Céphalométrie : l’analyse céphalométrique de profil
Céphalométrie : l’analyse céphalométrique de profil
(Lateral cephalometric analysis)
INTRODUCTION :
En orthodontie, la céphalométrie consiste à appliquer des mesures sur des documents radiographiques du crâne. Elle repose sur la reconnaissance d’une radiographie de l’image des structures squelettiques, dentaires, muqueuses et cutanées.
L’analyse céphalométrique est un élément important du diagnostic orthodontique. Elle aide le praticien dans la compréhension de la dysmorphie et le guide dans ses choix thérapeutiques.
- Etude des structures osseuses dans le sens sagittal :
- L’angle facial, AF de DOWNS :
C’est l’angle inféro- interne formé par le plan de francfort et le plan facial. Il permet l’étude du profil osseux et objective le degré de protrusion ou de rétrusion de la symphyse mentonnière.

- Si l’angle est < 87° on a un profil rétrusif (menton rétrusif).
- Si l’angle est > 93° on a un profil protrusif (menton protrusif)
- L’angle de convexité, AC de DOWNS :
C’est l’angle formé par l’intersection des lignes NA-A et A –Pog prolongée vers le haut au- delà du point A.

- Si l’angle est entre 1° et 11° on a un profil rectiligne.
- Si l’angle est > 11° on a un profil convexe.
- Si l’angle est < 1° on a un profil concave.
- L’angle SNA :
C’est l’angle formé par les lignes S-NA et NA-A. Il permet de révéler une éventuelle protrusion ou rétrusion maxillaire par rapport à la base du crâne.

- Si SNA > 86° : le maxillaire est en avant par rapport à la base du crâne (prognathie maxillaire).
- Si SNA < 80° : le maxillaire est en arrière par rapport à la base du crâne (rétrognathie maxillaire).
- L’angle SNB :
C’est l’angle formé par la ligne S-NA et la ligne NA-B. Il permet de révéler une éventuelle protrusion ou rétrusion mandibulaire par rapport à la base du crâne.

- Si SNB > 83° : la mandibule est en avant par rapport à la base du crâne (prognathie mandibulaire).
- Si SNB < 77° : la mandibule est en arrière par rapport à la base du crâne (rétrognathie mandibulaire).
- L’angle ANB :
Cet angle mesure le décalage relatif des bases osseuses et permet de déterminer la classe squelettique de BALLARD :

Si ANB < 2° (Cl III squelettique) ou > 4° (Cl II squelettique) : on a décalage entre le maxillaire et la mandibule qui peut être à responsabilité maxillaire, mandibulaire ou mixte :
- Si SNA est normal alors que :
- ANB est augmenté (donc SNB diminué) : on a une Cl II squelettique par rétromandibulie.
- ANB est diminué (donc SNB augmenté) : on a une Cl III squelettique par promandibulie.
- Si SNB est normal alors que :
- ANB est augmenté (donc SNA augmenté) : on a une Cl II squelettique par promaxillie.
- ANB est diminué (donc SNA diminué) : on a une Cl III squelettique par rétromaxillie.
- L’analyse « WITS » de JACOBSON :
La variable linéaire AoBo (A’B’) correspond à la distance séparant les projections perpendiculaires des points A et B sur le plan d’occlusion (o). Elle permet de confirmer et de préciser le décalage des bases osseuses entre elles donné par l’angle ANB.

- Si AoBo > 3 mm : on a une classe II squelettique ;
- Si AoBo < -1 mm : on a une classe III squelettique.
- Distance Xi-Pm de RICKETTS (longueur du corps mandibulaire) : Ligne Xi-Pm : c’est l’axe du corps mandibulaire.
- Point Pm (point superpogonion) : situé au changement d’inflexion du contour antérieur de la symphyse mandibulaire, entre le point B et le point Pog (il est toujours plus proche du point Pog que du point B).
- Point Xi : c’est le centre géométrique de la branche montante mandibulaire qui est assimilée à un rectangle passant par 4 points du contour de la branche :
- R1 : point le plus postérieur du bord antérieur de la branche montante.
- R2 : point à l’intersection d’une ligne passant par R1 et parallèle au plan de FRANCFORT avec le bord postérieur de la branche montante.
- R3 : point le plus inférieur de l’échancrure sigmoïde.
- R4 : point à l’intersection d’une ligne passant par R3 et perpendibulaire au plan de FRANCFORT avec le bord inférieur dans la région de l’angle mandibulaire.

Le rectangle est construit à l’intersection de 2 lignes perpendiculaires au plan de FRANCFORT passant par R1 et R2 ; avec 2 lignes parallèles au plan de FRANCFORT passant par R3 et R4. Le point Xi se trouve à l’intersection des droites joignant les coins de ce rectangle.

La comparaison des valeurs mesurées avec les valeurs normales permet de révéler une éventuelle brachy- ou dolicho-mandibulie.
- Etude des structures osseuses dans le sens vertical :
- L’angle FMA :
C’est l’angle formé par le plan de FRANCFORT et le plan mandibulaire de DOWNS.

- Si FMA = 27 ± 4° : la croissance mandibulaire est à tendance moyenne ;
- Si FMA > 31° : la croissance mandibulaire est verticale, et l’étage inférieur est augmenté ;
- Si FMA < 23° : la croissance mandibulaire est horizontale, et l’étage inférieur est diminué.
- L’angle axe Y de DOWNS :
C’est l’angle antéro-inférieur formé par l’axe S-Gn et le plan de FRANCFORT. Il exprime la tendance générale de la croissance faciale.

