Amalgames Dentaires– Biomatériaux Dentaire
Introduction
Les amalgames dentaires, appelés familièrement « plombages », ne contiennent jamais de plomb : ce sont des alliages formés d’un mélange de mercure liquide et d’autres métaux en poudre : argent, cuivre, étain, zinc, etc. Un amalgame contient environ 50 % de mercure, un des éléments considérés comme les plus toxiques. Une obturation dentaire de taille moyenne contient en moyenne environ 1 gramme de mercure métallique.
Définition
L’amalgame d’argent est un mélange de mercure avec une poudre d’alliage métallique. Il peut être ternaire et contient alors trois composants principaux (argent, cuivre et étain), ou quaternaire si on y rajoute du zinc. Le mercure, de haute pureté, entre dans la proportion de 42 à 50 %.

Composition de l’Amalgame d’Argent
L’amalgame dentaire résulte de la combinaison du mercure avec une poudre d’alliage métallique contenant principalement de l’argent, de l’étain et du cuivre, et parfois d’autres éléments mineurs comme le zinc, le palladium ou l’indium. Les poudres interviennent sur les propriétés de l’amalgame par leur composition chimique, leur morphologie, leur granulométrie et leur état de surface. Chacune de ces caractéristiques influence, de façon considérable, les propriétés physiques et les qualités de manipulation de l’amalgame.
Rôle des Différents Constituants
- Argent : Métal de base de l’alliage, il augmente la résistance de l’amalgame et permet une réactivité avec le mercure.
- Étain : Améliore la plasticité de l’amalgame.
- Cuivre : Augmente la résistance de l’amalgame au fluage (déformation permanente plastique d’un matériau sous une charge statique).
- Zinc : Possède un pouvoir désoxydant, empêchant ainsi les autres métaux de s’oxyder lors des opérations de fusion et de coulée.
- Mercure : Seul métal liquide à température ordinaire, il facilite l’amalgamation.
Classification des Poudres pour Amalgame d’Argent
Alliages Conventionnels
Les alliages dits conventionnels, à faible teneur en cuivre (en général ≤ 6 %), sont les plus anciens. Sur le plan de la morphologie, les particules sont sous forme de copeaux polyédriques, qui résultent de l’usinage d’un lingot. Ces particules se caractérisent par un état de surface très irrégulier et une géométrie mal contrôlée. Ces poudres ont une faible réactivité avec le mercure, associée à une résistance importante à la condensation. Cette morphologie exige la plus grande quantité de mercure pour réaliser la réaction d’amalgamation.
Alliages à Haute Teneur en Cuivre
Les alliages actuels, à haute teneur en cuivre, se divisent en deux familles :
- Alliages enrichis en cuivre à phases dispersées : La teneur globale moyenne en cuivre de l’alliage est voisine de 12 %. La géométrie de ces particules est parfaitement contrôlée, de même que leur état de surface très régulier. Elles sont très réactives, ce qui implique une cinétique de prise élevée avec une quantité de mercure limitée pour obtenir l’amalgamation.
- Alliages ternaires à composition unique (HCSC) : Caractérisés par une composition homogène enrichie en cuivre (13 % < Cu < 30 %). L’état de surface des particules sphériques est plus lisse et régulier que celui des copeaux. La mouillabilité par le mercure est améliorée, et la cinétique de réaction est toujours plus rapide. Certains alliages contiennent des composants originaux comme l’or, le platine, le fluor, etc.
Réaction de Prise
Dès la mise en contact de la poudre et du mercure au cours de la phase de trituration, des transformations physico-chimiques apparaissent, qui conduisent d’abord à un matériau qui durcit progressivement après condensation dans la cavité. Cette réaction peut être décomposée en trois étapes :
- Imprégnation : Manifestation initiale qui n’est pas une réaction chimique réelle, elle correspond principalement à la diffusion des atomes de mercure dans l’alliage.
- Amalgamation : Réaction chimique entre l’alliage et le mercure, s’effectuant en plusieurs paliers et se terminant par la cristallisation.
