CLASSIFICATION DES MALADIES PARODONTALES

CLASSIFICATION DES MALADIES PARODONTALES

CLASSIFICATION DES MALADIES PARODONTALES

I – Introduction :

Depuis l’antiquité, les parodontopathies ont intéressé les thérapeutes vu leur fréquence et les dégâts qu’elles engendrent sur la santé bucco-dentaire. Ces maladies se présentent sous forme de plusieurs aspects ou “formes cliniques” bien distinctes les unes des autres, ce qui a amené les chercheurs à répertorier ces formes cliniques dans des classifications basées sur des critères différents selon leurs propres convictions ainsi que celles de leur époque. Ceci explique la diversité des classifications des maladies parodontales, classifications revues et corrigées en fonction de l’évolution des connaissances cliniques et théoriques sur les maladies parodontales et de leurs mécanismes d’action.


II – Les critères de classification des gingivopathies :

a) Les critères topographiques :
  • Le siège : L’inflammation peut toucher la gencive papillaire, marginale ou attachée, et dans ce dernier cas, elle est appelée « diffuse ».
  • L’étendue : Détermine si la maladie intéresse une dent, un groupe de dents ou est généralisée à toute l’arcade supérieure ou inférieure, ou les deux.
b) Le critère évolutif :
  • La forme aiguë : Se manifeste par une douleur, une rougeur et un saignement provoqué ou spontané d’apparition soudaine et peut durer environ 48 heures.
  • La forme chronique : Évolution lente et non douloureuse.
  • La forme subaiguë : C’est le réchauffement d’une forme chronique ; elle est plus sévère qu’une forme aiguë.
  • Forme récidivante : Forme d’inflammation qui réapparaît après traitement.
c) Le critère de la lésion élémentaire :
  • L’érythème : Coloration rouge intense, localisée ou généralisée, qui disparaît à la pression du doigt exercée sur la gencive et réapparaît après cessation de cette pression (c’est le signe de GODET). Cette forme peut se compliquer en forme érythémato-pultacée où l’on observe une ulcération de la gencive qui se manifeste par un enduit blanchâtre.
  • L’érosion : Perte de substance partielle ou complète de l’épithélium, respectant le chorion.
  • Ulcération : Perte de substance complète de l’épithélium et d’une partie du chorion.
  • La nécrose : Mort tissulaire d’une portion de la gencive, occasionnée par la présence de germes parodontopathogènes.
  • Vésicule : Cavité intra-épithéliale remplie de sérosité, sous forme de petit soulèvement épithélial circonscrit, hémisphérique, de la muqueuse, de diamètre inférieur à 3 mm.
  • Bulle : Soulèvement circonscrit de la muqueuse avec un diamètre de plus de 3 mm, rempli de liquide séreux ou hémorragique ; cette collection peut être intra- ou sous-épithéliale.
d) Le critère étiologique :
  • Étiologie locale : C’est la plaque bactérienne ainsi que les facteurs favorisant son accumulation (appelés également irritants locaux).
  • Étiologie générale : La majorité des affections d’ordre général ont des répercussions sur la santé parodontale, soit en aggravant, soit en prédisposant le parodonte à développer une parodontopathie.
CLASSIFICATION DES GINGIVOPATHIES (H. TENENBAUM) :
  • Gingivite inflammatoire d’origine bactérienne
  • Gingivite et modifications hormonales
  • Gingivite et interférences médicamenteuses
  • Gingivite et maladies dermatologiques
  • Gingivite et maladies systémiques
  • Infections spécifiques
  • Gingivite ulcéro-nécrotique

III – Les parodontolyses :

1. Définition :

C’est une affection touchant le parodonte profond, caractérisée par une perte osseuse et une migration de l’attache épithéliale le long de la surface du cément, créant ainsi une vraie poche.

2. Les critères de classification selon TECUCIANU (1973) :
  • Le mode évolutif : Aigu, chronique ou subaigu.
  • Le processus pathogénique : Inflammatoire, dégénératif ou néoplasique.
  • L’étendue : Localisée ou généralisée.
  • Le siège ou profondeur : 1/3 superficiel, profond ou terminal.
  • Étiologie : Locale directe et/ou indirecte, conditionnée ou non par une affection d’ordre général.
3. Classification de PAGE et SCHROEDER (1976) :

A – Parodontolyses ; maladies locales de la denture :

  • Parodontoses : Processus dégénératif.
  • Parodontites : Processus inflammatoire : parodontite de l’adulte, parodontite à progression rapide, parodontite juvénile, parodontite prépubertaire.

