Accidents Et Incidents Survenant Lors Du Traitement En Odontologie Conservatrice Endodontie

Accidents Et Incidents Survenant Lors Du Traitement En Odontologie Conservatrice Endodontie

Accidents Et Incidents Survenant Lors Du Traitement En Odontologie Conservatrice Endodontie

Accidents Et Incidents Survenant Lors Du Traitement En Odontologie Conservatrice Endodontie

Introduction :

L’acte endodontique n’est jamais simple, le canal droit est chose rare , du diagnostic à l’obturation, l’erreur est possible, c’est pour cela qu’il est nécessaire d’envisager tous les accidents de parcours susceptibles de survenir au cours de l’acte opératoire, les analyser afin de les éviter et surtout de les gérer si le praticien se trouve confronté à de telles complications.

  1. Les temps opératoires d’un traitement canalaire :

Afin de mener à bien un traitement canalaire, il convient de “valider” chaque stade opératoire. Le traitement canalaire est réalisé en différentes étapes :

  • Anesthésie locale ou loco-régionale
  • Pose du champ opératoire (digue)
  • Réalisation de la cavité d’accès endodontique
  • Détermination de la longueur de travail (mesure radiographique ou électronique)
  • Préparation canalaire : utilisation des instruments manuels ou rotatifs en acier ou en NITI
  • Désinfection canalaire : irrigation dynamique et abondante des canaux tout au long de l’acte endodontique
  • Obturation canalaire définitive
  1. Accidents survenant au cours des différents temps opératoires d’un traitement canalaire :
    1.  ​Accidents survenant au moment de l’insensibilisation de la dent :

Les accidents pouvant s’introduire au cours de l’insensibilisation de la dent sont d’ordre local ou général.

  • Accidents locaux : ils sont dus le plus souvent à une erreur technique lors de l’injection
  • Fracture de l’aiguille : c’est une complication rare qui survient à l’occasion d’un mouvement brusque de la part du patient, ou en raison d’une erreur technique.

Les ruptures d’aiguilles peuvent se produire lors de la réalisation de 2 techniques d’anesthésie tronculaire :

  • Anesthésie rétrotubérositaire : la rupture de l’aiguille est due le plus souvent à sa plicature préalable afin de faciliter l’injection.
  • Anesthésie à l’épine de spix : l’incident peut être très grave, car l’aiguille est complètement incluse dans les tissus.
  • Rupture de la carpule d’anesthésique : incident assez rare survenant de façon inattendue, où l’on peut évoquer essentiellement une erreur technique et plus exceptionnellement un défaut du matériel.

L’explosion de la carpule accompagnée de la projection de fragments dans la cavité buccale, fait courir dans l’immédiat un risque de blessure par coupure, ainsi qu’un danger de déglutition ou d’inhalation, ces complications sont très fréquentes chez des sujets agités et peu coopérants.

  • Injection douloureuse : l’injection est douloureuse lorsque le liquide est froid ou lorsqu’elle est réalisée rapidement.

On note également une douleur particulière ainsi qu’une résistance à l’anesthésie lorsque les tissus sont enflammés, ou bien lors de la rencontre avec des terminaisons nerveuses en des points précis.

Il s’agit d’une douleur fulgurante.

  • Les accidents hémorragiques : Deux cas de figures peuvent se présenter :
  • chez un sujet ayant un bilan d’hémostase normal, s’il apparaît un hématome au point d’injection, sa résorption est rapide
  • en revanche, lorsque le bilan hématologique est perturbé, il faut éviter l’anesthésie régionale ou locale dans les tissus lâches (plancher buccal). Des hématomes importants risquent de survenir, sources de compression (notamment des voies respiratoires).

Traumatismes nerveux : sont dus à l’embrochage de nerfs par l’aiguille ou même par une simple blessure lors d’une anesthésie régionale.

Les signes cliniques se manifestent par une douleur marquée par le sursaut du malade, suivie de l’anesthésie quasi immédiate du territoire considéré.

Les conséquences en sont : une persistance de l’anesthésie, l’apparition de paresthésies ou

d’anesthésies douloureuses qui peuvent durer plusieurs semaines. Ces accidents peuvent se manifester sous diverses formes :

la paralysie faciale unilatérale qui résulte le plus souvent d’une injection à l’épine de spix mal orientée et déposée trop postérieurement.

