Les techniques d'extraction dentaire

Les techniques d’extraction dentaire

Les techniques d’extraction dentaire

Introduction

La réalisation d’extraction dentaire nécessite le respect d’un certain nombre de règles inhérentes à toute pratique chirurgicale. Les conditions d’installation, la connaissance du matériel et des instruments ainsi que leur utilisation rationnelle sont des éléments qui déterminent une bonne pratique opératoire.

Définition

L’extraction dentaire est un acte chirurgical qui consiste à séparer la dent de son alvéole.

Instrumentation

À chaque phase de l’avulsion correspond un instrument déterminé qui ne doit jamais être utilisé à la place d’un autre. Différents instruments sont utilisés selon une séquence bien codifiée.

L’extraction dentaire

Elle comprend plusieurs temps :

  • Le temps anesthésique
  • Le temps dentaire
  • Le temps alvéolaire
  • Le temps gingival

Réglages du fauteuil dentaire et installation du malade

  • A- Le fauteuil doit faire un angle de 120° avec le sol.
  • B- Position de la tête du patient au fauteuil.

Installation du malade

  • Le patient devra être confortablement installé.
  • Lunettes et prothèse amovible ôtées.
  • Les vêtements superflus sont retirés.
  • La règle des trois « C » doit être respectée : il faut relâcher les cols, ceintures et cravates trop serrés afin que ceux-ci ne soient pas un obstacle à une bonne ventilation et vascularisation.

Opérateur

Il doit porter :

  • Une blouse adaptée, propre.
  • Un masque personnel.
  • Des lunettes protectrices.
  • Le port de gants à usage unique est obligatoire après avoir préalablement pratiqué un lavage soigneux des mains.

La position de l’opérateur varie selon la localisation et la nature de la dent à extraire. La position assise est recommandée pour éviter les problèmes de dos à la fin de la journée, mais la position debout assure une meilleure stabilité et facilite une bonne gestuelle.

Étapes de l’extraction dentaire

1. Champs opératoires et éclairage

  • Désinfection périorale et buccale à l’aide d’une solution antiseptique « Chlorhexidine », ça contribue à diminuer la concentration bactérienne.
  • L’opérateur dispose un champ propre sertissant sans oppression le cou du patient, maintenu par un système adhésif ou une pince à champ recouvrant les épaules et descendant jusqu’au-dessous de la ceinture.
  • L’éclairage grâce à un scialytique est réglé avant le port de gants.

2. Anesthésie

Elle peut être locale ou locorégionale.

3. Syndesmotomie

La Syndesmotomie consiste à couper la sertissure gingivale tout autour de la dent, ce qui évite lors de l’extraction de provoquer des déchirures gingivales.

Le Syndesmotome

Description :

  • Un manche de section rectangulaire.
  • Une partie travaillante fine et lancéolée.
  • Une tige.

Variétés :

  • Syndesmotome de Chompret : Il est non démontable. On distingue :
    1. Syndesmotome droit.
    2. Syndesmotome faucille.
    3. Syndesmotome coudé sur le tranchant.
    4. Syndesmotome coudé sur le plat.

Utilisation :
Il est introduit dans le sillon gingival au niveau d’une des papilles inter dentaires jusqu’au contact du rebord alvéolaire voire légèrement en dessous et chemine au contact de la dent jusqu’à la papille opposée en sectionnant le ligament.

4. Subluxation

Après la syndesmotomie, l’utilisation prudente de l’élévateur contribue à mobiliser la dent, elle contribue à faciliter l’action du davier et suffit parfois à pratiquer l’avulsion dentaire.

L’Élévateur

Description : Constitué de :

  • Un manche : peut être dans le prolongement de la tige portant la partie travaillante, ou bien perpendiculaire à la tige.
  • Une tige.
  • La partie travaillante : creusée par une gouttière ou ovalaire.

Utilisation :

  • Prise en main de l’élévateur avec le manche dans la paume de la main et l’index en extension sur la partie travaillante.
  • L’instrument est introduit entre la racine et l’os alvéolaire, et agit comme un levier.
  • La concavité s’adaptant à la convexité de la racine, on réalise un véritable clivage de la dent de son tissu de soutien, le but étant d’aboutir à la mobilisation et l’élévation de l’organe dentaire.
  • Par rotation du manche, le praticien imprime un mouvement de déroulement à la racine qui sort de son alvéole.
  • Il ne reste plus alors qu’à saisir la dent luxée.

5. Avulsion

Après la subluxation, l’utilisation du davier permet d’achever la luxation extra alvéolaire de la dent.

Le Davier

Description : Un davier est formé de 03 parties :

  • Les mors : constituent la partie travaillante, ils permettent de saisir la dent grâce à l’adéquation de leur forme à la morphologie de la dent.
  • Branches : généralement symétriques, légèrement courbées.
  • Charnière : point d’union des deux bras de l’instrument.

Chaque dent ayant une anatomie particulière doit donc être extraite par un davier adapté. Comme pour les instruments, il existe des daviers droits pour le maxillaire et des daviers coudés pour les dents inférieures. Les daviers des dents de sagesse ont une anatomie particulière. Les daviers des racines ont des mors plus fins et plus longs et jointifs. Pour les dents temporaires, ils sont plus petits.

