ASTHME
Asthme : Une Exploration Approfondie
I. Définition
L’asthme est une maladie respiratoire chronique et hétérogène, caractérisée par une inflammation des voies aériennes inférieures, en particulier des bronches. Cette affection se manifeste par des épisodes récurrents de symptômes respiratoires tels que le sifflement expiratoire, l’essoufflement, l’oppression thoracique et la toux. Ces symptômes sont associés à une limitation variable du débit expiratoire, qui peut devenir persistante dans les stades avancés de la maladie. La variabilité des symptômes, tant en termes de fréquence qu’intensité, est une caractéristique clé de l’asthme. Ils peuvent être absents pendant des semaines ou des mois, mais réapparaître sous l’influence de déclencheurs variés tels que l’exercice physique, les allergènes, les irritants, les changements climatiques ou les infections virales. Ces manifestations sont généralement réversibles, soit spontanément, soit grâce à un traitement adapté.
L’asthme est également marqué par une hyperréactivité bronchique, une réponse exagérée des bronches à des stimuli directs (comme les irritants chimiques) ou indirects (comme l’exercice). Cette hyperréactivité s’accompagne d’une inflammation chronique des voies aériennes, qui persiste même en l’absence de symptômes ou lorsque la fonction pulmonaire semble normale. Avec un traitement approprié, ces caractéristiques peuvent toutefois être atténuées, voire normalisées.
L’asthme touche des millions de personnes à travers le monde, avec des prévalences variant selon les régions et les populations. En France, par exemple, environ 7 % de la population adulte et 10 % des enfants sont affectés, ce qui en fait une préoccupation majeure de santé publique. La compréhension de cette maladie, de ses mécanismes et de ses traitements, est essentielle pour améliorer la qualité de vie des patients.
II. Phénotypes de l’Asthme
L’asthme se présente sous différentes formes, appelées phénotypes, qui dépendent des mécanismes sous-jacents et des caractéristiques cliniques. Les deux principaux phénotypes sont l’asthme allergique et l’asthme non allergique.
1. Asthme Allergique
L’asthme allergique débute généralement dans l’enfance et est souvent associé à un terrain atopique, c’est-à-dire une prédisposition génétique aux allergies. Les patients présentent souvent un historique personnel ou familial de maladies allergiques telles que la rhinite allergique, l’eczéma ou des allergies alimentaires/médicamenteuses. Les symptômes sont déclenchés par l’exposition à des allergènes comme les acariens, les pollens, les poils d’animaux ou les moisissures. Les tests cutanés (prick tests) révèlent une sensibilisation à ces allergènes, et les niveaux d’immunoglobulines E (IgE) sériques sont souvent élevés. Ce phénotype répond généralement bien aux corticostéroïdes inhalés, qui réduisent l’inflammation des voies aériennes.
2. Asthme Non Allergique
Également appelé asthme intrinsèque ou non atopique, ce phénotype n’est pas associé à une sensibilisation allergique classique. Les tests cutanés pour les aéroallergènes sont négatifs, et les niveaux d’IgE sériques (totales ou spécifiques) sont généralement normaux. Cependant, des études récentes ont identifié une production locale d’IgE dans les voies aériennes de certains patients, suggérant des mécanismes immunologiques complexes. Ce type d’asthme se subdivise en plusieurs sous-types selon le profil inflammatoire :
- Asthme neutrophile : Caractérisé par une prédominance de neutrophiles dans les expectorations, souvent associé à des infections ou à une exposition chronique à des irritants.
- Asthme éosinophile : Marqué par une forte présence d’éosinophiles, même en l’absence d’allergie.
- Asthme paucigranulocytaire : Présence de peu de cellules inflammatoires, ce qui le rend moins réactif aux traitements classiques.
L’asthme non allergique est souvent plus difficile à traiter, car les corticostéroïdes inhalés sont moins efficaces. Ce phénotype est généralement plus sévère et peut survenir à l’âge adulte.
III. Facteurs Favorisants, Déclenchants ou Aggravants
L’asthme est une maladie multifactorielle, influencée par divers éléments environnementaux, physiologiques et psychologiques. Voici les principaux facteurs impliqués :
1. Allergènes
Le contact avec des allergènes est un déclencheur fréquent, en particulier pour l’asthme allergique. Les allergènes les plus courants incluent :
- Les acariens (présents dans la poussière domestique).
- Les pollens (arbres, graminées, herbacées).
- Les poils d’animaux (chats, chiens).
