ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DE L’ÉDENTÉ TOTAL (Prothèse Dentaire)
I. Introduction
Connaître les modifications anatomophysiologiques entraînées par la perte complète des dents est primordial afin d’assurer un traitement correct.
II. Aspect physique de l’édenté total
L’édenté total présente un visage caractéristique, tant de face que de profil, en raison de la perte totale des dents, entraînant les modifications suivantes :
- Diminution de la hauteur de l’étage inférieur (dimension verticale).
- Accentuation des reliefs du visage par approfondissement des sillons naso-génien, naso-labial et labio-mentonnier.
- Position reculée des lèvres due à l’absence du rempart alvéolo-dentaire, entraînant une tendance concave du profil.
- Proglissement (avancement du menton) dû à la perte du calage antérieur représenté par le bloc incisivo-canin supérieur et inférieur.
- Peau mince, sillonnée par les rides.
- Musculature hypotonique, lâche, amincie par la sénilité.
III. Ostéologie
a. Anatomie du maxillaire supérieur
i. Face antérieure
(Note: The document contains a list of numbers from 1 to 21 under this section, but no specific details are provided due to OCR limitations. This likely refers to anatomical landmarks or features, such as foramens, ridges, or processes, but further context is missing.)
ii. La voûte palatine
- Constituée par les deux apophyses palatines unies sur la ligne médiane par la suture intermaxillaire.
- Elle forme la surface d’appui la plus large pour la prothèse.
- Au niveau de la suture intermaxillaire, des éminences osseuses peuvent se développer, appelées :
- (Note: OCR errors list terms like “Fureticu inic biff,” “Sition patation,” and repeated “frumicn pruatidid du,” which are likely misinterpretations. These may refer to anatomical features such as tori palatins or other bony prominences, but exact terms are unclear.)
iii. Le sillon ptérygo-maxillaire
- Dépression limitée :
- En avant par les tubérosités.
- En arrière par la muqueuse, composée de tissus mous compressibles.
iv. La tubérosité
- Relief anatomique plus ou moins volumineux limitant postérieurement les crêtes osseuses.
- Rôle important dans la stabilité, la sustentation et la rétention de la prothèse en raison de leur disposition sur l’arcade et de leur anatomie.
v. La poche d’Eisenring ou para-tubérositaire
- Région exploitable pour améliorer la rétention de la prothèse.
- Située au croisement des faisceaux du buccinateur et du masséter, permettant une exploitation horizontale du joint périphérique.
vi. Les fossettes palatines
- Situées postérieurement, en retrait d’une ligne séparant le palais dur du voile du palais.
- Positionnées au centre et de part et d’autre de la suture intermaxillaire.
- Constituent un repère pour les limites postérieures de la future prothèse.
vii. Le palais mou ou voile du palais
- Continuité postérieure du palais dur.
- Constitué de deux parties :
- Une membrane aponévrotique.
- Une partie musculaire vibratile.
- Selon Landa, le voile du palais peut être :
- Tombant : défavorable à la rétention.
- D’inclinaison moyenne.
- Horizontal : favorable à la rétention de la prothèse.
viii. Les insertions musculaires
- Composées de fibres musculaires, elles peuvent déstabiliser la prothèse lors des mouvements.
- Il est indiqué de dégager ces insertions pour éviter les interférences.
- Structures spécifiques :
- Frein de la lèvre supérieure : s’insère sur la fibro-muqueuse, s’étendant en éventail sur la face interne de la lèvre (frein labial médian).
- Freins latéraux : situés de part et d’autre de l’arcade.
- Brides : insertions musculaires instables.
- Note : Les insertions musculaires et ligamentaires doivent être dégagées pour assurer la stabilité de la prothèse.
b. Anatomie de la mandibule
- Os impair médian constituant le squelette de l’étage inférieur.
- Composé de :
- Une partie horizontale : le corps.
- Deux parties verticales : les branches montantes.
i. Le corps
1. Face externe
- Symphyse mentonnière ou protubérance mentonnière :
- Volume osseux antérieur occupant la région de la prémolaire gauche à la prémolaire droite.
- Ligne oblique externe :
- Naît de l’éminence mentonnière (point menton) et s’élève obliquement en haut et en arrière vers la branche montante.
- Donne insertion aux muscles :
- Transverse du menton.
- Carré du menton.
- Triangulaire des lèvres.
- Au-dessus de l’éminence : muscle de la houppe du menton et buccinateur.
- Constitue la limite latérale de la prothèse.
2. Face interne
- Les tori :
- Exostoses osseuses situées dans la région des prémolaires, sur le versant lingual de la crête osseuse.
- Ligne oblique interne :
- Naît des apophyses génies, se dirige d’abord horizontalement, puis obliquement en haut et en arrière.
- Considérée comme un élément positif si elle n’est pas saillante ou douloureuse.
- Région sub-linguale :
- S’étend de la première prémolaire droite à la première prémolaire gauche, de part et d’autre du frein lingual.
- Joue un grand rôle dans la rétention de la prothèse.