Utilisation :

  • Ce sont des pinces en forme de tenailles qui permettent de saisir très solidement la dent et participent activement à la luxation de celle-ci et terminent l’avulsion.
  • Il faut cependant remarquer qu’ils n’ont pas toujours un rôle aussi déterminant. En effet, leur emploi se résume parfois à une simple cueillette de l’organe dentaire lorsque l’utilisation de l’élévateur a été correctement menée.
  • La prise en main des branches de l’instrument est franche, calée dans le pli d’opposition du pouce et enroulée des quatre autres doigts.
  • La pulpe du pouce est engagée entre les deux bras de l’instrument et constitue un rempart souple qui permet de doser à tout moment la pression exercée sur la structure dentaire.
  • La position du davier sur la dent doit garantir un maximum de prise. Pour ce faire, les mors de l’instrument sont insérés le plus profondément possible dans l’espace suiculaire.

Les mouvements d’extraction

Quelle que soit la dent à extraire, les doigts du praticien doivent toujours être placés de part et d’autre de la dent pour :

  • Écarter les parties molles afin de ne pas les blesser.
  • Maintenir les tables osseuses.
  • Limiter les dérapages.

Étant donné que chaque groupe dentaire a une morphologie radiculaire particulière, les mouvements à imprimer au moment du retrait seront différents.

Extraction des dents du secteur antéro-supérieur (incisive-canine)

  • Ils sont rectilignes.
  • Les mors sont symétriques, plus effilés pour les incisives que pour les canines.

Mouvements vestibule-palatins :

  • Pouce et index de la main gauche sont placés de part et d’autre du rempart alvéolaire, les autres doigts reposent sur la région nascogénienne.

Matériel :

  • Syndesmotome droit.
  • Syndesmotome faucille.
  • Syndesmotome de Bernard avec un insert droit.

Matériel :

  • Élévateur droit de Roy.

Matériel et technique :

  • Tester à mors droite.
  • Combinaison des petits mouvements de rotation horaire et antihoraire se terminant par une traction axiale de la dent.
  • Éviter ou réduire au minimum les mouvements classiques vestibule-palatins.

Protocole pour le groupe incisivo-canin :

  1. Syndesmotomie.
  2. Subluxation.
  3. Avulsion.
  4. Révision alvéolaire et hémostase.

Extraction des prémolaires

  • Forme générale de « S » italique.

Extraction des molaires

  • Forme générale de « S » étiré ; mors asymétriques : de forme concave en palatin, pour épouser la surface convexe de la racine palatine.
  • En vestibulaire, le mors possède un éperon médian qui s’insère dans l’espace interradiculaire.
  • Il existe donc un davier droit et un davier gauche.

Exposition et contrôle :

  • Extraction à droite : la main gauche en supination, le pouce écarte la lèvre et la joue en prenant un appui vestibuleux tandis que l’index est en opposition au palais.
  • Extraction à gauche : l’exposition est semblable à celle requise pour le groupe incisivo-canin, la position des doigts est plus profonde en bouche.

Matériel :

  • Syndesmotome droit.
  • Syndesmotome faucille.
  • Syndesmotome de Bernard avec un insert adapté.

Matériel :

  • Élévateur droit de Roy.

Matériel et technique :

  • Davier adapté droit ou gauche.
  • Combinaison de trois mouvements :
    1. Mouvements vestibulo-palatins (majorés en vestibulaire).
    2. Mouvements de circumduction de faible amplitude.
    3. Traction axiale contrôlée.

Protocole pour le groupe prémolo-molaire :

  1. Syndesmotomie.
  2. Subluxation.
  3. Avulsion.
  4. Révision alvéolaire et hémostase.

Remarque :
Il est à noter que, dès l’avulsion terminée, il faut pratiquer un examen de la dent pour contrôler son intégrité radiculaire (nombre de racines, présence des apex) pour s’assurer que rien n’a été laissé en place.

Pour les dents mandibulaires

Groupe incisivo-canin et prémolaire

  • Le praticien se place en face et à droite du malade.
  • Le davier est coudé à 90°, les mors avec gouttière vestibulaire et linguale.

Groupe molaire

  • Le davier est constitué de deux mors ayant chacun un ergot destiné à être inséré dans l’espace interradiculaire.

Mouvements vestibulaire + traction vers le haut :

1. Sur le bloc incisivo-canin :

  • Praticien devant le patient, la tête de celui-ci est plus ou moins tournée à gauche.
  • S’il s’agit de dent de droite, le pouce gauche du praticien est placé sous le menton du patient, les deux derniers doigts sur sa joue droite, l’index dans le vestibule, le majeur repoussant la langue.
  • Mouvement : rotation autour de l’axe de la dent.

2. Sur le bloc prémolo-molaire :

  • Position des doigts gauche sera d’autant plus postérieure que la dent à extraire sera plus distale.
  • À gauche, tous les temps sont menés praticien en avant du patient.
  • À droite, certains praticiens réalisent la totalité de l’acte en se plaçant à droite et en arrière du patient. Il est préférable de réaliser la syndesmotomie et le temps alvéolaire en se plaçant en avant du patient et les deux temps intermédiaires en arrière de l’opéré.

Mouvements :

  • Rotation pour les prémolaires.
  • Vestibulo-lingo version pour les molaires.

6. Révision alvéolaire ou le curetage

Définition :
Consiste à explorer et à nettoyer l’alvéole osseuse déshabitée par l’extraction afin d’en retirer les éventuels débris tissulaires qu’ils soient osseux, dentaire, kystique ou de granulation et sert également à vérifier l’intégrité des parois alvéolaires.

Les techniques d’extraction dentaire

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