- Les moisissures.
2. Conditions Climatiques
Les conditions météorologiques, comme le soleil et la chaleur, favorisent la dissémination des pollens, augmentant le risque de crises chez les patients allergiques. Les changements brusques de température ou l’humidité peuvent également aggraver les symptômes.
3. Activité Physique
L’exercice physique intense, surtout dans un air froid ou sec, peut provoquer une bronchoconstriction induite par l’effort (BIE). Ce phénomène est fréquent chez les enfants et les jeunes adultes.
4. Pollution
L’inhalation de substances polluantes, telles que les fumées, les gaz d’échappement, les aérosols ou les vapeurs de peinture, irrite les voies aériennes et peut déclencher des crises.
5. Infections Respiratoires
Les infections virales, comme le rhume, sont des déclencheurs majeurs, surtout chez les enfants. Elles peuvent provoquer une inflammation accrue des bronches, entraînant une crise d’asthme quelques jours après l’infection.
6. Médicaments
Certains médicaments, tels que l’aspirine, les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS) ou certains bêta-bloquants, peuvent induire des crises, en particulier chez les patients présentant une intolérance à l’aspirine (syndrome de Widal).
7. Allergies Alimentaires
L’ingestion d’aliments allergènes (comme les fruits à coque, les crustacés ou le lait) peut provoquer des réactions systémiques, incluant des symptômes respiratoires.
8. Reflux Gastro-Œsophagien (RGO)
Le RGO est fortement associé à l’asthme, notamment chez les adultes. Les reflux acides peuvent irriter les voies aériennes, aggravant les symptômes ou déclenchant des crises. Dans certains cas, le RGO peut même être un facteur causal d’asthme à début tardif.
9. Changements Hormonaux
Les fluctuations hormonales, notamment pendant la grossesse, les menstruations ou la ménopause, peuvent influencer la sévérité des symptômes. Par exemple, environ 20 % des femmes asthmatiques rapportent une aggravation des symptômes pendant leurs règles.
10. Stress et Émotions
Le stress psychologique et les émotions fortes (colère, anxiété) peuvent exacerber les symptômes en altérant la réponse immunitaire ou en provoquant une hyperventilation. Le stress chronique est également associé à une inflammation accrue des voies aériennes.
IV. Manifestations Cliniques
L’asthme se caractérise par une réaction exagérée des bronches face à divers stimuli. Cette hyperréactivité entraîne une inflammation chronique, une production excessive de mucus et une bronchoconstriction, réduisant le diamètre des voies aériennes et rendant l’expiration difficile. Voici les principales manifestations cliniques :
1. Signes Prodromiques
Avant une crise, des symptômes discrets peuvent apparaître, comme des picotements dans la gorge, un écoulement nasal ou des éternuements, liés à l’inflammation initiale.
2. Dyspnée
La difficulté respiratoire, ou dyspnée, est un symptôme cardinal, souvent plus marquée à l’expiration. Elle peut varier en intensité, allant d’une gêne légère à une sensation d’étouffement.
3. Oppression Thoracique
Les patients décrivent une sensation de lourdeur ou de serrement au niveau de la poitrine, souvent décrite comme un « poids ».
4. Respiration Sibilante
Le sifflement expiratoire, ou wheezing, est un signe typique, dû au rétrécissement des bronches. Il est audible à l’oreille ou à l’aide d’un stéthoscope.
5. Toux
La toux, souvent sèche, est fréquente, particulièrement la nuit ou tôt le matin. En fin de crise, elle peut devenir productive, avec des expectorations visqueuses, blanches ou translucides, parfois contenant des « perles » (crachat perlé de Laennec).
6. Modifications de la Fréquence Respiratoire
Les patients peuvent présenter une tachypnée (augmentation de la fréquence respiratoire) ou, dans les cas graves, une bradypnée (ralentissement).
7. Signes de Sévérité
Dans les crises graves, on observe :
- Une diminution de la saturation en oxygène.
- Une tachycardie.
- Un tirage intercostal (effort visible des muscles respiratoires).
8. Asthme d’Effort
Certaines crises surviennent après un effort physique, dues à une bronchoconstriction induite par l’hyperventilation ou l’inhalation d’air froid/sec.
V. Classification Selon la Sévérité
L’asthme est classé en fonction de la fréquence et de l’intensité des symptômes, ainsi que de leur impact sur la fonction pulmonaire et la qualité de vie.