- Triangle ou trigone rétro-molaire :
- Issu de la réunion de la ligne oblique interne, de la branche montante et de la papille rétro-molaire (à recouvrir).
- Représente la limite postérieure de la surface d’appui.
- Partie latéro-postérieure :
- Insertion du buccinateur, dont les faisceaux horizontaux forment une poche favorable à la stabilité de la prothèse, appelée poche de Fish.
- Niches rétro-molaires :
- Zone postérieure limitée par :
- Le bord latéral de la langue à sa base.
- Le versant vestibulaire le plus postérieur de la crête osseuse.
- Antagoniste de la poche de Fish par rapport à la crête.
- Zone postérieure limitée par :
IV. Myologie
a. Les muscles masticateurs
i. Muscles élévateurs
Les muscles élévateurs comprennent le masséter, le temporal, le ptérygoïdien latéral et le ptérygoïdien médial. Leurs caractéristiques sont détaillées dans le tableau suivant :
Critères de description | Temporal | Masséter | Ptérygoïdien latéral | Ptérygoïdien médial |
---|---|---|---|---|
Origine | Fosse temporale | a) Superficiel : 3/4 antérieur du bord inférieur de l’arc zygomatique<br>b) Profond : 1/4 postérieur du bord inférieur de la face interne de l’arc zygomatique | a) Faisceau supérieur : face maxillaire de la grande aile du sphénoïde et 1/4 supérieur de la face latérale de la lame latérale du processus ptérygoïde<br>b) Faisceau inférieur : 2/3 inférieur de la face latérale de la lame latérale du processus ptérygoïde et tubérosité maxillaire | Surface médiale de la lame latérale du processus ptérygoïdien, processus pyramidal de l’os palatin et tubérosité maxillaire |
Ventre | Aplati, triangulaire<br>- Faisceaux antérieurs verticaux<br>- Faisceaux postérieurs horizontaux | Aplati sur la face externe de la branche montante de la mandibule | Conique, se dirigeant horizontalement en arrière et latéralement | Épais, quadrilatéral, se dirigeant obliquement en bas, en arrière et latéralement |
Terminaison | Apex et face médiale du processus coronoïde | a) Angle externe de la mandibule<br>b) Face latérale de la branche montante | Fossette ptérygoïdienne du condyle mandibulaire et capsule de l’ATM | Face médiale interne de l’angle mandibulaire |
Actions | – Élévateur<br>- Rétropulseur (fibres postérieures)<br>- Accessoirement déducteur | Élévateur | – Ouverture (contraction bilatérale, propulsant le condyle et le ménisque mandibulaires)<br>- Déducteur (contraction unilatérale) | – Élévateur (contraction bilatérale)<br>- Déduction (action unilatérale)<br>- Propulseur (avec le ptérygoïdien latéral) |
ii. Muscles abaisseurs
- Digastrique :
- Origine : Ventre postérieur sur l’apophyse mastoïde.
- Terminaison : Ventre postérieur s’insère sur l’os hyoïde, donnant naissance au ventre antérieur, qui se termine sur la face interne de la mandibule (région antérieure).
- Génio-hyoïdien :
- Origine : Apophyse géni.
- Terminaison : Os hyoïde.
- Mylo-hyoïdien :
- Origine : Ligne mylo-hyoïdienne (équivalent à la ligne oblique interne).
- Terminaison : Os hyoïde.
b. Les muscles de l’expression
Ces muscles, groupés autour des yeux, du nez et de la bouche, influencent le modelage des bords et de l’extrados de la prothèse.
i. Muscles orbiculaires des lèvres
- Entourent la bouche.
- Par leur constriction, ils rétrécissent l’orifice buccal, permettant :
- La prise des aliments.
- L’expression des lèvres.
- Le contrôle de l’ouverture buccale lors de la phonation.
ii. Muscle compresseur des lèvres
- Ses fibres provoquent un mouvement de succion, important chez le nouveau-né et réapparaissant chez l’édenté.
iii. Buccinateur
- Muscle le plus important en raison de sa situation, son anatomie et sa physiologie.
- Occupe l’épaisseur des joues.
- Possède trois insertions :
- Insertion osseuse horizontale :
- Sur le bord postérieur du rebord alvéolaire, au niveau des trois dernières molaires supérieures et de la tubérosité.
- Constitue la limite supérieure de la future prothèse.
- Insertion horizontale :
- Sur les trois dernières molaires inférieures et le trigone rétro-molaire.
- Insertion verticale :
- Sur le ligament ptérygo-maxillaire, donnant un aspect de rideau tendu lorsque la bouche est ouverte.
- Forme un repli (poche jugale de Fish) lorsque la bouche est fermée.
- Insertion osseuse horizontale :
iv. Risorius
- Muscle du sourire.
v. Grand zygomatique
- Issu de l’os malaire.