- Cristallisation : Étape finale où l’amalgame durcit, devenant une substance cristalline complexe composée de différentes phases.
Propriétés des Amalgames d’Argent
Propriétés Physiques
- Variations dimensionnelles au cours de la prise : Ces variations, en expansion ou contraction, ne doivent pas excéder 20 µm par cm.
- Variations dimensionnelles d’origine thermique : Liées à l’étanchéité de l’obturation à l’amalgame, un hiatus estimé entre 10 et 100 µm existe systématiquement.
- Conductivité thermique : La conductivité de l’amalgame est treize fois plus faible que celle de l’or, vingt fois plus importante que celle d’une résine composite et trente-sept fois supérieure à celle de la dentine. Une protection pulpaire est souvent nécessaire pour prévenir les chocs thermiques et l’agression de la pulpe.
Propriétés Mécaniques
- Résistance à la traction et à la compression : La résistance augmente avec la teneur en cuivre, soulignant l’apport positif de ce métal.
- Fluage : Déformation permanente, progressive et irréversible sous charge constante. La température buccale (37 °C) est un facteur essentiel conditionnant le fluage, qui représente une cause majeure de fracture marginale. L’amalgame peut laisser échapper du mercure à 79 °C.
Corrosion de l’Amalgame
Même durci, l’amalgame dentaire subit des transformations microstructurales durant son usage clinique. Ces changements peuvent être attribués aux conditions environnementales (température, humidité, acidité, charges mécaniques) ainsi qu’à la nature métastable de la phase matricielle de l’amalgame. La qualité de la condensation influence la présence de vides dans la structure, qui deviennent des sites de corrosion localisée, en surface ou au sein du matériau. Un polissage soigneux réduit nettement l’attaque par corrosion électrochimique. La structure joue également un rôle : la phase étain-mercure (γ2) a le potentiel le plus bas et est la plus attaquée par la corrosion par oxydation de l’étain, avec libération de mercure métallique dans la partie marginale de l’obturation. La phase γ est peu ou pas attaquée, et la phase argent-mercure (γ1) est la plus noble.
Conséquences des Phénomènes de Corrosion
- Détérioration marginale.
- Coloration de la dentine par les produits de corrosion.
- Tatouages gingivaux et muqueux.
- Très rarement, goût métallique.
Indications
- Classes I, II et V des prémolaires et molaires.
- Cavités complexes des dents postérieures.
- Obturations à rétro.
Contre-Indications
- Allergies à certains métaux.
- Atteintes glomérulaires.
- Motifs esthétiques.
- Problèmes de bimétallisme.
- Cavités à parois fragiles et/ou en contact avec des couronnes ou obturations métalliques.
- Grossesse.
Avantages
- Manipulation aisée.
- Temps de prise rapide.
- Matériau rigide.
- Adaptation marginale acceptable.
- Prend et garde le poli.
- Insoluble dans les fluides buccaux.
- Bien toléré dans le milieu buccal.
- Ne provoque pas d’élévation thermique lors de sa prise.
Inconvénients
- Peut être toxique ou cassant.
- Corrodable.
- Phénomène de ternissure.
- Conducteur thermique.
- Coefficient de dilatation élevé.
- Inesthétique.
Amalgames Dentaires– Biomatériaux Dentaire
La santé bucco-dentaire est essentielle pour le bien-être général, nécessitant une formation rigoureuse et continue des dentistes. Les étudiants en médecine dentaire doivent maîtriser l’anatomie dentaire et les techniques de diagnostic pour exceller. Les praticiens doivent adopter les nouvelles technologies, comme la radiographie numérique, pour améliorer la précision des soins. La prévention, via l’éducation à l’hygiène buccale, reste la pierre angulaire de la pratique dentaire moderne. Les étudiants doivent se familiariser avec la gestion des urgences dentaires, comme les abcès ou les fractures dentaires. La collaboration interdisciplinaire avec d’autres professionnels de santé optimise la prise en charge des patients complexes. La santé bucco-dentaire est essentielle pour le bien-être général, nécessitant une formation rigoureuse et continue des dentistes.