Montage des dents en prothèse adjointe partielle

Montage des dents en prothèse adjointe partielle

Montage des dents en prothèse adjointe partielle

Introduction

Après l’enregistrement de la relation intermaxillaire, on passe au montage des dents sur un articulateur semi-adaptable. Le montage est la phase du travail de laboratoire qui consiste à rétablir des maquettes en cire portant des dents artificielles préfigurant la future prothèse. Le montage doit permettre l’élocution, la mastication, la stabilité prothétique et le rétablissement de l’esthétique.

Choix des dents antérieures

Le choix des dents en prothèse partielle adjointe (PPA) répond aux mêmes principes qu’en prothèse adjointe totale (PAT) concernant la nature du matériau, la teinte, la forme et les dimensions. Toutefois, la présence des dents sur les arcades fournit des références précieuses pour orienter le choix.

Choix du matériau

Le choix des dents est effectué par le praticien en présence du patient, indépendamment des dents postérieures. Elles seront choisies selon les quatre critères suivants :

Forme

La forme est strictement liée à la forme du visage, à celle de l’arcade (triade de NELLESON), ainsi qu’au sexe et à l’âge du patient :

  1. Forme du visage :
    • Aux visages longs correspondent des dents longues.
    • Aux visages courts correspondent des dents courtes.
  2. Sexe :
    • Pour les femmes, les dents sont plutôt arrondies avec un modelé lisse.
    • Pour les hommes, les dents sont cornées et angulaires.
  3. Âge :
    • Chez les patients âgés, les dents présentent des bords libres épais.
Teinte

Il est nécessaire de choisir la teinte à la lumière du jour et non sous la lumière électrique, car celle-ci risque de modifier la teinte des dents naturelles restantes par réflexion.

Dimension
  1. Largeur :
    • Elle est choisie en fonction des dents naturelles restantes sur l’arcade.
  2. Longueur :
    • Elle est déterminée par le plan d’occlusion et la ligne du sourire, des repères enregistrés sur les maquettes d’occlusion de telle sorte que :
      • La ligne des collets correspond à la ligne du sourire (montage esthétique).
      • Le bord libre des dents doit dépasser de 2 mm la lèvre supérieure au repos.
Matériaux

Les dents artificielles existent soit en céramique, soit en résine, le choix se faisant en fonction du cas clinique examiné judicieusement :

  1. Dents en résine :
    • Peuvent être ajustées par meulage.
    • Elles ne se cassent pas.
    • Elles adhèrent parfaitement au corps de la prothèse qui est en résine.
  2. Dents en porcelaine :
    • Offrent un meilleur effet esthétique.
    • Elles sont pourvues de moyens de rétention spéciaux pour adhérer au corps de la prothèse.
    • Elles ne peuvent être modifiées par meulage.

Montage des dents antérieures

Règles individuelles du montage

Pour les dents antéro-supérieures, les critères esthétiques prédominent. Le montage des dents maxillaires antérieures doit soutenir la lèvre supérieure. Pour les dents antéro-inférieures, elles devront être montées dans l’aire de sustentation d’Ackerman, qui est l’espace délimité par le sommet de la crête antérieure et le versant vestibulaire de cette crête.

Orientation des dents prothétiques antérieures

L’orientation des dents prothétiques antérieures est résumée dans les tableaux suivants :

Arcade maxillaire
DentsPlan frontalPlan sagittalPlan horizontal
Incisives centralesBord libre en contact avec le bourrelet = POPFace vestibulaire perpendiculaire au plan occlusalBord libre horizontal au contact du bourrelet, 6 à 8 mm en avant de la papille rétro-incisive
Incisives latéralesDents légèrement au-dessus du plan occlusalFace vestibulaire inclinée environ 5° de direction palatine ou linguale par rapport à la verticaleLe bord libre suit la courbe amorcée par les incisives centrales et légèrement en retrait
CaninesPointe de canine en contact avec le bourrelet, pas de visibilité de face disto-vestibulaireFace vestibulaire oblique, la partie cervicale plus vestibulaire que le bord libreLes deux canines sont placées par une droite qui passe par le centre de la papille rétro-incisive, orientée de 5° vers l’arrière
Arcade mandibulaire
DentsPlan horizontalPlan frontalPlan sagittal
Incisive centraleSa position s’inscrit dans l’aire de sustentationAxe perpendiculaire, coïncidence avec la ligne inter-incisive supérieure, bord touche le POPLégère inclinaison de 10° dans le sens linguo-vestibulaire, pas de contact avec la lèvre inférieure
Incisive latéraleSa position s’inscrit dans l’aire de sustentation d’AckermanGrand axe parallèle à celui des centrales, son bord en contact avec le POPParallèle à l’incisive centrale
CanineSur le même plan que l’incisive latéraleGrand axe droit ou légère inclinaison disto-mésiale, touche le POPAxe incliné dans le sens vestibulo-lingual afin d’éviter un accrochage cuspidien dans les mouvements de latéralité

Cas particulier de montage

  • Devant une rétrognathie mandibulaire, les impératifs du montage restent les mêmes, seul l’overjet sera accentué. En cas de prognathie inférieure, le montage antérieur se fera en bout à bout.

Définition du montage ajusté

Il concerne uniquement le bloc antéro-supérieur. Pour des raisons esthétiques, les dents seront directement ajustées sur la crête de façon à ce que, lorsque le patient sourit, il découvre sa vraie gencive, rendant la prothèse moins remarquée.

