Croissance des Tissus Mous (Orthodontie)

Croissance des Tissus Mous (Orthodontie)

Croissance des Tissus Mous (Orthodontie)

Introduction

L’information diffusée par la télévision, la presse, la publicité, la mode et la vie moderne en général ont rendu les individus plus exigeants quant à leur apparence physique, où l’esthétique dentaire occupe une place prépondérante. Être belle, être beau, être jeune est une préoccupation majeure de notre société. L’orthodontiste ne peut plus ignorer ce désir dominant exprimé par la majorité de ses patients.

Rappel sur l’Embryogenèse des Tissus Mous de la Face

Les Muscles

Les muscles peauciers et faciaux tirent leur origine des cellules de la crête neurale céphalique au niveau de l’encéphale, qui migrent chez l’humain à partir de la 6ᵉ semaine de vie intra-utérine (VIU) dans les ébauches des 1ᵉʳ et 2ᵉ arcs branchiaux, où elles se différencient en myoblastes.

Les muscles de la langue se forment à partir des myoblastes issus des myotomes occipitaux.

Les muscles oculo-moteurs proviennent d’un massif cellulaire constitué de myoblastes qui se différencient initialement de part et d’autre de la membrane pharyngienne. Ces massifs, appelés myotomes préotiques, donnent naissance à des muscles innervés par les nerfs crâniens III, IV et VI.

Les Tissus Cutanés

La peau de la face est issue de l’épiblaste et du mésenchyme intra-embryonnaire sous-jacent.

L’Épiderme

L’épiderme se constitue progressivement à partir du feuillet épiblastique. Au cours du 2ᵉ mois, le feuillet épithélial simple initial devient le siège de nombreuses mitoses, formant la couche germinative, tandis que les cellules plus âgées constituent une couche superficielle appelée périderme ou épitrichium.

À partir du 3ᵉ mois, les cellules dérivées de la couche germinative se différencient en kératine, et l’épiderme prend progressivement son aspect définitif avec plusieurs couches correspondant aux différents stades de kératinisation. Les cellules pigmentaires, issues des crêtes neurales, s’intercalent dans la couche germinative.

Les cellules superficielles desquament, et un dépôt appelé « vernis caseosa » apparaît à la surface de l’épiderme. Ce dépôt, issu du mélange des produits de desquamation, des sécrétions des premières glandes cutanées et des cellules amniotiques altérées, protège la peau de la macération par le liquide amniotique. Son épaisseur augmente jusqu’à la naissance.

Le Derme

Le derme se développe à partir du mésenchyme intra-embryonnaire sous-jacent à l’épiblaste. Le tissu conjonctif se différencie, et les différentes zones du derme deviennent identifiables à partir du 4ᵉ mois, moment où se forment les papilles dermiques.

Croissance des Tissus Mous

La convexité du profil squelettique diminue avec l’âge, et cette évolution doit être prise en compte pour évaluer la croissance des tissus de recouvrement. De manière générale, la convexité squelettique tend à diminuer, le profil cutané (nez inclus) devient moins convexe, tandis que le profil cutané (nez exclus) reste stable. Ainsi, un profil très convexe chez un jeune enfant, caractérisé par des lèvres proéminentes et un nez court d’aspect enfantin, peut évoluer vers un profil concave après la puberté, grâce à un nez plus long, une symphyse plus épaisse et des lèvres tendues.

Une estimation esthétique réalisée pendant la période de croissance doit donc être révisée régulièrement.

Évolution Générale du Profil

À la naissance, le nouveau-né présente une convexité importante du profil, qui diminue de près de moitié entre 6 mois et 3 ans en raison d’une croissance mandibulaire rapide. Entre 4 et 8 ans, les changements sont insignifiants, puis la convexité diminue à nouveau après 8 ans jusqu’à l’adolescence. La croissance des tissus cutanés est plus tardive que celle des tissus osseux.

La Croissance Nasale

La croissance nasale est constante entre 1 et 10 ans sans décélération, ce qui doit être pris en compte dans les analyses diagnostiques. Elle se fait vers le bas et l’avant jusqu’à 18 ans, avec un vecteur vertical plus marqué que le vecteur horizontal.

Selon A. Posen et R.M. Ricketts, la longueur nasale est plus importante chez les garçons que chez les filles à tous les âges. Elle augmente en moyenne de 26,1 mm pour les filles et de 27 mm pour les garçons entre la naissance et l’âge adulte.

Entre 9 et 15 ans, la pointe nasale progresse en avant du plan facial à raison de 1 mm par an, mais au pic pubertaire, ce déplacement peut atteindre 2 mm par an. Les garçons connaissent généralement une poussée nasale pubertaire entre 13 et 15 ans, tandis que les filles présentent une croissance plus uniforme.

La croissance nasale se fait en bas et en avant. La forme de l’os propre du nez détermine la direction de cette croissance, qui peut :

  • Provoquer une poussée en avant, marquant une bosse.
  • Rester parallèle, induisant une croissance homothétique.
  • Suivre une poussée vers le bas, selon l’angle de la base du nez.

La profondeur du nez augmente régulièrement de 1 mm par an entre 6 mois et 15 ans, avec une accélération vers 17 ans.

Chaconas note une corrélation entre la typologie nasale et la forme générale du profil. Dans les cas de classe II squelettique, l’arête nasale suit la convexité générale de la face. En classe III, le profil nasal est plus concave, tandis qu’en classe I, il est rectiligne.

