Conception des Châssis Métalliques, Prothèse Dentaire

Conception des Châssis Métalliques, Prothèse Dentaire

Conception des Châssis Métalliques, Prothèse Dentaire

Définition

Définie par le professeur ROJOT comme étant :
« Une prothèse caractérisée par l’existence d’un squelette qui d’une part porte les dents de remplacement et d’autre part s’accroche et s’appuie sur un certain nombre de dents persistantes en évitant de les soumettre à des actions qui pourraient nuire à leur intégrité. »

Historique

Prothèse à appui uniquement muqueux

  • Prothèse traumatogène
  • Appui muqueux

Prothèse squelettée (1920)

Aux États-Unis, sous l’impulsion de praticiens tels que Roach, Ackers et de sociétés commerciales comme Ney :

  • Prothèses métalliques à appui dento-parodontal visant à réduire le contact ostéo-muqueux.
  • Leur emploi systématique a conduit à des échecs.
  • Introduite en France par Dubeco et Rouot.
  • Matériaux : or, puis alliages stellite.

Prothèse décolletée (1930)

Sous l’impulsion de Lentulot et Housset de l’école de Paris, un nouveau concept fut introduit :

  • Dégager l’anneau gingival.
  • Absence quasi générale de butées occlusales.
  • Action néfaste sur les tissus de soutien.

Conception moderne

  • Imposition des butées occlusales.
  • Proscription des bases à appui uniquement muqueux.
  • Appui mixte lors des édentements distaux.
  • Analyse occlusale essentielle au bon déroulement du traitement.
  • Orientation du traitement selon le type d’édentements.

Buts et Impératifs

Objectif principal

  • Remplacement des dents absentes tout en répondant à certains impératifs.

Rigidité et résistance mécanique

  • La prothèse doit être rigide.
  • Une insuffisance de rigidité entraîne :
    • Mobilité.
    • Fracture de la prothèse.
  • La rigidité dépend de :
    • La nature du matériau.
    • L’épaisseur du matériau utilisé.

Conception et réalisation

  • La restauration prothétique repose sur deux interventions :
    1. Conception théorique et clinique : à la charge du praticien.
    2. Réalisation technique : à la charge du technicien de laboratoire.
  • La conception du châssis et son tracé sont des étapes cruciales dans la réalisation d’une prothèse à appui partiel (P.A.P.).
  • Le tracé du châssis est sous la seule responsabilité du clinicien.
  • La conception d’une P.A.P. est un acte thérapeutique global, et non une prouesse technique.
  • L’analyse approfondie d’un modèle en plâtre par un prothésiste ne reflète qu’une approximation hasardeuse de la réalité clinique.
  • Seul l’examen clinique permet d’appréhender les éléments (souvent absents du moulage) ayant une incidence capitale sur la conception intellectuelle et technique de la prothèse.

Éléments cliniques absents du moulage

  • État pulpaire.
  • État des restaurations.
  • État de la gencive marginale.
  • Présence de poches parodontales.
  • Mobilité dentaire.

Autres considérations cliniques

  • Adhérence au plan osseux.
  • Épaisseur.
  • Dépressibilité (zones de Schroeder).
  • Irritation due au port d’une ancienne prothèse.

Évaluation de l’activité musculaire périphérique

  • Insertions fréniales.
  • Insertions ligamentaires.
  • Insertions musculaires.

Facteurs liés au patient

  • Passé prothétique du patient et ses doléances.
  • Habileté manuelle, hygiène, réflexes nauséeux éventuels.
  • Ligne du sourire et niveau d’exigence esthétique.

Responsabilité clinique

  • La conception d’une P.A.P. est un acte médical à part entière, dont la prescription, la conception et la responsabilité incombent au clinicien.

Étapes de conception

  • Le tracé est conçu au moment de l’établissement du plan de traitement, après l’examen au paralléliseur et le choix de l’axe d’insertion.
  • Il doit être objectivé sur un schéma dentaire pour conserver les références tout au long du traitement préprothétique, puis transmis au laboratoire.

Principales difficultés

  • Diversité des édentements (113 000 combinaisons possibles).
  • Deux cas rigoureusement identiques du point de vue de l’édentement nécessitent presque toujours des tracés différents, en tenant compte de l’analyse détaillée de tous les éléments cliniques.

