CROISSANCE DES TISSUS MOUS – ORTHOPÉDIE-DENTO-FACIALE

ÉTABLISSEMENT DE L’OCCLUSION – ORTHOPÉDIE-DENTO-FACIALE

ÉTABLISSEMENT DE L’OCCLUSION– ORTHOPÉDIE-DENTO-FACIALE

ÉTABLISSEMENT DE L’OCCLUSION

Introduction

L’occlusion désigne la manière dont les dents des arcades maxillaire et mandibulaire s’articulent lorsqu’elles entrent en contact, notamment en position de repos (occlusion centrée) ou lors des fonctions (mastication, déglutition). En orthopédie dento-faciale (ODF), l’établissement d’une occlusion harmonieuse est un objectif central, car elle conditionne la fonction, la stabilité et l’esthétique du complexe oro-facial. Ce processus, qui se déroule principalement pendant la période de denture mixte et permanente, est influencé par la croissance dentaire, maxillo-faciale et les facteurs fonctionnels.

Développement de l’occlusion

L’occlusion se met en place progressivement à travers les différentes phases de la dentition, depuis la denture temporaire jusqu’à la denture permanente. Chaque phase joue un rôle spécifique dans l’alignement des dents et l’équilibre des arcades.

Denture temporaire (2,5 à 6 ans)

  • Caractéristiques : Les 20 dents de lait (incisives, canines, molaires) sont en place, formant des arcades dentaires courtes et arrondies. Les dents de lait sont plus petites que les dents définitives, ce qui laisse des espaces interdentaires (diastèmes physiologiques) favorisant l’éruption future des dents définitives.
  • Occlusion : L’occlusion est généralement de type « bout à bout » au niveau des incisives, avec un léger surplomb vertical (overbite) et horizontal (overjet). Les molaires de lait établissent une relation de classe I (cuspide mésio-vestibulaire de la première molaire maxillaire en occlusion avec le sillon inter-cuspidien de la première molaire mandibulaire).
  • Rôle : La denture temporaire sert de guide pour l’éruption des dents définitives et stimule la croissance des maxillaires par les fonctions masticatoires.

Denture mixte (6 à 12 ans)

  • Phase précoce (6 à 9 ans) :
  • Éruption : Les premières molaires définitives et les incisives définitives apparaissent. Les incisives définitives, plus grandes que leurs homologues temporaires, peuvent entraîner un encombrement temporaire ou des malpositions (rotations, chevauchements).
  • Occlusion : Les premières molaires définitives établissent la « clé d’occlusion » (relation de classe I), qui sert de référence pour l’alignement des autres dents. Les incisives maxillaires présentent souvent un léger surplomb par rapport aux incisives mandibulaires.
  • Facteurs fonctionnels : La langue, les lèvres et les joues influencent la position des incisives. Une déglutition atypique ou une respiration buccale peut perturber l’occlusion.
  • Phase tardive (9 à 12 ans) :
  • Éruption : Les canines, prémolaires et deuxièmes molaires définitives font leur apparition. Les canines maxillaires, qui érigent tardivement, jouent un rôle clé dans la stabilité transversale des arcades.
  • Occlusion : Les relations inter-arcades se stabilisent progressivement, avec un ajustement des contacts cuspide-fossette entre les dents antagonistes. Les malocclusions (classes II ou III, béances, supraclusions) deviennent plus évidentes si des anomalies de croissance ou des dysfonctions persistent.

Denture permanente (12 ans et plus)

  • Caractéristiques : Les 28 dents définitives (hors dents de sagesse) sont en place, formant des arcades paraboliques plus longues et plus larges que celles de la denture temporaire. Les dents de sagesse, lorsqu’elles érigent (17-25 ans), peuvent provoquer un encombrement si l’espace est insuffisant.
  • Occlusion idéale : Selon Angle (1899), une occlusion normale (classe I) se caractérise par :
  • Un alignement harmonieux des dents sur les arcades.
  • Une relation molaire de classe I.
  • Un overjet (surplomb horizontal) de 2-3 mm et un overbite (surplomb vertical) de 1-2 mm.
  • Des contacts cuspide-fossette optimaux entre les dents maxillaires et mandibulaires.
  • Stabilité : La phase de contention post-traitement est cruciale pour maintenir l’occlusion, car les tissus parodontaux et les fonctions oro-faciales continuent de s’adapter.