Accidents infectieux :

Les infections au point d’impact sont rares et surviennent au cours d’injections en terrain infecté :

  • Alvéolite : Elle paraît plus fréquente après une anesthésie locale qu’après une anesthésie générale.
  • Nécrose muqueuse : Des cas rares existent, surtout provoqués par des injections trop brutales au niveau palatin.

Lésions des tissus mous anesthésiés : L’absence de sensibilité de la lèvre après une anesthésie locale ou locorégionale oblige à protéger les tissus mous, des lésions ou brûlures provoquées par le contact direct d’une pièce à main ou d’une fraise. Une fois

l’intervention terminée, il faut prévenir le patient des risques de morsures, brûlures (cigarettes) tant que l’insensibilité persiste.

Nausées, sensations d’asphyxie : Ces incidents surviennent lorsque l’anesthésie atteint le voile.

  • Accidents généraux : ces accidents plus ou moins sévères, se manifestant sur tout le plan général, exigent dans la plupart des cas des gestes d’urgence ou de secours.
  1.  ​Accidents survenant au moment de la manipulation d’instrument rotatif :

Perforations latérales:

(vestibulaires, linguales, mésiales ou distales) par erreur d’appréciation de l’axe de la dent ayant pour origine une méconnaissance de la morphologie des dents ou de leurs inclinaisons.

C’est le cas des dents qui possèdent des rétrécissements importants au collet comme les prémolaires ou les incisives inférieures, d’autres dents comme les incisives et les canines essentiellement ont une orientation naturelle oblique dans le plan vestibulaire ou lingual qui peut tromper, les dents en mésio ou distoversion sont aussi souvent l’objet de perforations.

Perforations inter radiculaires:

Cette erreur est fréquente lorsque l’opérateur travaille sans radiographie pré opératoire et en perdant la sensation tactile d’un effondrement qui signe le passage des tissus durs à la cavité pulpaire.

  1.  ​Accidents survenant au moment de la manipulation d’instrument de préparation canalaire

:

Bouchons dentinaires :

Le bouchon dentinaire est constitué par des débris organiques refoulés par des instruments poussés trop vite sans irrigation, auxquels s’ajoutent des copeaux dentinaires issus d’une coupe intempestive de la lime.

Leur formation est favorisée par des instruments en rotation, ou par le passage d’un instrument trop gros après un instrument fin. Le passage en force d’instruments non coudés dans une courbe entraîne également la formation de ces bouchons, avant d’aboutir à la création d’un épaulement.

C’est surtout l’oubli de la récapitulation, qui en est le facteur essentiel. Le passage systématique entre chaque numéro d’un instrument plus fin, de contrôle de vacuité parcourant toute la longueur de travail est indispensable.

L’absence ou l’insuffisance d’irrigation est aussi un facteur déterminant. En l’absence d’un solvant en quantité suffisante, les débris organiques ne sont pas dissous et donc poussés en avant de l’instrument.

  • Selon Laurichesse, la prévention de la formation des bouchons dentinaires obéit à cinq

règles :

  • irrigation abondante et renouvelée
  • utilisation des instruments par ordre croissant sans jamais sauter de numéro
  • récapitulation par le dernier instrument atteignant librement la limite apicale après utilisation de chaque numéro de lime
  • absence de mouvements de rotation des instruments dans le canal dont on limite l’action au huitième de tour
  • utilisation souple des instruments, sans jamais forcer.

Epaulements ou ressauts :

L’épaulement étant une marche canalaire artificielle qui complique la progression d’un instrument apicalement.

Ils sont créés par l’action incontrôlée des limes au niveau du tiers moyen ou du tiers apical.

Epaulements du tiers moyen :

Dans les canaux droits ils ne peuvent être crées que par l’action d’un instrument trop gros, dévié hors de la trajectoire canalaire par des interférences, ou d’un instrument cassé, ou, pour les mêmes raisons, par un instrument fin utilisé en force.

On peut prévenir ces ressauts en élargissant légèrement la partie du canal déjà parcourue par l’instrument pour qu’il ne soit pas dévié par des interférences.

Epaulements du tiers apical :

Leur origine peut être similaire à celle du tiers moyen, et dans ce cas les solutions seront identiques. Cependant, le plus souvent ces épaulements sont créés par l’utilisation en rotation de limes de trop fort calibre non précoudées dans des canaux courbes. La prévention en est assurée par le respect des principes de base, à savoir :

  • utilisation des instruments en ordre croissant, sans jamais sauter de numéros
  • irrigation abondante entre chaque passage instrumental
  • récapitulation soigneuse
  • précoudage de tous les instruments

-limitation des mouvements de rotation à un 8/ de tour

  • limitation au numéro 25 des instruments de préparation apicale en cas de coude sévère
  • accentuation des rainures d’engagement pour supprimer toutes les interférences occlusales.