- Tire la commissure en haut et en arrière lors du rire.
vi. Petit zygomatique
- Donne une allure de chagrin en contractant la lèvre supérieure.
vii. Releveurs superficiels et profonds
- Relevent l’aile du nez et la lèvre.
viii. Canin
- Situé sur la bosse canine.
ix. Triangle des lèvres
- Abaisse la commissure par sa contraction.
x. Carré du menton
- Sort la lèvre inférieure par sa contraction.
xi. Muscles de la houppe du menton
- Élèvent le menton.
xii. Muscles peauciers du cou
(Note: Pas de détails spécifiques fournis.)
c. La langue
- Constituée de huit muscles pairs et un muscle impair, groupés autour d’un squelette fibreux formé de deux membranes unies.
- Joue un rôle important dans la rétention de la prothèse, pouvant être :
- Positive (favorisant la stabilité).
- Négative (déstabilisant la prothèse) selon les facteurs biomécaniques.
V. Physiologie de l’édenté total
a. La déglutition
- Mécanisme physiologique permettant le passage de la salive, des liquides et du bol alimentaire de la bouche à l’estomac.
- Se déroule en quatre temps, dont les deux premiers sont pertinents ici :
- Temps buccal : préparation du bol alimentaire.
- Passage de la bouche vers le pharynx.
- Chez l’édenté total :
- La perte du calage dentaire entraîne un oubli rapide du processus de fermeture dans les limites habituelles.
- La déglutition repose sur le système régulateur des motoneurones des nerfs glosso-pharyngiens et du grand hypoglosse.
- Techniques modernes (radiologie, cinéradiographie, électromyographie, télémétrie) permettent une analyse précise de la déglutition.
b. La phonation
- Met en jeu les muscles du larynx et de la cavité buccale.
- Chez l’édenté total, cette fonction est altérée :
- Voyelles (i, e) : modifiées par l’hypotonie des orbiculaires des lèvres.
- Labiodentales (f, v) : le contact lèvre inférieure et bord libre des incisives supérieures est altéré, les rapprochant des sons b et p.
- Linguo-dentales (l, t, d, z) : perturbées par la perte de l’appui dentaire de la langue.
- Palato-lingual (ch, j) : émission modifiée.
- Le son s est remplacé par un sifflement, se rapprochant du ch.
- La phonation joue un rôle clé dans la conception de la prothèse.
c. La mastication
- Chez l’édenté total, la mastication diffère de celle du denté :
- Tentative d’écrasement des aliments entre la langue et les crêtes.
- Mouvements extrêmes et excessifs des muscles élévateurs.
d. La gustation
- Chez l’édenté total :
- L’excitation des papilles linguales contre les parois de la cavité buccale n’est pas significativement altérée, malgré :
- Une diminution du bord alvéolaire.
- Une modification de la forme du palais.
- La salive joue un rôle essentiel :
- Solvant des substances sapides.
- Dilue les solutions, favorisant les stimuli au niveau cellulaire (selon Kapuer).
- Ce rôle persiste chez les édentés, qu’ils portent ou non une prothèse.
- L’excitation des papilles linguales contre les parois de la cavité buccale n’est pas significativement altérée, malgré :
VI. L’ATM (Articulation Temporo-Mandibulaire)
- Partie mobile du mécanisme des mâchoires, reliant la mandibule à la base du crâne par les condyles.
- Présence de deux articulations (droite et gauche) implique des déplacements simultanés.
- Chez l’édenté total :
- Le mouvement de fermeture met en évidence l’importance de l’ATM comme guide et limitateur des mouvements.
- À partir d’une position de repos, la mandibule peut effectuer :
- Dans le plan vertical et horizontal : ouverture et fermeture.
- D’arrière en avant : protrusion.
- Sur les côtés : latéralité, déduction, latéro-occlusion.
VII. Conclusion
Affronter la discipline de la prothèse totale sans maîtriser l’anatomie du patient concerné compromet la réussite du traitement proposé.
ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DE L’ÉDENTÉ TOTAL (Prothèse Dentaire)
Une bonne hygiène bucco-dentaire repose sur un brossage biquotidien, l’utilisation de fil dentaire et des visites régulières chez le dentiste.
Les caries dentaires, causées par les bactéries de la plaque, peuvent être prévenues par une alimentation pauvre en sucres et un apport en fluorure efficace.
Le diagnostic précoce des parodontites permet d’éviter la perte osseuse et la mobilité dentaire grâce à des traitements ciblés.
Les implants dentaires offrent une solution durable pour le remplacement des dents manquantes, sous réserve d’un support osseux suffisant.
L’anesthésie locale en dentisterie doit être parfaitement maîtrisée pour optimiser le confort du patient et minimiser les risques.
Les malocclusions relèvent souvent de l’orthodontie, mais exigent un bilan clinique et radiographique approfondi avant intervention.
La prise en charge de l’anxiété en cabinet dentaire implique une approche psychologique adaptée et, au besoin, des protocoles de sédation appropriés.
ANATOMIE ET PHYSIOLOGIE DE L’ÉDENTÉ TOTAL (Prothèse Dentaire)

Dr J Dupont, chirurgien-dentiste spécialisé en implantologie, titulaire d’un DU de l’Université de Paris, offre des soins implantaires personnalisés avec expertise et technologies modernes.