Facteurs influençant l’établissement de l’occlusion

L’occlusion résulte d’un équilibre entre des facteurs génétiques, environnementaux et fonctionnels :

  • Facteurs génétiques : Déterminent la taille, la forme et la position des dents, ainsi que la morphologie des maxillaires. Les dysmorphies squelettiques (rétrognathisme, prognathisme) sont souvent héréditaires.
  • Croissance maxillo-faciale : La croissance différentielle des maxillaires et de la mandibule influence les relations inter-arcades. Par exemple, une mandibule sous-développée peut entraîner une malocclusion de classe II.
  • Éruption dentaire : Le calendrier et la séquence d’éruption, ainsi que la disponibilité d’espace sur les arcades, conditionnent l’alignement des dents.
  • Facteurs fonctionnels :
  • Mastication : Les forces masticatoires modèlent les procès alvéolaires et renforcent les contacts interdentaires.
  • Langue et lèvres : Une langue en position basse ou des lèvres hypotoniques peuvent provoquer des malpositions dentaires (protrusion, béance antérieure).
  • Respiration : Une respiration buccale chronique est associée à un rétrécissement du maxillaire et à une rotation postérieure de la mandibule, favorisant les malocclusions.
  • Habitudes orales : La succion du pouce, l’interposition de la langue ou l’utilisation prolongée d’une tétine peuvent perturber l’occlusion.
  • Facteurs pathologiques : Les caries, les pertes prématurées de dents de lait, les traumatismes ou les anomalies dentaires (agénésie, dents incluses) peuvent déséquilibrer l’occlusion.

Anomalies de l’occlusion

Les malocclusions sont classées selon le système d’Angle (1899) et peuvent être d’origine dentaire, squelettique ou mixte :

  • Classe I : Relation molaire normale, mais avec des anomalies dentaires (chevauchements, diastèmes, rotations).
  • Classe II : La première molaire maxillaire est en avant de la mandibulaire (division 1 : incisives maxillaires protrusives ; division 2 : incisives maxillaires rétro-inclinées). Souvent liée à un rétrognathisme mandibulaire ou un prognathisme maxillaire.
  • Classe III : La première molaire mandibulaire est en avant de la maxillaire, souvent associée à un prognathisme mandibulaire ou un rétrognathisme maxillaire.
  • Autres anomalies :
  • Béance antérieure : Absence de contact entre les incisives maxillaires et mandibulaires, souvent liée à des habitudes orales ou une respiration buccale.
  • Supraclusion : Surplomb vertical excessif, pouvant user les dents ou causer des problèmes parodontaux.
  • Occlusion croisée : Inversion des rapports cuspide-fossette, souvent due à un rétrécissement maxillaire.

Intérêt en orthopédie dento-faciale

L’étude de l’occlusion est fondamentale en ODF pour :

  • Diagnostic : Évaluer les relations inter-arcades à l’aide d’examens cliniques (inspection, palpation) et d’analyses radiographiques (téléradiographie, panoramique). Les modèles d’étude (moulages) permettent de visualiser les contacts dentaires.
  • Plan de traitement :
  • Prévention (6-8 ans) : Corriger les habitudes orales néfastes ou guider l’éruption des dents définitives pour éviter les malocclusions.
  • Interception (8-11 ans) : Utiliser des appareils orthopédiques (expanseurs, activateurs) pour corriger les dysmorphies squelettiques pendant la denture mixte.
  • Correction (11-17 ans) : Aligner les dents avec des appareils fixes (multibagues) ou amovibles pour établir une occlusion fonctionnelle.
  • Pronostic : Anticiper la stabilité de l’occlusion en fonction de la croissance résiduelle, des fonctions oro-faciales et de la compliance du patient.
  • Suivi : Mettre en place une contention (gouttières, fils collés) pour maintenir les résultats après le traitement.

Conclusion

L’établissement de l’occlusion est un processus complexe, influencé par la dynamique de la croissance dentaire et maxillo-faciale, ainsi que par les fonctions oro-faciales. En ODF, une intervention adaptée au stade de développement du patient permet de prévenir, intercepter ou corriger les malocclusions, assurant ainsi une occlusion fonctionnelle et esthétique. Une surveillance prolongée est nécessaire pour garantir la stabilité des résultats, en particulier pendant la période de croissance.

CROISSANCE DES TISSUS MOUS – ORTHOPÉDIE-DENTO-FACIALE

  La santé bucco-dentaire est essentielle pour le bien-être général, nécessitant une formation rigoureuse et continue des dentistes. Les étudiants en médecine dentaire doivent maîtriser l’anatomie dentaire et les techniques de diagnostic pour exceller. Les praticiens doivent adopter les nouvelles technologies, comme la radiographie numérique, pour améliorer la précision des soins. La prévention, via l’éducation à l’hygiène buccale, reste la pierre angulaire de la pratique dentaire moderne. Les étudiants doivent se familiariser avec la gestion des urgences dentaires, comme les abcès ou les fractures dentaires. La collaboration interdisciplinaire avec d’autres professionnels de santé optimise la prise en charge des patients complexes. La santé bucco-dentaire est essentielle pour le bien-être général, nécessitant une formation rigoureuse et continue des dentistes.  

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