Étapes nécessaires à la conception du châssis

  1. Maîtriser les principes fondamentaux qui régissent son architecture.
  2. Connaître les différents éléments constitutifs.
  3. Adopter un canevas simple, progressif, logique et systématique, applicable à tout type d’édentement.

Principes Fondamentaux

Principe de rigidité

  • Le châssis a pour fonction de répartir sur les différents tissus de soutien les charges occlusales appliquées sur les dents remplacées.
  • Il doit être rigide.
  • La rigidité permet de transmettre au desmodonte, et en particulier à son innervation proprioceptive, les stimuli des forces exercées lors de la fonction sur les dents prothétiques.

Comportement mécanique

  • Pour les différentes sollicitations fonctionnelles, la P.A.P. se comporte comme un système de leviers.
  • Elle reçoit des forces au niveau des faces occlusales des dents prothétiques, qu’elle transforme (en direction et en intensité) avant de les retransmettre aux tissus de soutien dento-parodontaux et ostéo-muqueux.

Alliages utilisés

  • Cobalt-chrome-molybdène :
    • Confère rigidité générale et flexibilité par endroits.
  • Titane (utilisé depuis quelques années) :
    • Faible densité (châssis deux fois plus léger).
    • Allongement important à la rupture (idéal pour les crochets).
    • Critiques :
      • Moindre rigidité.
      • Épaisseur plus importante.
      • Techniques de laboratoire spécifiques.
      • Difficultés de coulée.

Confort et esthétique du patient

  • Épaisseur aussi réduite que possible.
  • Ne pas perturber la phonation (éviter si possible la zone rétro-incisive).
  • Ne pas perturber la déglutition.
  • Respecter la ligne du sourire.
  • La notion de confort est subjective, influencée par l’apparence de la prothèse.

Symétrie de forme

  • Donner une forme harmonieuse à l’armature de la prothèse.
  • Respecter une symétrie au niveau de la partie médiane de la plaque maxillaire.
  • L’asymétrie est désagréablement ressentie par le patient, causant des interférences avec la langue lors de la déglutition ou de la phonation.

Principe de décolletage

  • Ne pas nuire :
    • Traiter la gencive marginale.
    • Un anneau gingival d’au moins 5 mm doit être systématiquement dégagé.
    • Un décolletage insuffisant comprime la gencive, l’aspire dans l’espace et provoque une hyperplasie.

Respect des tissus ostéo-muqueux

  • Les excroissances (torus) sont évitées.
  • La suture médiane ne doit pas être comprimée (espacement de l’armature).
  • La région rétro-mylohyoïdienne mandibulaire est systématiquement espacée.
  • Toute partie métallique de la prothèse doit rester à distance de la ligne gingivale marginale (LGM).

Respect des impératifs d’équilibre

  • Triade de Housset : Substitution, Rétention, Stabilisation.
  • La conception du châssis doit s’opposer :
    • Aux forces verticales d’enfoncement dans les surfaces d’appui.
    • Aux forces verticales d’éloignement des surfaces d’appui.
    • Aux forces de déstabilisation.

Répartition des appuis

  • Les appuis doivent être positionnés de manière symétrique pour établir un polygone de sustentation présentant la plus grande surface possible.
  • Une ligne de sustentation relie les appuis occlusaux d’un segment d’arcade.
  • Le polygone de sustentation représente la surface limitée par la jonction de toutes les lignes de sustentation.

Conception des selles

  • Principe : Assurer un recouvrement le plus large possible pour distribuer les forces de mastication sur la plus grande surface disponible.
  • Puisqu’il est impossible de prévoir la grandeur des forces agissantes et la capacité de charge de l’os, une selle étendue est toujours nécessaire.

Analyse des forces appliquées sur les selles

  • Les forces appliquées sur les selles doivent être soigneusement analysées, en tenant compte de la nature de l’antagonisme.
  • Pour diminuer la transmission des forces aux tissus de soutien :
    • Réduire la surface occlusale prothétique en :
      • Réduisant la largeur des dents prothétiques.
      • Réduisant le nombre de dents.
    • Créer des crêtes marginales.

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