- Si la valeur est > 62 ° : la croissance faciale est à tendance verticale ;
- Si la valeur est < 56 ° : la croissance faciale est à tendance horizontale.
- L’angle goniaque de SCHUDY :
Il est formé par une tangente au condyle – angle mandibulaire et une tangente au bord inferieure de la mandibule.

- Si la valeur est > 134 ° : hyperdivergence, rotation postérieure et l’étage inférieur augmenté ;
- Si la valeur est < 122° : hypodivergence, rotation antérieure et l’étage inférieur est diminué.
- L’analyse de WENDELL WYLIE :
C’est la mesure de la hauteur totale de la face du point Na jusqu’au point Me. Une ligne perpendiculaire est abaissée de l’ENA sur la ligne Na – Me divisant ainsi la face en 2 étages supérieure et inférieure.
La proportion de l’étage supérieure est donnée par la formule suivante :
Hauteur de l’étage supérieur x 100 Hauteur de la face totale
Le pourcentage de l’étage inférieur est obtenu par soustraction.

- Etude des structures alvéolo-dentaires dans le sens sagittal (BALLARD) :
- L’inclinaison de l’incisive supérieure : l’angle I/F :
C’est l’angle inféro-interne formé par l’axe de l’incisive supérieure et le plan de francfort.

- Si I/F > 110° : on a une proalvéolie supérieure ;
- Si I/F< 104 ° : on a une rétroalvéolie supérieure.
- L’inclinaison de l’incisive inferieure : l’angle i/m :
C’est l’angle supéro-interne formé par l’axe de l’incisive inférieure et le plan mandibulaire de DOWNS.

- Si i/m > 93° : on a une proalvéolie inférieure ;
- Si i/m < 87 ° : on a rétroalvéolie inferieure.
- Angle d’attaque interincisif: l’angle I/i:
C’est l’angle formé par l’intersection des 2 axes incisifs supérieur et inférieur :

- Si I/i > 140° : on a une rétrusion du profil ;
- Si I/i < 130° : on a une protrusion du profil.
- L’analyse de BOUVET : Etude des rapports molaires
C’est l’étude de l’inclinaison des 1ères molaires supérieure et inférieure dans le sens mésio- distal par rapport au plan de morsure (ligne passant par les surfaces occlusales des molaires temporaires, PM et les cuspides mésio-vestibulaires’ des 1ères molaires).
- L’angle α :
C’est l’angle supéro-externe formé par l’axe de la 1ère molaire supérieure et le plan de morsure.

- Si α > 93 ° : on a une mesio-version molaire ;
- Si α < 87 ° : on a une disto-version molaire.
- L’angle β :
C’est l’angle inféro-externe formé par l’axe de la molaire inferieure et le plan de morsure.
- Si β est > 103 ° : on a une mesio-version molaire ;
- Si β est < 97 ° : on a une disto-version molaire.

- L’angle ϒ :
Les axes des molaires forment entre eux un angle d’attaque.
- Si ϒ > 173 ° : on a une disto-version des molaires ;
- Si ϒ < 167 ° : on a une mesio-version des molaires.

- Etude esthétique :
- La ligne esthétique E de RICKETTS :
Elle joint la pointe du nez au pogonion cutané. Idéalement, la lèvre supérieure est en retrait de1-2mm alors que la lèvre inférieure affleure cette ligne. Avec la croissance nasale et l’avancée du menton les lèvres s’éloignent de la ligne esthétique et le profil se creuse.
- Si les lèvres sont en avant de la ligne E on a une biprocheilie ;
- Si les lèvres sont trop en arrière de la ligne E on a une biretrocheilie.
- La ligne esthétique S de STEINER :
Elle joint le milieu de la base du nez au pogonion cutané. Idéalement, les 2 lèvres doivent affleurer cette ligne.

CONCLUSION :
Partie intégrante du dossier initial actuel, l’analyse céphalométrique est un examen complémentaire qui aide au diagnostic, pronostic et plan de traitement de tout orthodontiste. Il faut bien sûr privilégier l’examen et le sens cliniques, et garder un esprit critique sur les valeurs céphalométriques au moment des décisions thérapeutiques.
Bibliographie :
- BASSIGNY F. Manuel d’orthopédie dento-faciale. Masson.1983, 218p.
- DUMITRACHE M, GABISON K, ATRTCHINE A, CHABRE C. Trois analyses
céphalométriques usuelles. EMC – Odontologie/Orthopédie Dentofaciale 2013;8(4):1-14 [Article 23-455-D-30].
- LAMBERT A, SETBON O, SALMON B, SEBBAN V. Analyse céphalométrique. EMC (Elsevier Masson SAS, Paris), Médecine buccale, 28-600-A-10, 2010, Odontologie/Orthopédie dentofaciale, 23-455-D-10, 2010.
- LANGLADE M. Diagnostique orthodontique. Maloine. 1981. 768p.
Céphalométrie : l’analyse céphalométrique de profil
Une occlusion équilibrée est cruciale pour la fonction masticatoire et la santé articulaire.
Le contrôle de la plaque dentaire reste la meilleure prévention contre les gingivites.
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Céphalométrie : l’analyse céphalométrique de profil

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.