Anesthésie en odontostomatologie

Anesthésie en odontostomatologie

Anesthésie en odontostomatologie

Anesthésie en odontostomatologie

Introduction

La réussite de l’analgésie intraorale conditionne la bonne réalisation des différents actes thérapeutiques et permet de garantir un silence opératoire primordial pendant la durée de l’acte pour le patient et le praticien.

Celle-ci dépend de nombreux facteurs tels le patient lui-même, son terrain, l’acte à réaliser et

le choix de la technique.

La connaissance des techniques anesthésiques ainsi que l’anatomie augmente la précision et

la fiabilité de ce geste.

Définitions

L’anesthésie constitue le premier temps de toute intervention douloureuse en odontostomatologie.

Définition : C’est la suppression transitoire et réversible de la sensibilité provoquée par un acte

opératoire.

Elle permet de bloquer temporairement la propagation des signaux électriques le long des nerfs.

Il existe 3 procédés :

Local: supprime momentanément la fonction des corpuscules sensitifs.

Régional: supprime momentanément la fonction des troncs sensitifs.

Générale: perte totale de la conscience

Rappel anatomique

L’innervation de la face dépend essentiellement du nerf trijumeau (5ème paire crânienne)

c’est un nerf mixte, formé par une large racine sensitive et une petite racine motrice.

La racine sensitive possède un large ganglion semi-lunaire, appelé ganglion de Gasser ou ganglion trigéminal qui donne trois larges divisions :

  1. Nerf ophtalmique (V1) .Exclusivement sensitif.
  2. Nerf maxillaire (V2) Exclusivement sensitif,
  3. Nerf mandibulaire (V3)Le nerf maxillaire inférieur ou mandibulaire est la plus grosse branche

du trijumeau. C’est un nerf mixte, sensitivomoteur.

Le nerf ophtalmique de WILLIS :

  • la plus petite des 03 branches terminales du trijumeau.
  • Exclusivement sensitive.
  • Innervation cutanée de l’étage facial supérieur, de la muqueuse des cavités nasales, et le

globe oculaire.

Le nerf maxillaire supérieur :

Branche moyenne du trijumeau. Exclusivement sensitif,

Il se divise en plusieurs branches collatérales

  • Le rameau méningé
  • Le rameau orbitaire
  • Le nerf sphéno-palatin
  • Les nerfs dentaires postérieurs
  • Le nerf dentaire moyen
  • Le nerf dentaire antérieur

Le nerf mandibulaire:

anciennement nerf maxillaire inférieur, est un nerf sensitivomoteur de la face. C’est l’une des trois branches du nerf trijumeau, le cinquième nerf crânien.

Il se divise après un court trajet en deux troncs, antérieur et postérieur, qui se divisent à leur tour.

  • Le tronc terminal antérieur : se divise en trois branches :
  1. le nerf buccal,
  2. le nerf temporal profond moyen,
  3. le nerf massétérique.
  • Le tronc terminal postérieur: se divise en quatre branches :
  1. le tronc commun des nerfs des muscles ptérygoïdien médial, tenseur du voile du palais et tenseur du tympan ;
  2. le nerf auriculo-temporal ;
  3. le nerf alvéolaire inférieur ;
  4. le nerf lingual.

Matériels d’anesthésie : seringues, aiguilles et

carpules

Matériels d’anesthésie

Seringues métalliques : elles sont abandonnée, leur remplissage difficile et se stérilisent mal

Seringue en verre:

utilisées pour les anesthésies tronculaires, car elles permettent l’aspiration et sont stérilisables à la chaleur sèche.

Seringues à carpule chargement facile, stérilisable.

Matériels d’anesthésie

La longueur et le diamètre sont choisie en fonction du site et de la technique

  • Anesthésie para-apicale : diamètre 40/100, longueur 16mm à 21mm;
  • Anesthésie tronculaire : diamètre 50/100, longueur 35mm;
  • Anesthésie intra-septale : diamètre 40 à 50/100, longueur 8mm;
  • Anesthésie intra ligamentaire : diamètre 30/100, longueur 8mm.

