Les résines composites

Les résines composites

Les résines composites

Introduction

Les résines composites à usage dentaire se sont considérablement développées et améliorées au cours de ces dernières années. De nouvelles familles sont apparues, certaines ont disparu.

La demande des patients et, par là, des praticiens s’est accrue de telle sorte que le composite est devenu, dans de nombreux pays, le matériau le plus utilisé pour les restaurations directes des dents postérieures.

I. Définition

Un composite est, par définition, un mélange d’au moins deux matériaux. Les composites sont des biomatériaux d’obturation définitive organo-minéraux, essentiellement réservés à l’obturation des cavités visibles sur les dents antérieures. Chimiquement, ce sont des polyméthacrylates complexes chargés de diverses substances minérales.

II. Composition et structure

Les résines composites sont des matériaux complexes qui contiennent :

  • Une phase organique ou matrice résineuse
  • Des charges inorganiques
  • Un agent de couplage pour lier la résine à la charge

A. La phase organique (ou dispersante)

Représente 25 à 50 % du volume du composite.

Elle comprend :

  • La résine
  • Les abaisseurs de viscosité
  • Le système de polymérisation et divers additifs

1. Résine matricielle

Elle est généralement composée de :

  • BIS-GMA : Bisphénol A Glycidyl Méthacrylate, appelé oligomère.
  • UDMA : Uréthane diméthacrylate, appelé diuréthane.

2. Les abaisseurs de viscosité ou diluants

Les monomères BIS-GMA et diuréthane étant des liquides très visqueux, l’addition d’une quantité de charges provoque la formation d’un matériau de consistance épaisse. Pour cela, des diluants sont ajoutés :

  • MMA : Méthacrylate de méthyle
  • EGDMA : Éthylène glycol diméthacrylate
  • TEGDMA : Diéthylène glycol diméthacrylate

3. Agents de polymérisation

a. Polymérisation chimique (ou chémopolymérisation, ou autopolymérisation)

Le composite se présente sous forme de deux pâtes :

  • Base : Contient un initiateur (amorceur) : peroxyde de benzoyle.
  • Catalyseur : Contient un activateur : amine tertiaire.
b. Photopolymérisation
  • Lumière UV : Le composite contient un initiateur, le benzoyle méthylène, qui réagit avec la lumière UV.
    • Inconvénient : Faible taux de pénétration à travers l’émail (60 secondes d’exposition pour une profondeur de 1,5 mm).
  • Lumière visible : Utilisation de lampes halogènes.
    • Avantage : Profondeur de polymérisation de 3 à 4 mm, temps d’exposition de 20 à 40 secondes.

Les différents types de lampes :

  • Lampes à faible énergie : Halogène classique, LED (Light Emitting Diode).
  • Lampes à haute énergie : Halogènes à forte puissance, laser argon, lampes au xénon ou à arc plasma.
  • Autres systèmes :
    • Composites duales : Polymérisation en deux temps :
      1. Un initiateur de prise est activé par la lumière pour initier la polymérisation.
      2. Un système de prise est activé chimiquement pour compléter la réaction de prise.

B. Phase inorganique

1. Les macrocharges

Les particules de macrocharges sont préparées à partir de certains verres de silice, de quartz, ou de céramique, par concassage, broyage et tamisage.

  • Taille des particules : 5 à 30 µm.

2. Les microcharges

Elles sont formées de silice amorphe (SiO₂).

  • Taille des particules : 0,04 µm.

3. L’agent de couplage

L’agent de couplage est utilisé pour lier les particules inorganiques à la matrice de résine. Il est à base de silane.

III. Classification des composites

Depuis les années 80, plusieurs classifications, basées essentiellement sur la dimension des charges, ont été proposées.

A. Classification selon Lutz et Fillips (1983)

  1. Composites à macroparticules ou macrochargés (conventionnels)
  2. Composites microfins ou microchargés
  3. Composites hybrides : Formés d’une combinaison de macrocharges et de microcharges (les plus utilisés).

B. Classification selon la génération des adhésifs

  1. Composite de 1ère génération : Composite conventionnel autopolymérisable.
  2. Composite de 2ème génération :
    • Prétraitement de la dentine à l’EDTA (acide faible).
    • Application d’un adhésif de 2ème génération.
  3. Composite de 3ème génération :
    • Mordançage avec un acide faible.
    • Adhésif constitué d’HEMA (hydroxy-éthyle-méthacrylate).
  4. Composite de 4ème génération :
    • Mordançage avec l’acide ortho-phosphorique à 37 %.
    • Application du primer + adhésif.
  5. Composite de 5ème génération :
    • Un seul flacon regroupe le primer et l’adhésif.
  6. Composite de 6ème génération :
    • Un seul flacon regroupe trois composants : acide + primer + adhésif.
  7. Composite de 7ème génération :
    • Le système adhésif est représenté dans un seul flacon avec cinq fonctions : acide + primer + adhésif + désinfectant + désensibilisant.

IV. Indications des résines composites

  • Composites conventionnels : Réalisation de faux moignons.
  • Composites microfins : Classes III, IV, V.
  • Composites hybrides : Classes I, II, III, IV.

V. Propriétés des résines composites

1. Propriétés physiques

  • Rétraction de prise : Principal inconvénient des composites, elle entraîne l’apparition d’un hiatus périphérique.
  • Coefficient d’expansion thermique : Percolation du composite au niveau de l’interface dent/obturation lors des changements thermiques.
  • Radio-opacité : Nécessaire pour détecter les caries secondaires sous le composite et vérifier l’adaptation marginale (charges utilisées : baryum, strontium).

2. Propriétés mécaniques

  • Les composites hybrides présentent une résistance à la compression comparable à celle de l’émail et de l’amalgame.
  • Les composites ont une résistance à la traction supérieure à celle de l’amalgame.
  • Le composite doit avoir un module de Young proche de celui de la dentine (module d’élasticité).
  • La résistance à l’usure est améliorée par des charges plus nombreuses et plus petites.

3. Propriétés biologiques

Une résine composite bien polymérisée en profondeur ne provoque qu’une irritation pulpaire minime, contrairement à une résine qui n’est pas complètement polymérisée.

4. Propriétés esthétiques

Le choix de la teinte, de la translucidité et de l’opacité rend le composite le matériau le plus esthétique à usage dentaire.

Conclusion

Les composites permettent, aujourd’hui, d’atteindre les quatre objectifs fondamentaux d’une dentisterie restauratrice efficace, fiable et sûre :

  • Économie tissulaire
  • Adaptation fonctionnelle
  • Maintien de l’esthétique
  • Longévité suffisante

Les résines composites

  La prévention carieuse repose sur une éducation efficace du patient et un suivi régulier.
Une anamnèse détaillée permet d’éviter de nombreux pièges diagnostiques en pratique quotidienne.
La gestion du stress pré-opératoire améliore significativement l’expérience du patient.
Les matériaux biocompatibles modernes offrent des alternatives intéressantes aux restaurations traditionnelles.
Une bonne ergonomie de travail protège le praticien des troubles musculo-squelettiques.
L’implantologie requiert une planification rigoureuse et une maîtrise de l’ostéintégration.
L’approche multidisciplinaire devient incontournable pour les cas complexes de réhabilitation orale.
 

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