Conduite à tenir devant une crise convulsive

Conduite à tenir devant une crise convulsive

Conduite à tenir devant une crise convulsive


Conduite à tenir devant une crise convulsive

1. Définition et généralités

La crise convulsive généralisée est une perturbation de l’activité électrique cérébrale qui se traduit extérieurement par une perte de connaissance et/ou un regard fixe accompagné de mouvements musculaires incontrôlés de tout le corps (convulsion généralisée).

  • Elle touche tous les âges : nourrissons, enfants (6 mois à 5 ans) et adultes.
  • La crise est bénigne chez les enfants.
  • La convulsion désigne l’apparition involontaire et brutale de contractions (spasmes) d’un ou plusieurs muscles, d’un ou plusieurs membres, voire de tout le corps.
  • Elle traduit une souffrance des centres nerveux (cerveau ou moelle épinière) et s’accompagne d’une perte de connaissance.
  • L’épilepsie : maladie chronique ou état au cours duquel les crises d’épilepsie se répètent. Un sujet présentant une crise ou convulsion isolée ne doit pas être considéré comme épileptique.

2. Classification

Crises généralisées convulsives

  • Caractérisées par une perte de connaissance initiale.
  • Les crises tonico-cloniques sont les plus fréquentes.

Crises partielles ou focales

  • Traduisent la mise en jeu d’un foyer électrique localisé ou d’une souffrance cérébrale.
  • Elles sont soit motrices, soit complexes.

3. Diagnostic positif

A. Interrogatoire du malade et de l’entourage

  • Antécédents familiaux : épileptiques ou autres.
  • Antécédents personnels : médicaux.
  • Âge du patient.
  • Type de crise.
  • Troubles associés : neurologiques, psychiques, généraux, fièvre.

Caractéristiques de la crise épileptique :

  • Spasmes musculaires.
  • Révulsion des yeux.
  • Perte de connaissance.
  • Engourdissement d’un membre (ou fourmillement).
  • Perte d’urine.
  • Hallucinations visuelles, auditives, gustatives ou olfactives.

B. Examen physique

  • Examen neurologique et général à la recherche des troubles associés :
  • Troubles de la conscience.
  • Troubles moteurs (paralysie).
  • Troubles du tonus.

C. Électroencéphalogramme (EEG)

  • Confirme la crise.

4. Diagnostic différentiel

1. Crises psychogènes ou névropathiques

  • Classiques crises d’hystérie déclenchées par des émotions.
  • Caractère désordonné des convulsions.
  • Pas de chute, crises de larmes.

2. Lipothymies et syncopes

  • Lipothymie : évanouissement banal provoqué par une émotion ou la chaleur, pouvant s’accompagner d’une chute ou de nausées.
  • Syncope : ischémie cérébrale d’origine cardiaque, pouls faible, parfois arrêt cardiaque (bloc auriculo-ventriculaire).

3. Accidents ischémiques transitoires (AIT)

  • D’origine carotidienne, entraînent une perte de connaissance brève.

5. Diagnostic étiologique

a. Épilepsie ou syndrome épileptique

  • Les crises se répètent, par exemple suite à un arrêt du traitement.

b. Épilepsie suspecte

  • Nécessite un bilan étiologique.

c. Convulsions occasionnelles

  1. Crises fébriles du nourrisson et de l’enfant : rechercher une étiologie.
  2. Convulsions post-traumatiques : par exemple, suite à un traumatisme cérébral.
  3. Causes tumorales : méningiomes, glioblastomes (hémiparésie, céphalées).
  4. Épilepsie tardive (après 25 ans) : rechercher :
  • Tumeurs (10%).
  • Accidents vasculaires cérébraux (AVC).
  • Anévrismes.
  • Affections dégénératives.
  • Démences (maladie d’Alzheimer).
  1. Syndrome infectieux : méningites, encéphalites.
  2. Encéphalopathies métaboliques :
  • Hypoglycémie sévère.
  • Hypo- et hyperkaliémie.
  • Hypo- et hypernatrémie.
  • Hypocalcémie.
  • Insuffisance rénale.
  • Encéphalopathies toxiques : mercure, plomb, intoxications médicamenteuses, intoxication alcoolique.
  • Syncope convulsivante lors d’une anoxie cérébrale transitoire.

6. Examens complémentaires

  • Bilan biologique complet :
  • Numération formule sanguine (NFS).
  • Vitesse de sédimentation (VS).
  • Protéine C-réactive (CRP).
  • Glycémie.
  • Bilan rénal.
  • Ionogramme.
  • Bilan hépatique.
  • En cas de fièvre : ponction lombaire.
  • EEG : confirme la crise.
  • Scanner cérébral.
  • IRM cérébrale.
  • Angiographie et angio-IRM.

7. Traitement

Prise en charge de la crise convulsive

  • Mise en place d’une voie veineuse.
  1. Benzodiazépines :
  • Diazépam (Valium) : 1 mg/kg.
  • Clonazépam (Rivotril) : 0,006 mg/kg en IVD.
  1. Si la crise persiste :
  • Phénobarbital (Gardénal) : 200-300 mg en perfusion.
  • Acide valproïque (Dépakine) : à la seringue électrique.
  1. Réanimation.
  2. Oxygénothérapie.
  3. Traitement étiologique en cas de crises symptomatiques.

Épilepsie idiopathique

  • Administration d’un traitement antiépileptique.

État de mal convulsif

1. Définition et généralités

  • L’état de mal est défini comme une crise épileptique qui persiste de manière prolongée ou qui se répète suffisamment pour empêcher une reprise de conscience entre les épisodes.
  • La limite de 30 minutes est fixée comme une durée suffisante pour entraîner des lésions cérébrales irréversibles dans l’état de mal tonico-clonique.
  • Leur incidence chez les patients comateux est difficile à évaluer.
  • Types d’états de mal identifiés :
  • Convulsifs : 33,1 %.
  • Partiels simples : 18,1 %.
  • Partiels complexes : 26,7 %.
  • Étiologies :
  • 62,7 % sont symptomatiques.
  • 2,9 % sont idiopathiques.
  • L’état de mal survient dans un contexte épileptique dans moins de 50 % des cas.
  • Récidive : environ 18 %.
  • Étiologies les plus fréquentes :
  • Accident vasculaire cérébral (25 %).
  • Tumeurs.
  • Taux insuffisant d’antiépileptiques (20 %) chez des épileptiques connus.

2. Traitement

  • Benzodiazépines : traitement de choix pour la prise en charge précoce des états de mal.
  • Phénobarbital : dose de charge.
  • Valproate de sodium : traitement de deuxième ligne, bien toléré cliniquement (peu sédatif).
  • Barbituriques.
  • Midazolam : en perfusion intraveineuse continue.
  • Propofol : utilisé en réanimation.
  • Intubation : nécessaire en cas d’échec.

8. Conclusion

  • L’état de mal épileptique est une urgence médicale.
  • Une prise en charge rapide et agressive est essentielle pour prévenir les lésions cérébrales irréversibles.
  • Le traitement de première intention pour la crise convulsive et l’état de mal convulsif reste les benzodiazépines.

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