  • La molécule anesthésique : Les anesthésiques locaux les plus employés en odontologie sont des produits de synthèse à l’exception de la cocaïne abandonnée en raison de ses propriétés toxicomanogènes. Groupe amino-amide sont les plus utilisés : Lidocaine, mépivacaine, Articaine, Bupivacaine
  • Le vasoconstricteur : Les vasoconstricteurs permettent de diminuer la résorption de la molécule, ils augmentent la durée d’anesthésie et diminuent le saignement pendant les actes chirurgicaux, Les plus utilisés sont l’adrénaline et la noradrénaline,
  • Les conservateurs: le paraben, sulfites
  • Le solvant: eau distilée
  1. Nom de la molécule et sa concentration dans la cartouche.
  2. cette cartouche contient 0,0…..mg/1,8 ml de vasoconstricteur .
  3. utilisé avant le ../../…..

d’autant plus vigilant

Solution anesthésique :

Une carpule de 1.8ml dosée à 1% contient 24mg de lidocaine .

Une carpule à 2% contient 50%de plus, soit 36mg et une carpule à 3% contient 50% de plus que le 2%=54mg.

La dose toxique moyenne est d’environ 6.8 à 7mg/kg soit environ 450mg pour une personne de poids moyen de 65kg. La dose toxique est donc atteinte avec :

  • 18 carpules de 1.8ml à 1%
  • 12 carpules de 1.8ml à 2%
  • 08 carpules de 1.8ml à 3%
  • 06carpules de 1.8ml à 4%

Vasoconstricteur :

une dilution de 1/ 100 000 d’adrénaline signifie qu’il y a 1 gramme (soit, 1000 mg) d’adrénaline dissous dans 100 000 mL de solution.

🡺 1ml contient 0.01mg d’adrénaline

1.8 ml ( carpule anesthésique) contient 0.018 mg d’adrénaline

Dose maximale d’adrénaline à ne pas dépasser 0,2 mg

Techniques d’anesthésie :

A- Locales

B- Loco régionales : tronculaires

A – Techniques d’anesthésie Locales

  1. Anesthésie de surface

Cette technique consiste à employer, par tamponnement ou par pulvérisation, un agent anesthésique sur la surface à anesthésier

  1. L’anesthésie par réfrigération : Cryo-anesthésie

Elle est utilisée par l’évaporation rapide d’un liquide très volatil Le frilget peut être utilisé au contacte de la muqueuse buccale, il est indiqué pour l’incision des collection purulente(muqueuses ou cutanées)PHARMAÉTHYL : SEPTODONT | MDI Dentaire

1- Anesthésie de surface

Cette technique consiste à employer, par tamponnement ou par pulvérisation, un agent anesthésique sur la surface à anesthésier

  1. L’anesthésie par attouchement :

Elle est faite à l’aide d’une boulette de coton imprégnée de solution anesthésique (en gel ou en solution gélatineuse )sur la muqueuse préalablement asséchée.

Indiquée:

  • Préparer le site pour l’anesthésie par infiltatrion
  • Pour prévenir le reflexe nauséeux
  • Détartrage

1- Anesthésie de surface

Cette technique consiste à employer, par tamponnement ou par pulvérisation, un agent anesthésique sur la surface à anesthésier

  1. L’anesthésie par tamponnement :

Elle est utilisée pour réaliser une anesthésie régionale des nerfs dentaires supérieurs antérieurs par voie nasale(anesthésie de la région incisive supérieure: incluses haute)

On imbibe une mèche de coton avec une solution de xylocaine à 5% qui sera tassée dans la partie antérieures des fosses nasales

1- Anesthésie de surface

Cette technique consiste à employer, par tamponnement ou par pulvérisation, un agent anesthésique sur la surface à anesthésier

  1. Anesthésie par pulvérisation :

Elle est utilisée au moyen d’un pulvérisateur (sray) permettant de projeter en fine gouttelettes la solution anesthésique sur la muqueuse.

  1. Anesthésie par infiltration

Ces techniques s’appliquent aussi bien à la mandibule qu’au maxillaire. Elles sont caractérisées par l’injection dans un tissu muqueux, gingival ou osseux . Elles sont d’action immédiate.