B – Parodontolyses symptôme d’une maladie générale :

  • Maladie de PAPILLON LEFÈVRE
  • Maladie de CHÉDIAK-HIGASHI
  • Hypophosphatasie
  • Acrodynie
  • Leucopénie
  • Trisomie 21
  • Diabète insulino-dépendant
  • Histiocytose
4. Classification de l’Académie Américaine de Parodontologie (1986) :
  • Parodontite juvénile :
    • Parodontite prépubertaire
    • Parodontite juvénile localisée
    • Parodontite juvénile généralisée
  • La parodontite de l’adulte
  • La parodontite réfractaire : Qui ne répond à aucun traitement.
5. Classification de CHARON et SUZUKI (1988) :
  • Parodontite chronique habituelle de l’adulte
  • Parodontite à début précoce : Type A (16-26 ans), Type B (plus de 26 ans)
  • La parodontite juvénile : Parodontite juvénile localisée, parodontite juvénile généralisée ou parodontite post-juvénile
  • La parodontite prépubertaire
6. Classification du WORLD WORKSHOP (1989) :
  • Parodontite de l’adulte
  • Parodontite à début précoce : Parodontite prépubertaire (localisée ou généralisée), parodontite juvénile (localisée ou généralisée), parodontite à début précoce
  • Parodontite associée à des maladies systémiques
  • Parodontite ulcéro-nécrotique
  • Parodontite réfractaire
7. Classification de RANNY (1992) :
  • Parodontite de l’adulte avec ou sans participation de maladie systémique
  • Parodontite à début précoce : Localisée (juvénile), généralisée (parodontite à progression rapide) et associée à des maladies systémiques
  • Parodontite ulcéro-nécrotique : Liée au VIH, liée à des troubles nutritionnels ou d’origine non précisée
8. Classification de CHARON et collaborateurs :
  • Parodontite de l’adulte
  • Parodontite à progression rapide
  • Parodontite juvénile : Localisée ou généralisée
  • Parodontite prépubertaire
  • Parodontite liée au VIH : C’est une parodontite à progression rapide et ulcéro-nécrotique caractérisée par une perte d’attache rapide
  • Parodontite péri-implantaire : De la gingivite péri-implantaire à la perte de l’intégration de l’implant
9. Classification de ARMITAGE (1999) :

I – MALADIES GINGIVALES a – Maladies gingivales induites par la plaque dentaire :

  • Gingivites associées à la plaque dentaire seule
  • Maladies gingivales modifiées par des facteurs généraux
  • Troubles endocriniens
  • Maladies hémato-pathologiques
  • Maladies gingivales induites par des médicaments
  • Maladies gingivales modifiées par une malnutrition

b – Maladies gingivales non induites par la plaque dentaire :

  • Maladies gingivales d’origine bactérienne spécifique
  • Maladies gingivales d’origine virale
  • Maladies gingivales d’origine fongique
  • Maladies gingivales d’origine génétique
  • Manifestation gingivale de conditions systémiques
  • Syndrome cutanéo-muqueux
  • Allergies
  • Lésions traumatiques
  • Réaction à un corps étranger
  • Sans autre spécificité

II – PARODONTITES CHRONIQUES

  • Localisées
  • Généralisées

III – PARODONTITES AGRESSIVES

  • Localisées
  • Généralisées

IV – PARODONTITE COMME MANIFESTATION DE MALADIE SYSTÉMIQUE

  • Associées aux désordres hématologiques
  • Associées aux troubles génétiques
  • Sans autre spécificité

V – MALADIES PARODONTALES NÉCROSANTES

  • Gingivite ulcéro-nécrotique
  • Parodontite ulcéro-nécrotique
  • Abcès parodontal

VI – ABCÈS PARODONTAL

  • Abcès gingival
  • Abcès parodontal
  • Abcès péricoronaire

VII – PARODONTITES ASSOCIÉES AUX LÉSIONS ENDODONTIQUES

VIII – DÉFAUTS INNÉS OU ACQUIS a – Facteurs dentaires modifiant ou prédisposant b – Défauts muco-gingivaux :

  • Récessions gingivales
  • Absence de gencive kératinisée
  • Diminution de profondeur du vestibule
  • Position aberrante d’un frein
  • Excès de tissu gingival
  • Couleur anormale

c – Défauts des crêtes édentées d – Traumatisme occlusal


CONCLUSION :

La diversité des classifications ne signifie pas qu’il n’y a aucune similitude entre elles. Bien au contraire, ces classifications se sont mises d’accord sur l’existence de formes cliniques typiques (comme les gingivites simples induites par la plaque et les parodontites de l’adulte) qui sont heureusement les plus fréquentes selon les études épidémiologiques faites jusqu’à nos jours. Donc, la divergence entre les auteurs intéresse les formes de maladies parodontales les moins fréquentes, dont les études épidémiologiques demeurent depuis toujours moins complètes et moins universelles.

CLASSIFICATION DES MALADIES PARODONTALES

  Une occlusion équilibrée est cruciale pour la santé bucco-dentaire à long terme.
Le contrôle de la plaque dentaire reste la clé de la prévention des parodontopathies.
L’utilisation correcte de la digue en caoutchouc améliore la qualité des soins endodontiques.
Une anamnèse détaillée permet d’éviter de nombreuses complications en chirurgie orale.
Les matériaux dentaires évoluent rapidement, nécessitant une veille technologique constante.
La gestion du stress pré-opératoire fait partie intégrante de la relation patient-praticien.
L’analyse céphalométrique reste un outil fondamental en orthodontie diagnostique.
 

CLASSIFICATION DES MALADIES PARODONTALES

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