète est souvent suspecté en raison de manifestations cliniques typiques (polyurie, perte de poids inexpliquée…) ; cependant le diagnostic repose sur l’élévation du sucre dans le sang (hyperglycémie) :
- Glycémie à jeun entre 1,10 g/l et 1,26 g/l à 2 reprises. Anomalies modérées avéré
-Glycémie à jeun ≥ 1,26 g/l (7,00 mmol/l) à 2 reprises. Diabète avéré
- Glycémie ≥ 2,00 g/l (11,1 mmol/l) que le que soit l’heure. S’accompagnant de symptômes cliniques
- Glycémie ≥ 2,00 g/l (11,1 mmol/l) 2 heures après une charge de 75 gr de glucose (HGPO). Hyper glycémie orale provoquée (tolérance au glucose)
- Complications :
Elles peuvent être aiguës ou chroniques. 5-1 Complications aiguës
Les complications aiguës entraînent une détérioration mentale et physique qui nécessite un traitement rapide. Il en existe trois formes :
- le diabète céto-acidosique :
- le coma hyperosmolaire ;
- le coma hypoglycémique :
L’étiologie de l’hypoglycémie est soit un dosage excessif d’insuline soit un retard dans la prise d’un repas, soit une activité physique excessive ou un stress important.
Sur le plan clinique, la symptomatologie se manifeste par deux mécanismes : l’un induit par la stimulation de la production des catécholamines (induite par la chute de la concentration sérique du glucose ; cette stimulation adrénergique cause : sédation, tachycardie, palpitations et tremblements) ; l’autre induit par la dépression en glucose du système nerveux central : perte de connaissance
la confirmation d’hypoglycémie sera faite par détermination du glucose sanguin.
5-2 Complications chroniques
- Les patients diabétiques développent fréquemment des affections de la microvasculature (rétinopathie et néphropathie) et des vaisseaux importants (cardiaques et cérébraux) et en neuropathies.
6-Traitement :
Le diabète est une maladie incurable. Le traitement, qui a pour but de contrôler la maladie, est toujours très individualisé et la coopération du patient est essentielle.
Les objectifs du traitement sont :
- le contrôle des symptômes liés à l’hyperglycémie (polyurie, troubles de la vision, perte de poids, etc.) qui régressent avec un retour à la normale du taux de glucose sérique ;
- la prévention des complications aiguës ou tardives.
Le traitement repose sur un contrôle alimentaire strict, sur l’administration d’agents hypoglycémiants et/ou d’insuline.
- Diabète et odontostomatologie :
- Manifestations buccales :
Différentes manifestations buccales particulièrement inflammatoires et infectieuses sont associées au diabète.
Elles sont essentiellement dues à une altération de la flore buccale, à des troubles fonctionnels des polynucléaires neutrophiles et aux micro-angiopathies.
Candidoses, gingivites persistantes, parodontites, polycaries et sécheresse buccale peuvent constituer un des premiers signes buccaux de la maladie.
Les patients diabétiques sont aussi sujets à des retards de cicatrisation et à des ulcérations pouvant persister malgré les approches thérapeutiques habituelles.
De plus, il faut ajouter à ces manifestations l’odeur d’acétone de l’haleine, la rapidité de reformation du tartre. L’hypotonicité de la langue et l’hyperviscosité salivaire.
- Evaluation en pratique quotidienne :
En pratique quotidienne, le chirurgien-dentiste peut être amené à réaliser des soins à deux types de patients :
- un premier type où il y a suspicion de diabète
- un deuxième type où le diagnostic est établi que le diabète soit contrôlé ou non .
- Évaluation en présence d’une suspicion de diabète :
Tout patient présentant les symptômes cardinaux du diabète (polydipsie, polyurie, polyphagie, perte de poids et/ou des manifestations buccales pouvant être fortement suggestives de la maladie : candidoses, gingivites persistantes, parodontites, polycaries et sécheresse buccale, retards de cicatrisation et à des ulcérations persister récalcitrantes aux traitements habituels un bilan biologique doit être demandé. Le diagnostic de diabète est posé par élévation du taux de glucose du sang :
- Glycémie à jeun entre 1,10 g/l et 1,26 g/l à 2 reprises. Anomalies modérées avéré
- Glycémie à jeun ≥ 1,26 g/l (7,00 mmol/l) à 2 reprises. Diabète avéré
- Glycémie ≥ 2,00 g/l (11,1 mmol/l) que le que soit l’heure. S’accompagnant de symptômes cliniques
- Glycémie ≥ 2,00 g/l (11,1 mmol/l) 2 heures après une charge de 75 gr de glucose (HGPO). Hyper glycémie orale provoquée (tolérance au glucose)
Le patient devra être adressé à un médecin généraliste ou à un diabétologue.
- Évaluation du patient diagnostiqué comme étant diabétique :
Cette évaluation aura pour objet de déterminer ; selon la nature du diabète, le traitement suivi, la présence de complications associées, les antécédents d’accidents hypoglycémiques et/ou les antécédents d’hospitalisation. La sévérité et l’efficacité du traitement suivi (par contrôle de la glycémie permettant de juger si le diabète est contrôlé ou non= apprécier l’équilibre glycémique) et ainsi définir le statut médical du patient.