  1. Anesthésie par infiltration
  1. L’anesthésie para-apicale :

Elle consiste à déposer le produit anesthésique en contact des tables interne et externe, au niveau de la région apicale.

Elle est la plus utilisée, elle anesthésie la gencive, l’os alvéolaire, le ligament et la pulpe dentaire.

Elle est indiquée pour les extractions de toutes les dents à l’exception des molaires inférieures.

  1. Anesthésie par infiltration
    1. L’anesthésie para-apicale :

L’injection du coté vestibulaire : l’aiguille à biseau tourné vers l’os le point d’infiltration se situé au fond du vestibule en regard de l’apex dans la muqueuse lâche. On injecte les 2/3 de la carpule du coté vestibulaire

Du coté palatin : 1/3 restant du coté lingual ou palatin(le biseau de l’aiguille tourné vers l’os), le point de

pénétration ce fera à mi-distance entre le collet et la région apicale de la dent a traitée

  1. Anesthésie par infiltration
    1. L’anesthésie intra ligamentaire :

C’est une anesthésie intraosseuse, qui peut compléter une anesthésie para-apicale.

  • Anesthésie du ligament circulaire l’aiguille est dirigée horizontalement perpendiculaire à l’axe de la dent et enfoncée dans le bourrelet gingival, distal et mésial.
  • Anesthésie du ligament alvéolo-dentaire l’aiguille est presque verticale, pousser progressivement aussi loin que possible dans l’articulation Alvéolo dentaire

  1. Anesthésie par infiltration
    1. L’anesthésie intraseptale :

Il s’agit d’une anesthésie intra- osseuse dans le septum :

− Le point d’impact est situé au centre de la papille gingivale

− la direction de l’aiguille est de 90° par rapport au plan muqueux.

− L’aiguille doit être très courte et rigide..

B- Techniques d’anesthésie loco-régionales

La technique consiste à injecter le produit anesthésique (solution anesthésique) au voisinage immédiat d’un tronc nerveux, de façon à désensibiliser toute la région ou le territoire sous la dépendance de ce tronc nerveux

  • Au maxillaire V2:

-Le sous-orbitaire (canine haute)

  • le grand palatin
  • le naso palatin
  • Bloc des rameaux alvéolaires postéro supérieurs -Tubérositaire haute-
  • A la mandibule V3 :
  • Nerf alvéolaire inférieur
  • Le nerf mentonnier

anesthésie loco-régionales

  1. Au maxillaire supérieur

  1. Au maxillaire supérieur
  1. L’anesthésie du nerf dentaire antérieur et supérieur : (trous-sous orbitaire)

Cette technique permet d’analgésier tout le secteur incisivo-canin tributaire du nerf alvéolaire antéro- Supérieur

Elle est indiquée pour la chirurgie au niveau du bloc incisivo-canin homo-latéral.

Technique : la lèvre est tenue en légère tension entre le pouce et l’index pour repérer le fond du vestibule, le corps de la seringue est vertical et placé dans l’axe de la canine.

1- Au maxillaire supérieur

  1. L’anesthésie du nerf palatin antérieur : (trou palatin postérieur).

Elle est indiquée pour anesthésie l’hémivoûte palatine postérieur

Technique : elle consiste à injecter la solution en avant du foramen grand palatin qui se situe :

  • à 2 mm en avant de la limite palais dur-palais mou ;
  • en regard des apex des troisièmes molaires.

1- Au maxillaire supérieur

  1. L’anesthésie du nerf naso-palatin : (trou palatin antérieur)

Cette analgésie s’emploie en complément de l’analgésie au foramen grand palatin pour la

chirurgie du palais.

Elle est indiquée pour la région incisivo-canine de la voûte palatine,

Technique : l’aiguille est enfoncée au niveau de la papille retro-incisive ;

dirigée en haut et en arrière et l’injection d’une demie carpule est suffisante.