Problèmes rencontrés lors du montage des dents antérieures

  • L’espace disponible ne correspond pas à la somme des diamètres mésio-distaux des dents sélectionnées :
    • Si l’espace prothétique est plus grand, il convient de ménager des espaces.
    • Si l’espace prothétique est plus petit, les solutions seront soit :
      • Un montage par un léger chevauchement des dents prothétiques.
      • La réduction du nombre de dents à remplacer.

Choix des dents postérieures

La présence des dents naturelles guidera le praticien dans le choix des dents artificielles. La première prémolaire doit prolonger harmonieusement le bloc incisivo-canin et fait partie du sourire, surtout pour la première prémolaire supérieure.

Selles encastrées

Les dimensions sont choisies en fonction du volume disponible en hauteur et dans la distance dans le sens mésio-distal (MD) et vestibulo-lingual (VL).

Selles en extension

Afin que la pression sur la crête ne soit pas trop importante, les dimensions des dents prothétiques sont réduites, selon la formule 3HM d’Ackerman :

  • Hétéronombre : Le nombre de dents prothétiques n’est pas identique à celui des dents absentes ; en particulier, on ne remplace jamais les troisièmes molaires.
  • Hétéromorphie : La forme des dents prothétiques n’est pas identique à celle des dents absentes, car les diamètres MD et VL sont volontairement réduits.
  • Hétéroposition : La position des dents prothétiques n’est pas obligatoirement conforme à l’anatomie ; parfois, la deuxième molaire est remplacée par une prémolaire pour réduire la pression sur la région postérieure.

Montage des dents postérieures

Règles générales du montage des dents postérieures

Le montage doit respecter les principes suivants :

  • Aire de Pound : À la mandibule, les prémolaires et molaires doivent se situer dans cette aire, car une position trop linguale empiète sur l’espace nécessaire à la langue, provoquant l’instabilité de la prothèse. Une position trop vestibulaire risque de traumatiser les structures.
  • Symétrie : La stabilité de la prothèse dépend d’une répartition harmonieuse des charges occlusales, aussi bien en position centrée qu’excentrée, nécessitant une situation absolument symétrique des prémolaires et molaires.
  • En intercuspidation maximale (ICM) : Les cuspides palatines supérieures doivent se stabiliser dans leurs zones de réception antagonistes ; les sillons inter-cuspidiens déterminent une droite dans le plan sagittal.
  • Plan d’occlusion : Le plan occlusal prothétique (POP) doit être à mi-distance inter-alvéolaire.
  • Formule d’Ackerman : 3HM (hétéronombre, hétéromorphie, hétéroposition).

Règles individuelles du montage des dents postérieures

  • 1ère prémolaire supérieure : Elle est verticale et perpendiculaire au POP, ses deux cuspides touchent le POP.
  • 2ème prémolaire supérieure : Même orientation que la 1ère prémolaire.
  • 1ère molaire supérieure : La face occlusale est inclinée en arrière et vers le haut, formant un angle de 6° avec le POP ; seule la cuspide mésio-palatine est en contact avec le POP.
  • 2ème molaire supérieure : La face occlusale est montée dans le prolongement de la face occlusale de la 1ère molaire supérieure, aucune cuspide n’entre en contact avec le POP.
  • 1ère molaire inférieure : C’est la dent clé du montage. Sa cuspide mésio-vestibulaire entre en contact avec la 1ère molaire supérieure et le versant distal de la 2ème prémolaire supérieure.
  • 2ème molaire inférieure : Elle est en contact avec la 2ème molaire supérieure, inclinée de bas en haut et d’arrière en avant, et ne doit pas empiéter sur le trigone rétro-molaire.
  • 2ème prémolaire inférieure : Son grand axe est perpendiculaire au POP, sa cuspide vestibulaire est située entre les deux cuspides vestibulaires des deux prémolaires supérieures.
  • 1ère prémolaire inférieure : Si l’espace est suffisant, elle sera montée entre la canine et la 2ème prémolaire ; sinon, on meule les faces proximales de la 1ère prémolaire, et dans les cas extrêmes, on la supprime.

Essais fonctionnels

Avant de passer à la polymérisation, le contrôle du montage en bouche est indispensable :

Contrôle de l’esthétique

Les dents antérieures doivent assurer un soutien harmonieux de la lèvre supérieure.

Contrôle phonétique

Lors de la prononciation des phonèmes « F » et « V », la lèvre inférieure doit toucher le bord libre des incisives supérieures. Si la dimension verticale (DV) est correcte, l’espace libre d’inocclusion est recherché au cours de la prononciation des sifflantes « S » et « SIX ».

Contrôle de la stabilité

Aucun mouvement de bascule n’est toléré à l’exercice d’une pression au niveau des surfaces occlusales des dents prothétiques.

Contrôle de l’occlusion

On doit retrouver les contacts dentaires suivant le concept occlusal choisi.

Montage des dents en prothèse adjointe partielle

  La prévention des caries repose sur une hygiène bucco-dentaire rigoureuse et des visites régulières chez le dentiste. La maîtrise des techniques d’anesthésie locale est essentielle pour assurer le confort du patient lors des soins. L’imagerie dentaire, comme la radiographie panoramique, permet un diagnostic précis des pathologies buccales. Les étudiants doivent comprendre l’importance de la stérilisation pour prévenir les infections croisées en cabinet. La restauration dentaire, comme les composites ou les couronnes, exige une précision technique et un sens esthétique. Les praticiens doivent rester informés des avancées en implantologie pour proposer des solutions modernes aux patients. Une communication claire avec le patient renforce sa confiance et favorise l’adhésion au plan de traitement.  

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