Croissance de la mandibule

Croissance de la mandibule

Croissance de la mandibule

Introduction

La croissance de la face dépend de la base du crâne à laquelle elle est appendue, ainsi que de celle de ses propres os, qui peuvent être influencés par des conditions loco-régionales, notamment musculaires et fonctionnelles.

La mandibule, seul os mobile de la face, constitue à lui seul le squelette de la mâchoire inférieure. Plusieurs théories ont été proposées pour expliquer les phénomènes de croissance de cet os, qui revêtent un intérêt majeur, car elles concernent généralement des sujets en pleine croissance.

Formation et développement prénatal

La mandibule est issue du bourgeon mandibulaire (partie inférieure du premier arc branchial). Son ossification nécessite la présence d’un tuteur représenté par le cartilage de Meckel (prolongement du chondrocrâne). Ce dernier détermine la dimension antéro-postérieure du corpus, et la mandibule se forme à son voisinage.

Remarque

Le cartilage de Meckel n’est pas un inducteur de croissance ; il soutient et pousse vers l’avant l’os membraneux mandibulaire.

Origine complexe de la mandibule

La mandibule a une origine complexe :

  • C’est à la fois un os de membrane, car une partie dérive directement du tissu conjonctif sans modèle cartilagineux.
  • Et un os de substitution, car d’autres parties résultent de la transformation des zones cartilagineuses.

La mandibule se forme initialement en deux parties qui se souderont ensuite à la symphyse mentonnière. Le premier noyau osseux apparaît vers le 40ème jour de la vie intra-utérine, dans le tissu conjonctif tapissant la face externe du cartilage de Meckel, plus précisément au voisinage du futur trou mentonnier. Ce noyau principal s’étend horizontalement pour former :

  • La lame osseuse, représentant essentiellement la branche horizontale (corpus).
  • Une partie de la région mentonnière.

Il se prolonge vers l’arrière et s’infléchit vers le haut pour former une grande partie de la branche montante. Cependant, deux régions se forment par un phénomène de substitution :

  • La région symphysaire.
  • La région condylienne (ossification enchondrale).

Formation de la région symphysaire

L’extrémité antérieure du cartilage de Meckel se transforme en petites pièces osseuses. Ainsi, la formation de la partie antérieure de la mandibule résulte d’un phénomène de substitution.

Formation de la région condylienne

Vers le 3ème ou 4ème mois de la vie intra-utérine, trois cartilages secondaires, indépendants du cartilage de Meckel, apparaissent :

  • Les cartilages angulaire et coronoïdien, qui sont transitoires et disparaissent rapidement avant la naissance.
  • Le cartilage condylien, qui persiste et constitue le centre le plus important de la croissance mandibulaire.

Ce dernier se forme à partir du noyau condylien initial. Les chondroblastes forment un cartilage oblique en bas et en avant, ayant la forme d’une carotte, dont l’extrémité aboutit dans la région de l’épine de Spix. Ensuite, une ossification de ce cartilage a lieu, c’est-à-dire une substitution du cartilage condylien par de l’os enchondral, à partir de sa pointe (partie la plus basse). À la naissance, il ne persiste du cartilage qu’à la tête du condyle.

Croissance mandibulaire post-natale

Mécanismes

La croissance mandibulaire post-natale repose sur trois mécanismes principaux :

  1. Croissance suturale : Grâce à la synchondrose symphysaire, dont l’activité cesse avant la fin de la première année.
  2. Croissance cartilagineuse : Au niveau du cartilage condylien, qui permet la croissance de la branche montante par ossification enchondrale.
  3. Croissance remodelante : La mandibule est recouverte d’un périoste vasculaire, permettant une croissance osseuse de type membraneux (apposition-résorption).

La croissance mandibulaire s’effectue dans trois dimensions : en largeur, en hauteur et en longueur.

Croissance en largeur

La croissance en largeur est principalement due à l’activité de la synchondrose symphysaire pendant les premiers mois de vie. Cependant, elle résulte également de l’allongement vertical et postérieur de la mandibule, les condyles se positionnant plus haut et vers l’extérieur.