  1. Au maxillaire inférieur
  1. L’anesthésie du nerf dentaire inférieur à l’épine de SPIX

L’anesthésie régionale la plus fréquemment pratiquée est celle qu’on réalise au niveau de l’épine de Spix, lorsque le nerf dentaire inférieur pénètre dans son canal osseux

  • Ce canal se situe au centre géométrique de la branche montante de la mandibule sur une ligne au

niveau parallèle située 1cm au-dessus du plan des molaires inférieures

Elle permet l’anesthésie du nerf lingual et du nerf dentaire inférieur

Nécessite d’être complété par une anesthésie locale du coté

vestibulaire en regard de la dent (nerf buccal)

  1. Au maxillaire inférieur
  1. L’anesthésie du nerf dentaire inférieur à l’épine de SPIX
  • Technique directe :

Le point d’injection se situe au centre d’un triangle limité :

  • en dehors par la saillie du bord antérieur de la branche montante,
  • en dedans par le repli pterygo-mandibulaire,
  • en haut le fond du vestibule (maxillaire).

La seringue étant dirigée de la canine du coté opposé vers le coté concerné, l’aiguille est enfoncée 1 cm à 1,5 cm au dessus du plan d’occlusion des molaires ;

Le contact osseux est recherché, on retire un peu ; une aspiration est systématique ensuite la solution est injectée.

  1. Au maxillaire inférieur
  1. L’anesthésie du nerf dentaire inférieur à l’épine de SPIX
  • La technique indirecte

Elle consiste tous d’abord :

  • A repérer le bord antéro-externe de la branche montante

avec l’index de la main gauche ;

  • On pique jusqu’à le contact osseux entre la ligne oblique

interne et externe à 1 cm au dessus du plan d’occlusion.

  1. Au maxillaire inférieur
  1. L’anesthésie du nerf dentaire inférieur à l’épine de SPIX
  • La technique indirecte
  • Par un petit glissement interne, on effectue une petite rotation

de l’aiguille vers la canine du cote opposé ;

  • toujours le contact osseux est conservé on enfonce l’aiguille

1cm à 1,5cm.

  • une aspiration est systématique
  • on injecte la solution anesthésique
  • retour à la position initial et en retire la seringue.

2- Au maxillaire inférieur

  1. L’anesthésie du nerf mentonnier

Elle permet l’anesthésie de la partie inférieure de la lèvre homolatérale et la peau du menton, ainsi que la gencive latérale (buccale) et la muqueuse antérieure par rapport au foramen mental jusqu’à la ligne médiane.

Technique :

  • Le trou mentonnier se situe à 1 à 2 mm sous les apex des prémolaires,
  • Repérer par la palpation l’émergence de la branche mentonnière.

Celle-ci n’est recouverte que d’un fin plan muqueux.

  • L’aiguille est introduite à distance, orientée en bas et en arrière (à l’inverse du canal mentonnier) sur 1 à 2 mm

CONCLUSION

Les techniques d’anesthésies locales et loco-régionales sont aujourd’hui considérées

par le praticien et le patient comme une étape indispensable de la réalisation d’un grand

nombre d’actes.

Les solutions anesthésiques actuelles sont d’une grande efficacité et procurent à faible dose une analgésie de qualité, à condition toute fois qu’elles soient déposées au voisinage du tissu nerveux.

Des lors, la connaissance des trajets nerveux principaux, ainsi que des suppléances, devient un facteurs déterminant pour réussir, dans les meilleurs conditions, une anesthésie

Anesthésie en odontostomatologie

  Une bonne hygiène bucco-dentaire est la base de la prévention des caries et des maladies parodontales.
La maîtrise des techniques d’anesthésie locale améliore le confort du patient et l’efficacité des soins.
Un diagnostic précis et une planification rigoureuse garantissent la réussite des traitements dentaires.
Les progrès en implantologie offrent des solutions fiables pour restaurer les dents manquantes.
Communiquer clairement avec le patient renforce la confiance et favorise l’observance des soins.
Se former régulièrement permet d’intégrer les dernières avancées en dentisterie.
Adapter sa prise en charge aux enfants nécessite de la patience et des techniques spécifiques.
 

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