Perforations :

On peut les classer en perforation du tiers moyen (tenon, vis) et perforation du tiers apical (fausse route instrumentale).

Perforations du tiers moyen :

D’origine iatrogène le plus souvent, elles surviennent à la suite de la mise en place dans un mauvais axe de tenons ou de vis intracanalaires.

Perforations du tiers apical :

Amincissement de la racine :

L’amincissement de la racine correspond à une surpréparation ou une exagération dans l’élargissement canalaire. L’élimination excessive et exagérée de structure dentinaire entraîne l’affaiblissement des racines dès lors fragilisées et volontiers sujettes à des fractures.

Fractures instrumentales :

C’est un accident qui ne devrait théoriquement pas se produire. Il peut être dû à un excès de fatigue d’instrumentation , ou à une faute technique de l’opérateur, qui dans des conditions particulières , ne respecte pas les principes élémentaires de préparation.

  • Comment prévenir la fracture instrumentale : pour Laurichesse, 5 règles fondamentales sont à respecter pour prévenir ce genre d’accidents :

1/ Examen à la loupe de l’instrument avant, pendant et après son utilisation, pour éliminer tout instrument présentant des signes de déformation

2/ Respect absolu des règles de manipulation instrumentale : ne pas forcer, ne pas tourner ou

visser.

3/ Utilisation des instruments en séquence, par ordre croissant sans jamais sauter de numéro 4/ S’arrêter en cas de fatigue ou de non coopération du patient

5/ Si l’accident se produit, se tenir prêt à y faire face immédiatement

  1.  ​Accidents survenant au moment de la manipulation d’ instrument l’obturation canalaire :

Apparition d’une hémorragie au cours de l’obturation :

Elle signe invariablement un dépassement de cône d’obturation, elle peut se produire au cours de l’assèchement du canal.

Fractures radiculaires verticales en cours de compactage :

Elles se produisent par des causes diverses :

-mauvaise adaptation des fouloirs

-mauvais contrôle de la longueur de pénétration des fouloirs

-forces excessives exercées sur la masse de gutta insuffisamment réchauffée

-fragilisation des parois canalaires surtout au niveau incisives, canines inférieures.

Fractures des instruments d’obturation :

Cela peut concerner une bourre-pâte de Lentulo, un fouloir à canaux ou un compacteur.

-Fracture du bourre- pâte de Lentulo :

C’est un incident selon le niveau de fracture de l’instrument

  • Au niveau coronaire.
  • au niveau Apical : il entraînera des complications.

-Fracture des fouloirs à canaux :

Exceptionnelle ; survient sur des fouloirs déjà écrouis par une déformation volontaire ou non, ou par application de forces excessives.

Cet accident aussi ne devrait pas se produire, et toutes précautions doivent être prises pour l’éviter car il n’y a pratiquement pas de solution si le niveau de fracture est profond.

-Fracture des compacteurs de mac Spadden :

Le compacteur se fracture rarement s’il est utilisé correctement, à vitesse suffisante, dans le bon sens de rotation, et en arrêtant sa pénétration avant les coudes canalaires qui doivent être franchis par la gutta et non par le compacteur.

  1.  ​AUTRES ACCDENTS :

Hémorragies : les causes de l’hémorragie peropératoire peuvent se limiter à 3 :

-Dilacération du tissu pulpaire

-Franchissement répété des limites apicales par les instruments

-Perforation et fausse route

Comment la prévenir : la prévention de ces accidents est simple, pour Laurichesse 4 critères sont à respecter :

1/ Etablissement précoce des limites apicales précises grâce aux mesures électroniques confirmées par la radiographie

2/ Respect de la longueur de travail déterminée par tous les instruments 3/ Irrigation à l’hypochlorite de sodium

4/ Ne pas entreprendre de traitement canalaire, si une lésion périapicale importante est en phase aigue et présente un écoulement purulent transcanalaire important.

. Accident survenant au cours de l’irrigation canalaire :

Caractérisé par une douleur importante.

Emphysème sous-cutané

Ingestion d’un instrument à canaux :

CONCLUSION

L’amélioration constante de notre technologie fondée sur des principes biologiques fondamentaux, doit permettre de limiter les échecs et les complications et de reculer les limites de l’endodontie. En cas de complications, le praticien doit être apte à gérer et à réparer ces situations au mieux.

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