1. Asthme Intermittent
- Caractéristiques : Moins de deux crises diurnes par semaine, moins de deux épisodes nocturnes par mois, débit expiratoire de pointe (DEP) > 80 % de la valeur prédite.
- Impact : Symptômes légers, peu de retentissement sur les activités quotidiennes.
2. Asthme Persistant
- Caractéristiques : Plus de deux crises diurnes par semaine ou plus de deux épisodes nocturnes par mois, avec retentissement sur les activités quotidiennes.
- Sous-types :
- Léger : Symptômes fréquents mais peu invalidants.
- Modéré : Symptômes quotidiens, nécessitant un traitement régulier.
- Sévère : Symptômes quasi constants, limitant fortement les activités.
3. Asthme Aigu Grave
Également appelé état de mal asthmatique, il s’agit d’une urgence médicale mettant en jeu le pronostic vital. Les crises sont intenses, prolongées et résistantes aux traitements habituels. En France, environ 2 000 décès par an sont attribués à l’asthme, soit 3,2 cas pour 100 000 habitants.
VI. Traitements
La prise en charge de l’asthme repose sur une combinaison de traitements pharmacologiques, de mesures préventives et d’éducation thérapeutique.
1. Traitement de Fond
Le traitement de fond vise à contrôler l’inflammation chronique des voies aériennes. Les principaux médicaments incluent :
- Corticostéroïdes inhalés : Comme le propionate de fluticasone (Flixotide), ils réduisent l’inflammation et préviennent les crises.
- Bêta-2 mimétiques à longue durée d’action : Souvent combinés aux corticostéroïdes pour un contrôle optimal.
- Antileucotriènes : Utilisés en complément, surtout dans l’asthme allergique.
- Biothérapies : Pour l’asthme sévère, des anticorps monoclonaux (comme l’omalizumab) ciblent des médiateurs spécifiques de l’inflammation.
2. Traitement de la Crise
Les crises sont traitées avec des bêta-2 mimétiques à courte durée d’action, comme le salbutamol (Ventoline), qui relâchent les muscles bronchiques. En France, plus de 65 % des asthmatiques utilisent ce bronchodilatateur. Si la consommation dépasse un aérosol doseur par an (soit environ deux utilisations par semaine), un traitement de fond doit être envisagé.
3. Gestion des Allergies
Pour les patients atteints d’asthme allergique, il est crucial de :
- Identifier et éviter les allergènes (poils d’animaux, pollens, acariens).
- Utiliser des antihistaminiques ou une désensibilisation (immunothérapie) si nécessaire.
4. Éducation Thérapeutique
L’éducation thérapeutique vise à autonomiser le patient dans la gestion de sa maladie. Les objectifs incluent :
- Comprendre la maladie et ses déclencheurs.
- Reconnaître les signes d’aggravation.
- Maîtriser les techniques d’inhalation.
- Adopter une bonne observance des traitements.
- Savoir réagir en cas de crise (plan d’action personnalisé).
VII. Prévention et Mode de Vie
La prévention joue un rôle clé dans la gestion de l’asthme. Voici quelques recommandations :
- Éviter les déclencheurs : Réduire l’exposition aux allergènes (aspirer régulièrement, utiliser des housses anti-acariens) et aux irritants (tabac, pollution).
- Maintenir une bonne hygiène de vie : Une alimentation équilibrée, une activité physique adaptée et la gestion du stress contribuent à réduire les crises.
- Suivi médical régulier : Des consultations régulières permettent d’ajuster le traitement en fonction de l’évolution de la maladie.
- Vaccinations : Les vaccins contre la grippe et le pneumocoque sont recommandés pour réduire le risque d’infections respiratoires.
VIII. Impact Sociétal et Perspectives
L’asthme représente un fardeau économique et social important. Les hospitalisations, les absences scolaires ou professionnelles et les coûts des traitements pèsent sur les systèmes de santé. En France, les dépenses liées à l’asthme sont estimées à plusieurs milliards d’euros par an. Cependant, les avancées dans les traitements, notamment les biothérapies et les approches personnalisées, offrent des perspectives prometteuses pour les patients, en particulier ceux atteints d’asthme sévère.
En conclusion, l’asthme est une maladie complexe mais gérable grâce à une prise en charge adaptée. La compréhension des phénotypes, des déclencheurs et des traitements permet d’améliorer la qualité de vie des patients et de réduire les complications. Une collaboration étroite entre les patients, les soignants et les autorités sanitaires est essentielle pour optimiser la gestion de cette maladie chronique.
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Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.