Croissance en hauteur

La croissance en hauteur est due à :

  • La croissance au niveau du condyle.
  • L’apposition osseuse au bord supérieur des procès alvéolaires.
  • L’apposition au bord inférieur de la mandibule.

Croissance en longueur

La croissance en longueur est attribuée à :

  • La symphyse mentonnière.
  • La branche montante (bord postérieur).
  • Les condyles.

Croissance de la branche montante

La branche montante s’épaissit tout en subissant un déplacement vers l’arrière, grâce à :

  • La résorption de son bord antérieur, libérant de l’espace pour la mise en place des dents.
  • L’apposition sur son bord postérieur, via le périoste qui l’entoure.

La branche montante s’allonge grâce à la croissance condylienne, qui se fait vers le haut et en arrière, maintenant la position relative des condyles par rapport aux cavités glénoïdes et de la mandibule par rapport au maxillaire.

Taux de croissance condylienne (d’après Bjork)

  • En haut :
    • 3 mm par an en période juvénile.
    • 1,5 mm par an en période prépubertaire.
    • 5,5 mm par an en période pubertaire.
  • En arrière : 2,5 mm par an.
  • Vers l’extérieur : 1 mm par an et par condyle.

La distance bicondylienne augmente de 2 mm par an.

Le col du condyle

Le col du condyle subit une réduction de son diamètre par résorption de sa face externe et apposition d’os nouveau sur sa face interne.

L’apophyse coronoïde

L’apophyse coronoïde est presque inexistante à la naissance. Elle se développe sous l’effet de la traction du muscle temporal, lorsque la fonction masticatoire se met en place. Sa croissance se fait vers le haut, l’arrière et l’intérieur, par apposition sur sa face interne et résorption sur sa face externe.

Croissance de la branche horizontale

L’allongement du corps mandibulaire résulte de la résorption du bord antérieur de la branche montante, créant de l’espace pour les molaires. Ce processus se prolonge tardivement jusqu’à l’éruption des dents de sagesse.

  • Sur la face interne de la branche horizontale, il y a apposition osseuse, sauf au niveau du trigone rétromolaire et sous la ligne mylo-hyoïdienne, où il y a résorption.
  • La face externe est uniquement le siège d’apposition.

Croissance du menton

La croissance du menton débute dans la période post-natale. Sa proéminence résulte d’un dépôt périosté autour de la base et du sommet du menton, avec un recul des procès alvéolaires.

Direction de la croissance mandibulaire

Bjork distingue trois types de direction de croissance mandibulaire, observables sur une téléradiographie de profil :

  1. Rotation mandibulaire antérieure : La direction de croissance est plutôt horizontale.
  2. Rotation mandibulaire moyenne.
  3. Rotation postérieure : La direction de croissance est plutôt verticale.

Signes de rotation antérieure

  • Condyle dirigé verticalement.
  • Col du condyle épais.
  • Branche montante longue et large.
  • Courbure antégoniaque légère ou absente.
  • Symphyse mentonnière épaisse (en bulbe d’oignon) et à axe dirigé vers l’arrière.
  • Bord inférieur de la mandibule horizontal.
  • Canal dentaire courbe.
  • Étage inférieur de la face diminué.

Signes de rotation postérieure

  • Condyle dirigé en arrière.
  • Col du condyle fin.
  • Branche montante étroite et courte.
  • Forte courbure antégoniaque.
  • Symphyse mentonnière à grand axe dirigé vers l’avant et fine (en goutte d’eau).
  • Bord inférieur de la mandibule dirigé vers le bas.
  • Canal dentaire rectiligne.
  • Étage inférieur de la face augmenté.

Conclusion

La croissance de la mandibule est un processus complexe, dont le potentiel est génétiquement déterminé. Cependant, les facteurs fonctionnels, musculaires et les praxies jouent un rôle important dans son développement.

La compréhension des phénomènes de morphogénèse mandibulaire permet d’appréhender l’évolution des dysmorphoses et les actions mécaniques applicables, c’est-à-dire intervenir sur la croissance et ses effets rotationnels.

Croissance de la mandibule

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