La Croissance Labiale

La croissance des lèvres supérieure et inférieure suit un schéma similaire, mais l’intensité est presque double pour la lèvre inférieure. Les lèvres deviennent de plus en plus rétrusives avec l’âge par rapport à la ligne esthétique, car la croissance nasale est plus intense que celle du menton. Il est donc essentiel de considérer l’éminence nasale dans l’analyse du profil.

La Lèvre Supérieure

Selon Subtelny, la lèvre supérieure, solidaire du nez, s’allonge et s’épaissit au niveau du vermillon. Cet allongement, en moyenne de 6,5 mm entre la naissance et l’âge adulte, est rapide jusqu’à 3 ans, ralentit jusqu’à 6 ans, puis reprend son rythme initial jusqu’à 15 ans pour les garçons et 14 ans pour les filles. Ensuite, la croissance diminue, et l’augmentation de la hauteur est principalement liée aux structures nasales.

Chez l’adulte, la lèvre supérieure s’aplatit sagittalement, mais l’ourlet vermillon conserve sa hauteur. Normalement, elle couvre environ 70 % de la surface de l’incisive supérieure, et son bord libre ne doit pas dépasser de plus de 3 mm le bord inférieur de l’incisive supérieure. Après 9 ans, les rapports entre la lèvre supérieure et les dents restent constants.

La Lèvre Inférieure

La lèvre inférieure s’allonge en moyenne de 8,2 mm entre la naissance et l’âge adulte. Après 9 ans, ses rapports avec les dents et avec la lèvre supérieure restent stables. Cet allongement suit la croissance faciale verticale. Chez l’adulte, la lèvre inférieure s’aplatit, sa hauteur diminue, et la largeur de la bouche tend à augmenter. Elle recouvre environ 30 % de la surface vestibulaire restante de l’incisive supérieure.

Le Menton

De profil, la position du menton devient rapidement plus antérieure par rapport à la base du crâne. À 1 an, il est plus proéminent de 4° chez les garçons que chez les filles. Chez les filles, les trois quarts de la croissance totale sont réalisés à cet âge, tandis que chez les garçons, seule la moitié est atteinte, leur croissance étant plus prolongée et tardive. La position verticale du menton dépend de la direction de la croissance faciale.

Les Changements d’Épaisseur des Tissus Mous avec la Croissance

La croissance en épaisseur des tissus mous est très rapide et variable de la naissance à 3 ans. À partir de cet âge, elle devient uniforme jusqu’à la puberté, puis se stabilise à l’âge adulte, avec des variations parfois significatives. L’épaisseur des tissus mous est de 3 à 4 mm plus importante chez les garçons que chez les filles.

  • La glabelle : Sa croissance est plus marquée chez les garçons.
  • Le nasion cutané : Il reste dans un rapport constant ou décroissant avec le nasion osseux.
  • Le point A cutané : Il augmente de 5 mm entre 3 et 15 ans en raison de la maturation musculaire de l’orbiculaire.
  • La lèvre supérieure : Elle est influencée par la croissance nasale.
  • Le Pog cutané : Entre 3 et 18 ans, il augmente peu, de 2,4 mm pour les garçons et 1 mm pour les filles, selon Burstone.

Les Variations des Éléments Cutanés avec les Éléments Osseux

Le mouvement du menton suit strictement celui de la mandibule. En revanche, au niveau du maxillaire, la protrusion de la base osseuse diminue progressivement, mais cette réduction de convexité ne se retrouve pas dans le profil cutané. L’épaississement des tissus au niveau du point A est plus important et lié à un mouvement en avant du nez.

L’Influence du Sexe

La croissance générale du profil diffère entre les garçons et les filles, avec une précocité d’environ 2 ans pour ces dernières. Les garçons présentent une croissance plus tardive et plus importante. À l’âge adulte, il n’existe aucune différence de sexe dans la position de la mandibule, mais :

  • À 7 ans, les garçons ont atteint la moitié de leur prognathisme définitif.
  • À 7 ans, les filles ont atteint les trois quarts de leur prognathisme définitif.

Selon D. Subtelny, une légère différence de convexité de profil existe entre les sexes, avec un menton plus proéminent chez les garçons :

  • À 9 ans : 175° pour les garçons, 174° pour les filles.
  • À 18 ans : 179° pour les garçons, 177° pour les filles.

En résumé, le profil est généralement plus plat chez les garçons et plus convexe chez les filles. Le nez joue un rôle clé dans la détermination du profil en raison de sa croissance plus tardive.

Croissance des Tissus Mous (Orthodontie)

  La prévention des caries repose sur une hygiène bucco-dentaire rigoureuse et des visites régulières chez le dentiste. La maîtrise des techniques d’anesthésie locale est essentielle pour assurer le confort du patient lors des soins. L’imagerie dentaire, comme la radiographie panoramique, permet un diagnostic précis des pathologies buccales. Les étudiants doivent comprendre l’importance de la stérilisation pour prévenir les infections croisées en cabinet. La restauration dentaire, comme les composites ou les couronnes, exige une précision technique et un sens esthétique. Les praticiens doivent rester informés des avancées en implantologie pour proposer des solutions modernes aux patients. Une communication claire avec le patient renforce sa confiance et favorise l’adhésion au plan de traitement.  

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