- Paramètres biologiques d’évaluation de l’équilibre glycémique :
L’hémoglobine glyquée (HbA1c) est le paramètre biologique qui permet d’apprécier l’équilibre glycémique :
- C’est le témoin de la moyenne des glycémies sur une période de deux mois.
- Sa valeur normale est habituellement comprise entre 3,5 et 6,0 %, chez l’adulte, l’enfant ou l’adolescent.
- L’HbA1c permet de bien mieux mesurer le diabète que la glycémie à jeun.
- L’approche thérapeutique du patient diabétique varie, en fonction de l’état de son équilibre glycémique.
Prise en charge d’un patient diabétique équilibré :
Le patient diabétique équilibré est considéré « saint ». Les précautions seront communes à celles de tout autre patient.
Prise en charge d’un patient diabétique déséquilibré :
Précautions générales :
En pratique quotidienne, l’objectif premier du praticien sera d’éviter des troubles ou déséquilibres métaboliques durant la période du traitement.
En règle générale le patient devra être informé de la manière précise sur la démarche à suivre concernant son régime et/ou son traitement (traitement à l’insuline, médications hypoglycémiantes, etc.) aussi de veiller à ce que le patient ne soit pas à jeun .de façon à réduire au maximum tout risque d’accidents d’hypoglycémie.
Le chirurgien-dentiste devra être particulièrement attentif à l’égard du risque infectieux et du stress.
Le patient doit prendre ses médications et doit en être informé.
Les soins seront réalisés le matin et le patient sera invité à prendre un petit déjeuner normal. La séance doit être de courte durée.
- Si un rendez-vous déborde sur l’heure normale de la prise d’un repas, une interruption des soins devra être envisagée pour permettre au patient de s’alimenter (en général un jus d’orange est parfaitement approprié).
- Si, après les soins le patient a une fonction masticatoire limitée, une prescription d’aliments mous ou liquides doit être faite afin de maintenir l’apport calorique.
Précautions à l’égard de la susceptibilité à l’infection :
L’hyperglycémie réduit la fonction phagocytaire des granulocytes et peut favoriser la croissance de certains micro-organismes. Une prescription antibiotique, à large spectre, est recommandée. E le peut être débutée la veille de l’extraction dentaire est poursuivie pendent les 07 jours suivants.
Précautions à l’égard du stress :
En raison de l’effet stimulant du stress sur la production d’adrénaline et de corticoïdes qui sont hyperglycémiants ; l’approche du psychologique du patient doit être rassurante. Dans les cas d’anxiété importante une prémédication sédative doit être prescrite.
Précautions dans le cadre de l’anesthésie :
L’utilisation du vasoconstricteur adrénaliné « peut être déconseillée » de par son effet hyperglycémiants.
L’utilisation du vasoconstricteur noradrénaliné est autorisée car il est dépourvu d’effet hyperglycémiant.
Il n’y aucune contre-indication à la réalisation de l’anesthésie tronculaire.
Précautions à prendre dans le cadre de la prescription :
Sauf affection associée (qui nécessite une modification des posologies), les antibiotiques de prescription usuelles en stomatologie, les sédatifs et les antalgiques usuels peuvent être utilisés sans complications. Cependant, la prescription d’anti-inflammatoires, notamment, les stéroïdiens doits prendre compte de leurs effets hyperglycémiants et de leurs interactions éventuelles avec les traitements en cours.
Malaise hypoglycémique :
Le patient diabétique est particulièrement exposé au malaise hypoglycémique. En effet, un excès d’insuline ou l’omission d’un repas, malgré la prise d’insuline, peut être à l’origine d’un taux de glucose sanguin insuffisant.
Le malaise hypoglycémique peut être précipité par le stress, l’infection ou l’anxiété.
Il est caractérisé entre autres par des sudations, une asthénie marquée, des troubles de la conscience, des tremblements et une tachycardie…etc.
Il peut être traité par l’administration immédiate de glucose sous forme de jus de fruit de pain ou de sucre. Dans l’impossibilité d’une telle administration, en raison d’une perte de connaissance par exemple, une administration par voie intraveineuse de sérum glucosé ou de glucagon doit être réalisée.
Diabète en odontostomatologie
Voici une sélection de livres:
- Guide pratique de chirurgie parodontale Broché – 19 octobre 2011
- Parodontologie Broché – 19 septembre 1996
- MEDECINE ORALE ET CHIRURGIE ORALE PARODONTOLOGIE
- Parodontologie: Le contrôle du facteur bactérien par le practicien et par le patient
- Parodontologie clinique: Dentisterie implantaire, traitements et santé
- Parodontologie & Dentisterie implantaire : Volume 1
- Endodontie, prothese et parodontologie
- La parodontologie tout simplement Broché – Grand livre, 1 juillet 2020
- Parodontologie Relié – 1 novembre 2005
Diabète en odontostomatologie

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.